« De feu, d’horreur, de mort, de peine, de ruine »

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« De feu, d’horreur, de mort, de peine, de ruine »
Les Souspirs amoureux de F B de Verville 1589Raphael du Petit Val (p. 18).

XIX.


De feu, d’horreur, de mort, de peine, de ruine,
Jours, nuicts, ans, temps, momens, je me sens tourmenté,
Et sous les fers meurtriers de ma captivité,
Je vois l’amour cruel qui mon ame ruine.

Je me perds de langueur, de douleurs je me mine,
Ma vie fuit de moy par trop de cruauté,
Et de mortels desdains mon esprit agitté
Sent le dernier effort qui ma vie termine.

Vous filles de la nuit, vous fureurs eternelles,
Vous qui froissez là bas dessous vos mains cruelles,
Les esprits eschappés du monde et de leurs corps,

Chassez par vos rigueurs la rigueur de ma gesne,
Et si la peine peut se chasser par la peine,
Faites fuir de moi par ma mort mille morts.