Soit que son or se crespe lentement

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Soit que son or se crespe lentement
Les Amours, Texte établi par Hugues VaganayGarnier1 (p. 108-109).

XCIIII

Soit que son or se crespe lentement,
Ou soit qu’il vag[u]e en deux glissantes ondes,
Qui çà qui là par le sein vagabondes,
Et sur le col nagent follastrement :
Ou soit qu’un noud diapré tortement
De maints rubis e1 maintes perles rondes,

Serre les flots de ses deux tresses blondes,
Mon cœur se plaist en son contentement.
Quel plaisir est-ce, ainçois quelle merveille,
Quand ses cheveux troussez dessus l’oreille,
D’une Venus imitent la façon ?
Quand d’un bonet sa teste elle Adonise,
Et qu’on ne sçait s’elle est fille ou garson,
Tant en ces deux sa beauté se desguise ?