Éloge historique de Ventenat

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Éloge historique de Ventenat
Recueil des éloges historiquesFirmin Didot FrèresTome 1 (p. 247-258).

ÉLOGE HISTORIQUE

DE VENTENAT,

LU LE 2 JANVIER 1809.

Étienne-Pierre Ventenat, membre de l'Institut et de la Légion d'honneur, administrateur perpétuel de la bibliothèque du Panthéon, naquit à Limoges, le 1er mars 1757, de Pierre Ventenat, négociant, et de Catherine Dupré.

Ses parents, qui avaient treize enfants vivants, le destinèrent, lui et un autre de ses frères, à l'état ecclésiastique, et le firent entrer, à l'âge de quinze ans, dans la congrégation des chanoines réguliers de Sainte-Geneviève. Il y fit d'une manière brillante sa philosophie et sa théologie, et, après qu'il eut terminé ses études, on le choisit pour répéter les leçons aux élèves moins avancés. Il déploya dans ces fonctions une élocution si facile ; que ses supérieurs crurent qu'il pourrait devenir un prédicateur célèbre et faire honneur à leur ordre. En effet, il avait toutes les qualités extérieures d'un orateur, une taille imposante, une belle figure, une voix sonore ; il y joignait du la force, de la chaleur et de l'onction ; mais ses idées ne s'accordèrent ni avec ces dispositions apparentes, ni avec les vues de ses chefs, et il pensa que l'étude approfondie des sciences convenait davantage à son esprit, en même temps qu'elle était plus propre à relever dans l'opinion publique l'état qu'il avait embrassé.

Il est vrai que, si l'on porte un regard attentif sur l'histoire des ordres religieux, l'on trouvera peut-être que c'est faute d'avoir marché avec leur siècle et de faire pour nous ce qu'ils ont fait pour nos ancêtres, qu'un si grand nombre de leurs établissements a déjà été détruit, et qu'ils se trouvent menacés d'une suppression universelle.

Les premiers moines qui s'établirent dans l'Occident sentirent bientôt que la vie contemplative des solitaires de la Thébaïde ne pouvait se pratiquer à la rigueur dans un pays où le climat donne plus de besoins ; ils défrichèrent de vastes terrains incultes, et offrirent aux peuples l'exemple du travail et des vertus paisibles. Lorsque les barbares du Nord envahirent l'empire romain, les ouvrages des anciens, ces admirables monuments de la raison et du goût, furent conservés dans l'ombre des cloîtres pour une époque plus heureuse. Dans le moyen âge, lorsque l'anarchie féodale n'eut plus de frein ; lorsque les campagnes furent livrées à l'oppression, les chemins au brigandage ; lorsque les propriétés et les personnes furent devenues partout la proie du plus fort, la religion seule fut capable d'imposer à la violence et de l'arrêter quelquefois au seuil des monastères : il n'y eut plus d'autre asile pour les hommes studieux et méditatifs, et ces faibles foyers furent les seuls d'où purent jaillir quelques lueurs au milieu des ténèbres universelles qui semblaient couvrir le monde pour toujours.

Albert le grand, dont l'esprit vaste était digne d'un meilleur temps ; Roger Bacon, qui avait inventé une partie de la physique expérimentale, quatre siècles avant que le grand philosophe du même nom en eût tracé les lois ; Bazile Valentin, l'un des créateurs de la chimie, à peu près inconnue dans l'antiquité, étaient tous des moines ; et l'on conçoit à quel point la paix profonde du cloître et l'absence des sollicitudes et des ambitions du monde eussent pu être favorables à ceux qui auraient voulu marcher sur leurs traces, et avec quelle facilité les religieux auraient pu rendre dans ces derniers temps aux sciences, s'ils eussent voulu s'y livrer, les mêmes services que quelques-uns d'entre eux ont rendus à l'histoire et à la diplomatie.

Ces idées agitaient l'esprit de M. Ventenat ; elles s'y gravaient d'autant plus profondément, qu'il avait sous les yeux des exemples frappants de leur application. Le savant astronome Pingré, que nous avons possédé quelque temps à l'Institut ; M. Mongez, l'antiquaire, que nous y possédons encore ; son frère, savant physicien ct minéralogiste, l'un des malheureux compagnons de Lapeyrouse, cultivaient les sciences avec éclat, et faisaient la gloire de la maison de Sainte-Geneviève.

M. Ventenat ayant donc résolu d'imiter ces exemples respectables, et renonçant aux avantages qu'aurait pu lui procurer une profession plus populaire, se consacra pour toujours à la retraite et à l'étude.

Parmi les emplois qu'on pouvait lui donner dans sa congrégation, il désira de préférence d'être attaché à la bibliothèque, attendu que c'était s'attacher en même temps aux hommes qu'il avait pris pour modèles ; et qui en avaient précisément la direction. Il ne lui restait plus qu'à choisir entre tant de sciences diverses ; et il se détermina pour la botanique, parce qu'il jugea qu'à l'âge où il était, et après avoir employé tant de temps à acquérir des connaissances si étrangères à celles qu'il voulait désormais cultiver, c'était la seule où il pût espérer de faire assez de progrès pour se faire distinguer un jour J mais à peine avait-il commencé à suivre les leçons de nos célèbres botanistes, qu'un accident terrible pensa l'enlever à la science qui était destinée à lui tant devoir.

Envoyé en 1788 à Londres pour y acheter des livres, et après avoir rempli sa mission avec beaucoup de zèle, il revint dans un mauvais navire, dont le fond de cale était rempli de chevaux. Une tempête violente s'éleva pendant la route ; les chevaux effrayés s'agitèrent avec tant de force qu'ils percèrent le bâtiment, et que, l'eau gagnant de toutes parts, il ne resta d'espoir que le canot : le capitaine y descendit avec ceux qu'il aimait le mieux ; abandonnant le reste à la mort. Il ne choisit point M. Ventenat, ne jugeant pas apparemment qu'un savant et qu'un religieux fut de ceux qu'il importait de sauver. Dans ce moment affreux, Ventenat ne consulte que son courage ; il se déshabille, se jette à la mer, et comme il était vigoureux et bon nageur, il a bientôt atteint le canot. Cette frêle embarcation était aussi remplie qu'elle pût l'être sans submerger ; un passager de plus, et tous périssaient ; il fallut livrer un combat à mort ; la barque chavira, et Ventenat seul échappa encore à ce nouveau danger. Il aurait cependant bientôt été exténué de lassitude, si les habitants de Calais, qui avaient été témoins du naufrage, n'eussent essayé de porter des secours aux naufragés. Ils jetèrent à la mer quelques tonneaux attachés à de longues cordes, et Ventenat, ayant eu le bonheur d'en saisir un, fut amené sur le rivage, nu et couvert de contusions. Le peu de forces que la présence du danger lui avait conservées l'abandonnèrent, et on le transporta sans connaissance dans une maison où l'on ne put savoir qu'au bout de quelques jours qui il était et à qui l'on devait donner de ses nouvelles. Une maladie grave fut la suite de cet accident, et jamais il ne retrouva complètement la force et la santé qu'il avait eues jusque-là.

Cependant son zèle pour la botanique ne se ralentit point ; les jardins et les herbiers qu'il avait visités en Angleterre, les botanistes avec lesquels il s'y était lié, en augmentant ses connaissances, ne firent qu'augmenter son ardeur. À son retour, il s'attacha principalement à feu l'Héritier, et fut souvent employé par lui à décrire des plantes qui fleurissaient dans des jardins éloignés, et dont l'Héritier ne pouvait pas suivre par lui-même tout le développement. Mais M. Ventenat ne s'en tint point à la manière étroite de ce maître ; et quoiqu'il l'ait imité dans l'extérieur de ses grands ouvrages, et qu'il ait même renchéri sur la beauté de ses gravures, il sut apprécier et cultiver mieux que lui la partie de la botanique qui s'occupe des rapports naturels des végétaux.

On put s'apercevoir de cette disposition à considérer la science par son côté philosophique, dès les premiers mémoires que M. Ventenat publia sous son propre nom. Dans l'un[1] il combat, peut-être avec des armes encore faibles, la théorie d'Hedwig, sur la fécondation des mousses ; dans un autre[2], il cherche à montrer, conformément à l'opinion de M. de Jussieu, que l'on doit nommer calice l'enveloppe des fleurs qui n'en n'ont qu'une, même quand cette enveloppe est colorée. Il a prouvé d'ailleurs, dans ses nombreux mémoires descriptifs[3], comme dans ses grandes collections du même genre, qu'il ne perdait point de vue ce côté important.

Son premier ouvrage un peu volumineux fut l'extrait d'un cours qu'il avait fait au lycée de Paris, et qu'il permit d'imprimer, en 1797, sous le titre de Principes de botanique ; complaisance dont il se repentit bientôt : car, ayant trouvé ce livre trop imparfait, et ne voulant point laisser dans le public un ouvrage qu'il ne croyait pas digne de lui, il fit tout ce qu'il put pour en retirer les exemplaires, ce qui lui coûta beaucoup de peines et de dépenses ; encore, malgré tous ses soins, ne put-il empêcher qu'on ne le traduisit en allemand, langue où l'on traduit tout.

Deux années après, il en refondit ce qu'il y avait de bon dans un ouvrage considérable, intitulé Tableau du règne végétal. Le fond de ce livre n'est, à proprement parler, qu'une traduction du Genera plantarum de M. de Jussieu ; et, loin de s'en cacher, M. Ventenat eut l'attention délicate de témoigner tout ce qu'il devait à ce grand maître, en faisant graver sur le frontispice du livre la plante qui porte le nom de Jussiœa.

Cependant il s'en faut bien que ce soit une traduction littérale. Les descriptions des classes et des ordres, réduites autant que possible à ce qu'il y a d'essentiel, donnent plus de facilité aux commençants ; un grand nombre de remarques curieuses sur les propriétés des plantes, sur leurs usages, sur l'étymologie de leurs noms, rendent sa lecture, intéressante ; un dictionnaire raisonné de botanique et de physique végétale, qui forme le premier volume, explique les termes de l'art et donne des notions élémentaires des principaux phénomènes de la végétation : et, quoiqu'on ne puisse dissimuler que l'auteur se montre quelquefois novice dans cette partie difficile et dont les recherches n'ont presque rien de commun avec celles de la botanique proprement dite, il y avait toujours du mérite à initier les jeunes gens dans plusieurs découvertes récentes dont l'exposition ne se trouvait encore à cette époque que dans les grandes collections académiques.

Mais c'était par ses travaux de botanique descriptive, et non pas ses ouvrages généraux, que M. Ventenat était destiné à s'immortaliser. Ce mot est ici rigoureusement vrai, quoique nous soyons loin de donner à cette sorte d'immortalité la même valeur qu'à celle que procurent les grandes découvertes et les ouvrages classiques ; mais l'expérience a prouvé qu'en histoire naturelle les recueils de descriptions et de figures sont des monuments que la postérité est toujours obligée de consulter et de citer, et, dans nos discussions savantes, nous entendons tous les jours sans surprise les noms des Seba, des Merian, des Van-Rheede, se mêler à ceux des Tournefort, des Linnæus et des Buffon. C'est une juste récompense du travail utile, de se voir rapprocher sans honte du génie qu'il alimente et qu'il soutient. Si l'on accorde depuis un siècle cet honneur à des ouvrages aussi imparfaits que ceux que nous venons de citer, et dont les figures, refaites ailleurs, sont devenues en grande partie superflues, à combien plus forte raison ne l'accordera-t-on pas à ceux de M. Ventenat, où tous les prestiges de l'art de peindre et de graver s'allient aux descriptions les plus exactes et aux recherches critiques les plus savantes ?

L'Héritier, en mourant, lui avait en quelque sorte laissé une espèce toute particulière de succession ; nous voulons dire les artistes qui s'étaient formés sous ses yeux : mais ils sont été plus loin pour M. Ventenat qu'ils n'étaient jamais allés pour l'Héritier, et c'est tout au plus si l'on reconnaît dans les ouvrages de celui-ci le germe du talent que les Redouté, les Scellier, les Plée, etc., ont déployé en faveur de son successeur.

Il faut dire toutefois que le goût des livres magnifiques, devenu si général de notre temps, a puissamment secondé M. Ventenat dans ses entreprises ; et quelques personnes se demanderont sans doute si ce goût, lorsqu'il passe de certaines limites, est aussi favorable à la science qu'aux arts qui lui servent d'auxiliaire. Comme il est impossible d'arriver à une imitation complète, peut-être devrait-on s'en tenir à ce qui est rigoureusement nécessaire pour faire reconnaître les objets et éviter aux acheteurs la dépense d'une perfection superflue, n'est à craindre qu'il y ait moins de botanistes, maintenant qu'une bibliothèque de botaniques coûte autant que plusieurs métairies ; l'on ne voit point jusqu'à présent qu'en faisant de la possession des livres un monopole des riches, et en leur inspirant la vanité de les montrer, on leur ait inspiré aussi le désir de s'en servir.

Mais ces réflexions, toutes justes qu'elles puissent être, ne doivent point faire blâmer M. Ventenat.

Il ne suivi le goût de son siècle. Puisqu'on n'achète point les livres bon marché, il en fait de chers ; c'est le miel qu'il a mis sur les bords du vase : le grand papier, les images, les dorures d'un livre n'empêchent pas, à la rigueur, son texte d'être vrai, et le sage ne doit mépriser aucun moyen de répandre des vérités utiles. D'ailleurs, si les propriétaires ; ne lisent pas, d'autres peuvent aller lire chez eux, et sans eux le livre n'aurait peut-être pas existé du tout. Ne leur refusons donc point une part dans notre reconnaissance.

Le premier des ouvrages de M. Ventenat dans ce genre magnifique, sa Description du jardin de Cels[4], est encore un monument honorable à la fois pour plusieurs de nos confrères : le cultivateur laborieux qui soigna tous ces végétaux rares, les voyageurs courageux qui les lui procurèrent, et le ministre éclairé qui protégea l'entreprise, méritent d'en partager la gloire avec l'auteur. Ils ont tous trouvé leur récompense dans des genres de plantes que M. Ventenat a consacrés sous leurs noms ; et qui, d'après les lois reçues parmi les botanistes, porteront ces noms dans tous les lieux et dans tous les pays où la science aimable des végétaux sera cultivée.

Ce fut la réputation de ce premier ouvrage qui procura à M. Ventenat l'honneur d'être choisi pour travailler à un autre infiniment plus superbe. Une personne élevée au rang le plus auguste, qui remplit ses loisirs par tout ce que la connaissance de la nature offre de plus intéressant, désirant faire tourner à l'utilité générale les belles collections qu'elle a rassemblées, et voulant en même temps imprimer à l'ouvrage qui en contiendrait les descriptions une magnificence digne de la splendeur du trône sur lequel elle est assise, n'a cru pouvoir trouver personne plus capable de remplir ses intentions dans toute leur étendue que MM. Ventenat et Redouté, et l'Europe entière rend aujourd'hui témoignage du succès avec lequel le savant et l'artiste ont répondu aux vues de leur protectrice. Il n'existe certainement aucun ouvrage du même genre dont les dessins soient plus corrects, les gravures plus soignées et les couleurs plus vives et plus vraies[5].

Il ne s'agissait pas seulement d'y mettre du talent et de la capacité, il fallait encore essuyer des fatigues et des peines physiques. Quand une plante rare fleurissait, il fallait courir à la Malmaison, quelque temps qu'il fit ; il fallait y rester jusqu'à ce que le peintre eût bien saisi tous les détails de sa structure ; il fallait ensuite surveiller l'exécution et l'impression des gravures, ce qui prenait un temps infini par-delà celui du travail d'auteur. On peut dire que M. Ventenat a été le martyr de son zèle ; et quoique sa santé n'eût jamais été forte depuis son naufrage, elle n'aurait probablement pas empiré si vite s'il n'était revenu deux fois de ses courses avec des fluxions de poitrine, et si quelques tracasseries subalternes, presque inévitables quand on approche de la cour, de si loin que ce soit, n'eussent ajouté à ses maux physiques les maux plus incurables encore que produit le chagrin quand il n'est pas suffisamment contrebalancé par la philosophie.

Malheureusement M. Ventenat était d'un caractère irritable. L'activité extrême qu'il mettait à remplir ses devoirs et à travailler à ses ouvrages, il la mettait aussi à poursuivre les moindres désirs, et, qui pis est, à s'exagérer les moindres contrariétés ; et il était complètement du nombre de ceux qui prouvent que la science qu'en professe ne change point le caractère.

Traité d'abord comme phthisique, on reconnut ensuite que sa principale maladie était un engorgement de la rate. Envoyé aux eaux de Vichy, il éprouvait un mieux sensible, quand les fièvres d'automne se déclarèrent en ce lieu ; il en fut attaqué des premiers, et revint ici à la hâte ; mais il arriva mourant. Il nous fut enlevé au bout de quelques jours, le 13 août 1808.

M. Ventenat s'était marié pendant la révolution : il nous appartient moins qu'à personne de dire s'il fit bien ou mal ; mais ce que nous pouvons affirmer, c'est qu'il a été le modèle des maris et des pères, comme sa respectable épouse a été et est encore celui de toutes les vertus de son sexe. Il laisse un fils qui commence ses études, et une fille qui vient d'être admise dans la maison d'Écouen.

Sa place à l'Institut a été donnée à M. de Mirbel, que ses ingénieux travaux sur l'anatomie végétale ont fait connaître depuis longtemps de l'Europe savante, et que la classe avait nommé son correspondant lorsqu'il résidait à la cour du roi de Hollande.



  1. Dissertations sur les parties des mousses qui ont été regardées comme fleurs mâles et comme fleurs femelles, dans le Choix des mémoires sur les divers objets d'histoire naturelle, t. I, p. 259. Paris, 1792, in-8°.
  2. Sur les meilleurs moyens de distinguer le calice de la corolle, Magasin encyclopédique, t. III p. 303-312.
  3. Sur le Strelitzia, Ibid., seconde année, t. V, p. 47-51. — Sur le Goodenia, Ibid., troisième année, t. II, p. 13-14. — Sur le Furcrœa, Annales de botanique d'Usteri, cahier XIX, p. 44-60. — Sur le genre Phallus, Intit., t. I, p. 503. — Sur l'Epigœa repens, Ibid., t. II, p. 312. — Sur les Tilleuls, Ibid., t. IV, p. 1. — Sur le Robinia viscosa, Ibid., t. V, p. 114.
  4. Description des plantes, nouvelles et peu connues, cultivées dans le jardin de J. M. Cels ; Paris, an 8, in fol. Et Choix de plantes dont la plupart sont cultivées dans le jardin de Cels ; Paris, 1803, in-folio.
  5. Jardin de la Malmaison ; Paris, 1803, 2 vol. in-fol.