Astronomie populaire (Arago)/XXVI/06

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GIDE et J. BAUDRY (Tome 4p. 285-315).

CHAPITRE VI

des étoiles filantes


Depuis environ un demi-siècle on s’est mis à observer avec exactitude quelques apparitions d’étoiles filantes. À mesure que les observations sont devenues plus rigoureuses et plus suivies, on a reconnu combien ces phénomènes si longtemps dédaignés, combien ces prétendus météores atmosphériques, ces soi-disant traînées de gaz hydrogène enflammé, méritent d’attention. Leur parallaxe les a déjà placés beaucoup au delà des limites sensibles de notre atmosphère ; on a reconnu que s’ils s’enflamment en approchant de notre planète, ils n’ont pas pris naissance dans les couches aériformes qui entourent notre globe, mais qu’ils viennent du dehors en suivant une direction qui semble diamétralement opposée au mouvement de translation de la Terre dans son orbite.

Les observateurs d’étoiles filantes doivent s’attacher à noter l’heure d’apparition de chaque phénomène, sa hauteur angulaire approchée au-dessus de l’horizon, et la direction de son mouvement. En rapportant ces météores aux principales étoiles des constellations qu’ils traversent, les diverses questions que soulèvent la détermination de leurs orbites, la fréquence et la périodicité de leurs apparitions, pourront être facilement résolues.

Si plusieurs observateurs, placés dans des stations différentes et suffisamment éloignées les unes des autres, notent avec précision toutes les circonstances que nous venons d’indiquer, il est possible de trouver quelques étoiles filantes vues au même moment de deux, de trois ou d’un plus grand nombre de ces stations, et alors on obtient sans difficulté, par le calcul, la hauteur réelle du météore. Dès 1798, Brandes et Benzenberg opérèrent ainsi aux environs de Gœttingue. Cette même tentative fut renouvelée, en 1800 et 1801, en Angleterre, par John Farey et Benjamin Bevan ; en Allemagne, par Brandes, Benzenberg, Harding et Pottgiesser, entre Hambourg et Brême. En 1817, puis en 1823, Brandes, qui s’est attaché avec une persévérance digne d’éloges au perfectionnement de l’étude de cette question, s’adjoignit quelques autres associés pour observer de nouveau à Breslau, à Dresde, à Leipe, à Brieg, à Glewitz, à Berlin, à Cracovie, etc. En 1824, M. Quetelet institua en Belgique une série d’observations analogues. M. Erman fit à Berlin et à Potsdam, en 1825, avec le concours de plusieurs physiciens, une nouvelle série d’observations simultanées. Enfin, un an avant de mourir, en 1833, Brandes exécuta, avec quelques collaborateurs, une dernière campagne à Leipzig, à Weimar, à Gera et à Breslau. De l’ensemble de toutes ces observations il est résulté que certaines étoiles filantes se sont montrées à environ 200 lieues de hauteur au-dessus de la surface de la Terre, mais que quelques-unes sont apparues à une hauteur moindre que 2 lieues ; qu’elles ont parfois parcouru jusqu’à 80 lieues avant de s’éteindre, et qu’elles se mouvaient avec des vitesses de 3 à 8 lieues par seconde.

Il n’est pas de nuits sans étoiles filantes. S’il est difficile à un observateur qui ne suit pas d’une manière continue l’apparition de ces météores, de reconnaître dans les cas ordinaires leur plus ou moins de fréquence, cependant quelquefois les étoiles filantes se montrent si nombreuses et dans tant de régions du ciel en même temps, qu’il devient presque impossible de les compter. Ce fait conduit naturellement l’astronome à admettre deux sortes d’étoiles filantes. On a appelé sporadiques celles qui tombent rares et isolées ; on pense que celles qui apparaissent par groupes ou par masses comparables à des essaims ou à des nuées de sauterelles sont périodiques.

L’histoire des sciences a pu enregistrer sans difficulté les apparitions exceptionnelles, mais il faut des observations assidues pour porter quelque lumière sur l’ensemble de ces curieux phénomènes. Les travaux persévérants entrepris depuis le commencement de ce siècle, d’abord par Brandes, Benzenberg, Olbers et Bessel, plus tard par MM. Erman, Boguslawski, Quetelet, De Feldt, Houzeau, Coulvier-Gravier, Saigey, Heis, Schmidt, etc., ont fini par mettre un certain ordre dans des météores dont l’inconstance était devenue proverbiale.

Pour permettre d’établir une comparaison entre les apparitions non exceptionnelles par leur nombre, il était nécessaire qu’on déterminât combien on peut observer communément de ces phénomènes à toute époque de l’année. Les recherches de MM. Coulvier-Gravier, Saigey, Schmidt et Heis ont résolu cette dernière question, et c’est particulièrement aux écrits de mes amis MM. de Humboldt et Quetelet qu’on doit des notions précises sur les grandes apparitions.

On conçoit que le nombre d’étoiles filantes qu’un observateur placé dans un lieu déterminé peut apercevoir, dépend de l’état habituel ou moyen de l’atmosphère de ce lieu et varie en même temps avec la puissance de la vue de celui qui tient ses yeux fixés sur la voûte céleste.

M. Herrick, qui a fait de nombreuses observations d’étoiles filantes à New-Haven, dans le Connecticut, fixe la moyenne des étoiles, pour un temps ordinaire et pour quatre observateurs dont chacun circonscrit toute son attention sur un quart du ciel, à 30 étoiles par heure. Il a cherché à déterminer combien de personnes devront réunir leurs efforts simultanés en chaque point du globe pour être assurées de ne laisser passer aucune étoile filante sans qu’on l’ait remarquée. Le nombre lui a paru être de 9. Il a essayé aussi d’apprécier le nombre moyen d’étoiles filantes qu’on voit chaque vingt-quatre heures, en laissant de côté les averses d’août et de novembre. Suivant lui, environ trois millions de ces météores pénètrent journellement dans l’atmosphère terrestre. M. Coulvier-Gravier donne le nombre 6 pour représenter la moyenne générale horaire des étoiles filantes que peuvent voir par heure, sous le ciel de Paris, deux observateurs, ce qui fait 53 000 environ par an.

MM. Coulvier-Gravier et Saigey admettent comme résultat de leurs observations que le nombre des étoiles filantes sporadiques varie d’une heure à l’autre et qu’il présente un maximum vers le matin ; en conséquence, ils pensent qu’on doit rapporter à minuit toutes les observations, afin de les rendre comparables. Dans le tableau suivant, on trouvera les nombres mensuels donnés par ces observateurs, ainsi que ceux qui résultent des recherches également persévérantes de M. Schmidt, de Bonn ; d’après ce dernier observateur la moyenne des étoiles filantes sporadiques est de 4 à 5 par heure.

Mois. Moyenne mensuelle
du nombre horaire
d’étoiles filantes
pour minuit, d’après
MM. Coulvier-Gravier
et Saigey.
Moyenne mensuelle
du nombre d’étoiles
filantes par heure,
d’après M. Schmidt.
Janvier 
3,6 3,4
Février 
3,6 ?
Mars 
2,7 4,9
Avril 
3,7 2,4
Mai 
3,8 3,9
Juin 
3,2 5,3
Juillet 
7,0 4,5
Août 
8,5 5,3
Septembre 
6,8 4,7
Octobre 
9,1 4,5
Novembre 
9,5 5,3
Décembre 
7,2 4,0

Il résulte en gros des chiffres précédents, malgré leur dissemblance, qu’il y a évidemment plus d’étoiles filantes lorsque la Terre se rend de l’aphélie au périhélie ou du solstice d’été au solstice d’hiver, que lorsqu’elle marche du périhélie à l’aphélie. C’est le même résultat que nous ont déjà donné les aérolithes et les bolides.

En compulsant les annales de la Chine depuis les époques les plus reculées, Édouard Biot a fait ressortir une conclusion analogue à celle que nous venons de formuler.

Fig. 328. — Tableau circulaire des nombres de météores observés par groupes de cinq jours entre les années 960-1275[1].
En faisant un usage très-intelligent des représentations graphiques, il a en outre rendu sensible pour les yeux les moins exercés l’existence de deux maxima dans l’apparition du phénomène : l’un correspond à une époque comprise entre le 18 et le 27 juillet, années juliennes ; l’autre se trouve entre les 11 et 20 octobre. À la simple inspection de l’une de ces figures que nous reproduisons ici (fig. 328), et qui représente les nombres de météores observés de 960 à 1275 de notre ère, on reconnaît que du solstice d’hiver au solstice d’été on a vu en Chine beaucoup moins d’étoiles filantes ou de bolides qu’entre le solstice d’été et le solstice d’hiver. Dans la première période le nombre total s’élève à 462, et dans la seconde à 1017. Ces résultats concordent, quant aux époques des maxima et des minima, avec ce qu’on a trouvé en Allemagne, en discutant l’ensemble des observations modernes. La ressemblance s’étend jusqu’au rapport numérique des deux nombres, si l’on prend pour terme de comparaison les résultats consignés dans les précieux tableaux que M. Coulvier-Gravier a déduits de ses propres recherches, et qui, grâce au zèle infatigable de cet observateur, acquièrent chaque année plus d’intérêt.

Dans le même Mémoire d’Édouard Biot sur les observations d’étoiles filantes faites en Chine, on trouve notées des apparitions en masse. En Chine comme en Europe, ces apparitions ont quelquefois manqué pendant une longue suite d’années.

Les pluies extraordinaires d’étoiles filantes enregistrées par les observateurs, se répartissent ainsi entre les différents mois de l’année, toutes les dates étant ramenées à la notation grégorienne.

Janvier.
  849, le 2. « On voit des lances effrayantes vers le nord et l’orient. » (Catalogue de M. Chasles.)
1835 et 1838, le 2. Apparition extraordinaire en Suisse. (Quetelet.)
1839, le 2. Nombreuses étoiles filantes observées à Bossekop par M. Bravais, pendant son voyage au pôle nord. (Quetelet.)
1840, le 2. Grand nombre d’étoiles filantes en Belgique. (Quetelet.)
  765, le 3. Apparition en Chine d’étoiles filantes en masse. (Éd. Biot.)
  745, le 4. « On vit dans toute l’Angleterre des jets de feux d’un éclat inusité à cette époque, et tels qu’on n’en avait jamais vu auparavant. » (Al. Perrey, Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XIV.)
  765, le 4. « On vit en l’air des traits de feu comme on en avait vu autrefois. » (Al. Perrey.)
1665, le 9. « Au lever de l’aurore, on vit tomber du ciel des traits de feu pendant une forte gelée. » (Quetelet.)
  308, le 20. Nombreuses étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot)

Il semblerait, d’après ces résultats, qu’on doit chercher une période d’étoiles filantes en masse du 1er  au 4 janvier.

Février.

Les apparitions extraordinaires d’étoiles filantes pour février, enregistrées par les chroniqueurs, sont les suivantes :

  814. Une quantité d’étoiles filantes en Chine, (Éd. Biot)
  836. « Des lances admirables paraissent dans le ciel, se dirigeant de l’orient vers l’occident. » (Chasles.)
  839. « On voit plusieurs fois dans le ciel des lances de feu et de diverses couleurs. » (Chasles.)
    36, le 6. Étoiles filantes en masse en Chine. (Éd. Biot)
  918, le 7. « Des lances de feu, de diverses couleurs, paraissent dans le ciel et courent successivement les unes sur les autres. » (Chasles.)
  919, le 7. « Des lances de diverses couleurs paraissent dans le ciel pendant presque toute la nuit » (Chasles.)
  913, le 8. « Il est arrivé un grand miracle : les étoiles volaient d’une manière merveilleuse. » Chasles.)
1106, le 19. « On voit en Italie quelques étoiles filantes pendant le jour, tantôt courant les unes après les autres, tantôt tombant vers la Terre. » (Historia ecclesiastica Magdeburgensis.)
  937, le 20, « Depuis le chant du coq jusqu’au jour, des lances de sang paraissent de toutes parts dans le ciel. » (Chasles.)
  838, le 21. « On voit dans l’air du feu ayant la forme d’un serpent. » (Chasles.)

Les observations modernes n’indiquent aucune période d’étoiles filantes pour février. Les anciennes averses de météores indiquées pour ce mois par les chroniqueurs manqueraient depuis huit à neuf siècles.

Mars.
En 763. « On vit les étoiles tomber subitement du ciel en masses tellement serrées, que le peuple s’effraya et crut la fin du monde prochaine. » (Al. Perrey.)
En 764, il y a eu en mars une apparition extraordinaires d’étoiles filantes, d’après les Chroniques de Labbe, Bouquet et autres.
En 927, on vit aussi « à Reims des lances de feu dans le ciel, avant le lever du jour, un dimanche. » (Chasles.)
  807, le 3. « Des lances en nombre étonnant paraissent pendant la nuit » (Chasles.)
  842, le 5. « On voit dans le ciel des lances pendant la première heure de la nuit. » (Chasles.)
  861, le 15. « Des lances de feu paraissent dans le ciel. » (Chasles.)
  687 avant notre ère, le 16. Pluie d’étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot.)
  842, le 18. « Des lances effrayantes paraissent encore dans le ciel, à la seconde heure de la nuit, du côté de l’orient ; elles s’éteignent et renaissent sans intermission. Il y a une grande clarté entre l’orient et l’occident, mais ces lances remplissent surtout le nord. » (Chasles.)
1811, le 18. Nombreuses étoiles filantes remarquées en Angleterre par M. Forster. (Quetelet.)
En l’an 15 avant notre ère, le 24. Grande apparition en Chine. (Éd. Biot.)
  839, le 30. « De superbes lances apparaissent le soir et remplissent le ciel. » (Chasles.)
  582, le 31. « À Soissons on voit le feu dans le ciel. Une pluie de sang tombe sur Paris. » (Chasles.)

Il paraît bien, d’après ces observations, que des averses d’étoiles filantes apparaissent de temps à autre dans le mois de mars.

Avril.

Les apparitions remarquables d’étoiles filantes sont un peu plus nombreuses en avril que dans les trois mois précédents.

L’an 1093, sans date, de jour. « En ce temps-là, disent les chroniqueurs, des étoiles tombèrent du ciel à l’occident. » (Chasles.)
1008, le 1er . Apparition en Chine. (Éd. Biot.)
  840, le 2. « Des lances semblables à celles de l’année précédente paraissent pendant deux nuits. » (Chasles.)
  996, le 3. « Un serpent paraît le soir dans le ciel. » (Chasles.)
1000, le 4. « On voit dans beaucoup de lieux des lances de feu. » (Chasles.)
  538, le 6. « Le ciel est en feu ; du sang tombe des nues. » (Chasles.)
  401, le 9. Apparition très-remarquable en Chine. (Éd. Biot.)
1094, le 10. « On a vu des étoiles tomber du ciel en si grand nombre qu’il n’était pas possible de les compter. » (Chasles et Al. Perrey.)
1095, du 10 au 12. Apparition très-considérable enregistrée par beaucoup de chroniqueurs. « On voit des étoiles tomber du ciel aussi pressées que la grêle, depuis le milieu de la nuit jusqu’à l’aurore. Pendant plusieurs nuits des étoiles paraissent tomber du ciel aussi pressées que la pluie. » On crut même au concile de Clermont que cet événement devait être le présage de grandes révolutions dans la chrétienté. (Chasles.)
1096, le 10. « Presque toutes les étoiles courent comme la poussière emportée par le vent ; » « ce fait a lieu depuis le chant du coq jusqu’à l’aurore. » (Chasles et Al. Perrey.)
1123, les 10 et 11. « Une quantité innombrable d’étoiles tombent du ciel et pleuvent de tous côtés sur la Terre. » (Chasles.)
1122, le 11. « Une pluie d’étoiles innombrables, dit la chronique du monastère du mont Cassin, paraît couvrir toute la Terre. » (Chasles.)
  839, le 17. Apparition notable en Chine. (Éd. Biot.)
  927, le 17. Une grande quantité d’étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot.)
  934, le 18. Il y eut beaucoup d’étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot.)
1838, le 20. Étoiles filantes en masse observées à Knoxville, dans le Tennessee (154 météores environ entre 10 heures du soir et 4 heures du matin). (Quetelet.)
1803, le 22. En Virginie et dans le Massachusetts, depuis 1 heure du matin jusqu’à 3 heures, on vit des étoiles filantes tomber en si grand nombre dans toutes les directions, qu’on aurait cru assister à une pluie de fusées. Plusieurs de ces météores laissaient des traînées.

On voit qu’il serait intéressant de rechercher deux traînées d’astéroïdes en avril : la première du 4 au 11, la seconde du 17 au 25.

Mai.

Les apparitions d’étoiles filantes en masse signalées dans le mois de mai sont très-rares ; en outre elles remontent toutes au ixe ou au xe siècle.

  824. Apparition en Chine. (Éd. Biot.)
  842, le 5. « On voit encore des lances dans le ciel. » (Chasles.)
  954, le 12. « Plusieurs ont vu pleuvoir du sang. » (Chasles.)
  839, le 12. « Pendant la nuit les étoiles courent de toutes parts les unes après les autres. » (Chasles.)

Il n’y aurait lieu de rechercher qu’une seule traînée d’astéroïdes vers le milieu du mois.

Juin.

C’est dans le mois de juin que l’on a observé le plus petit nombre d’essaims d’étoiles filantes. Voici les deux seules mentions que contiennent les auteurs :

L’an 36 de notre ère, le 24. Averse d’étoiles filantes observée en Chine. (Éd. Biot.)
1022, du 28 au 30. « Pendant trois jours du sang pleut du ciel. » (Chasles.)

Juillet.

Le phénomène des étoiles filantes en masse reprend une nouvelle intensité pendant le mois de juillet.

  784, le 14. Nombreuses étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot.)
  714, le 19. Apparition notable en Chine. (Éd. Biot.)
  841, le 25. Apparition d’étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot.)
  830, le 26. Étoiles filantes en Chine, si nombreuses qu’on ne pouvait les compter. (Éd. Biot.)
  835, le 26. Apparition en Chine. (Éd. Biot.)
  924, du 26 au 28. Quantité considérable d’étoiles filantes en Chine pendant trois jours. (Éd. Biot.)
  925, le 27 et le 28. Nombreuses étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot.)
  833, le 27. Notable apparition en Chine. (Éd. Biot.)
  926, le 27. Grande quantité d’étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot.)
  933, du 25 au 30. Averse d’étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot.)
1784, les 24, 26 et 27. Étoiles filantes beaucoup plus nombreuses qu’en temps ordinaire, selon les Éphémérides de Manheim pour 1784. (Quetelet.)
  785, le 27. « Nombreuses étoiles filantes à Prague, selon les Éphémérides de Manheim. » (Quetelet.)
1848, le 28. Étoiles filantes beaucoup plus nombreuses qu’en temps ordinaire observées à Aix-la-Chapelle par M. Heis. (Bulletin de l’Académie de Bruxelles, t. XVI, no 11.)
1849, les 28 et 29. Le nombre des étoiles filantes observées à Aix-la-Chapelle par M. Heis et à Bonn par M. Schmidt, a été extraordinaire. (Bulletin de l’Acad. de Bruxelles, t. XVI, no 11.)

Il n’est pas douteux, d’après les observations précédentes, qu’il n’y ait en juillet un retour périodique d’essaims d’étoiles filantes dont l’époque serait actuellement entre le 26 et le 29 juillet.

Août.

Les apparitions des essaims d’étoiles filantes dans le mois d’août sont beaucoup plus nombreuses que dans tous les mois précédents. Depuis environ trois quarts de siècle surtout, la périodicité du mois d’août s’est manifestée d’une manière remarquable. Musschenbroek avait déjà signalé ce phénomène dans son ouvrage qui a paru en 1762. M. Quetelet a rappelé avec raison, d’après le docteur Forster, que c’était une tradition chez les catholiques de l’Irlande que les nombreuses étoiles filantes du mois d’août étaient les larmes brûlantes de saint Laurent dont la fête arrive précisément le 10 août. M. Herrick (American Journal de Silliman) rapporte en outre que d’après une ancienne tradition répandue en Thessalie, dans les contrées montagneuses qui entourent le Pélion, le ciel s’entrouvre dans la nuit du 6 août, fête de la Transfiguration, et des flambeaux apparaissent à travers cette ouverture. Des observations précises des astronomes et des physiciens ont montré le juste fondement de ces traditions populaires. Voici toutes les indications que nous avons pu recueillir.

L’an 268, en août. Nombreuses étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot.)
  859, en août « Des lances paraissent dans le ciel. » (Chasles.)
1029, en août. « Cette année, au mois de redjeb (août), il tomba beaucoup d’étoiles avec un grand bruit et une vive lueur. » (Histoire du Caire, de Soyouti ; Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. IV.)
1825. « Les registres météorologiques tenus à Gosport notent que les étoiles filantes ont été très-nombreuses au mois d’août de cette année. » (Quetelet.)
1243, le 2. Apparition d’étoiles filantes rapportée par Matthieu Pâris. (Quetelet.)
1826, le 3. « Cette nuit a été signalée par la fréquence des étoiles filantes et doit être inscrite dans le catalogue des apparitions remarquables de ces météores. » (Olbers, Annuaire de Schumacher pour 1838.)
  865, le 5. Quantité d’étoiles filantes observées en Chine. (Éd. Biot.)
1451, le 5. Nombreuses étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot.)
1819, le 6. Nombreuses étoiles filantes. (Kæmtz.)
1779, le 9. « Quelques heures après l’éruption du Vésuve, dit sir W. Hamilton, l’atmosphère a été remplie des météores lumineux appelés étoiles filantes, etc. » (Phil. Trans., t. LXX.)
1781, le 8. Grand nombre de météores se dirigeant du nord-ouest au sud-est, observés à Boston. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. V.)
1784, 6 et 9. Étoiles filantes très-nombreuses en tous lieux et se dirigeant généralement vers l’ouest-sud-ouest (Éphémérides de Manheim pour 1784.)
1789, le 10. Apparition d’étoiles filantes en masse observée après un orage, mais par un ciel redevenu serein, par Spallanzani sur le Cimone, dans les Apennins. (Quetelet.)
1798, le 9. Dans un ouvrage publié par le docteur N. Webster, à Hartford en Amérique, on lit que pendant les grandes chaleurs, qui développèrent des maladies pestilentielles, les étoiles filantes se montrèrent incroyablement nombreuses pendant plusieurs nuits vers le 9 août. Presque toutes marchaient du nord-est au sud-ouest et se succédaient si rapidement que l’œil d’un spectateur curieux était presque constamment en action. (Lettre de M. Herrick, Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. V.)
1799, le 9. Brandes observa à Gœttingue, dans l’espace de deux heures, une trentaine d’étoiles filantes dont la plupart se dirigeaient du nord-est au sud-ouest. (Quetelet.)
1800, le 10. Le docteur Patrin a compté dans la soirée du 10, jusqu’à une heure du matin, une trentaine d’étoiles filantes dont la direction principale était du nord-est au sud-ouest.
1806, du 10 au 11. Apparition d’un très-grand nombre d’étoiles filantes observée en Angleterre par MM. Forster et Howard. (Quetelet.)
1811, le 10. M. Forster observe en Angleterre un grand nombre d’étoiles filantes qui laissent derrière elles des traînées lumineuses. (Quetelet.)
1813, le 11. Étoiles filantes nombreuses en Angleterre et en Amérique. (Quetelet.)
1815, le 10. Apparition extraordinaire d’étoiles filantes. (Chladni.)
1820, le 9. Nombre inaccoutumé d’étoiles filantes observé à Gosport, par M. J. Farey. (Philosophical Magazine, t. LVII.)
1822. Dans la nuit du 9 au 10, nombre d’étoiles filantes à New-York. (Quetelet.)
1823, le 10. Apparition remarquable rapportée par Brandes. En moins de deux heures il nota avec ses associés plus de 140 étoiles filantes. (Comptes rend. de l’Acad. des sciences, t. V.)
1826, le 10. « Apparition peu ordinaire d’étoiles filantes dans la nuit. » (Registres d’observations météorologiques de Gosport)
1828, le 10. « M. Forster observe un grand nombre d’étoiles filantes à la suite d’un jour de vent et de pluie. » (Quetelet.)
1831, 10 août. « Pendant un ouragan terrible qui s’étendit sur les Indes occidentales, on vit d’innombrables globes de feu tomber des nuages. » (Quetelet.)
1833, le 10. « Étoiles filantes et météores entre 10 heures et minuit dans le Worcestershire. » (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. V.)
1834, du 9 au 10. Un nombre extraordinaire d’étoiles filantes a été vu dans quelques parties de l’Amérique, selon M. Herrick, et en Belgique, selon M. Quetelet.
1835, les 8 et 10. « La soirée du 10 août a été remarquable à Bruxelles par un grand nombre d’étoiles filantes. Un semblable phénomène a été observé aux États-Unis le 8. » (Quetelet.)
1836, les 8, 9 et 10. Nombreuses étoiles filantes aux États-Unis, en France et en Belgique. « Un observateur exact et soigneux, dit M. Herrick, a trouvé que dans la plus grande partie de la soirée du 9 août, les étoiles filantes tombèrent à raison d’à peu près 150 par heure. » M. Wafferdin a compté à Bourbonne-les-Bains, dans la nuit du 8 au 9 août, 316 étoiles filantes en une heure d’observation. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. V.)
1837, 9, 10 et 11. Des observateurs placés sur différents points des deux hémisphères, ont compté les étoiles filantes durant trois jours. À l’Observatoire de Paris, dans la nuit du 10 au 11, on a vu 107 étoiles filantes entre 11 heures un quart et minuit un quart, et 184 de minuit 37 minutes à 3 heures 36 minutes. Le plus grand nombre des étoiles filantes paraissaient se diriger vers le Taureau. À Châteauroux, dans la nuit du 9 au 10, on a vu une trentaine de météores en une demi-heure ; à Chamouni, en Suisse, le 9 au soir, on a compté plus de 40 étoiles filantes dans un même espace de temps ; à Genève, M. Wartmann a compté le 9 août, de 9 heures à minuit, 82 étoiles filantes dont le plus grand nombre semblaient provenir d’un foyer commun situé entre β du Bouvier et α du Dragon. Le phénomène, selon le témoignage de M. Herrick, a paru aussi très-remarquable à des observateurs placés sur divers points aux États-Unis. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. V.)
1838, du 10 au 11. « Apparition remarquable d’étoiles filantes, en Belgique, en France, en Italie, en Autriche et aux États-Unis : dans ces derniers pays on a compté jusqu’à 50 et 60 météores par heure. Leur direction générale était du nord-est au sud-ouest. » (Quetelet.)
1839, le 10. Un grand nombre d’observateurs en Europe et en Amérique ont étudié les apparitions d’étoiles filantes dès le 3. Le phénomène a paru avoir nettement son maximum dans la soirée du 10. MM. Capocci et Nobile ont compté 1 000 météores en quatre heures à Naples ; M. de Saulcy, 87 en un peu plus de trois quarts d’heure, à Metz ; M. Colla, 819 en 6 heures 37 minutes, à Parme ; M. Herrick, près de 500 en 3 heures, à New-Haven. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. IX, XI et XIII.)
1840, du 9 au 11. À l’Observatoire de Paris, M. Mauvais a compté 35 étoiles filantes en une demi-heure, dans la nuit du 9 au 10 ; le point de divergence de ces météores était entre Cassiopée et Persée. À Genève, dans la nuit du 10 au 11, en six heures un quart, M. Wartmann a compté 222 étoiles filantes, et M. Colla, à Parme, assisté de deux observateurs, en a compté 536 dans les deux nuits du 9 au 11. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XI.)
1841, du 10 au 11. Apparition de nombreuses étoiles filantes constatée en Belgique, en France, en Angleterre, en Allemagne et aux États-Unis. M. Colla, à Parme, a vu 80 météores filants dans la nuit du 9 au 10, et 283 dans la nuit suivante. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XIII.)
1842, du 9 au 11. Apparition observée à Vienne, en Autriche, par M. Littrow (30 météores par heure en moyenne dans la nuit du 9 au 10 ; 129 dans celle du 10 au 11) ; à Tours, par M. Laugier (70 en 2 heures 5 minutes dans la nuit du 10 au 11) ; à Lyon, par M. Fournet, le 11 au soir (31 météores en une heure et demie). (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XV.)
1844, 9 et 11. Le 9, M. Quetelet a observé à Bruxelles 32 météores en une heure, M. Duprez, à Gand, 26, et M. Forster, à Bruges, 96 ; enfin à New-Haven, M. Herrick, aidé de cinq observateurs, en a compté 367 dans la nuit du 9 au 10, et 622 dans celle du 11 au 12. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XIX.)
1845, le 9. Dans la nuit du 9 au 10, à Paris, M. Coulvier-Gravier, assisté de deux personnes, a compté 432 météores depuis 9 heures du soir jusqu’à 3 heures du matin, et à New-Haven (Amérique du nord), M. Herrick, dans la même soirée, a observé 64 météores entre 10 et 11 heures. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XXI, et Bullet. de l’Acad. de Bruxelles, t. XII, no 9.)
1846, le 10. Le nombre horaire maximum des étoiles filantes pour minuit a été trouvé par M. Coulvier-Gravier, à Paris, de 65 et a eu lieu le 10. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XLI.)
1847, du 10 au 12. À Gand, le 11, M. Duprez a vu 66 météores en 3 heures ; à Aix-la-Chapelle, M. Heis a compté le 10, 28 étoiles filantes en 35 minutes ; le 11, 501 en 4 heures et demie ; le 12, 203 en 3 heures. À Bruges, M. Forster évalue pour la nuit du 11 le nombre moyen des météores qu’il a vus à plus de 35 par heure. M. Coulvier-Gravier a donné le nombre 100 pour Paris à minuit (Bulletin de l’Acad. de Bruxelles, t. XIV., no 10.)
1848, du 8 au 10. À l’Observatoire de Paris M. Goujon a compté dans la nuit du 9 au 10, en deux heures d’observation, 95 étoiles filantes, M. Coulvier-Gravier donne comme nombres horaires pour minuit, 40 pour le 8, 86 pour le 9, 110 pour le 10. La direction générale des météores était du nord au sud. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XXVII.)
1849, du 6 au 11. M. Coulvier-Gravier a obtenu pour minuit les nombres horaires d’étoiles filantes suivants : le 6 août, 50 ; le 8, 60 ; le 9, 107 ; le 10, 106 ; le 11, 80. À Parme, M. Colla a vu 22 météores le 10, de 9 heures 14 minutes à 10 heures 50 minutes. À Vienne, le 9, M. Mayer, de 9 heures 30 minutes à 10 heures 30 minutes, en a compté 42. À Aix-la-Chapelle, M. Heis, assisté de dix observateurs, a obtenu dans la nuit du 10, en cinq heures, un nombre total de 254 météores. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XXIX, et Bull. de l’Acad. de Bruxelles, t. XVI, no 11.)
1850, du 8 au 11. M. Coulvier-Gravier a obtenu pour minuit les nombres horaires suivants : le 8, 44 météores ; le 9, 77 ; le 10, 84 ; le 11, 80. M. Wolff a compté dans le mois d’août 463 météores filants à Berne, et M. Anglès a vu à Roanne, dans la nuit du 10 au 11, une averse qu’il évalue à 400 étoiles filantes en 5 heures. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XXXI.)
1851, le 10. M. Coulvier-Gravier a obtenu pour minuit 67 étoiles filantes en une heure. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XXXIII.)
1852, du 3 au 13. M. Coulvier-Gravier a obtenu pour minuit les nombres horaires d’étoiles filantes suivants : le 2, 34 ; le 5, 35 ; le 6, 46 ; le 10, 63 ; le 11, 50 ; le 12, 48 ; le 13, 43. M. de Jonquières, lieutenant de vaisseau, en rade de Cagliari, a compté pendant la nuit du 10 au 11, 70 météores environ par heure. À Gand, M. Duprez a vu pendant la même nuit 83 étoiles filantes en 3 heures. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XXXV, et Bulletin de l’Académie de Bruxelles, t. XIX, no 9.)
1824, le 12. « Depuis le 12, les petits météores dits étoiles filantes sont tombés avec une rapidité remarquable. Cette nuit ils sont nombreux et s’élancent dans l’atmosphère avec un mouvement rapide et presque toujours vers le sud-ouest. » On a encore vu de nombreux météores le 15. (Journal de M. Forster.)
1819, le 13. Apparition d’un grand nombre d’étoiles filantes dans le Massachusetts. (Quetelet.)
1818, le 14. Apparition de nombreuses étoiles filantes en Angleterre, observée par M. Forster. (Quetelet.)
1826, du 14 au 15. M. J. Graziani a observé à Rome un nombre tout à fait inusité d’étoiles filantes. (Quetelet.)
1827, du 14 au 15. Même observation de M. Graziani. (Quetelet.)
1823, le 15. « Nombreuses étoiles filantes observées à Tubingue. » (Quetelet.)
1716, le 18. Apparition d’étoiles filantes constatée dans presque toute l’Europe. (Quetelet.)
1842, le 21. « Entre 11 heures du soir et minuit on observa à Lyon un nouveau passage d’étoiles filantes. Quelques-uns de ces météores semblaient effleurer notre atmosphère et un bruit semblable à celui que produit l’ascension d’une fusée se faisait entendre pendant un instant très-court » (Comptes rendus de l’académie des sciences, t. XV.)
1037, le 27. Quantité d’étoiles filantes observées en Chine. (Éd. Biot.)
1063, le 28. Apparition en Chine. (Éd. Biot.)
  532, le 30. Pluie d’étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot.)

Il résulte d’une manière bien remarquable des observations précédentes, que vers le 10 août la Terre rencontre actuellement chaque année un essaim d’astéroïdes pressés les uns contre les autres. Dès 1836, M. Quetelet, directeur de l’Observatoire de Bruxelles, disait que le milieu d’août est une époque où l’on doit s’attendre périodiquement à voir une grande quantité d’étoiles filantes. Ce n’est pas un des moins curieux résultats dont la science sera redevable aux laborieuses et persévérantes recherches que M. Quetelet a faites sur ce mystérieux phénomène. Il paraît évident, ainsi que M. Coulvier-Gravier en a fait la juste observation, que le nombre des météores du 10 août s’est progressivement accru durant la première moitié de ce siècle jusque vers 1848, pour décroître dorénavant. Les nombres horaires observés pour minuit se répartissent ainsi :

Années. Nombres observés. Années. Nombres observés.
1800   20   1845   95  
1823   35 1846   65
1837   50 1847   100
1838   60 1848   110
1839   75 1849   106
1840   120 1850   84
1841   30 1851   67
1842   90 1852   63
1843   15 1853   56
1844   135      

Faut-il admettre, selon la pensée de MM. Bessel, Boguslawski, Erman, Littrow, Chasles, que l’essaim du mois d’août est animé d’un mouvement de révolution autour du Soleil qui aurait pour effet de retarder sa visibilité ? Y a-t-il d’autres apparitions à rechercher pour d’autres jours du même mois ? Les apparitions d’étoiles filantes en masse sont-elles soumises à des mouvements de précession lents ou rapides ? Ce sont là des questions dont la solution définitive est réservée à l’avenir.

Septembre.

Les observations d’essaims d’étoiles filantes sont assez rares pendant le mois de septembre ; voici celles que fournissent les catalogues :

  580, en septembre. « À Tours, on voit une lueur parcourir le ciel. » (Chasles.)
  859, en septembre. « Des lances paraissent dans le Ciel. » (Chasles.)
  868, en septembre. « Du feu parcourt l’air avec la rapidité d’une flèche. » (Chasles.)
1820, le 2. M. Forster a vu en Angleterre beaucoup d’étoiles filantes. (Quetelet.)
  585, le 6. « Il parut plusieurs centaines d’étoiles coulantes qui tombèrent en se dispersant de tous côtés. » (Abel Rémusat.)
1822, le 10. « On vit des éclairs et des étoiles filantes d’une grandeur remarquable. » (Kæmtz, Meteorologie, t. III.)
1012, le 18. Apparition en Chine. (Éd. Biot.)
1451, le 19. Apparition en Chine. (Éd. Bio.)
  945, le 20. « Un signe paraît au commencement de la nuit dans la partie septentrionale du ciel. » (Chasles.)
  881, du 15 au 23. Apparition en Chine. (Éd. Biot.)
1840, le 21. De 7 heures à 10 heures du soir, M. Wartmann et son fils ont compté 106 étoiles filantes à Genève. (Comptes rendus de l’académie des sciences, t. XI.)
  288, le 25. Apparition en Chine. (Éd. Biot.)
  585, le 25. Apparition en Chine. (Éd. Biot.)

Si l’on n’aperçoit aucune périodicité remarquable dans les apparitions des étoiles filantes en masse pour le mois de septembre, on ne peut cependant pas conclure des observations qui ont été faites, que la Terre ne rencontre pas deux fois, au commencement du mois et ensuite du 18 au 25, des courants d’astéroïdes.

Octobre.

Le mois d’octobre présente une recrudescence dans les apparitions des étoiles filantes en masse ; les catalogues donnent les observations suivantes :

  859, en octobre. « Des lances paraissent dans le ciel. » (Chasles.)
  933, en octobre. « Il y eut en Égypte un tremblement de terre et les étoiles lumineuses étaient dans un mouvement violent. (Quetelet.)
1399, en octobre, « Les étoiles, semblables à une pluie de feu, ont paru descendre sur plusieurs points de l’Italie. » (Quetelet.)
1623, le 10. Grande apparition en Chine. (Éd. Biot.)
1436, le 11. Apparition remarquable en Chine. (Éd. Biot.)
1847, nuit du 11 au 12. Observation de nombreuses étoiles filantes, à Aix-la-Chapelle, par M. Heis. (Humboldt, Cosmos.)
1439, le 14. Apparition remarquable en Chine. (Éd. Biot.)
1798, nuit du 14 au 15. « Brandes compta à Gœttingue un grand nombre d’étoiles filantes dans les observations simultanées qu’il fit avec Benzenberg. » (Quetelet.)
1743, le 15. « Grande apparition d’étoiles filantes, en Angleterre, entre 9 et 10 heures du soir, s’élançant du sud-ouest vers le nord-est » (Quetelet.)
1841, le 17. Observation d’une apparition extraordinaire d’étoiles filantes par M. Heis. (Humboldt, Cosmos.)
1849, du 15 au 17. Chute remarquable d’étoiles filantes. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XXIX.)
1838, le 18. Dans la matinée, M. Malbos a vu successivement à Bérias (Ardèche), un grand nombre d’étoiles filantes se dirigeant vers l’est (Quetelet.)
  931, le 19. Selon Frodoard et Muratori, « on vit des lances de feu parcourir le ciel. » (Quetelet.)
  931, le 20. Apparition remarquable en Chine. (Éd. Biot.)
  934, le 19. « On voit des lances de feu parcourir le ciel. » (Chasles.)
  934, le 19. Apparition en Chine. (Éd. Biot.)
1202, le 19. « Les étoiles jetaient des vagues au ciel vers l’est et vers l’ouest ; elles volaient comme des sauterelles dispersées de droite à gauche ; cela dura jusqu’à l’aurore. Le peuple était en détresse » (Soyouti, Histoire du Caire, citée dans les Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences, t. IV.)
1002, le 20. Grande apparition en Chine. (Éd. Biot.)
855, le 21. Une multitude de feux, semblables à des pointes, parcourent le ciel pendant toute la nuit, et se dirigent vers l’occident (Chasles et Al. Perrey.) Cette apparition est mentionnée aussi par les historiens arabes en ces termes : « Il arriva une chute d’étoiles pendant la nuit qui dura depuis le soir jusqu’à l’aurore ; il y eut en même temps des tremblements de terre dans le monde entier. » (Quetelet.)
  856, le 21. « Des feux, semblables à des pointes, parcourent le ciel pendant toute la nuit » (Chasles.)
1766, le 21 octobre. Nombreuses étoiles filantes, d’après M. Heis. (Humboldt, Cosmos.)
1848, du 20 au 26. Observation d’étoiles filantes en nombre inusité, d’après M. Heis. (Humboldt, Cosmos.)
  902, le 23. « La nuit de la mort du roi Ibrahim ben Ahmed, on vit une infinité d’étoiles filantes qui se répandirent comme de la pluie à droite et à gauche. Cette année fut appelée l’année des étoiles. » (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. IV.)
1805, le 23. « On vit un nombre considérable d’étoiles filantes en Allemagne. » (Quetelet.)
1101, le 23. « On voit les étoiles tomber du ciel. » (Al. Perrey.)
1845, le 24. Nombreuses étoiles filantes observées par M. Heis. (Humboldt, Cosmos.)
  585, le 26. « Pendant trois nuits des feux tombent du ciel. » (Chasles.)
1602, le 27. Apparition remarquable en Chine. (Éd. Biot.)
1366, le 30. « Pluie continue d’étoiles filantes en telle multitude que personne n’aurait pu les compter, » d’après la chronique de l’église de Prague. (Quetelet.)

Il est bien évident, d’après les observations précédentes, que vers le milieu du mois d’octobre la Terre rencontre dans son orbite un essaim remarquable d’astéroïdes.

Novembre.

Les apparitions extraordinaires d’étoiles filantes enregistrées dans les catalogues pour le mois de novembre sont très-nombreuses, et elles méritent de fixer particulièrement l’attention.

  979, le 2. « Pendant toute la nuit on voit des lances de feu dans le ciel. » (Chasles.)
1533, le 3. Très-grande apparition en Chine. (Éd. Biot.)
1058, le 7. « Il pleut du sang sur Paris. » (Chasles.)
1602, le 7. Apparition en Chine. (Éd. Biot.)
1826, du 6 au 7. « On vit à Ténériffe beaucoup de bolides (étoiles filantes). » (Quetelet.)
  970, le 8. Remarquable apparition en Chine. (Éd. Biot.)
1813, le 8. « Météore lumineux et beaucoup d’étoiles filantes. » (Quetelet.)
1787, du 9 au 10. De nombreuses étoiles filantes furent observées par Hemmer, dans le midi de l’Allemagne, particulièrement à Manheim. (Humboldt, Cosmos.)
  561, après le 12. « Du feu parcourt le ciel la nuit de la mort de Clotaire. » (Chasles.)
1812, dans la première quinzaine du mois. Quantité considérable d’étoiles filantes observées par M. Fournet, en allant de Coblentz à Bonn. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. II.)
  837, le 12. Apparition notable en Chine. (Éd. Biot.)
1799, le 12 novembre. Surtout depuis 2 heures jusqu’à 4 heures du matin, des milliards d’étoiles filantes sillonnèrent le ciel. Pendant plus de quatre heures, depuis l’équateur jusque vers le pôle nord, partout cet extraordinaire flux météorique a été remarqué. À Cumana, MM. de Humboldt et Bonpland virent à l’orient, sur une bande large de 60 degrés et montant jusque vers 50 degrés, comme un brillant feu d’artifice tiré à une hauteur immense ; de gros bolides ayant parfois un diamètre apparent de une fois et une fois et un quart celui de la Lune, puis des étoiles filantes en nombre infini dont la direction était régulièrement celle du nord au sud, traversaient incessamment un ciel d’une grande pureté où étaient tracées de nombreuses et longues bandes phosphorescentes. Le même phénomène fut aperçu au Brésil, au Labrador, en Allemagne près de Weimar et au Groenland jusque par 64° 14′ de latitude septentrionale ; il fut aussi observé à la Guyane française par M. de Marbois, et au canal de Bahama par M. Ellicot.
1818, nuit du 12 au 13. Pluie considérable d’étoiles filantes. (Humboldt, Cosmos.)
1820, le 12. « À la suite d’un violent orage, on observa en Russie beaucoup d’étoiles filantes. » (Kæmtz, Meteorologie.)
1822, le 12. « Le soir un grand nombre d’étoiles filantes entremêlées de bolides, vues à Potsdam, par Klæden, et à Taucha, près de Leipzig. » (Kæmtz.)
1823, nuit du 12 au 13. Pluie considérable d’étoiles filantes, (Humboldt, Cosmos.)
1828, nuit du 11 au 12. Pendant cette nuit M. de Bruyas aperçut à Saint-Marcellin (Isère) un bolide et des étoiles filantes en nombre inusité. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. III.)
1831, le 13. Apparition d’un grand nombre d’étoiles filantes vue à Bruneck, dans le Tyrol, ainsi qu’en Amérique. M. Bérard, commandant du navire le Loiret, en station près de Carthagène (côtes d’Espagne), vit le 13, à quatre heures du matin, un nombre considérable d’étoiles filantes et de météores de grande dimension. Pendant plus de trois heures, il s’en est montré, terme moyen, 2 par minute. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. I.)
1832, les 11, 12 et 13. Apparition très-remarquable vue dans toute l’Europe, en Arabie et aux États-Unis. Elle a été observée particulièrement à Dusseldorf par M. Custodis, qui dans la nuit du 12 au 13, de 4 à 7 heures du matin, compta 267 étoiles filantes ; à l’île Maurice, dans la nuit du 12, par M. L. Robert, en nombre tel qu’il était impossible de compter les météores ; à Limoges où, dans la nuit du 11 au 12, le phénomène eut une telle intensité que des ouvriers furent saisis d’épouvante et prirent la fuite ; enfin, sur la route de Bayeux à Caen par M. Le Verrier. « C’est dans la partie orientale du ciel, dit cet astronome, que se montrait le phénomène ; les étoiles filantes se succédaient sans interruption et en si grand nombre que pour compter celles qu’on apercevait en même temps, en supposant qu’elles eussent été fixes, il eût fallu plusieurs heures. » Les météores avaient une teinte bleuâtre et se mouvaient généralement du nord-est au sud-ouest. La direction de leur mouvement formait avec l’horizon un angle d’environ 30 degrés. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. II, V et IX.)
1833, nuit du 12 au 13. On aperçut, en Amérique, une succession de météores lumineux, semblables à des fusées, et qui rayonnaient d’un point unique pour se porter dans toutes les directions. Ces météores faisaient ordinairement explosion avant de disparaître. Ils laissaient, dans leur marche, des traînées phosphorescentes rectilignes, lesquelles, dans quelques cas, devenaient sinueuses comme un serpent. Plusieurs d’entre eux parurent aussi brillants que Jupiter et que Vénus. Un peu avant 6 heures du matin, le point de radiation ou de divergence était à l’ouest de γ du Lion, non loin de Régulus. Pendant l’heure suivante, le point en question resta stationnaire dans la même partie du Lion, quoiqu’en une heure la constellation se fût déplacée vers l’ouest d’environ 15°. (Ces détails sont tirés d’une lettre de M. le professeur Olmsted of yale College, datée du 13 novembre 1833.) D’après une autre relation, le phénomène se voyait déjà avant minuit ; la date serait donc le 12 novembre 1833. Cette apparition a été également observée à Frederikshaab, dans le Groenland, par M. Müller, et à Gothaab, par M. Kauffelot. On aperçut les météores le long de la côte orientale de l’Amérique, depuis le golfe du Mexique jusqu’à Halifax, de 9 heures du soir au lever du soleil, et même dans quelques endroits en plein jour, à 8 heures du matin. Les étoiles étaient si nombreuses, elles se montraient dans tant de régions du ciel à la fois, qu’en essayant de les compter on ne pouvait guère espérer d’arriver qu’à de grossières approximations. L’observateur de Boston les assimilait, au moment du maximum, à la moitié du nombre de flocons qu’on aperçoit dans l’air pendant une averse ordinaire de neige. Lorsque le phénomène se fut considérablement affaibli, il compta 650 étoiles en 15 minutes, quoiqu’il circonscrivît ses remarques à une zone qui n’était pas le dixième de l’horizon visible. Ce nombre, suivant lui, n’était que les deux tiers du total ; ainsi, il aurait dû trouver 866, et pour tout l’hémisphère visible, 8 660. Ce dernier chiffre donnerait 34 640 étoiles. Or, le phénomène dura plus de 7 heures ; donc, le nombre de celles qui se montrèrent à Boston dépasse 240 000 ; car, on ne doit pas l’oublier, les bases de ce calcul furent recueillies à une époque où le phénomène était déjà notablement dans son déclin.
1834, nuit du 13 au 14. « Beaucoup d’étoiles filantes et de bolides dans l’Amérique du nord. » On remarque encore un point de rayonnement dans la constellation du Lion. (Quetelet.)
1835, le 13. « Apparition de beaucoup d’étoiles filantes et de bolides dans l’Amérique du nord. » (Quetelet.)
1836, les 12, 13, 14. À Paris, les astronomes de l’Observatoire (MM. Bouvard, Laugier, Mauvais, Plantamour) comptèrent, dans la nuit du 12 au 13, 170 météores, de 6 heures 45 minutes du soir à 6 heures 35 minutes du matin ; à Bercy, M. Méret vit, le 12, de minuit à 6 heures du matin 120 étoiles filantes, dont 57 venaient du Lion ; dans le département de l’Ain, M. Millet d’Aubenton compta dans la même nuit 75 météores ; à Strasbourg, M. Fargeau en vit 85, de 10 heures 45 minutes à 2 heures 37 minutes du matin ; à Dieppe, M. Nell de Bréauté estima que les météores étaient vingt fois plus nombreux que dans les nuits ordinaires ; à Breslau, dans la nuit du 12 au 13, de 3 à 6 heures du matin, M. Bogulawski compta 146 étoiles filantes, et dans celle du 14 au 15, 142 en 12 heures ; aux États-Unis, M. Herrick compta à peu près 150 météores par heure ; enfin, au cap de Bonne-Espérance, M. Herschel nota le même phénomène. Les météores partaient en général d’un point de la constellation du Lion et se dirigeaient vers la grande Ourse. (Comptes rend. de l’Acad. des sciences, t. III et V.)
1837, le 13. M. Quetelet accuse un nombre assez remarquable d’étoiles filantes en Belgique, ainsi qu’en Amérique. Les météores partaient encore d’un point de la tête du Lion. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. V.)
1838, nuit du 13 au 14. Nombre considérable d’étoiles filantes observées à Vienne (Autriche), par M. Littrow, en Angleterre et en Amérique. Cette apparition a été accompagnée d’une aurore boréale vue au cap de Bonne-Espérance par sir John Herschel. (Quetelet.)
1841, nuit du 12 au 13. Pluie considérable d’étoiles filantes. (De Humboldt, Cosmos.)
1842, du 10 au 14. Dans la nuit du 10 au 11, M. Marcel de Serres a vu à Montpellier 25 météores par heure dans un tiers du ciel seulement ; M. Colla, à Parme, 54 dans la nuit du 11 au 12, et M. Gaudin, à Paris, compta 20 météores par minute dans celle du 13 au 14. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XV et XVI.)
1846, nuit du 12 au 13. Apparition notée comme certaine par M. de Humboldt dans son Cosmos.
1847, nuit du 12 au 13. Très-nombreuses étoiles filantes observées à Bénarès, dans l’Hindoustan. (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XVII.)
1849, 12 et 13. D’après une communication de M. de Humboldt, M. Boguslawski, assisté d’un grand nombre d’étudiants, compta à Breslau, le 12, de 10 heures et demie à minuit et demi, 88 météores, et le 13, dans le même espace de temps, 69. (Comptes rendus de l’académie des sciences, t. XXIX.)
1837, du 14 au 17. Dans la nuit du 14 au 15, M. de Nervaux a observé dans le département de Saône-et-Loire 39 de ces météores en une demi-heure ; et dans la nuit du 15 au 16, M. Danse a compté à Paris 17 étoiles filantes en 1 minute.
1832, le 15. Étoiles filantes, en nombre considérable, vues par M. Addison, dans le comté de Worcester, en Angleterre. (Coulvier-Gravier.)
  899, le 18. « En Égypte, dit un historien arabe, les étoiles s’agitèrent d’une manière extraordinaire en se mouvant de l’est à l’ouest et du nord au sud, de façon qu’aucun mortel ne pouvait jeter les yeux sur le ciel. » (Quetelet.)
1818, le 19. « On observa beaucoup d’étoiles filantes à Gosport. » (Quetelet.)
1822, le 25. « Le duc de Wurtemberg vit, vers 10 heures du soir, une quantité considérable d’étoiles filantes se dirigeant du sud au sud-ouest » (Quetelet.)
  930, le 29. Averse remarquable d’étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot.)
  901, le 30. « L’hémisphère entier était plein de météores qu’on nomme étoiles filantes, depuis minuit jusqu’au matin ; la surprise des spectateurs de ce phénomène fut considérable en Égypte. » (Quetelet.)

On voit que les flux météoriques de novembre se sont reproduits d’une manière remarquable du 11 au 13. Ce retour périodique à jour fixe pendant plusieurs années a cessé, et maintenant on ne compte pas plus d’étoiles filantes à cette époque que dans les nuits ordinaires.

Décembre.

Les averses d’étoiles filantes consignées dans les catalogues sont moins nombreuses en décembre qu’en novembre ; elles présentent cependant une périodicité digne de fixer l’attention des observateurs.

  586, en décembre. « Une lueur paraît dans le ciel comme un serpent. » (Chasles.)
  786, en décembre. « Des lances effrayantes, telles qu’on n’en avait jamais vu, paraissent dans le ciel. On a dit avoir vu pleuvoir du sang. » (Chasles.)
  940, en décembre. « Dans la nuit d’un dimanche on voit dans le ciel des lances de diverses couleurs. » (Chasles.)
1002, en décembre. « Vers le coucher du soleil un serpent parcourt les airs et l’on voit des lances de feu dans le ciel. » (Chasles.)
  883, vers le commencement de décembre. Pluie d’étoiles filantes en Chine, (Éd. Biot.)
  848, le 1er . « On voit des lances dans le ciel au milieu de la nuit. » (Chasles.)
1576, le 5. Étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot.)
1741, le 5. Beaucoup d’étoiles filantes observées par Krafft à Saint-Pétersbourg, d’après Musschenbroek. (Quetelet.)
1798, le 7. Brandes a compté à Brême 480 étoiles filantes dans la seule nuit du 6 au 7. Au commencement de la nuit il y en avait plus de 100 par heure, et cela dura plus de trois heures dans une étendue qui était loin de former la cinquième partie du ciel. (Quetelet.)
1830, le 7. Averse extraordinaire d’étoiles filantes, annoncée par M. l’abbé Raillard, curé de Verceilles, près de Langres. (Comptes rendus de l’académie des sciences, t. VIII.)
1838, du 6 au 8. M. Flaugergues, à Toulon, a vu le 6, de 8 heures 55 minutes à 9 heures 15 minutes du soir, 42 étoiles filantes qui s’échappaient d’un point situé vers le zénith : M. Colla a observé cette apparition le 7 à Parme ; M. Quetelet, à Bruxelles, dans la soirée du 8 ; à New-Haven, aux États-Unis, M. Herrick a compté, le 7, de 8 à 10 heures du soir, 164 météores. Les trois quarts d’entre eux semblaient s’échapper d’un point situé près de la Chaise de Cassiopée. (Quetelet.)
1847, le 8 et le 10. M. Heis a observé des averses d’étoiles filantes. (De Humboldt, Cosmos.)
1833, du 11 au 15. Dans la nuit du 11 au 12, M. Colla vit à Parme une grande quantité d’étoiles filantes de différentes grandeurs qui se dirigeaient presque toutes vers le sud-sud-est. Cet astronome signale encore l’abondance des météores dans la nuit du 14 au 15. (Quetelet.)
1830, du 12 au 13. « On compta près d’Heiligenstadt, dans un court espace de temps, environ 40 bolides (étoiles filantes) qui se dirigeaient vers le sud-est. » (Quetelet.)
  599, le 29. Nombreuses étoiles filantes en Chine. (Éd. Biot.)
  930, le 30. « Une vive lumière traverse le ciel du nord-est au midi. » (Chasles.)
  848, le 31. « On voit des lances de feu effrayantes vers le nord et l’orient. » (Chasles.)

C’est surtout du 5 au 15 décembre que l’on doit rechercher, d’après ces observations, les flux périodiques des étoiles filantes en masse de décembre.

Si l’on compte pour chaque mois les apparitions d’essaims d’étoiles filantes, on arrive aux chiffres suivants :

Janvier 
 10
55
Février 
 10
Mars 
 12
Avril 
 17
Mai 
 4
Juin 
 2
Juillet 
 14
163
Août 
 56
Septembre 
 13
Octobre 
 29
Novembre 
 37
Décembre 
 17

Il est remarquable de voir que, comme pour les chutes d’aérolithes, pour les apparitions de bolides et pour celles des étoiles sporadiques, les étoiles filantes en masse sont beaucoup plus nombreuses de juillet à décembre que de janvier à juin ; la Terre rencontre donc un plus grand nombre de météores cosmiques quand elle se rend de l’aphélie au périhélie qu’en marchant du périhélie à l’aphélie.

  1. Les signes des équinoxes et des solstices se rapportent aux positions de la Terre. Le signe désigne une apparition en masse ou averse d’étoiles ; les nombres placés à l’intérieur de la circonférence indiquent les météores vus de jour.