Bakounine/Œuvres/TomeVI81

La bibliothèque libre.
Œuvres - Tome VI.
UN FEUILLET RETROUVÉ…
◄  Avant-propos   ►


UN FEUILLET RETROUVÉ


DE LA MISE AU NET


de l’Étude sur les Juifs allemands


ENVOYÉE A PARIS LE 18 OCTOBRE 1869[1]
----------


. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

[2] … [Dans le Règlement de la Section de l’Alliance de] |27 la Démocratie socialiste à Genève, règlement dont également j’ai été l’unique rédacteur[3], vous trouverez l’article suivant :


Art. 7.— La forte organisation de l’Association Internationale des travailleurs, une et indivisible à travers toutes les frontières des États et sans différence aucune des nationalités, comme sans considération pour aucun patriotisme, pour les intérêts et pour la politique des États, est le gage le plus certain et l’unique moyen pour faire triompher solidairement dans tous les pays la cause du travail et des travailleurs.

Convaincus de cette vérité, tous les membres de la Section de l’Alliance s’engagent solennellement à contribuer de tous leurs efforts à l’accroissement de la puissance et de la solidité de cette organisation. En conséquence de quoi, ils s’engagent à[4] soutenir dans tous les corps de métier dont ils font partie ou dans lesquels ils exercent une influence quelconque, les résolutions des Congrès et le pouvoir du Conseil général d’abord, aussi bien que celui du Conseil fédéral de la Suisse romande et du Comité central de Genève, en tant que ce pouvoir est établi, déterminé et légitimé par les statuts.


Sont-ce là des tentatives contre l’organisation de l’Internationale ? En m’accusant de ces tentatives, M. Maurice Hess, comme toujours, a menti, et, ce (sic) qui plus est, il a menti sciemment, car il ne peut ignorer, lui qui se vante d’avoir été l’un des membres du bureau au (sic) Congrès de Bâle, que la proposition unanimement adoptée et qui a eu pour but de renforcer l’organisation internationale de l’Association des travailleurs, au détriment de toutes les étroitesses, prétentions et vanités patriotiques ou nationales, a été faite par moi. Il m’a entendu défendre cette thèse, que l’Association Internationale étant aujourd’hui pour les travailleurs de tous les pays l’unique moyen d’émancipation et de salut, leur véritable patrie, devait |28 survivre à tous les États politiques actuellement existants et fonder sur leurs ruines le monde du travail et de l’humanité.

M. Maurice Hess a entendu tout cela, donc il ment sciemment, méchamment, en m’accusant du contraire ; et il y ajoute un autre mensonge ridicule au sujet des tentatives que, selon lui, j’aurais faites pour transférer le Conseil général de Londres à Genève. Personne ne le lui a dit, personne n’a pu le lui dire, parce que j’aurais été le premier à combattre avec toute l’énergie possible une telle mesure si on l’avait proposée, tant elle me paraîtrait fatale pour l’avenir de l’Internationale.

Les sections genevoises ont fait, il est vrai, en très peu de temps, d’immenses progrès. Mais il reste encore à Genève un esprit trop étroit, trop spécialement genevois, pour que le Conseil général de l’Association Internationale des Travailleurs puisse y être placé. D’ailleurs il est évident que tant que durera l’organisation politique actuelle de l’Europe, Londres restera la seule résidence convenable pour lui, et il faudrait être fou ou ennemi de l’Internationale vraiment, pour tenter de le transférer autre part.

Passons maintenant à la question des principes. M. Maurice Hess m’accuse d’avoir voulu changer les principes de l’Internationale. Mais comment et en quoi ? Il se garde bien de le dire, parce qu’il serait fort embarrassé de le faire.

Pendant deux mois de suite, juillet et août derniers, j’ai été l’unique rédacteur de l’Égalité de Genève. J’en ai naturellement profité pour développer ma pensée, et je tâchai d’exposer les principes de l’Internationale tels que je les concevais dans une série d’articles qui apparurent (sic) dans ce journal sous les titres suivants[5] :…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


  1. Le texte est de la main d’un copiste. Les corrections faites de la main de Bakounine sont indiquées dans les notes.
  2. Voir tome V, p. 278, ligne 19.
  3. Bakounine a corrigé la phrase entre les deux virgules de la façon suivante : après « dont », il a intercalé « j’ai été » ; après « également », il a biffé les six derniers mots, et les a remplacés par : « le rédacteur », en sorte que la phrase doit se lire : « règlement dont j’ai été également le rédacteur ».
  4. Bakounine a biffé « s’engagent à », et a écrit au-dessus « doivent ».
  5. Par de nombreuses ratures, Bakounine a modifié cet alinéa et lui a donné la rédaction suivante :
    « Ayant été, pendant deux mois de suite, juillet et août derniers, presque l’unique rédacteur de l’Égalité de Genève, j’y ai développé les principes de l’Internationale dans un série d’articles portant les titres suivants :… »