Biographie nationale de Belgique/Tome 1/ARNOUL V

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ARNOUL V, comte de Looz et de Chiny, fils de Jean et d’une comtesse de Juliers, commença son règne en 1279. Il débuta par une guerre malheureuse. Ayant été dépouillée de ses États par l’archevêque de Cologne et les habitants d’Aix-la-Chapelle, la veuve de Guillaume IV, comte de Juliers, appela à son aide tous les amis de sa famille. Arnoul répondit à cet appel, avec Henri de Luxembourg, Renaud de Gueldre, Waleran de Fauquemont et plusieurs autres ; mais, pendant qu’ils ravageaient ensemble les terres de l’archevêque, le comte de Looz et son vassal Henri de Pietersheim furent faits prisonniers et durent probablement payer une rançon élevée pour récupérer leur liberté.

La paix ayant été définitivement conclue le 12 avril 1280, Arnoul songea à se marier avec Marguerite, fille de Philippe, comte de Vianden, princesse d’une beauté accomplie et dont la maison était depuis longtemps alliée à celles de Brabant et de Looz. Comme Marguerite était élevée à la cour de Bruxelles, Isabelle de Condé, seconde femme du comte Jean, père d’Arnoul, résolut d’exploiter cette circonstance pour réaliser des vues dont elle avait été constamment préoccupée depuis la mort de son époux. Se plaignant amèrement des dispositions peu généreuses que Jean avait prises à l’égard des enfants nés de son deuxième mariage ; alléguant qu’Arnoul, issu du premier lit, avait recueilli, outre le comté de Looz, plusieurs seigneuries importantes et riches, elle fit partager son ressentiment à son frère Nicolas de Condé, seigneur de Belleville et de Moriamez, alors tout-puissant à la cour du duc Jean Ier. Nicolas usa de son crédit pour faire mettre obstacle au mariage d’Arnoul et finit même par exposer le comté de Looz à une guerre éminemment dangereuse avec le Brabant. Poussé par ses frères Louis et Guillaume, Arnoul résista d’abord et se montra disposé à braver tous les périls ; mais bientôt, redoutant une invasion des Brabançons et poussé par le désir chaque jour plus vif d’obtenir la main de Marguerite, il consentit à transiger avec sa belle-mère. Un accord fut conclu en 1281. Assignant un douaire à Isabelle, Arnoul céda à ses frères consanguins Jean et Jacquemin les terres de Warck, d’Agimont et de Givet, et ceux-ci, de leur côté, renoncèrent pour eux et leurs descendants à toutes prétentions sur le comté de Looz et ses dépendances. Il épousa Marguerite de Vianden et, de même que son suzerain, Jean de Flandre, évêque de Liége, il devint, plus tard, l’allié du duc de Brabant, dans les expéditions entreprises par ce prince pour la conquête du duché de Limbourg.

La bravoure et les talents militaires d’Arnoul brillèrent de tout leur éclat à la mémorable bataille de Woeringen, livrée le 5 juin 1288, entre Jean Ier, duc de Brabant, et ses alliés, d’une part, Sifroid de Westerburg, archevêque de Cologne, et ses adhérents, de l’autre. Dans cette lutte glorieuse qui décida, pour cinq siècles, du sort du duché de Limbourg, Arnoul avait le commandement du deuxième corps de l’armée brabançonne, et ce fut à sa générosité que Renaud, comte de Gueldre, l’un des principaux auteurs de la guerre, dut son salut[1].

A partir de cette époque, Arnoul joua, pendant plusieurs années, l’un des premiers rôles dans tous les événements de quelque importance qui survinrent au pays de Liége. En 1297, il prêta son appui à l’évêque Hugues de Châlons, reçut de celui-ci quelques fiefs et le protégea contre les attaques de ses sujets révoltés. En 1302, nommé mambour ou régent de la principauté, après la mort d’Adolphe de Waldeck, il se montra favorable aux prétentions de la noblesse, dans la lutte, parfois sanglante, qu’elle avait depuis longtemps engagée avec le peuple. Il voulait aider les échevins de la cité à ressaisir le pouvoir excessif dont on les avait dépouillés ; mais l’union de la bourgeoisie et du clergé fit si bien échouer ce projet que, loin de récupérer leur ancienne puissance, les nobles y laissèrent quelques lambeaux des priviléges qu’ils avaient conservés. A l’heure où, dans toutes les parties de l’Europe civilisée, les hommes des communes revendiquaient énergiquement leurs droits, la population ardente et courageuse de Liége ne pouvait rester en arrière.

En 1312, Arnoul remplit le même office de mambour d’une manière beaucoup moins légale. L’évêque Thibaut de Bar étant décédé en Italie, où il avait suivi l’empereur Henri de Luxembourg, le chapitre de Saint-Lambert avait déféré la mambournie à Arnoul de Blankenheim, prévôt de la cathédrale. Les nobles et les échevins de la cité protestèrent contre ce choix et prirent pour mambour le comte de Looz. Le peuple s’étant rangé du côté du chapitre, Arnoul, accompagné de la plupart des nobles, se retira à Huy. Il y convoqua les échevins de Tongres, de Hasselt, de Dinant, de Saint-Trond et des autres villes du pays, fit déclarer nul le choix de son concurrent et revendiqua, comme un droit héréditaire de sa maison, toute la puissance du souverain pendant la vacance du siége.

Après cet acte décisif, Arnoul fit une démarche sur le but de laquelle on n’est pas généralement d’accord. Reconnaissant, suivant les uns, l’impossibilité d’arriver, par la force des armes, à la soumission du peuple de la capitale ; agissant, suivant les autres, à la suite d’un vaste complot savamment ourdi par les nobles, il demanda une entrevue au chapitre et à la bourgeoisie, pour y discuter les termes d’un accommodement. Cette entrevue fut fixée au 3 août 1312. Ce jour Arnoul fit son entrée à Liége, à la tête d’un nombreux et brillant cortége de nobles, se rendit à la cathédrale et essaya vainement d’y faire reconnaître son autorité de mambour, en répétant que cette dignité était héréditaire dans sa famille. On lui répondit qu’il avait lui-même reconnu jadis l’inanité de cette prétention, et que, dès lors, on ne songeait pas, ainsi qu’il le prétendait, à dépouiller sa famille d’un noble héritage auquel elle ne pouvait renoncer sans déshonneur[2]. Profondément blessé, mais dissimulant sa colère, il feignit d’avoir besoin de quelques heures pour examiner avec maturité les assertions de ses antagonistes, et demanda à être entendu de nouveau le lendemain ; mais, en partant, il prit à part le maïeur et les échevins, les engagea à tenir ferme et promit d’accourir à leur aide, la nuit même, avec un corps de troupes exercées. Une vieille chronique manuscrite lui prête le langage suivant : « Messires, il est temps d’accomplir nos desseins ; partant, soyez prêts cette nuit, et je vous secourrai de telle façon que nous aurons le tout à notre volonté, » Arnoul de Blankenheim, qui avait des intelligences dans les rangs de ses ennemis, fit échouer ce plan. A minuit, les nobles restés à Liége se soulevèrent, mais furent bientôt défaits par le peuple. Ce fut en vain que trois cents hommes d’armes envoyés par le comte de Looz pénétrèrent dans la ville et annoncèrent l’arrivée prochaine de leur chef. Un instant vainqueurs, ils ne tardèrent pas à être battus à leur tour, et quand Arnoul, au point du jour, arriva lui-même à l’entrée du faubourg de Sainte-Marguerite, il put apercevoir les flammes qui dévoraient l’église de Saint-Martin, où les phalanges dispersées des nobles avaient inutilement cherché un dernier refuge. Il dut se retirer, vigoureusement poursuivi par le peuple et perdant près de deux cents hommes dans sa retraite. Malgré la bravoure qu’il avait, comme d’ordinaire, déployée dans ce dernier combat, il ne recueillit que la honte et la haine pour prix de sa perfidie.

Animée par l’esprit de vengeance, la noblesse de toutes les parties du pays courut aux armes et, par un nouveau décret, elle confirma le comte de Looz dans l’exercice des fonctions de mambour. Arnoul agit d’abord avec l’énergie et la promptitude que réclamaient les circonstances. Levant des impôts, disposant des milices, choisissant les gouverneurs des forteresses, il exerça hardiment tous les droits de souveraineté. Il prit et rasa le château de Waleffe, et mit en liberté les nombreux malfaiteurs que le chapitre de la cathédrale y avait fait enfermer. Mais la trempe de son caractère n’était pas en harmonie avec les exigences chaque jour plus impérieuses de cette situation révolutionnaire. Par un édit du 8 octobre, le chapitre de Saint-Lambert le frappa des foudres de l’excommunication et ordonna que le service divin fût suspendu dans tous les lieux où il fixerait sa résidence. Cette rigueur, à laquelle il devait s’attendre, suffit pour anéantir complètement le courage qu’Arnoul avait, jusque-là, manifesté dans cette lutte mémorable. Il se présenta en suppliant devant le chapitre assemblé, se démit de ses fonctions de mambour, avoua qu’il n’avait aucun droit héréditaire à cette dignité, et fut relevé des censures ecclésiastiques. Il travailla ensuite activement à amener une entente entre la noblesse et la bourgeoisie de Liége, et son intervention ne fut pas étrangère à la paix d’Angleur, dite de Saint-Martin, conclue le 14 février 1313. Le 8 juin de la même année, il offrit sa médiation aux factions liégeoises des Waroux et des Awans, au moment où elles allaient en venir aux mains dans la plaine de Waremme.

Il est vrai que le comte de Looz ne persista pas longtemps dans ces sentiments pacifiques. Son humeur guerrière et ses vues ambitieuses reprirent encore une fois le dessus. De nouveaux troubles ayant éclaté, quelques mois après, à la suite de l’élection d’Adolphe de la Marck, la faction des Waroux, appuyée sur une ligue formée par Huy, Dinant, Fosses et quelques autres villes de la principauté, prit les armes et choisit pour mambour Arnoul V. Il conduisit au camp des confédérés, dans les plaines de la Hesbaye, une brillante armée où l’on comptait plus seize cents chevaliers impatients d’étaler leurs promesses. Adolphe de la Marck, après avoir mis ordre aux affaires les plus urgentes, vint, de son côté, se placer à la tête de ses troupes ; mais plusieurs chanoines de la cathédrale s’étant interposés pour prévenir l’effusion du sang, les deux partis nommèrent des délégués, qui se réunirent à Saint-Trond. La conférence étant restée sans résultat, le comte de Looz se sépara de la confédération, rentra dans les bonnes grâces de l’évêque et, malgré quelques nouvelles mésintelligences, il contribua largement, le 18 juin 1316, à la rédaction du célèbre règlement d’ordre public connu sous le nom de Paix de Fexhe : véritable charte constitutionnelle, consacrant toutes les libertés civiles et politiques que les Liégeois avaient conquises à cette époque.

On aurait tort d’en conclure que le comte de Looz voyait d’un œil favorable l’extension des libertés populaires. Ce n’était pas seulement dans la principauté de Liége qu’il avait longtemps défendu les priviléges de la noblesse. Il avait joué un rôle analogue dans le duché de Brabant. Il figura avec le duc Jean, le 1er mai 1306, sur le champ de bataille de Vilvorde, où les bourgeois de Bruxelles, exigeant à main armée le développement de leurs franchises communales, subirent une défaite complète. Fatigué par les agitations et les travaux d’un règne de plus de quarante années, Arnoul abdiqua, en 1323, l’autorité souveraine entre les mains de Louis, son fils aîné, à qui il avait déjà antérieurement donné le comté de Chiny. Il ne se réserva qu’une rente de quatre mille livres. Décédé en 1328, il fut inhumé dans l’église de l’abbaye d’Averbode, où, depuis 1295, il s’était fait préparer un tombeau.

Arnoul gouverna ses sujets avec beaucoup plus de modération et d’équité qu’on ne serait tenté de le croire au premier abord. Il confirma tous les priviléges et toutes les immunités de la noblesse lossaine. En 1282, il éleva Hasselt au rang de ville, l’entoura de fossés, le garnit de remparts et y transporta, en 1315, sa chambre des monnaies. En 1305, il accorda une charte d’affranchissement aux de habitants de Chiny. Il assista, en 1314, à Aix-la-Chapelle, au couronnement de l’empereur Louis V, duc de Bavière. La même année, il figura à Louvain, avec un grand éclat, à l’inauguration de Jean III, duc de Brabant, et apposa son sceau à la Joyeuse-Entrée de ce prince. En 1323, il fut témoin à la charte par laquelle le même duc de Brabant confirma les priviléges de la ville de Diest.

Arnoul V, à l’exemple d’Arnoul IV, se montra plein de bienveillance et de générosité envers les institutions religieuses. En 1282 et en 1294, il fit des donations importantes à l’abbaye de Herkenrode. En 1297, il accorda aux abbés d’Averbode les dignités de garde-sceaux et de chapelain des comtes de Looz. En 1299, agissant en sa qualité de comte de Chiny, il confirma l’abbaye d’Orval dans la possession de tous les biens et de tous les priviléges qui lui avaient été accordés par ses prédécesseurs. Il se fit constamment un devoir de protéger énergiquement les abbés de Saint-Trond contre les agressions venant de l’extérieur ou de la ville même. Ce fut surtout à l’abbé Adam qu’il donna des preuves éclatantes de son affection pendant les troubles de 1303. Une émeute ayant éclaté, vers le milieu de cette année, au moment où Arnoul dînait à l’abbaye, il fit de vains efforts pour apaiser la populace et fut même forcé d’assister au sac de la maison d’un échevin qui avait encouru la haine de ses concitoyens. De même que l’abbé, il dut abandonner la ville, entouré d’une troupe de serviteurs armés à la hâte, et ayant grand-peine à se préserver des outrages de la foule. La répression ne tarda guère à suivre. L’abbé mit la ville en interdit et, le 9 février 1304, l’évêque de Liége Thibaut de Bar, accompagné d’Arnoul et d’une nombreuse armée, vint prendre position entre le village de Brusthem et les remparts de Saint-Trond. Les habitants se précipitèrent d’abord à la rencontre de l’ennemi ; mais, après avoir reçu du comte de Looz l’assurance qu’on en voulait seulement aux chefs de la révolte, ils consentirent à déposer les armes. Les instigateurs des troubles furent bannis ; la ville dut payer une amende de trois mille livres tournois, et tous les individus compromis prirent l’engagement de se rendre, tête et pieds nus, jusqu’au couvent de Nieuwkerke, à la rencontre de l’abbé Adam, pour lui demander, à genoux et les mains jointes, le pardon de leurs fautes. Cette humiliante cérémonie s’accomplit, en présence d’Arnoul, le 26 mars 1304.

J.-J. Thonissen.

Les chroniques du chanoine Ansemble, de Gilles d’Orval, de Jean Hocsem et autres publiées par Chapeauville, dans ses Gesta pontificum Leodiensium. — Les chroniques de Jean d’Outremeuse et de Jean de Stavelot. — Vita Balderici episcopi Leodiensis, autore monacho S.Jacobi Leodiensis (dans les Monumenta Germaniæ hist. de Pertz, t. IV). — Gesta abbatum Trudonensium, (au t. X du recueil cité de Pertz). — Mantelius, Historia Lossensis. — Mantelius, Hasseletum. — Robyns, Diplomata lossensia. — Wolters, Codex diplomaticus lossensis. — Louvrex, Recueil des édits du pays de Liége et du comté de Looz. — J. Daris, Histoire de la ville et des comtes de Looz. — Miræus, Opera diplomatica.— Butkens, Trophées de Brabant. — Villenfagne, Essais critiques sur différents points de l’histoire civile et littéraire de la principauté de Liége. — Le même, Mélanges pour servir à l’histoire civile, politique et littéraire du ci-devant pays de Liége. — Le même, Mélanges de littérature et d’histoire. — Le même. Recherches sur l’histoire de la ci-devant principauté de Liége. — Chev. de Corswarem, Mémoire historique sur les anciennes limites et circonscriptions de la province de Limbourg, au t. VII des Bulletins de la Commission centrale de statistique. — Art de vérifier les dates, t. III de l’édition in-f°, t. XIV de l’édition in-8o.— Bouille, Histoire de la ville et pays de Liége. — Fisen, Historia ecclesiæ leodiensis. — Foullon, Historia leodiensis. — Polain, Histoire de l’ancien pays de Liége. — Le même, Esquisses ou récits historiques sur l’ancien pays de Liége. — De Ram, Recherches sur l’histoire des comtes de Louvain. — Perreau, Recherches sur les comtes de Looz. — Arnoul Ier, comte de Looz (au t. IV des Bulletins de la Société, scientifique et littéraire du Limbourg).— Raikem, Discours prononcé à l’audience de rentrée de la Cour d’appel de Liége (1854). — Courtejoie, Histoire de Saint-Trond. — Demal, L’Avouerie de Saint-Trond. — Historieke aenmerkingen op het graefschap van Looz en zyne pretendenten (Brussel, 1846).— Kempeneers, De Oude Vryheid Montenaeken. — Becdelièvre-Hamal, Biographie liégeoise. — Wolters, Notice historique sur la grande commanderie de Vieux-Joncs. — Le même, Notice historique sur l’abbaye d’Averbode. — Le même, Notice historique sur l’ancienne abbaye de Herckenrode. — Ernst, Histoire du Limbourg. — Pontanus, Historia gelrica. — De Marne, Histoire du comté de Namur. — Bertholet, Histoire de Luxembourg. — Copie des armes et blasons des évêques de Tongres et de Liége ; manuscrit du chanoine Vanden Bergh, déposé à la Bibliothèque de l’Université de Liége et analysé par M. Gachet, au t. IX, de la première série des Bulletins de la Commission royale d’histoire. — Kreglinger, Extraits des pièces relatives à l’histoire belge qui se trouvent aux archives de Coblence (tt. III et V de la première série des Bulletins de la Commission royale d’histoire). — Le même, Extraits du cartulaire de l’abbaye d’Orval (t. IV de la première série des Bulletins de la Commission royale d’Histoire).


  1. Ayant remarqué que le comte de Gueldre, grièvement blessé, gisait renversé sous son cheval, Arnoul, qui était son cousin, envoya quelques chevaliers lossains à son aide. Ceux-ci lui ôtèrent sa cotte d’armes pour qu’il ne fût pas reconnu, lui donnèrent un autre cheval et le firent conduire hors du champ de bataille par le chapelain de Montenaeken. Il allait échapper à ses ennemis, lorsque quatre écuyers brabançons coururent après lui et le ramenèrent prisonnier, sans toutefois l’avoir reconnu. Il tomba ainsi entre les mains du duc de Brabant et ne recouvra sn liberté que le 15 octobre 1289.
         Six années après la bataille de Woeringen, en 1294, Arnoul V épousa la querelle de Waleran, sire de Fauquemont, contre le même Renaud de Gueldre, et aida le premier à mettre le siége devant le château de Borne, près de Sittard. Ou ignore la cause et les résultats de cette expédition. On sait seulement que, par deux rescrits, l’un du 24 avril et l’autre du 12 juillet 1294, Rodolphe, roi des Romains, ordonna au assiégeants de cesser les hostilités et de porter au tribunal de l’Empire les prétentions qu’ils avaient à charge du comte de Gueldre (Wolters, Cod. diplom. loss., pp. 173 et 174 ; Ernst, Hist, du Limbourg, t. IV, p. 578).
  2. Dans une charte du 2 novembre 1295, à laquelle il avait apposé son sceau, Arnoul avait reconnu que sa famille n’avait aucun droit héréditaire à la dignité de mambour. Ce document se trouvait transcrit au Premier livre des chartes de Saint-Lambert (Polain, Hist. de Liége, t. II, p. 69).