Catalogue des princes, seigneurs, etc., qui accompagnent le roi de Pologne

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Catalogue des Princes, Seigneurs, Gentilshommes et autres qui accompaignent le Roy de Pologne.

1574



Catalogue des Princes, Seigneurs, Gentilshommes et
autres qui accompaignent le Roy de Pologne
.
À Lyon, par Benoist Rigaud, 1574.
Avec permission.
In-81.

Benoist Rigaud2 aux Lecteurs.

M’estant de tout temps voué au service du public, je desire ne laisser chose en arrière qui puisse proffiter ou delecter ; pourtant, ayant recouvert le present catalogue des Princes, seigneurs et autres conduisans le roy de Polongne en son royaume, je le vous ay bien voulu communiquer, lecteurs debonnaires. Je suis tout asseuré que le depart de ce magnanime prince de la très noble et très illustre maison de France causera un regret indicible à tout vray François ; mais, considerant que Sa Majesté s’achemine à un ample et florissant Royaume, duquel la coronne luy est apprestée, au grand contentement et resjouissance de tous ses fidèles sujects en iceluy, vous ne devez de vostre part luy envier son heur, ains en souvenance de ses rares vertus, bonté naturelle, et de ses plus que heroïques deportemens en ses tendres ans3, au service de noste Roy très chrestien, son frère, et de la patrie4, prier Nostre Seigneur pour sa prosperité. À Dieu.

Premierement.

La maison de Sa Majesté, assavoir : maistres d’hostel, escu­yers, gentilshommes servans, vallets de chambre et autres officiers,

c chevaux.

Monsieur de Villequier, grand maistre et grand chambellan5,

24

Monsieur de Chomberc, grand mareschal de la court6,

14

Monsieur de Villequier l’aisné, premier gentilhomme de la chambre7,

9

Monsieur le viconte de la Guierche, maistre de la garderobe8,

9

Monsieur de Larchant, capitaine de la garde9,

8

Monsieur Miron, premier médecin10,

4

Chancellerie du dit Seigneur.

Monsieur de Pibrac11, conseiller au conseil privé du Roy,

9

Monsieur Sarred, secretaire d’Estat,

9

Monsieur de l’Isle12,

8

Monsieur de Beaulieu, sieur de Ruzé, secretaire ordinaire13,

9

Monsieur le tresorier general,

9

Monsieur des Portes, secretaire14,

3

Princes.

Monsieur de Nevers15,

35

Monsieur le marquis du Mayne16,

30

Monsieur le marquis Dalbeuf17,

25

Monsieur le grand prieur18.

25

Ambassadeurs.

Monsieur de Bellievre19,

15

Messieurs les Ambassadeurs de Pologne, qui sont neuf, et la garde à cheval.

66

Seigneurs, chambellans et gentilshommes de la chambre.

Monsieur de la Roche-Pousay, conseiller du Roy en son conseil privé20,

8

Monsieur de la Guiche, gouverneur du Bourbonnois21,

8

Monsieur de Seissac22,

6

Monsieur de Bessigny,

6

Monsieur de la Roche Guyon23,

6

Monsieur du Gas24,

6

Monsieur de Belle-Ville25,

6

Monsieur de Lessum 26,

6

Monsieur de Couldray,

6

Le colonel Otho Planto27,

6

Monsieur de Ruffé de Bourgoigne28,

6

Monsieur de Clermont d’Antragues29,

6

Le sieur de Castelnau30,

6

Le sieur de Combault31,

6

Le sieur de Ruffy32,

6

Monsieur le conte Coccomaz33,

6

Monsieur de Beauvais Nanzi34,

6

Monsieur de la Nocle35,

6

Monsieur de Crillon36,

6

Monsieur de Rouvray37,

6

Monsieur d’Antragues le jeune38,

6

Monsieur de Cheverand la Roche39,

6

Monsieur de Beaufort40,

6

Monsieur de Chasteau-Vieux41,

6

Monsieur de Ranty42,

6

Monsieur de Lyancourt43,

6

Monsieur Dampierre44,

6

Monsieur de Champvallon45,

6

Monsieur de Ganaches46,

6

Monsieur de Quellus47,

6

Monsieur l’abbé Gadayne48,

6

Monsieur de Sainct-Luc49,

6

Monsieur de Rochefort le jeune50,

6

Le sieur d’Inteville51,

6

Le sieur de Camille52,

6

Le sieur d’Aurigny.

6

Secretaires et interprètes.

Note que monsieur de la Mauvissière vient jusques à Mayance53.

Rolle du nombre d’hommes qui sont à la première troupe,
conduite par monsieur le mareschal de Retz
.

Premièrement.

Le dict sieur mareschal54,

Le colonel Stampiz55,

Le grand aumosnier et les chapellains.

Le sieur Loys de la Mirande, capitaine de gens d’armes.

Monsieur de Montmorin, premier escuyer de la Royne56.

Monsieur de Rissay57.

Monsieur le conte de Chaulne58.

Monsieur de Tavanes le jeune59.

Le sieur de Nenny.

Le sieur de Beaumont.

Le sieur Petre-Paulo Tasimghi60.

Monsieur de Nogerolles61.

Monsieur de Gordes le jeune62.

Monsieur de Sainct-Denys63.

Messieurs d’Aux, l’aisné et le jeune64.

Monsieur de Briannes65.

Monsieur Danglures66.

Monsieur de la Tour67.

Monsieur de Rostaing le jeune68.

Monsieur de Suze69.

Monsieur de Chamesson.

Son frère.

Le sieur de la Raverye.

Monsieur de Harlay.

Monsieur de Fontenay70.

Monsieur le Normant.

La Hillière.

La Rouvette.

Blanchet.

Monsieur de Sainct Supplice71.

Les gentilshommes polognois qui sont à la première trouppe.

Plus tous les gentilshommes servans de Sa Majesté.




1. Henri, duc d’Anjou, fut élu roi de Pologne par la diète de Varsovie, le 9 mai 1573. Le 10 septembre suivant, après la messe, il prêta serment à Notre-Dame, devant l’autel, en présence des treize ambassadeurs qui étoient venus de Pologne à Paris lui apporter le décret de son élection. Le 27 du même mois il quitta Paris, avec la brillante suite dont nous donnons ici le Catalogue, et après de fréquentes haltes sur la route et toutes sortes de lenteurs, calculées sur l’espoir qu’il avoit d’être rappelé en France pour succéder à son frère Charles IX, déjà gravement malade, il n’entra dans Cracovie que le 8 février 1574, pour être couronné trois jours après.

2. Il publia, quelques mois après, un Extrait des lettres d’un gentilhomme de la suitte de Monsieur de Rambouillet, ambassadeur du roy au royaume de Pologne, à un seigneur de la court, touchant la legation dudit seigneur, etc. De Cracovie, 12 décembre 1573, in-8. Cette pièce a été reproduite dans les Archives curieuses, 1re série, t. IX, p. 137.

3. N’ayant encore que dix-sept ans, le duc d’Anjou avoit gagné la bataille de Jarnac et de Montcontour.

4. C’étoit alors un mot nouveau et à la mode. Selon Ménage, en ses Observations sur la langue françoise, p. 306, c’est Joachim Du Bellay qui l’avoit employé le premier dans son traité de la Défense et illustration de la Langue françoise. Trois ans après on le traitoit encore comme un néologisme. « Le nom de patrie, dit Ch. Fontaine, est obliquement entré et venu en France nouvellement. » (Quintil Censeur, Lyon, 1576, in-12, p. 165.)

5. René de Villequier, baron de Clairvaux. « Il suivit le duc d’Anjou en Pologne, dit Lenglet-Dufresnoy dans ses notes sur le Journal de Henri III (t. I, p. 214), et le servit en qualité de grand-maître de sa maison. » V., sur lui, les Additions à Castelnau, t. II, p. 818, et les Mémoires de Marguerite de Valois, édit. elzev., p. 134.

6. L’un des mignons du prince. Il fut tué avec Maugiron dans le duel qui eut lieu en 1578 sur le marché aux chevaux des Tournelles, devenu depuis la place Royale.

7. Frère de celui qui a été nommé tout à l’heure.

8. Nous ne le connoissons que par cette mention et par la tentative qu’il fit en janvier 1577 pour entrer dans Châtellerault.

9. Nicolas de Grémonville L’Archant. Henri III le garda toujours près de lui, comme capitaine des gardes, et l’on sait le rôle qu’il joua dans le drame de l’assassinat du duc de Guise, à Blois.

10. Marc Miron, que Henri III garda comme premier médecin. C’est à lui qu’étant à Cracovie et tourmenté de remords, il fit, une nuit, une relation si curieuse des massacres de la Saint-Barthélemy. Miron l’écrivit presque sous sa dictée, et on l’a publiée dans la collection Petitot, 1re série, t. 44, p. 496–518, avec ce titre : Discours du roi Henri III à un personnage d’honneur et de qualité estant près de Sa Majesté, à Cracovie, des causes et motifs de la Saint-Barthélemy.

11. Guy Dufaur, seigneur de Pibrac, auteur des fameux Quatrains, et, ce qui est moins moral, d’une apologie de la Saint-Barthélemy, sous ce titre : Lettre sur les affaires de France. Aignan a publié cette pièce au t. I de sa Bibliothèque étrangère. Quand le duc d’Anjou quitta la Pologne, comme un fugitif, pour venir recueillir en France l’héritage de son frère Charles IX, Pibrac partagea les vicissitudes de sa fuite, et rien n’est plus plaisant que le récit qu’en fait son biographe Pascal. Dans ce pauvre homme, traqué par des paysans à demi sauvages et forcé de se donner pour cachette les roseaux d’un marais où il s’enfonce jusqu’à mi-corps, on a peine à reconnoître le conseiller intime d’un prince deux fois roi, qui abandonne un royaume pour en gagner un autre. (V. Archives curieuses, 1re série, t. X, p. 258–262.)

12. Sans doute Gilles de Noailles, abbé de L’Isle, qui en effet alla en Pologne. (Mémoires de Jean Choisnin, coll. Michaud, 1re série, t. XI, p. 393.)

13. Martin Ruzé, sieur du Beaulieu. Aux états de Blois, il étoit encore secrétaire de Henri III, et c’est lui qui, après l’assassinat, croyant voir encore en M. de Guise quelque reste de vie, lui donna le conseil « de demander pardon à Dieu et au roy ».

14. C’est le poëte Philippe Desportes, qui déjà avoit salué par ses vers l’avénement du prince, par sa Complainte pour M. le duc d’Anjou, élu roi de Pologne. « Il accompagna le prince dans son royaume lointain, dit M. Sainte-Beuve, et, après neuf mois de séjour maudit, il quitta cette contrée pour lui trop barbare, avec un adieu de colère. » (Tableau histor. et crit. de la poésie franç. au XVIe siècle, édit. Charpentier, p. 424.)

15. Louis de Gonzague, duc de Nevers, le même dont on a de si intéressants Mémoires, publiés pour la première fois en 1665, 2 vol. in-fol.

16. Celui qui devint, un peu plus tard, le célèbre duc de Mayenne.

17. De la famille des Guise, et même cousin germain du duc, comme arrière-petit-fils de Cl. de Guise. Il fut un de ceux qu’on arrêta dans Blois après l’assassinat.

18. Encore un Guise, et l’un de ceux qui avoient pris le plus de part aux massacres de la Saint-Barthélemy. Catherine, en donnant les princes de Lorraine pour escorte au nouveau roi de Pologne, avoit sans doute à cœur d’affoiblir le parti des Guise, qui devenoit de plus en plus menaçant en France. Elle affoiblissoit aussi le parti catholique, et l’on s’en plaignit. (Bibliothèque impériale, manuscrits Fonds des Minimes, no 32, fol. 344.) Ce cortége ne fut pas une sauvegarde, loin de là, pour le duc d’Anjou, quand il traversa des États protestants. On savoit tout ce qu’il avoit fait pour la tuerie du 24 août 1572 : aussi n’étoit-il pas besoin de lui donner tout une escorte de complices pour soulever contre lui, au passage, l’indignation des princes calvinistes. « Que si le monarque passoit à travers le pays protestant, dit Schomberg dans une de ses dépêches, § 4, il n’y auroit pas de sûreté pour luy. » Il s’y risqua cependant, s’il faut en croire de Thou (liv. 57), et, d’après lui, Gaillard, mais il faillit s’en trouver mal. C’est dans le Palatinat qu’il s’étoit hasardé. « En entrant dans le cabinet de l’électeur, le premier objet qui frappa ses regards fut un portrait fort ressemblant de l’amiral Coligny. « Vous connoissez cet homme, Monsieur, lui dit l’électeur d’un ton sévère ; vous avez fait mourir le plus grand capitaine de la chrétienté, qui vous avoit rendu le plus signalé service, ainsi qu’au roi votre frère. » Le roi de Pologne, un peu troublé, répondit : « C’étoit lui qui vouloit nous faire mourir tous, il a bien fallu le prévenir. — Monsieur, répliqua l’électeur, nous en savons toute l’histoire. » À table, le roi de Pologne ne fut servi que par des huguenots françois échappés au massacre, qui sembloient le menacer en le servant ; et l’électeur parut prendre plaisir, pendant toute la journée, à lui faire craindre, pour la nuit, des représailles. » (Gaillard, Hist. de la rivalité de la France et de l’Angleterre, t. V, p. 159.) Je ne donne cette histoire que pour ce qu’elle vaut, en la regardant comme un peu trop romanesque pour être bien vraie. Un passage des Mémoires du duc de Bouillon feroit même croire que l’électeur palatin ne dut pas faire si mauvais accueil au roi de Pologne (Collect. Michaud, 1re série, t. XI, p. 15.)

19. M. Pomponne de Bellièvre, qui fut plus tard chancelier de France.

20. Roche Châteignier, seigneur de la Roche-Posay. Il étoit aussi du parti des Guise, et par conséquent de ceux que Catherine tenoit à éloigner. Quand le duc de Guise étoit allé en Italie, en 1557, il l’y avoit suivi avec cent chevaux. Dans cette expédition, il prit La Mirandole, et y fut blessé. (Mémoires de Boyvin, coll. Petitot, 1re série, t. 29, p. 122.)

21. Jean-François de La Guiche, seigneur de Saint-Géran. Il fut plus tard maréchal de France, et mourut le 2 décembre 1632.

22. François Catillac de Sessac. (V., sur lui, Mémoires de de Thou, coll. Michaud, 1re série, t. XI, p. 339.) Il avoit été lieutenant de la compagnie de gendarmes du duc de Guise, et, sans ce que j’ai dit tout à l’heure, je m’étonnerois de le trouver dans la suite du duc d’Anjou. C’est lui, en effet, qui rendit témoignage de la complicité de ce prince dans le meurtre de Coligny.

23. Henri de Silly, comte de La Roche-Guyon, premier mari de madame de Guercheville. Il mourut en 1586.

24. Louis de Bérenger, seigneur du Gua ou de Guast. On l’appeloit souvent le capitaine Le Gas. On savoit déjà par L’Estoile qu’il avoit suivi le duc d’Anjou en Pologne. (Edit. Lenglet-Dufresnoy, t. 1, p. 100.) La reine Marguerite le fit assassiner par le baron de Viteaux, le 31 octobre 1575. (V., sur lui, Mémoires de Marguerite de Valois, édit. L. Lalanne, passim.)

25. L’un des fidèles et des spadassins mignons du duc d’Anjou. Il figure comme tel, avec Larchant, Sommerez, etc., dans le procès de La Mole et Coconas. (V. Archives curieuses, 1re série, VIII, 137.) Il ne faut pas le confondre avec P. d’Éguaim, sieur de Belleville, huguenot enragé.

26. Le seigneur de Lescun, fils de Thomas de Foix, l’un des braves capitaines du temps de François Ier.

27. C’est sans doute l’un de ces capitaines italiens comme il y en eut tant à la cour des Valois, et le même dont il est parlé au chapitre II de la Confession de Sancy. Il y est dit qu’il se tua.

28. Je ne sais quel est ce Ruffé, au nom duquel on ajoute celui de Bourgogne, pour le distinguer sans doute de Philippe de Volvyre, baron de Ruffec, gouverneur d’Angoulême.

29. Il joua, comme on sait, un rôle assez important dans plusieurs des affaires de ce temps, et fut tué à Ivry.

30. Ce n’est point Michel de Castelnau de La Mauvissière, dont il sera parlé tout à l’heure, mais sans doute l’un de ses frères, qui, comme lui, servoient vaillamment le parti du roi contre celui des huguenots. (V. les Memoires de Castelnau, liv. VI, chap. 4.)

31. Robert de Combault, sieur d’Arcis-sur-Aube, qui fut plus tard premier valet de chambre du roi et l’un des favoris. (V. L’Estoile, édit. Champollion, t. I, p. 95, et les Mémoires de Marguerite, édit. elzev., t. 1, p. 141.)

32. Balthazar de Ruffy, gentilhomme de province, époux de la belle Catherine de Meinier d’Oppède.

33. Annibal, comte de Coconas, gentilhomme du Piémont, dont les amours avec la duchesse de Nevers, les intrigues avec La Mole pour faire du duc d’Alencon le chef du parti huguenot, et enfin le supplice, sont choses assez connues.

34. Beauvais-Nangis, qui, après avoir été longtemps en faveur, fut disgracié à la suite d’une affaire dont on trouvera le récit dans L’Estoile, sous la date du 1er juin 1581. Sa capitainerie des gardes fut donnée à Crillon.

35. Philippe de La Fin, sieur de Beauvais La Nocle, qui, plus tard, défendit si vaillamment Brouage. Il étoit de la maison du duc d’Alençon, et fut compromis dans la conspiration de La Mole et Coconas. (V. Archives curieuses, 1re série, t. VIII, p. 133, 134, 152, 155, 174, etc.)

36. C’est le fameux Louis de Balbe de Berton de Crillon, le brave des braves.

37. Sans doute Rouvroy, lieutenant de L’Archant, qui prit part, comme lui, à l’assassinat du duc de Guise.

38. D’Entragues de Dunes, frère de Clermont d’Entragues, nommé tout à l’heure, et qui, lorsque celui-ci eut été tué, prit sa place près d’Henri IV.

39. Je ne connois de ce nom, comme ayant été attaché à Henri III, que le petit La Roche. Ne seroit-ce pas lui ? (V. Baron de Fæneste, édit. elzev., p. 340.)

40. Jean de Beaufort, marquis de Canillac, qui fut plus tard l’un des amants de la reine Marguerite. (V. Le Divorce satyrique, la Ruelle mal assortie, édit. Lalanne, p. 15, et les Mémoires de Marguerite, p. 205.)

41. Joachim de Châteauvieux, qui fut premier capitaine des gardes de Henri III. Il est assez maltraité dans la Confession de Sancy, chap. 2, et dans le Baron de Fæneste, liv. IV, chap. 19.

42. Jean Choisnin, dans ses Mémoires (coll. Michaud, 1re série, t. XI, p. 381), parle de lui sous la date de 1571, comme d’un jeune gentilhomme de qui chacun rendoit bon témoignage, et sur lequel Catherine avoit d’abord jeté les yeux pour aller en Pologne négocier la royauté du duc d’Anjou. On voit qu’il étoit de sa destinée d’aller dans ce pays. D’Aubigné parle aussi de lui (Mémoires, édit. Lalanne, p. 19).

43. Charles du Plessis-Liancourt, qui fut plus tard premier écuyer. Je ne sais s’il accompagna le duc d’Anjou en Pologne ; mais le marquis de Lenoncourt étoit du voyage. Peut-être est-ce son nom qu’il faut lire ici (Mém. de Hatton, t. 2, p. 738).

44. Claude, baron de Dampierre, prit part, parmi ceux qui tenoient pour le roi, à la journée des Barricades. Il commandoit au marché des Innocents. Lors du sacre de Henri IV, il étoit le premier maréchal de camp.

45. Jacques de Harlay, seigneur de Chanvallon, grand écuyer du duc d’Alençon, et, pendant la Ligue, grand maître de l’artillerie. Il est le douzième sur la liste des amants connus de la reine Marguerite. Il eut d’elle un fils qui fut capucin sous le nom de P. Archange. M. Guessard, dans son édition des Mémoires de Marguerite, a publié dix-sept lettres de cette princesse à Chanvallon et deux lettres de celui-ci. Leur fils fut d’abord élevé sous le nom de Louis de Vaux, comme fils d’un sieur de Vaux, parfumeur, que nous avons trouvé (V. t. IV, p. 136, 159) parmi les plus riches propriétaires des terrains du Pré-aux-Clercs, en 1613. Sa complaisance pour les amours de la reine Margot n’avoit pas dû nuire à sa fortune.

46. C’est de La Garnache qu’il faut lire, je crois. Ce seigneur seroit alors de la maison de Rohan, et l’un des parents de la belle Françoise de Rohan de La Garnache, à qui M. de Nemours fit une promesse de mariage dont on sait l’histoire.

47. Jacques de Levis, comte de Quélus, l’un des plus fameux des mignons de Henri III. On sait qu’il fut tué dans le duel du marché aux chevaux, en 1578.

48. Prêtre italien, que nous retrouvons, avec sa béate figure et ses roulements d’yeux, au chap. 7 de la Confession de Sancy. Il fut employé dans les négociations avec les huguenots. (Legrain, Décade de Henri-le-Grand, p. 226.)

49. François d’Épinai Saint-Luc, autre mignon de Henri III. Il étoit grand maître de l’artillerie en 1596, et fut tué l’année suivante, au siége d’Amiens.

50. Ne seroit-ce pas Joachim de Rochefort, seigneur de Neuvant, qui se distingua plus tard dans le Dauphiné ?

51. Joachim d’Inteville, que les relations de la journée des Barricades, où il eut un commandement pour le roi et courut de grands dangers, appellent toujours le sieur de Tinteville. (V. Arch. curieuses, 1re série, t. XI, p. 355, 372, 379.)

52. « C’estoit, dit Lenglet-Dufresnoy, un Italien entièrement dévoué aux plaisirs de Henri III, et qui se trouvoit réglément au coucher de ce prince, dès les premières années de son règne. » Il est parlé de lui dans les Mémoires de Marguerite, p. 45, 48, 50, et l’on peut voir dans la Confession de Sancy (chap. 7), où il est appelé Carmille, quel genre de honteux services il rendoit au roi.

53. Michel de Castelnau, sieur de Mauvissière, de qui l’on a de si intéressants Mémoires, et qui joua un rôle si important dans la diplomatie de ce temps-là par ses négociations et ses ambassades. Il est donné ici comme secrétaire et interprète. Il savoit, en effet, l’allemand, chose fort rare à cette époque. (V. l’excellente brochure de M. G. Hubault, Ambassade de Michel de Castelnau en Angleterre, 1856, in-8, p. 19, note.) S’il n’alla pas plus loin que Mayence, c’est que sans doute il s’étoit chargé du recruter quelques corps de reîtres et de les ramener en France, ainsi qu’il le fit plus d’une fois. (V. ses Mémoires, t. VI, chap. 8, et L’Estoile, coll. Michaud, t. I, p. 50.)

54. Albert de Gondi, duc de Retz, mort en 1601.

55. Sans doute un commandant de troupes allemandes.

56. Fils de M. de Montmorin, qui, étant gouverneur d’Auvergne, aurait, d’après Voltaire, refusé de donner dans sa province l’ordre des massacres, à l’époque de la Saint-Barthélémy. Voltaire cite de lui, à ce sujet, une lettre dont Lenglet-Dufresnoy met en doute l’authenticité. (V. ses notes sur L’Estoile, t. II, p. 404.)

57. De Riccé. Une famille de ce nom subsistoit encore pendant la Restauration ; l’un de ses membres, le vicomte de Riccé, fut alors préfet du Loiret.

58. D’Ailly, comte de Chaulne, le même à qui Voltaire, au 7e chant de la Henriade, fait jouer un rôle si dramatique. Le frère du connétable de Luynes épousa l’héritière de sa maison, et le comté, plus tard duché de Chaulnes, passa avec elle dans cette nouvelle famille.

59. Jacques de Saulx, vicomte de Tavannes, fils de Gaspard de Tavannes. Il fut, en effet, du voyage de Pologne ; il n’en revint que tard, après avoir guerroyé en Hongrie et en Moldavie contre les Turcs, qui le firent prisonnier et l’emmenèrent à Constantinople. Au retour il fut fait capitaine de gendarmes.

60. Capitaine italien, dont il est aussi question, sous la date du 24 janvier 1577, dans le Journal des premiers États de Blois, par M. de Nevers. Il y est nommé le capitaine Pieter Paul Tassughy.

61. Ne seroit-ce pas Fougerolles ? Ce ne seroit qu’une nouvelle altération de ce nom, qu’on trouve écrit Joncquerolles dans les Mémoires du duc d’Angoulême (coll. Michaud, 1re série, t. XI, p. 85).

62. Frère de celui qui servit longtemps, et avec succès, dans le Dauphiné, notamment en 1575.

63. Le baron de S.-Denys, qui commanda plus tard la compagnie de gendarmes du duc de Montpensier, gouverneur de Normandie. Il épousa la fille du marquis de Rouville, et il en eut, entr’autres enfants, le célèbre S.-Évremond.

64. François d’O, seigneur de Fresnes, premier gentilhomme de la chambre du roi, successivement surintendant des finances et gouverneur de Paris ; et son frère, Jean d’O, seigneur de Manou.

65. Le comte de Briennes, qui étoit allé recevoir à Metz les ambassadeurs de Pologne (Rev. rétrosp., 1re série, t. IV, p. 49). Après la journée des Barricades, où il avoit tenu pour Henri III, il resta prisonnier au Louvre, et c’est là qu’il délivra à Jacques Clément un passeport, avec lequel celui-ci put s’introduire près du roi. Après sa mort, le comté de Brienne passa par alliance dans la famille des Loménie, où il resta.

66. Anne d’Anglures, seigneur de Givry, tué à Laon en 1590. « C’étoit, dit de Thou (Mémoires, coll. Michaud, 1re série, t. XI, p. 329), le cavalier de la cour le plus parfait, beau, bien fait, de bonne mine, agréable dans la conversation, savant dans les lettres grecques et latines (talent assez rare parmi la noblesse), surtout brave et connu pour tel. »

67. Peut-être Antoine de La Tour de Saint-Vidal, gentilhomme qui étoit en effet du parti de Henri III. (Mémoires de de Thou, coll. Michaud, 1re série, t. XI, p. 339.)

68. Frère de Tristan de Rostaing, qui, en 1589, se laissa prendre honteusement dans Melun, et fut obligé de donner une rançon de 50,000 écus, ce qui lui mérita d’être condamné par la commission établie à Bordeaux. (V. le Journal historique de P. Fayet, p. 44, et les Mémoires de de Thou, coll. Petitot, 1re série, t. 37, p. 308.)

69. Gentilhomme souvent nommé dans les Mémoires du duc de Nevers.

70. Ce ne peut être Fontenay-Mareuil, qui étoit trop jeune alors. C’est peut-être le fils de Fontenay, qui étoit, en ce temps-là, trésorier de l’épargne.

71. Jean d’Hebrard, baron de Saint-Sulpice, qui avoit été gouverneur du duc d’Alençon, et qui étoit capitaine de cinquante hommes d’armes. (V., sur lui, Mémoires du duc de Bouillon, coll. Michaud, 1re série, t. XI, p. 8.) Son fils fut tué dans la basse-cour du château de Blois par le vicomte de Tours. (L’Estoile, 20 déc. 1576.)