Convention entre la Grande-Bretagne et la Russie relative à la Perse, l'Afghanistan et le Tibet

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seule le texte concernant le Tibet à été transcrit

Convention entre la Grande-Bretagne et la Russie relative à la Perse, l'Afghanistan et le Tibet
Johnson reprint corporation (4p. 680).

Arrangement concernant le Thibet

Les gouvernements de la Grande-Bretagne et de Russie, reconnaissant les droits suzerains de la Chine sur le Thibet et considérant que, par la suite de sa position géographique la Grande-Bretagne a un intérêt spécial à voir le régime actuel des relations extérieures du Tibet intégralement maintenu, sont convenus de l'arrangement suivant :

Art. I. Les deux Hautes Parties contractantes s'engagent à respecter l'intégrité territoriale du Thibet et à s'abstenir de toute ingérence dans son administration intérieure.

II. Se Conformant au principe admis de la suzeraineté de la Chine sur le Thibet, la Grande-Bretagne et la Russie s'engagent à ne traiter avec le Thibet que par l'entremise du gouvernement chinois. Cet engagement n'exclut pas toutefois les rapports directs des agents commerciaux anglais avec les autorités thibétaines prévus à l'article V de la Convention du 7 septembre 1904, entre la Grande-Bretagne et le Thibet et confirmé par la Convention du 27 avril 1906 entre la Grande-Bretagne et la Chine ; il ne modifie pas non plus les engagements assumés par la Grande-Bretagne et la Chine en vertu de l'article I de ladite Convention de 1906.

Il est bien entendu que les Bouddhistes tant sujets britanniques que russes peuvent entrer en relations directes sur le terrain strictement religieux avec le Dalaï Lama et les autres représentants du Bouddhisme au Thibet; les gouvernements de la Grande-Bretagne et de Russie s'engagent, pour autant qu’il dépendra d’eux, à ne pas admettre que ces relations puissent porter atteinte aux stipulations du présent Arrangement.

III. Les gouvernements britannique et russe s'engagent, chacun pour sa part, à ne pas envoyer de Représentants à Lhassa.

IV. Les deux Hautes Parties s'engagent à ne rechercher ou obtenir, ni pour leur propre compte, ni en faveur de leurs sujets, aucunes Concessions de chemins de fer, routes, télégraphes et mines, ou autres droits au Thibet.

V. Les deux Gouvernements sont d’accord qu'aucune partie des revenus du Thibet, soit en nature, soit en espèces, ne peut être engagé ou assigné tant à la Grande-Bretagne et à la Russie qu’à leurs sujets.

Annexe à l'Arrangement entre la Grande-Bretagne et la Russie concernant le Thibet

La Grande-Bretagne réaffirme la déclaration, signée par Son Excellence le Vice-Roi et Gouverneur-général des Indes et annexée à la ratification de la Convention du 7 septembre 1904, stipulant que l'occupation de la vallée de Chumbi par les forces britanniques prendra fin après le paiement de trois annuités de l'indemnité de 25,00,000 roupies, à condition que les places de marché mentionnés à l'article II de la dite Convention aient été effectivement ouvertes depuis trois ans, et que les autorités thibétaines durant cette période se soient conformées strictement sous tous les rapports aux termes de ladite Convention de 1904. Il est bien entendu que si l'occupation de la vallée de Chumbi par les forces britanniques n’a pas pris fin, pour quelque raison que ce soit, à l’époque prévue par la Déclaration précitée, les gouvernements britannique et russe entreront en pourparlers amicaux à ce sujet.

La présente Convention sera ratifiée et les ratifications en seront échangées à Saint-Pétersbourg aussitôt que faire se pourra.

En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs ont signé la présente Convention et y ont apposé leur cachets.

Fait à Saint-Pétersbourg, en double expédition, le 18 (31) août 1907.

(LS) Arthur Nicolson

(LS) Alexander Iswolski