Dictionnaire érotique moderne/T

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Imprimerie de la société des bibliophiles cosmopolites (Jules Gay) (p. 374-390).
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Tabernacle. La nature de la femme, où l’on serre précieusement le dieu — des jardins.

Elle est belle, ma Joséphine ! elle a un chouette maître-autel !… un rude tabernacle !…Tisserand.

Tablier de sapeur. Motte bien garnie de poils, noirs, blonds ou rouges, longs ou frisés… On dit aussi : barbe au con.

Clara, elle, avait une gorge superbe, des fesses splendides, et un adorable petit con, protégé par un formidable tablier de sapeur.J. le Vallois.

Tablier lève (Son). Se dit d’une fille qui s’est laissé faire un enfant et qui ne peut plus dissimuler sa grossesse.

Tacher une femme. Répandre à son intention — et quelquefois à son profit — un peu de liqueur séminale, en se branlant devant elle ou en la baisant en robe.

Mais v’là que j’vous tache, mam’zelle,
C’est la faute de vot’ bretelle :
Plus qu’ mon amour elle tenait.

Béranger.

Tambouriner. Jouir d’une femme, en frappant son ventre à coups de cette baguette qu’on appelle le membre viril.

Ma foi, s’il se perd sous ma jupe,
Nous le ferons tambouriner.

(Chanson anonyme moderne.)

Tante. Homme qui sert de femme aux pédérastes actifs.

Enfants, on les appelle mômes ou gosselins ; adolescents, ce sont des cousines ; plus âgés, ce sont des tantes.Moreau Christophe.

Taper dans le tas. Étant donné que : — le théâtre représente un atelier de brocheuses, de modistes ou de couturières. En vrai bandeur, vous faites votre choix ; mais ne voulant pas faire four, vous tapez d’abord la plus facile, qui a bientôt une confidente que vous tapez aussi. La deuxième excite la curiosité d’une troisième, d’une quatrième, et… vous arrivez a réaliser le proverbe :

Qui en a vu une, les connaît toutes.

Taper dans l’œil. Commencer à plaire à quelqu’un — ou à quelqu’une ; — séduire par la grâce, l’esprit, la parole ou le geste.

Ma petite poulette,
Dans la rue Montorgueil,
Ton p’tit nez en trompette,
Il m’a tapé dans l’œil.
      Laïtou, etc.

Al. Dalès.

Taquiner le bouton, soit de la gorge, soit du clitoris. Promener habilement l’index sur l’extrémité du sein ou du clitoris d’une femme afin de la faire bander et jouir.

La gauche, autour du cou bien doucement passée,
Taquine le bouton de la gorge agacée.

L. Protat.

Taquiner le hanneton. Branlailler un homme, dont le membre ne sait pas trop ce qu’il veut, à ce point qu’il donnerait de la-tête aussi bien dans un con que dans un cul.

                       … Le Suédois, dit-on,
Aime qu’on lui taquine un peu le hanneton.

L. Protat.

Témoins à décharge. Les deux roustons, qui, lorsque le vit est en cause, ont de quoi le faire décharger.

Suivant les témoins à décharge,
Le vol doit être récusé.
— Les imposteurs ! répond Glycère,
N’écoutez pas leurs faux rapports,
Ils n’ont rien vu, c’est bien sincère,
Car tous les deux étaient dehors.

Vaubertrand.

… L’abbé… avoit en ses jeunes ans perdu ses deux témoins instrumentaires… en descendant d’un bellocier : c’est un prunier sauvage… (Contes d’Eutrapel.)

Les dames rirent assez de Castor, qui était resté sans témoins.P. de Larivey.

Tempérament. Ardeur amoureuse.

Qui sait, hélas ! si ton tempérament
Ne trahit pas ton malheureux amant.

Voltaire.

Né avec un tempérament de feu, je connus à peine ce que c’était qu’une belle femme que je l’aimai.Diderot,

Pinc’ moi plutôt un d’ces grands drôles
Qui crèvent de tempérament,
Larges des reins et des épaules :
             C’est du nanan.

E. Debraux.

Temple de Cypris. La nature de la femme, où nous faisons tous nos dévotions à genoux, de la langue et de la queue.

Lors il n’y a tétons ni fesse rebondie,
Cuisse, ventre, nombril, ni temple cyprien,
Que je ne baise, et tâte, ou retâte au manie.

Tendre sa rosette. Se laisser enculer par un homme.

Tenir la chandelle. Avoir des complaisances honteuses pour un commerce de galanterie ; se faire maquereau.

Quand vous venez, à Fabrice dit-elle,
      Me faire tenir la chandelle
Pour vos plaisirs jusque dans ma maison.

La Fontaine.

À son destin j’abandonne la belle,
Et me voilà ; des esprits comme nous
Ne sont pas faits pour tenir la chandelle.

Parny.

Tu m’as pris pour un imbécile… Comment ! moi j’irais tenir la chandelle !Jaime fils.

Tenir une maison. Avoir un bordel, qu’on autorise seulement les femmes à tenir, à leurs risques et périls : seul commerce qui aille bien !

Tu connais pas Morin, qu’est de la police ?… qui

vit à Rouen, rue Ricardière, cont’ la rue aux Ours, avec eune femme qui tient eune maison ?

H. Monnier.

Testicules. Les témoins du duel amoureux. Voir Témoins à décharge.

Tétasse. Mot grossier signifiant une mamelle pendante.

Les tétons deviennent tétasses.

G. Coquillart.

Cette mère des gueux, cette vieille carcasse
D’un linge sale et noir resserre sa tétasse.

Théophile.

Tête-à-tête. Conversation à deux, qui a lieu n’importe où, dans une chambre, dans un fiacre, sur l’herbe, sur une chaise, — et la plus éloquente, puisqu’on n’y parle pas, ou qu’on y parle peu, et qu’en revanche on y agit beaucoup.

J’eus pourtant malgré tout cela quelque tête-à-tête impromptu avec Sa Grandeur. Il est si doux d’escamoter de temps en temps quelque chose d’une rivale qui en fait autant.

Tête-bêche (Faire). Se placer de façon que la tête de l’homme soit entre les cuisses de la femme, à la hauteur de son con, qu’il gamahuche, et que la tête de la femme soit entre les cuisses de l’homme, à la hauteur de sa pine, qu’elle suce.

Mais quand parfois il trouve une motte bien fraîche,
Ce qu’il aime avant tout, c’est faire tête-bêche.

L. Protat.

Tétonnière. Femme amplement pourvue de mamelles.

Dans le cabaret où ils soupaient servait une grosse tétonnière d’Andalousie.Pigault-Lebrun.

Tétons. La gorge d’une femme.

Sur un col blanc, qui fait honte à l’albâtre,
Sont deux tétons, séparés, faits au tour,
Allant, venant, arrondis par l’amour.

Voltaire.

Donne-moi tes tétons.La Popelinière.

Comme le gland d’un vieux qui baise
Flotte son téton ravagé.

(Parnasse satyrique.)

Si son cœur est de roche.
Ses tétons n’en sont pas.

J. Duflot.

Théâtre de la nature. le con, où le vit a ses entrées comme acteur ou protecteur, en payant soit de son argent, soit de sa bonne mine.

« Ce théâtre a pour avant-scènes deux colonnes de marbre blanc ; il ne possède qu’un seul décor, lequel représente un buisson avec une fontaine au milieu.

Le trou du souffleur est par derrière, ainsi que l’orchestre, composé d’un seul musicien qui exécute avec un instrument à vent une ouverture sur les motifs de : sentir avec ardeur.

Quand l’acteur principal entre en scène, il a toujours l’aspect dur et imposant ; il a avec lui deux confidents, deux amis inséparables qui l’attendent dans la coulisse. Quand l’acteur quitte la scène, il est triste et abattu… il pleure.

La directrice est libre de donner plusieurs représentations de suite, et, pour peu que l’acteur principal la trouve aimable, et à son gré, plein de verve et d’éloquence, il rentre en scène avec un nouveau transport, — à moins de raisons majeures. — Tous les mois, le théâtre fait relâche. Il l’annonce par une affiche rouge sur laquelle on applique une bande blanche. Pendant ce temps, l’acteur est libre de donner des représentations en ville, mais, gare à lui !… Souvent il se fatigue, revient malade… Alors la directrice se plaint et l’administration coule !!! Nota : La directrice accorde quelquefois des entrées de faveur. »

Tire-bouchon américain. C’est la toquade de toutes les grisettes. Elles font asseoir l’homme sur une chaise, mettent son bouchon au vent ; puis, s’asseyant à cheval sur lui et s’appuyant sur le dos la chaise, elles se font entrer le dit bouchon dans le con tant qu’elles peuvent, le tirent, se renfoncent dessus, jouissent comme des carpes pâmées, et s’en donnent ainsi jusqu’à ce qu’elles soient tout-à-fait échinées.

Quoique Cornélie soit partie, le plaisir n’est pas parti avec elle ; monte chez moi, je serai bien aimable, et je te ferai le tire-bouchon américain.(Fantaisiste, I, 179.)

Tirelire (Briser sa). Perdre son pucelage, — ce trésor que les mères veulent forcer les filles à garder pendant seize ou dix-huit ans.

Maman, apprenez qu’un voleur
M’a pris la pièce qu’on admire ;
Mais ce qui me met en fureur,
C’est qu’en brisant ma tirelire,
Tout haut chantait le sacripant,
            Zi, zi, pan, pan !

L. Festeau

Tirer. Baiser une femme.

Et dans un bois, je savais la tirer.

E. Debraux.

Aimes-tu mieux en gamine
Tirer l’ coup du macaron ?

Saunière.

Montrez à ma mère
Tout votre savoir,
Elle va vous faire
Tirer dans le noir.

(Les Archers de l’amour.)

À ce prix-là, dans toute la boutique
De faire un choix j’eus la permission,
Et je montai pour tirer une chique…

(Chanson anonyme moderne.)

Je vais tirer mon coup, ma crampe, ou bien ma chique,
Dit un futur Gerbier…

L. Protat.

Réclamant aux vieillards libidineux ses gants,
Et tirant tous les jours des coups extravagants.

A. Glatigny.

J’ vois que vous y prenez goût.
Mais je n’ tir’ jamais qu’un coup.

F. de Calonne.

Tirliberly. Mot forgé pour désigner le membre viril.

Et retroussé jusqu’au tirliberly.
En laissa voir un tout des plus superbe.

Grécourt.

Tiv. Anagramme de vit.

Polidor, amoureux d’une beauté sauvage,
Prit en sa main son tiv rouge comme un tison,
Et dit : faut-il, hélas ! que je meure en servage,
Ayant dedans ma main la clef de ma prison !

Gombauld.

Toison. Les poils qui garnissent l’entrée du con.

Pour garder certaine toison,
On a beau faire sentinelle.
C’est temps perdu lorsqu’une belle
Y sent grande démangeaison.

La Fontaine.

Au soleil tirant sans vergogne
Le drap de la blonde qui dort,
Comme Philippe de Bourgogne
Vous trouveriez la toison d’or.

Th. Gautier.

Va sur Acomat au poil raide,
Sur Fatime, à la toison d’or.

B. de Maurice.

Tomber sur le dos. Se faire baiser.

Tiens ! v’là Victoire qui roule sa bosse.

— Pauvre fille ! si gentille, si sage… car enfin elle ne sort jamais.

— Parbleu ! elle sera tombée dans l’escalier ; c’est là qu’elle aura attrapé ça.(Souvenirs de carnaval.)

Mais aussi qui ne tombe pas
Au premier mot qu’on lui dise.

Bussy-Rabutin.

Ce sont filets et pièges pour donner le saut et faire tomber à la renverse les femmes et les filles.Noel du Fail.

Tordion. Vieux mot signifiant remuement, employé pour exprimer les mouvements lascifs faits dans l’acte vénérien.

Et inventa la bonne dame
Mille tordions advenants,
Pour culeter à tous venants.

Cl. Marot.

Il semble à ce pauvre homme qu’elle avait appris ces tordions d’un autre maître que lui.B. Desperriers

Elle ne se put en garder de faire un petit mobile tordion de remuement non accoutumé de faire aux nouvelles mariées.Brantôme.

Elle a pour le moins trente-cinq ans sur la tête, ce qui me fait croire qu’elle a oublié tous ces petits tordions et gaillards remuements, qui chatouillent la jeunesse.P. de Larivet.

Tortiller du cul, ou des fesses. Se trémousser sous l’homme. — Hésiter, faire des manières. — On dit aussi : tortiller de la crinoline, c’est-à-dire : se déhancher, soit en dansant, soit en marchant pour allumer les galants.

Quand on va boire à l’Écu
N’ faut pas tant tortiller du cu.

Vadé.

Quand tout sommeille aux alentours,
Hortense, se tortillant d’aise,
Dit qu’elle veut que je la baise
            Toujours, toujours.

A. Privat d’Anglemont.

Au miché je sais battre un ban ;
Je sais tortiller de l’échine.

(Chanson anonyme moderne.)

Toucher. Faire l’acte vénérien.

La belle fille qui voulait être touchée au bas du ventre.(Moyen de parvenir.)

Écoute, mon mignon, contemple
Du bon Joseph les saints exemple,
Qui ne toucha sa sainte dame.

Jodelle.

Mais si un amoureux la touche,
Elle repartira du cu,
Encore mieux que de la bouche.

(Cabinet satyrique.)

Où le mari, parce qu’il la touchait quelquefois, pensait avoir part.Brantôme.

N’ayant touché que vous, je n’en puis rien savoir.

J. de Schélandre.

Mais il ne lui touchait que quand la fantaisie lui en prenait.Tallemant des Réaux.

Il ne lui touche point, vit dedans l’abstinence.

La Fontaine.

Phébus, au même état où je me suis couchée,
Me trouve le matin sans que l’on m’ait touchée

(Épigrammes.)

Elle lui dit que s’il la touche, elle criera.Ch. Sorel

            Femme gentille et sage
Est un trésor ; mais il n’y touche point.

Parny.

Toucher (Se). Se livrer à la masturbation, à ce plaisir solitaire que Martial appelle si justement gaudia fœda, et dont tant de jeunes gens sont morts, — sans compter le compositeur Bellini. Les murs de Paris ont été longtemps couverts de cette légende : Galimard se touche. Serait-ce vrai, Seigneur !

Toucher la grosse corde. Patiner le membre viril et le faire résonner sur le ventre.

Toupet (Avoir du). Avoir la motte bien garnie.

Ce n’est point là le conin que vous aviez au couvent ; il n’y avait que du poil follet, du duvet, et je tiens là un toupet, un vrai toupet.La Popelinière.

Toupie. Femme de mauvaise vie, mais de bonne volonté, qu’on fait tourner comme l’on veut — en y mettant le prix.

Misère et corde ! c’est déjà des histoires pour des toupies.Gavarni.

Tour de bitume. Promenade des filles sur les boulevards, pour raccrocher des hommes et les ramener, soit au bordel, si elles sont en maison, soit dans leur appartement lorsqu’elles sont chez elles.

Allons ! voilà mon tour de bitume arrivé… Au persil !… au persil !…Lemercier de Neuville.

Tour de fesse. L’acte vénérien.

Francine, trop chaude du cu,
Pour mieux couvrir ses tours de fesse,
Voulait épouser un cocu.

Théophile.

Tourner de l’œil, Tourner la prunelle. Montrer le blanc des yeux en jouissant.

Tu tournes la prunelle…
Tu vas jouir… ma belle…

Marc Constantin.

Tracasser les couilles d’un homme. Lui faire patte d’araignée, afin de le faire bander lorsqu’il est réfractaire.

De l’autre main tracasse-moi les couilles… là… là… tout du long.La Popelinière.

Traînée. Fille de mauvaise vie, qui traîne sa jeunesse quand elle est jeune, sa beauté quand elle en a, dans tous les endroits où vont les hommes et où elle ne devrait pas aller.

Elle sera heureuse avec lui… si elle ne fait pas la traînée avec lui, par exemple.Eug. Vachette.

Traîner son boulet (ou sa chaîne). Terme populaire qui signifie ; avoir toujours sa femme légitime au bras, sur le dos, ou sous la pine. — Le mariage étant une chaîne, on en a pour jusqu’à la fin des jours de l’un ou de l’autre.

Traits. Infidélités qu’un homme fait à une femme, ou une femme à un homme ; coups tirés illégalement.

Son mari lui avait fait tant de traits qu’elle l’avait quitté.Champfleury.

                   ... Devant monsieur le maire
J’ai solennellement promis de ne pas faire
De traits à mon époux…

L. Protat.

Travail. Prostitution ; fouterie intéressée.

Au nom de Dieu, dedans le tête-à-tête,
À ton flâneur donne de l’agrément ;
Dans le travail, rappelle-toi, Jeannette,
Que t’es pas là pour ton amusement.

L. Festeau.

Que tu travailles bien aussi !… fort ! fort !… ma mignonne, tu me ravis !…La Popelinière.

Tu passes toutes tes soirées
Chez Dautun le marchand, de vin ;
Les autres femmes plus rusées,
Travaillent du soir au matin.

Dumoulin.

                  Épous’s d’ultras,
                  Nièc’s de prélats,
Tout ça travaille et n’ se numérot’ pas.

Béranger

Ô femelle divine,
               Crois-moi !
Fais travailler ma pine
               Sur toi !

Eug. Vachette.

Trémousser (Se). Jouer des fesses et des reins. S’agiter sous l’homme, — ou sur la femme, selon le plaisir que l’on ressent et que l’on veut faire partager ; afin d’arriver à la jouissance mutuelle.

Amusez-vous, trémoussez-vous
           Amusez-vous, belles ;
Amusez-vous, ne craignez rien,
           Trémoussez-vous bien.

Désaugiers.

Quoiqu’usé, le vieux Mondor
    Pour Lisette soupire ;
L’âge a rouillé son ressort,
Mais il se trémousse encor…
               Pour rire.

Piton.

Trente points (Les) qui constituent la beauté des femmes, sont, — je cite d’après Brantôme :

Trois choses blanches : la peau, les dents et les mains.

Trois noires : les yeux, les sourcils et les paupières.

Trois rouges : les lèvres, les joues et les ongles.

Trois longues : le corps, les cheveux et les mains.

Trois courtes : les dents, les oreilles et les pieds.

Trois larges : la poitrine, le front et l’entre-sourcils.

Trois étroites : la bouche, la ceinture et le con.

Trois grosses : le bras, la cuisse et le mollet.

Trois déliées : les doigts, les cheveux et les lèvres.

Trois petites : les seins, le nez et la tête.

Tribade. Mot grec (τριβας) signifiant une femme qui abuse de son sexe avec une autre femme.

Les tribades s’adonnent à d’autres femmes ainsi que les hommes mêmes.Brantôme.

              Tribades, mes amours,
              Sacrifions toujours
              Dans ce temple où Venus
Garde pour nous ses trésors inconnus.

J. Duflot.

Tribadie : amour d’une femme pour une autre, très-répandu dans les pensionnats de jeunes filles et dans les couvents de femmes.Comtesse de N***.

Dans cette Grèce aujourd’hui qu’on renomme
Que faisiez-vous, vierges du Parthénon ?

Que faisiez-vous, ô vestales de Rome ?
Vous tribadiez en l’honneur d’Apollon.

J. Duflot.

Tricher. Forcer, par un habile coup de cul, le membre de l’homme à se retirer au moment où il va décharger son sperme, pour ne pas s’exposer à faire d’enfants, — ce qui est peut-être prudent, mais, en tout cas, malhonnête, volant qui triche.

Pour nous, femmes sages,
Hors de nos ménages,
Il faut jouir peu,
Ou tricher au jeu.
Tricher ! quelle gêne !
On conçoit sans peine,
Quand on est expert,
Tout ce qu’on y perd.

Béranger

Tricoter des fesses. Les remuer vivement dans l’acte vénérien, pour mieux jouir ou pour mieux faire jouir l’homme.

Tripière. Femme ou fille à la gorge mal faite, — ou trop fournie.

Madame de Bassompierre, qui n’était ni jeune ni belle, et qui n’avait pour elle que son embonpoint et ses grands airs, ne manquait pas de galants… Le Plessy-Guénéaud s’amusait à payer cette grosse tripière comme un tendron, parce qu’elle était de qualité.P. Dufour (Hist. de la prostitution.)

Tripoter une femme. Polissonner des mains avec elle, lui prendre le cul et les tétons.

                Je tripote,
                Je bahote
Près de la cambuse aux crottes.

(Parnasse satyrique.)

Triquebilles. Vieux mot employé pour désigner les testicules.

Qu’on me coupe les triquebilles !

(Cabinet satyrique.)

Troisième sexe (Le). Celui auquel appartiennent les pédérastes et les gougnottes.

— Je ne mène pas là votre seigneurie, dit-il, car c’est le quartier des tantes, — Hao ! fit lord Durham, et qu’est-ce ? — C’est le troisième sexe, milord.H. de Balzac.

Tromper d’endroit (Se). Enculer une femme, au lieu de la baiser, — ce qui peut arriver, la nuit surtout, au plus honnête homme.

Comm’ c’est chaud ! comm’ c’est étroit !
Tiens ! je m’suis trompé d’endroit !
J’ai fait un’ fameus’ bêtise,
        Mamzelle Lise…

A. de Calonne.

Se voyant traité d’ la sorte,
Il dit qu’il s’est trompé d’ porte,
Et veut m’fourrer son outil
Dans un trou qu’ j’ai sous l’ nombril.

(Parnasse satyrique.)

Trône du plaisir. La nature de la femme.

Si mes vœux près d’Églé sont toujours superflus,
Du trône du plaisir si sa main me repousse.

Collardeau.

Trou. La nature de la femme, ou l’anus.

Les grands trous leur sont odieux, déplaisants et désagréables.(Variétés hist. et litt.)

Nenni, non. Et pourquoi ? Pour ce
Que six écus sauvés m’avez,
Qui sont aussi bien dans ma bourse
Que dans le trou que vous savez.

Collé.

Le bout était trop gros, ou le trou trop petit.

Piron.

Il fallut donc recourir aux verges… dont je vis bientôt les effets, par la croissance de l’allumelle de mon homme, qui, profitant du moment, commença à jouer au trou-madame.(Mémoires de miss Fanny.)

Je m’y pris avec tant d’adresse
Qu’elle me dit, plein’ de tendresse :
Je t’accord’ le droit marital.
Puis elle ajouta, pour final :
Tu sais le côté qui me blesse,
Ah ! ne va pas dans le trou d’ bal !

(Chanson anonyme.)

Au séminaire de Montrouge…
Chacun, en amateur de cul,
Loin de jouer au trou-madame,
Jouait toujours au trou du cul.

(Chanson anonyme moderne.)

                        … La langue française
Est encore aujourd’hui si pauvre et si niaise,
Qu’elle n’a vraiment pas deux termes pour nommer
Cs petit trou mignon qui sait si bien charmer.

L. Protat.

Il se couche comme cela sur le ventre de la fille, et lui fourre, dans le trou par où elle pisse, ce long engin, avec le plus grand plaisir du monde.Mililot.

Bernis chanta de Pompadour
Les trous qu’avait formés l’amour
      Sur sa peau blanche et lisse ;
N’en déplaise à l’auteur galant,
Moi, j’aurais chanté seulement
            Le joli trou
            Dont je suis fou,
      Le joli trou qui pisse.

J. Cabassol.

Trousser (Se faire). Se faire baiser.

Mais aux champs une fillette
Se fait volontiers trousser.

De la Fizelière.

Trousser une femme. La baiser, la femme étant aussi vite baisée que troussée, ou femme troussée étant considérée comme foutue.

Quoi ! tu te laisses trousser tout de suite ?La Popelinière.

Lise, indignée en sentant qu’il la trousse,
Sans doute alors se livrait aux sanglots.

Béranger

Turlupiner. Agacer, ennuyer, taquiner quelqu’un par paroles ; — badiner, chatouiller, patiner ou peloter quelqu’un (gestes et attouchements réciproques) — afin de baiser ou d’être baisée.

Finissez donc, dame Jacq’line,
Disait gros Pierre ; j’ vas m’ fâcher,
Où diable allez-vous me nicher ?
J’ n’aim’ pas ainsi qu’on m’ turlupine.

Blondel.

L’auteur a parfaitement l’intention de faire dire au chanteur :

J’ n’aim’ pas ainsi qu’on m’ tire la pine.

Tu vas me le payer, Aglaé ! Expression familière aux filles et à leurs hommes, pour signifier cinquante choses. — C’est l’équivalent de : As-tu fini ! ou de : Des navets !