Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/B

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B.


Babille (rue).

Commence à la rue des Deux-Écus, nos 30 et 32 ; finit à la rue de Viarme, nos 3 et 5. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 27 m. — 4e arrondissement, quartier de la Banque.

Cette rue a été percée en avril 1765, sur l’emplacement de l’Hôtel de Soissons. Les lettres-patentes autorisant ce percement sont à la date du 25 novembre 1762, et furent registrées au parlement le 22 décembre suivant. La largeur assignée à cette voie publique fut de 24 pieds. — D’après les contrats primitifs, les bâtiments en bordure doivent conserver leur décoration symétrique. — Une décision ministérielle du 9 germinal an XIII, signée Champagny, a maintenu la largeur prescrite par les lettres-patentes. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Laurent-Jean Babille, écuyer, avocat au parlement, fut échevin de la ville de Paris, en 1762 et 1763, sous la prévôté de Camus de Pontcarré, seigneur de Viarme (voyez Blé, halle au).


Babylone (rue de).

Commence à la rue du Bac, nos 120 et 122 ; finit au boulevart des Invalides. Le dernier impair est 43 ; le dernier pair, 38. Sa longueur est de 636 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Elle s’appela d’abord rue de la Fresnaie, ensuite petite rue de Grenelle ou de la Maladrerie jusqu’en 1669. — En 1673, on la trouve pour la première fois indiquée sous le nom de rue de Babylone. Elle doit cette dernière dénomination à Bernard de Sainte-Thérèse, évêque de Babylone, qui possédait plusieurs maisons et jardins sur l’emplacement desquels fut construit le séminaire des Missions-Étrangères. En 1765, elle n’était encore bordée de constructions que dans la partie comprise entre la rue du Bac et celle des Brodeurs. Des lettres-patentes, à la date du 7 novembre 1778, portent : — « Art. 2. La rue de Babylone sera, quand il y aura lieu, mise en ligne droite sur 30 pieds de largeur jusqu’au rempart, en formant sur le terrain acquis par M. le comte de Provence (depuis Louis XVIII) les retranchements nécessaires. » — Une décision ministérielle du 3 pluviôse an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les propriétés ci-après ne sont pas soumises à retranchement : 9, partie de celle no 11, 21, 23, 25, 27, 29, 35 ; 2, 16, 18, 20, 22, 32, partie du no 36, 38. Celles nos 17, 19 et 4 ne devront éprouver qu’un faible redressement. — Égout depuis la rue Monsieur jusqu’au boulevart. — Conduite d’eau entre la rue Vanneau et le boulevart. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bac (petite rue du).

Commence à la rue de Sèvres, nos 47 et 49 ; finit à la rue du Cherche-Midi, nos 48 et 50. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 144 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

On a commencé à bâtir dans cette rue au milieu du XVIIe siècle. Peu de temps après, on la nomma petite rue du Barc et du Petit-Bac. — Sauval dit « Quelque nouvelle que soit la petite rue du Bac, elle a changé de nom et s’appelle la rue du Baril-Neuf. » — Sa dénomination lui vient de la rue du Bac, dont elle fait presque la continuation. — Une décision ministérielle du 23 frimaire an IX ; signée Chaptal, a maintenu cette voie publique dans sa largeur actuelle, qui est de 8 m. 9 déc. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bac (rue du).

Commence aux quais de Voltaire, no 27, et d’Orsay, no 1 ; finit à la rue de Sèvres, nos 34 et 36. Le dernier impair est 133 ; le dernier pair, 140. Sa longueur est de 1 150 m. — 10e arrondissement, les impairs, de 1 à 61, et les pairs, de 2 à 78, sont du quartier du Faubourg-Saint-Germain ; le surplus est du quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Son nom lui vient d’un bac qui fut établi, en 1550, en face de cette rue. — Une décision ministérielle en date du 2 thermidor an V, signée Benezech, avait fixé sa moindre largeur à 10 m. Cette largeur a été portée à 13 m., en vertu d’une ordonnance royale du 17 juin 1829.

Voici la situation des propriétés riveraines sous le rapport des alignements arrêtés : De 1 à 11, retranchement 2 m. 80 c. ; 11 bis et 13 ; retranchement 2 m. 30 c. à 2 m. 90 c. ; de 15 à 21, retranchement 1 m. 70 c. à 2 m. 20 c. ; no 23, retranchement de 2 m. à 2 m. 50 c. ; de 25 à 35, retranchement 2 m. 75 c. à 3 m. 40 c. ; 37, retranchement 3 m. 60 c. ; de 39 à 61, retranchement 3 m. 80 c. à 4 m. 20 c. ; 63, retranchement 3 m. 50 c. ; 65, retranchement 2 m, 30 c. ; 67, 67 bis, 69, 71, 71 bis, 73 et 75, alignées ; 75 bis, retranchement 0 m. 70 c., réduits ; 77, alignée ; 79, retranchement 2 m. ; 81 et 83, pas de retranchement ; de 85 à 101, retranchement 3 m. ; 20 c. à 3 m. 80 c. ; 103, retranchement 2 m. 70 c. ; 105, retranchement 4 m. 10 c. ; 107, 109, 111, 113, 115, 117 et 119, alignées de 121 à la fin ; retranchement 3 m. 50 c. à 4 m. ; 2, redressement ; 4 et 6, retranchement réduit 40 c. ; de 8 à 18, retranchement de 55 c. à 82 c. ; 20, alignés ; de 22 à 28, retranchement 1 m. à 1 m. 60 c. ; 30, alignée ; 32 et 34, retranchement 1 m. à 1 m. 50 c. ; 36, 36 bis et 38, alignées ; de 38 bis à 50, retranchement 30 c. à 65 c. ; 52, 54 et 56, retranchement qui n’excède pas 25 c. ; de 58 à 80, alignées ; 82, retranchement 2 m. 70 c. ; 84 et 84 bis, alignées ; 86, retranchement 3 m. ; 88, alignée ; 90, 92, 94, retranchement 1 m. 40 c. à 2 m. 30 c. ; 96, retranchement 1 m. ; de 98 à 104, alignées ; 106, retranchement 40 c : ; 110 et 112, alignées ; 114, 116 et 118, retranchement qui n’excède pas 30 c. ; 120, alignée ; 122 et 124, redressement qui n’excède pas 11 c. ; 126, alignée ; 128, 130 et 132, retranchement réduit 30 c. ; de 134 à la fin, retranchement 40 c. à 70 c. — Égout entre la rue de Lille et celle de Sèvres. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Française).

Au no 75 se trouvait le monastère royal de l’Immaculée-Conception. — En vertu des lettres-patentes du roi, données à Versailles au mois de mai 1626, ces religieuses s’établirent à Paris vers 1637. Leur maison fut déclarée de fondation royale, en 1664. La construction de leur église date de 1693. Supprimé en 1790, ce couvent devint propriété nationale, et fut vendu les 21 pluviôse, 25 germinal an VI, et 23 nivôse an VIII. — Les maisons nos 67, 69, 71, 73, 75 et 77 sur la rue du Bac, et celles 25 et 27 sur la rue de la Planche, proviennent de cette communauté.

Au no 98 était situé l’hospice des Convalescents. Les lettres-patentes, autorisant la fondation de cet établissement, sont de l’année 1628. Elles furent registrées au parlement en 1631. — Les religieux de la Charité eurent, en 1635, la direction de cet hospice, qui fut supprimé en 1792. — Aujourd’hui l’État loue à divers particuliers les bâtiments qui le composaient.


Bagneux (rue de).

Commence à la rue du Cherche-Midi, nos 85 et 87 ; finit à la rue de Vaugirard, nos 104 et 106. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 165 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Cette rue est désignée sous ce nom sur les plans de Jouvin et de Bullet, publiés en 1676. — Une décision ministérielle du 23 frimaire an IX, signée Chaptal, a maintenu cette voie publique dans sa largeur actuelle, qui est de 7 m. 7 déc. — Égout et conduite d’eau.


Baillet (rue).

Commence à la rue de la Monnaie, nos 13 et 19 ; finit à la rue de l’Arbre-Sec, nos 22 et 24. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 73 m. — 4e arrondissement, quartier du Louvre.

En 1297, elle s’appelait rue Dame-Gloriette, et rue Gloriette en 1300. Vers 1350, elle prit le nom de Baillet, parce que Jean Baillet, trésorier du Dauphin (depuis Charles V), y avait une propriété. — Une décision ministérielle du 13 floréal an IX, signée Chaptal, avait fixé à 7 m. la largeur de cette voie publique. Cette largeur a été portée à 10 m., par une ordonnance royale du 23 juillet 1828. La grande propriété située sur le côté gauche, à l’encoignure de la rue de la Monnaie, est alignée. La maison no 5 devra reculer de 1 m. réduit ; celle no 7, de 1 m. 70 c. réduit. Les constructions du côté des numéros pairs sont soumises à un retranchement de 3 m. 80 c. à 4 m. 70 c. — Portion d’égout du côté de la rue de l’Arbre-Sec. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Bailleul (rue).

Commence à la rue de l’Arbre-Sec, nos 37 et 39 ; finit à la rue des Poulies, nos 4 et 6. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 100 m. — 4e arrondissement, quartier Saint-Honoré.

En 1271, 1300, 1315, et même dans les premières années du siècle suivant, on l’appelait rue d’Averon, d’Avron et Daveron. — En 1423, elle prit le nom de Bailleul, en raison de Robert Bailleul, clerc des comptes, qui habitait une maison faisant le coin de cette rue et de celle des Poulies.

Une décision ministérielle du 26 brumaire an XI, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 23 juillet 1828. — La maison no 13 est à l’alignement. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Baillif (rue).

Commence aux rues Neuve-des-Bons-Enfants et des Bons-Enfants, no 36 ; finit à la rue Croix-des-Petits-Champs, no 45. Pas de numéro impair : ce côté est bordé par les dépendances de la Banque ; le dernier pair est 12. Sa longueur est de 67 m. — 4e arrondissement, quartier de la Banque.

Cette rue a pris son nom de Claude Bailliffre ou Baïf, surintendant de la musique du roi, auquel Henri IV donna un grand terrain situé dans cette rue. Ce Claude Baïf était fils de Jean-Antoine Baïf, poète et musicien célèbre sous les règnes de Charles IX et de Henri III. — Une décision ministérielle du 20 fructidor an XI, signée Chaptal avait fixé la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. ; cette moindre largeur a été portée à 10 m., par ordonnance royale du 23 juillet 1828. — La maison no 2 et les dépendances de la Banque sont à l’alignement. — Égout, conduite d’eau du côté de la rue Croix-des-Petits-Champs. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Bailly (rue).

Commence à la rue Saint-Paxent, nos 1 et 2 ; finit à la rue Henri Ier, nos 1 et 2. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 10. Sa largeur est de 69 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Elle a été formée vers 1780, sur les terrains dépendant du prieuré de Saint-Martin-des-Champs. (voyez Martin, place de l’Ancien Marché Saint-). — Une décision ministérielle du 3 décembre 1814, signée l’abbé de Montesquiou, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. En vertu d’une ordonnance royale du 14 janvier 1829, cette largeur est portée à 7 m. Les maisons du côté des numéros impairs, et celle qui porte le no 4, sont alignées ; les autres constructions sont soumises à un retranchement qui varie de 1 m. 74 c. à 2 m. — Conduite d’eau depuis la rue Henri Ier jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Ballets (rue des).

Commence à la rue Saint-Antoine, nos 91 et 93 ; finit à la rue du Roi-de-Sicile, nos 1 et 2. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 34 m. — 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean.

Guillot et le rôle de taxe de 1313 n’en font pas mention ; le censier de l’archevêché de 1495 la désigne sous le nom de rue des Ballays. — Une décision ministérielle à la date du 23 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, avait fixé la largeur de cette voie publique à 9 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 15 octobre 1830. Les maisons du côté des numéros impairs sont à l’alignement ; celles du côté opposé devront reculer de 1 m. 80 c. à 2 m. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).


Banque (rue de la).

Commence à la rue de Lavrillière, nos 4 et 6 ; finit à la place des Victoires, nos 1 et 2. Le seul impair est 1 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 29 m. — 4e arrondissement, quartier de la Banque.

La place des Victoires n’avait point dans l’origine d’issue du côté de l’hôtel de Lavrillière. On voyait même anciennement un corps de logis bâti dans la rue de Lavrillière sur la partie du terrain occupée par la rue des Fossés-Montmartre, lorsqu’elle se prolongeait jusqu’à cet endroit. M. Phélipeaux obtint la permission de démolir ce bâtiment, et procura par ce dégagement une vue plus agréable à son hôtel.

Cette nouvelle issue fut d’abord nommée rue Percée puis petite rue Lavrillière. — Une décision ministérielle du 1er août 1821, ainsi qu’une ordonnance royale du 23 juillet 1828, ont maintenu cette voie publique suivant sa largeur primitive, qui est de 9 m. 45 c. En vertu d’une décision du ministre de l’intérieur, du 19 novembre 1838, cette voie publique a reçu la dénomination de rue de la Banque. Elle est située en face de cet établissement. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Banque de France.

Située dans la rue de Lavrillière, no 1er. — 4e arrondissement, quartier de la Banque.

L’hôtel occupé depuis 1812 par cet établissement fut bâti en 1620, sur les dessins de François Mansart, pour le secrétaire d’État Raymond Phélipeaux de Lavrillière. En 1701, il fut vendu à M. Rouillé. Le comté de Toulouse l’acheta en 1713. Le duc de Penthièvre, son fils, habitait cet hôtel avec la princesse de Lamballe avant la révolution. Cet hôtel, devenu propriété nationale, servit à l’imprimerie du gouvernement. — Décret impérial du 6 mars 1808. « La régie de l’enregistrement et du domaine est autorisée à céder l’hôtel de Toulouse et ses dépendances à la Banque de France. — Cette cession sera faite moyennant le versement par la Banque de France à la caisse d’amortissement d’une somme de 2 000 000 francs, dont le paiement aura lieu, savoir : un million avant le 1er avril prochain, un million avant le 1er janvier 1809. » En 1812, la Banque de France abandonna l’hôtel Massiac, situé place des Victoires, au coin de la rue des Fossés-Montmartre, pour venir habiter l’hôtel de Toulouse. — La Banque de France a été constituée par les lois des 24 germinal an XII (14 avril 1803) et 22 avril 1806. Son privilège accordé pour quarante années, à partir du 1er vendémiaire an XII, a été renouvelé en vertu de la loi du 30 juin 1840 jusqu’au 31 décembre 1867. Les opérations de la Banque consistent : 1o à escompter les effets de commerce ; 2o à faire des avances sur les fonds publics en recouvrement et à époques déterminées ; 3o à tenir une caisse de dépôt pour tous effets, titres, matières d’or et d’argent ; 4o à se charger des recouvrements et paiements pour le compte des particuliers et des administrations. — Les capitalistes, qui ont concouru à l’établissement de la Banque, ont reçu en échange de leurs valeurs des actions qui rapportent un intérêt réglé tous les six mois et basé sur la masse plus ou moins grande des bénéfices. L’administration supérieure de la Banque est confiée à quinze régents, trois censeurs et un gouverneur.


Banquier (rue du).

Commence à la rue du Marché-aux-Chevaux, no 26 ; finit à la rue Mouffetard, nos 291 et 293. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 403 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Vers l’an 1650, ce n’était encore qu’un chemin qui conduisait à Villejuif, mais dès 1676, il portait le nom de rue du Banquier. — Une décision ministérielle, du 28 prairial an IX, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 27 janvier 1837, ont fixé la moindre largeur de cette rue à 10 m. Les propriétés situées sur le côté des numéros pairs, depuis la rue du Marché aux Chevaux jusqu’en face de celle des Vignes, devront pour exécuter l’alignement, avancer sur la voie publique.


Banquier (rue du Petit-).

Commence à la rue du Banquier, nos 13 et 15 ; finit au boulevart de l’Hôpital, nos 40 et 42. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 145 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Ce n’était en 1760 qu’une ruelle. En vertu d’une ordonnance du bureau des finances, du 21 juin 1774, elle fut fermée à ses deux extrémités ; rouverte en 1788, elle tire son nom actuel de la rue du Banquier, où elle prend naissance. — Une décision ministérielle, à la date du 28 prairial an IX, signée Chaptal, ainsi qu’une ordonnance royale du 27 janvier 1837, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. — La plus grande partie du côté des numéros impairs est à l’alignement ; le surplus devra reculer de 50 c. seulement. Une portion de la propriété no 6 est alignée ; les autres constructions sont assujetties à un retranchement de 1 m. 15 c. au plus.


Barbe (rue Sainte-).

Commence à la rue Beauregard, nos 5 et 7 ; finit au boulevart Bonne-Nouvelle, nos 31 et 35. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 111 m. — 5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle.

Dès 1540, cette rue était connue sous ce nom qu’elle tirait de la chapelle érigée sous l’invocation de saint Louis et de sainte Barbe dont nous parlerons à l’article Église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle. — Une décision ministérielle du 3 vendémiaire an X, signée Chaptal, avait fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. ; cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826. — Les maisons nos 13, 16 et 18 sont alignées ; celles qui portent les nos 1, 3, 5, 7, 9 et 11, devront reculer de 4 m. environ. Les propriétés nos 2, 4, 6, 8, 10, 12 et 14 sont soumises à un retranchement qui n’excède pas 35 c. — Conduite d’eau depuis la rue de la Lune jusqu’au boulevart. — Éclairage au gaz (compe Française).


Barbet de Jouy (rue).

Commence à la rue de Varennes, nos 33 et 35 ; finit à la rue de Babylone, nos 32 et 36. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 400 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Cette rue a été ouverte et dénommée en vertu d’une ordonnance royale du 8 mai 1838, qui a imposé au sieur Barbet de Jouy, propriétaire, les conditions suivantes : de céder gratuitement à la ville de Paris le sol de la nouvelle voie publique ; — de supporter les frais de premier établissement de pavage et d’éclairage par le gaz et de trottoirs, y compris les frais de relevé à bout de pavage ; en outre, les frais de premier établissement de deux bornes-fontaines ; — de donner au nivellement une pente d’un centimètre au moins par mètre, et d’exécuter les travaux de pavage en chaussée bombée, ceux des trottoirs et des bornes-fontaines, suivant les plans et sous la surveillance des ingénieurs de la ville de Paris ; — enfin, de n’élever qu’à une hauteur de 16 m. 50 c. les bâtiments qui seront construits dans la nouvelle rue. — Conduite d’eau depuis la rue de Varennes jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Française).


Barbette (rue).

Commence à la rue des Trois-Pavillons, nos 7 et 9 ; finit à la rue Vieille-du-Temple, nos 82 et 84. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 165 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

L’hôtel Barbette, qui a donné son nom à cette voie publique, tirait sa dénominations d’Étienne Barbette, maître des monnaies en 1298. Le roi Philippe-le-Bel, conseillé, dit-on, par ce financier, altéra trois fois les monnaies. Le peuple, pour en tirer vengeance, se porta en foule à l’hôtel Barbette, brûla, détruisit cette maison de plaisance, et arracha tous les arbres du jardin. Le roi, pendant cette émeute, s’était réfugié au Temple avec ses barons ; une partie des insurgés vint l’y assiéger en proférant ces cris : À bas Philippe-le-Bel ; à bas le faux monnoyeur !… — La sédition s’étant calmée, le roi fit pendre vingt-huit prisonniers aux quatre entrées de Paris. — Cet hôtel appartint, en 1403, à Jean de Montagu, souverain maître d’hôtel du roi et vidame de Laonois, qui le vendit cette même année à la reine Isabeau de Bavière, femme de Charles VI. — C’est là, dit Sauval, qu’en 1407 elle accoucha d’un enfant mort. En sortant de cet hôtel le 23 novembre 1407, le duc d’Orléans fut assassiné à la porte Barbette (voir l’article de la rue Vieille-du-Temple). L’hôtel Barbette, en changeant de propriétaires, conserva néanmoins son nom primitif. Il passa à Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, maîtresse d’Henri II. Les duchesses d’Aumale et de Bouillon le vendirent en 1561 à plusieurs particuliers, qui couvrirent son emplacement de maisons, et percèrent une rue qui fut achevée en 1563. On lui donna le nom de rue Neuve-Barbette, pour la distinguer de la rue Vieille Barbette (c’était la dénomination affectée alors à une partie de la rue Vieille-du-Temple). — Une décision ministérielle du 13 thermidor an VII, signée Quinette, avait fixé sa largeur à 8 m. ; cette largeur a été portée à 10 m. par une ordonnance royale du 12 juillet 1837. Les maisons de cette rue sont soumises à un retranchement de 1 m. 50 c. — Conduite d’eau depuis la rue Vieille-du-Temple jusqu’à la borne-fontaine.


Barillerie (rue de la).

Commence aux quais Desaix et de l’Horloge ; finit aux quais du Marché-Neuf, no 54, et des Orfèvres, no 2. Le dernier impair est 41 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 219 m. — Les nos impairs sont du 9e arrondissement, quartier de la Cité ; le côté opposé dépend du 11e arrondissement, quartier du Palais-de-Justice.

La première partie de cette rue voisine du pont au Change, portait anciennement la dénomination de rue Saint-Barthélemy, parce que l’église paroissiale et royale de ce nom y était située (voir article Flore, passage de). La deuxième partie, depuis la rue de la Calandre jusqu’au pont Saint-Michel, était appelée, dès l’an 1280, Barilleria. Le poète Guillot, à la même époque, la nomme la Grand’Barisserie. Cette qualification de grande, lui a été donnée sans doute pour la distinguer d’une ruelle de la Barillerie qui lui était parallèle et qui allait de la rue de la Calandre à la rivière. Cette même partie se nommait, en 1398, rue du Pont-Saint-Michel. Quelques auteurs prétendent que le nom de Barillerie lui fut donné parce qu’elle était habitée par des marchands de tonneaux et de barriques. — Arrêt du conseil. Versailles, 25 septembre 1784. — « Le roi étant en son conseil, a ordonné et ordonne que sous la conduite et la direction des sieurs Desmaisons et Antoine, architectes de sa majesté, etc… il serait incessamment construit dans toute la longueur de la rue de la Barillerie, à partir de l’un des pavillons formant aujourd’hui l’entrée de la cour du May jusqu’à la rue Saint-Louis, et dans la rue Saint-Barthélemy, à partir de l’autre pavillon jusqu’à l’autre partie occupée par les requêtes de l’hôtel, deux nouveaux corps de bâtiments tels qu’ils sont figurés aux plans et élévations qui en ont été dressés par lesdits sieurs Desmaisons et Antoine, etc… Veut en conséquence, sa majesté, que pour former devant la partie de ces nouveaux bâtiments, qui doit régner le long de la rue de la Barillerie, à partir de l’entrée de la cour du May jusques à l’encoignure de la rue Saint-Louis, une rue de 36 pieds de largeur, les maisons au nombre de seize, situées dans ladite rue de la Barillerie, et faisant face aux murs actuels du palais de Paris, à partir de la rue de la Calandre jusqu’à celle qui conduit au Marché-Neuf, seront incessamment acquises, pour en être les emplacements et terrains employés au redressement et à l’alignement de ladite rue de la Barillerie, etc. Signé Hue de Miroménil et de Calonne. » — Cette amélioration fut exécutée peu de temps après. — Une décision ministérielle en date du 13 brumaire an X, signée Chaptal, a maintenu la largeur de 36 pieds (11 m. 69 c.). — Égout depuis la rue de la Pelleterie jusqu’à celle de la Calandre. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Française).


Barnabites (passage des).

Commence à la place du Palais-de-Justice, no 1, finit à la rue de la Calandre, no 54. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

Ce passage doit son nom au couvent des Barnabites qui y était situé. — Saint Éloi, orfèvre, obtint de Dagobert une maison assez vaste, située en face du Palais. Il établit dans sa propriété une communauté de filles sous l’invocation de saint Martial, évêque de Limoges. L’espace s’étant trouvé trop étroit pour contenir le grand nombre de prosélytes qu’attirait la célébrité de cette maison religieuse, le pieux orfèvre eut recours à la bonté du roi, qui lui donna tout le terrain circonscrit aujourd’hui par les rues de la Barillerie, de la Calandre, aux Fèves et de la Vieille-Draperie. Cet emplacement fut désigné bientôt dans tous les titres sous le nom de ceinture Saint-Éloi. Ce monastère qui garda longtemps le nom de Saint-Martial, prit ensuite le nom de son fondateur. Au commencement du XIIe siècle, de graves désordres eurent lieu dans ce monastère ; l’évêque de Paris fut obligé d’employer la rigueur pour en arrêter le scandale. Les religieuses furent dispersées en divers monastères éloignés. L’abbaye fut donnée à Thibaud, abbé de Saint-Pierre-des-Fossés, sous la condition d’y mettre un prieur et douze religieux de son ordre. Ces changements eurent lieu en 1107. Cet abbé la remit dix-huit ans après entre les mains de l’évêque de Paris, Étienne de Senlis, qui la garda neuf ans. Dans cet intervalle, l’église qui était d’une grande étendue et qui tombait en ruine, fut coupée par une rue qui subsiste encore sous le nom de Saint-Éloi. Le chevet forma une église nouvelle sous le vocable de l’ancien patron saint Martial, et de la nef on fit une seconde église sur une partie de laquelle fut bâtie plus tard celle des Barnabites. En 1134, l’évêque donna de nouveau ce monastère aux religieux de Saint-Pierre. Jusqu’en 1530, ces moines occupèrent cette communauté. À cette époque, leur principale abbaye, nommée alors Saint-Maur-des-Fossés, fut réunie avec ses dépendances à l’évêché de Paris. L’office fut célébré par quelques prêtres séculiers ; enfin, cet édifice tombait en ruine lorsqu’en 1629 M. de Gondi, premier archevêque de Paris, le destina à la congrégation des clercs réguliers de Saint-Paul, dits Barnabites, que le roi Henri IV avait appelés en France vers 1608. Ces religieux, qui se consacraient aux missions, firent successivement rebâtir l’église et la communauté. Le portail de l’église fut élevé en 1704. Le couvent des Barnabites, supprimé en 1790, devint propriété nationale. Une partie fut aliénée les 6 prairial, 1er messidor an V, et 11 thermidor an VI. — L’église sert de dépôt général des comptabilités de France.


Barouillère (rue de la).

Commence à la rue de Sèvres, nos 117 et 119 ; finit à la rue du Cherche-Midi, nos 106 et 108. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 166 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Quelques plans du XVIIe siècle l’indiquent sous le nom de rue des Vieilles-Thuileries. Sur un plan manuscrit de 1651, elle est désignée simplement sous le nom de rue projetée Saint-Michel. On ignore à quelle époque elle prit son dernier nom, mais il est certain qu’elle doit cette dénomination à Nicolas Richard de la Barouillère, auquel l’abbé de Saint-Germain-des-Prés céda, en 1644, un grand terrain en cet endroit, à la charge, entre autres conditions, d’y bâtir des maisons. — Une décision ministérielle du 23 frimaire an IX, signée Chaptal a fixé sa largeur à 8 m. Toutes les constructions du côté des numéros pairs, et les maisons nos 1 et 3 sont à l’alignement ; les propriétés nos 5 et 7 sont soumises à un redressement qui n’excède pas 20 c.


Barre-du-Bec (rue).

Commence à la rue de la Verrerie, nos 42 et 46 ; finit aux rues Neuve-Saint-Merri, no 1, et Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, no 53. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 16. Sa longueur et de 118 m. — 7e arrondissement, les impairs sont du quartier Sainte-Avoie ; les pairs, du quartier du Marché-Saint-Jean.

Elle est ainsi nommée de l’abbé du Bec, qui avait sa barre ou siège de justice dans cette rue, à l’endroit où nous voyons aujourd’hui la maison no 19. — Par arrêt du conseil, en date du 10 mai 1677, le roi ordonna que la rue Barre-du-Bec serait élargie. — Une décision ministérielle du 15 floréal an V, signée Benezech, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Cette moindre largeur a été portée à 13 m. 50 c., par une ordonnance royale du 28 juin 1826. En vertu d’une autre ordonnance, à la date du 28 mai 1843, l’exécution immédiate des alignements de la rue Barre-du-Bec, au droit des maisons nos 3, 17, 19, 21, 23, 25, 27 et 29, est déclarée d’utilité publique. En conséquence, le préfet de la Seine est autorisé à acquérir, soit à l’amiable, soit par voie d’expropriation, les portions de ces propriétés qui doivent être réunies au sol de ladite rue. Les maisons nos 1, 9, 11, 13, 15 ; 2, 2 bis, et partie de celle no 4, sont alignées. — Égout et conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Barres (rue des).

Commence au quai de la Grève, no 22, et à la rue du Pont-Louis-Philippe, no 1 ; finit à la place Baudoyer, no 6, et à la rue Saint-Antoine, no 2. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 34. Sa longueur est de 156 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Hôtel-de-Ville.

En 1250, on l’appelait la ruelle aux Moulins des Barres, en raison des moulins situés sur la rivière à l’endroit qu’on appelait les Barres. En 1293, on l’appelait ruelle des Moulins du Temple, parce qu’alors ces moulins appartenaient aux Templiers. En 1362, on lui donne, dans un titre passé sous le règne de Charles V, la dénomination de rue qui va de la Seine à la porte Baudet. En 1386, on la nommait rue du Chevet-Saint-Gervais, et parfois rue des Barres. Au XVIe siècle, de la rue de la Mortellerie (aujourd’hui de l’Hôtel-de-Ville), à la rivière, c’était la rue Malivaux ; ce nom lui venait des moulins de Malivaux, placés sur la rivière, vis-à-vis de cette rue. Enfin, au XVIIe siècle, dans toute sa longueur, c’était la rue des Barres. — Une décision ministérielle, en date du 13 thermidor an VI, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 19 mai 1838, sa moindre largeur est portée à 10 m. Les maisons nos 2, 4, 8, 10, 24, 26, 28, 30, 32 et 34 sont alignées.

L’hôtel des Barres fut bâti vers 1250. En 1362, les moines de Saint-Maur l’achetèrent avec les moulins qui en dépendaient. On l’appela alors l’hôtel Saint-Maur ; cet hôtel fut habité plus tard par Louis de Bourdon, l’un des amants d’Isabeau de Bavière, femme de Charles VI. Allant un jour visiter la reine au château de Vincennes, ce gentilhomme rencontra le roi ; sans descendre de son cheval, sans en arrêter le pas, il se contenta de saluer Charles VI. Ce monarque l’ayant reconnu, ordonna à Tanneguy Duchâtel, prévôt de Paris, de s’emparer de sa personne. La nuit, Louis de Bourdon fut mis à la question, enfermé dans un sac et jeté dans la Seine, avec ces mots sur son linceul : Laissez passer la justice du roi. — Cet hôtel devint par la suite une propriété des seigneurs de Charni, qui lui donnèrent leur nom que l’habitude a conservé jusqu’à nos jours. Au XVIIIe siècle, on y avait établi le bureau de l’administration générale des aides. Il servit pendant une partie de la révolution de justice de paix, et devint après une maison particulière portant le no 4. La plus grande partie de cet hôtel a été démolie pour livrer passage à la rue du Pont-Louis-Philippe.

Le couvent des Filles de la Croix était situé dans cette rue. Ces religieuses, établies en 1664, avaient mission de s’occuper de l’instruction religieuse des jeunes personnes de leur sexe. Cette communauté fut supprimée en 1790. Devenue propriété nationale, elle fut vendue le 16 vendémiaire an IV. Elle porte aujourd’hui le no 14.


Barrés (rue des).

Commence à la rue Saint-Paul, nos 3 et 5 ; finit aux rues de l’Étoile, no 8, et du Fauconnier, no 2. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 121 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Cette rue doit son nom aux Carmes, qu’on désignait sous le nom de Barrés, en raison de leurs manteaux peints de différentes couleurs qui formaient des barres. On sait que ces moines, lors de leur arrivée à Paris, furent établis dans l’endroit occupé depuis par les Célestins. La rue dont nous parlons conduisait alors à leur couvent. On donna quelque temps à la rue des Barrés le nom de rue des Béguines, parce que le couvent de ces religieuses, aujourd’hui la caserne de l’Ave-Maria, y était situé. Elle reprit sous François Ier son ancienne dénomination de rue des Barrés, qu’elle conserve encore aujourd’hui. — Une décision ministérielle à la date du 8 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, avait fixé sa moindre largeur à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 4 août 1838, cette largeur est portée à 12 m. Les bâtiments de la caserne sont à l’alignement. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Paul jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).


Barrières.

Avant 1784, la capitale n’avait pour limites que des murailles informes et grossières, et plus souvent encore de faibles cloisons de planches mal jointes.

Les fermiers-généraux, voulant arrêter les progrès toujours croissants de la contrebande, et faire payer les droits d’entrée à un plus grand nombre de consommateurs, obtinrent en 1784, de M. de Calonne, l’autorisation d’enfermer les faubourgs dans un nouveau mur d’enceinte. Les travaux furent commencés au mois de mai de cette même année, seulement alors du côté de l’Hôpital-Général (la Salpêtrière).

En 1786, l’enceinte méridionale était achevée. Les Parisiens commencèrent alors à faire éclater leur mécontentement par des plaisanteries et des jeux de mots, tels que ceux-ci :

« Le mur murant Paris rend Paris murmurant. »

_____« Pour augmenter son numéraire
_____» Et raccourcir notre horizon,
_____» La Ferme a jugé nécessaire
_____» De mettre Paris en prison. »

Le Doux, architecte de la Ferme générale, après avoir terminé ce mur d’enceinte, fut chargé de bâtir plus de soixante monuments pour servir d’entrées à la capitale. Cet artiste a montré en plusieurs circonstances une grande habileté.

En 1787, M. de Brienne, archevêque de Toulouse, effrayé des dépenses énormes qui dépassaient déjà vingt-cinq millions, fit ordonner, par un arrêt du conseil du 7 septembre, la suspension des travaux. Le 8 novembre de la même année, ce ministre, accompagné de plusieurs fonctionnaires, vint visiter ces barrières. Son indignation fut si vive en voyant avec quelle prodigalité les travaux avaient été exécutés, qu’il voulut, dans les premiers moments de sa colère, faire démolir cette muraille et en vendre les matériaux. L’ouvrage était alors trop avancé. L’archevêque de Toulouse dut se borner à faire prendre, le 25 du même mois, un nouvel arrêté qui suspendit les travaux. Avant leur continuation, de nouvelles dispositions furent prescrites.

Le 1er mai 1791, les droits d’entrée furent abolis.

Un décret de la Convention, du 13 messidor an II, contient ce qui suit : « Les bâtiments nationaux, désignés sous le nom de Barrières de Paris, sont érigés en monuments publics. Les diverses époques de la révolution et les victoires remportées par les armées de la république sur les tyrans y seront gravées incessamment en caractères de bronze. Le comité du Salut-Public est autorisé à prendre toutes les mesures pour la prompte exécution du présent décret, en invitant les gens de lettres et les artistes à concourir et à former les inscriptions. »

Conseil des Cinq-Cents. Séance du 27 fructidor an VI. — « Le conseil adopte le projet d’Aubert dans les termes suivants. Article 1er. Il sera perçu par la commune de Paris un octroi municipal et de bienfaisance, conformément au tarif annexé à la présente loi, spécialement et uniquement destiné à l’acquit de ses dépenses locales, et de préférence à celles de ses hospices et des secours à domicile, etc… »

En vertu de la loi du 29 ventôse an XII, proclamée le 9 germinal suivant, le ministre des finances, autorisé à cet effet, a concédé à la ville de Paris les barrières et murs d’enceinte formant la clôture de ladite ville et de ses faubourgs. Sous le règne de Napoléon, on consolida les murailles et l’on perfectionna la perception des droits d’entrée aux barrières de Paris.


Bart (rue Jean-).

Commence à la rue de Vaugirard, nos 39 et 41 ; finit à la rue de Fleurus, nos 6 et 8. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 116 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Elle a été tracée vers 1790, sur une partie du jardin du Luxembourg, dont l’aliénation avait été faite à divers particuliers par S. A. R. Monsieur.

En 1801, elle n’était ni pavée ni éclairée. Cette voie publique fut exécutée sur une largeur de 9 m. 74 c. — Une décision ministérielle à la date du 17 brumaire an XII, signée Chaptal, maintint cette largeur. En vertu d’une ordonnance royale du 12 mai 1841, elle est fixée à 12 m. — Toutes les maisons du côté gauche et celle no 2 sont alignées. Les autres propriétés devront reculer de 2 m. 20 c. — Jean-Bart, fils d’un simple pécheur, naquit à Dunkerque en 1651 ; il devint chef d’escadre, et mourut en 1702.


Barthélemy (rue).

Commence à l’avenue de Breteuil ; finit au chemin de ronde de la barrière de Sèvres. Pas de numéro. Sa longueur est de 106 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Dans le but de faciliter la circulation aux abords de l’abattoir de Grenelle, l’administration municipale conçut le projet d’ouvrir trois rues de 10 m. de largeur au pourtour de cet établissement. — Par une décision en date du 23 octobre 1817, le ministre de l’intérieur adopta ce projet. Le 26 janvier suivant, il fut arrêté par le même ministre que les trois nouvelles rues recevraient les dénominations de Barlhélemy, Bellart et Pérignon, alors membres du conseil-général du département de la Seine. Ces percements ne furent exécutés qu’en 1820, et ils n’ont point encore la largeur assignée par le plan de 1817.


Basfour (passage).

Commence au passage Saint-Denis ; finit à la rue Saint-Denis, nos 300 et 302. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 106 m. — 6e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Denis.

Au milieu du XIVe siècle, on le nommait ruelle sans chef aboutissant à la Trinité. Vers la fin du même siècle, on commença à lui donner le nom de Basfour, en raison d’un four situé dans ce passage. Sa largeur actuelle varie de 2 m. 60 c. à 5 m. — Éclairage au gaz (compe Française).


Basfroi (rue).

Commence à la rue de Charonne, no 63 ; finit à la rue de la Roquette, nos 82 et 84. Le dernier impair est 47 ; le dernier pair, 46. Sa longueur est de 389 m. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

Elle doit sa dénomination au terrain sur lequel elle a été bâtie. — Une décision ministérielle du 3 fructidor an IX, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 6 mai 1827, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les maisons nos 21, 41, 43, 45 et 47, sont alignées. Les autres constructions du côté des numéros impairs devront reculer de 1 m. 20 c. à 1 m. 45 c. Celles qui portent les nos 18, 20, 38, 40, 42, 44 et 46, et deux murs de clôture situés près de la rue de Charonne, sont à l’alignement. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe de Belleville).


Bassins (barrière des).

Située à l’extrémité de la rue du chemin de Versailles.

Cette barrière, aujourd’hui fermée, consiste en un bâtiment composé de quatre frontons surmontés d’un tambour. Elle a pris son nom des bassins ou réservoirs de la pompe à feu de Chaillot. (Voir l’article Barrières.)


Bassins (chemin de ronde de la barrière des).

Commence à la rue du chemin de Versailles et à la barrière des Bassins ; finit aux rue et barrière de Longchamp. Pas de numéro. Sa longueur est de 463 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

(Voir l’article Chemins de ronde.)


Bassins (rue des).

Commence à la rue Newton ; finit au chemin de ronde de la barrière de l’Étoile. Pas de numéro. Sa longueur est de 276 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

En vertu d’une ordonnance royale du 18 mars 1836, MM. Dumoustier, Laurent et Grassal, ont obtenu l’autorisation d’ouvrir sur leurs terrains trois rues de chacune 12 m. de largeur, et désignées sous les noms de Pauquet, Newton et des Bassins. L’autorisation résultant de cette ordonnance ne leur a été accordée qu’à la charge par eux de livrer sans indemnité à la ville de Paris, le sol qui sera occupé par les nouvelles voies publiques ; de supporter les frais de pavage et d’éclairage desdites rues ; d’y établir des trottoirs en pierre dure, de la forme et de la largeur qui seront déterminés par l’autorité municipale ; de pourvoir à l’écoulement souterrain, ou à ciel ouvert, des eaux pluviales et ménagères ; de ne pouvoir élever les constructions riveraines au-delà de la hauteur de douze mètres. Cette ordonnance royale a été immédiatement exécutée. (Voir l’article de la barrière des Bassins.)


Bastille (impasse de la Petite-).

Située dans la rue de l’Arbre-Sec, entre les nos 36 et 38. — 4e arrondissement, quartier du Louvre.

En 1499, dans les censiers de l’évêché, c’était la ruelle sans bout. En 1540, on la désignait sous le nom de ruelle Jean-de-Charonne. Sa dénomination actuelle lui vient d’un cabaret qui se trouvait encore en 1788 dans le fond de cette impasse. — Une décision ministérielle, en date du 13 février 1810, signée Montalivet, a fixé sa largeur à 7 m. 60 c. Les constructions du côté gauche ne sont pas soumises à retranchement.


Bastille (place de la).

Située à l’extrémité de la rue Saint-Antoine. Le dernier numéro est 9. — 8e arrondissement, quartiers du faubourg Saint-Antoine et du Marais ; 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Une colonne triomphale s’élève aujourd’hui sur ce terrain où pesa, durant plus de quatre siècles, un monument redoutable.

Étienne Marcel, prévôt des marchands, avait fait bâtir une porte fortifiée qui défendait la rue Saint-Antoine. Cette porte était flanquée d’une bastille ou petit bastion. Charles V, voulant préserver son hôtel de Saint-Paul d’une attaque subite, ordonna de reconstruire ces fortifications sur un plan beaucoup plus vaste.

Hugues Aubriot, prévôt de Paris, en posa la première pierre le 22 avril 1370.

Cette forteresse n’avait, dans l’origine, que deux tours ; on en ajouta bientôt deux autres. Vers l’année 1383, Charles VI en fit bâtir quatre nouvelles, les réunit par de gros murs et les entoura d’un fossé. Sous Henri II, en 1553, on éleva de nouvelles fortifications qui furent achevées en 1559. Ces travaux consistaient en une courtine flanquée de bastions, bordée de larges fossés à fond de cuve. Les propriétaires furent taxés pour cette dépense, depuis 4 livres jusqu’à 24, suivant le produit qu’ils tiraient de la location de leurs maisons.

Au mois d’août 1418, les Bourguignons assiégèrent la Bastille pour s’emparer des Armagnacs qui s’y étaient réfugiés ; les portes furent brisées. On voulut transférer les prisonniers au Grand-Châtelet ; l’escorte fut attaquée, et le peuple massacra les malheureux Armagnacs.

Cette bastille, qui avait été construite pour mettre la capitale à l’abri des attaques des Bourguignons et des Anglais, servit de prison d’État lorsque la crainte de ces agressions n’exista plus. De grands noms se rattachent à l’histoire de cette forteresse. Louis de Luxembourg, comte de Saint-Pol, connétable de France sous Louis XI, fut mis à la Bastille, le 27 novembre 1475, pour crime de lèse-majesté. Il eut la tête tranchée en place de Grève, le 19 décembre de la même année.

Jacques d’Armagnac, duc de Nemours et comte de la Marche, y fut également emprisonné pour crime de haute-trahison. Il fut décapité aux halles, le 4 août 1477.

La cruauté du roi Louis XI se montra ingénieuse dans la punition qu’infligea ce prince à Guillaume de Harancourt, évêque de Verdun. On lit dans les Comptes et ordinaires de la prévôté de Paris : « Pour avoir fait de neuf une grande cage de bois de grosses solives, membrures et sablières, contenant neuf pieds de long sur huit pieds de lè (large), et de hauteur sept pieds entre deux planchers, lissée et boujonnée à gros boujons de fer, laquelle a été assise entre une chambre, étant en l’une des tours de la Bastille Saint-Antoine, à Paris, par devers la porte dudit Saint-Antoine, en laquelle cage, est mis et détenu prisonnier, par le commandement du roi, notre dit seigneur l’évesque de Verdun. Fut employé à ladite cage, quatre-vingt-seize solives de couche et cinquante-deux solives debout, dix sablières à trois toises de long, et furent occupés dix-neuf charpentiers pour équarrir, ouvrer et tailler tout ledit bois en la cour de la Bastille pendant vingt jours. Il y avoit à cette cage deux cent vingt gros bonjons de fer, les uns de neuf pieds de long, les autres de huit, et les autres moyens, avec les rouelles, les pommelles et contrebandes servants auxdits bonjons, pesant, tout ledit fer, 3 735 livres, entre huit grosses équières de fer servant à attacher ladite cage, avec les crampons et cloux pesants ensemble 218 livres de fer, sans compter le fer des treillis des fenestres de la chambre où elle fut posée, des barres de fer de la porte de la chambre et autres choses, revient à 317 livres 5 sols 7 deniers. Et fut payé, outre cela, à un maçon, pour le plancher de la chambre où était la cage, 27 livres 14 sols parisis, parce que le plancher n’eût pu porter cette cage à cause de sa pesanteur, et pour faire des trous pour poser les grilles des fenestres, et à un menuisier la somme de 90 livres 2 sols parisis pour portes, fenestres, couche, selle percée, et autres choses ; plus 46 sols 8 deniers parisis à un vitrier pour les vitres de ladite chambre. Ainsi, monte la dépense, tant de la chambre que de la cage, à la somme de 367 livres 8 sols 3 deniers parisis, etc… » Sauval, tome 3, page 428.

Comme on l’indique, les prisons de la Bastille ne restèrent pas dégarnies sous ce règne ; Louis XI enfonçait aussi bien ses griffes de fer dans les camails soyeux des évêques que dans les manteaux dorés des ducs et pairs. Si quelqu’imprudent avait un instant rêvé un joyau de sa couronne, Louis XI le devinait ; fût-il l’allié, le frère ou l’ami du roi, l’étreinte était cruelle, l’imprudent ne bougeait plus.

Au commencement de l’année 1589, le parlement de Paris fut enfermé à la Bastille ; voici à quelle occasion : Bussi-Leclerc, qui de maître-d’armes était devenu procureur au parlement, fut, après l’évasion de Henri III, élevé par la Ligue à la dignité de gouverneur de la Bastille. Le 16 janvier, Bussi-Leclerc, accompagné de 25 hommes, tous déterminés ligueurs, se transporte au palais, pénètre dans la grand’chambre, le pistolet à la main : « Conformément au décret de la Sorbonne, » dit-il insolemment, « que tous les Français soient déliés du serment de fidélité et d’obéissance envers le roi, et qu’on ne mette plus son nom dans les arrêts. » Il se retire alors, rentre peu de temps après suivi de sa troupe, et s’écrie, avec l’accent de la plus vive colère : « Puisque vous délibérez aussi longtemps sur une requête aussi juste, vous prouvez par là qu’il existe des traîtres parmi vous. » Alors, tirant un papier de sa poche : « Que ceux dont je vais appeler les noms me suivent à l’Hôtel-de-Ville, où le peuple les demande. » Le premier président de Harlay est aussitôt nommé. Alors tous les conseillers se lèvent : « Nous n’avons pas besoin, » disent-ils, « d’une plus longue lecture, nous suivrons tous notre président. » L’assemblée comptait ce jour-là plus de 60 membres ; Bussi-Leclerc se met à leur tête. Ils traversent le pont au Change, au milieu des flots de la populace qui les accabla d’outrages. Ils arrivent enfin sur la place de l’Hôtel-de-Ville, où les clameurs augmentent. Bussi leur fait prendre le chemin de la Bastille. À peine sont-ils arrivés, qu’il intime l’ordre de les enfermer tous. Pour les obliger à se racheter plus tôt, le gouverneur ne leur fit donner que du pain et de l’eau, et le peuple exprimai sa satisfaction dans des couplets où Bussi-Leclerc était désigné sous le nom de grand pénitencier du parlement.

Charles de Gontaut, duc de Biron, pair et maréchal de France, convaincu d’intelligence avec l’étranger, eut la tête tranchée dans la cour de la Bastille, le 31 juillet 1602.

Il avait été condamné la veille. Dans cet intervalle, ses parents s’étaient adressés au roi pour demander que l’exécution eût lieu à la Bastille, afin d’épargner au maréchal la honte d’un supplice en place de Grève. Henri IV accorda cette triste faveur à Biron. Quand on lut au maréchal ce passage de la sentence : pour avoir attenté à la personne du roi : — « Il n’en est rien, s’écria-t-il, cela est faux ! ôtez cela ! » — Il répéta allant au supplice : — « À la vérité, j’ai failli ; mais pour la personne du roi, jamais ! non, jamais ! » — Quelques moments après, ses gardes consternés viennent lui baiser la main. Il monte sur l’échafaud, regarde autour de lui d’un air inquiet, cherchant la hache du bourreau qu’on cache à ses yeux. Alors un tremblement général le saisit, il tombe à genoux. Au moment où l’on s’approche du maréchal pour lui couper les cheveux, il s’écrie d’une voix tonnante : « Qu’on ne m’approche pas ! si je me mets en fougue, j’étrangle la moitié des gens qui sont ici. » — Son œil étincelant, son geste, sa menace glacent d’effroi les plus hardis. Peu à peu il se calme, se remet à genoux, et le bourreau lui abat la tête d’un seul coup.

Le roi ne se montra pas aussi sévère à l’égard des autres coupables.

Charles de Valois, comte d’Auvergne et duc d’Angoulême, un des complices du maréchal, plus coupable que Biron, eut néanmoins la vie sauve. Il était frère utérin d’Henriette d’Entragues, marquise de Verneuil, maitresse de Henri IV.

Quoique la Bastille fût affectée principalement aux prisonniers d’État, cependant le roi Henri IV y fit garder le trésor royal ; c’est ce que nous apprend le poète Regnier, dans sa treizième satire :

« Prenez-moi ces abbés, ces fils de financiers,
Dont depuis cinquante ans les pères usuriers,
Volant de toutes mains, ont mis en leur famille
Plus d’argent que le roi n’en a dans la Bastille. »

Sully nous dit dans ses Mémoires : « Vers l’an 1610 le roi avoit pour lors quinze millions huit cent soixante-dix-huit mille livres d’argent comptant dans les chambres voûtées, coffres et caques étant en la Bastille, outre dix millions qu’on avoit tirés pour bailler au trésorier de l’épargne. »

Victime de la haine du cardinal de Richelieu, le célèbre maréchal de Bassompierre fut mis à la Bastille en 1631, et n’en sortit qu’à la mort du ministre. La délivrance du maréchal inspira ces vers à un poète ; c’est Bassompierre qui parle :

« Enfin dans l’arrière-saison,
La fortune d’Armand s’accorde avec la mienne.
France, je sors de prison
Quand son âme sort de la sienne. »

Le roi Louis XIII accueillit favorablement Bassompierre et lui demanda son âge. Le maréchal, qui avait alors soixante ans, dit à sa majesté qu’il n’en avait que cinquante. Cette réponse surprenait le roi. — « Sire, » ajouta l’habile courtisan, « je retranche dix années passées à la Bastille, parce que je ne les ai pas employées au service de votre majesté. »

En 1634 on fit quelques réparations à la Bastille tant pour fortifier ce château que pour en agrandir les dépendances. Le 18 juin 1663, Nicolas Fouquet, surintendant-général des finances, accusé de concussion, fut transféré de Vincennes à la Bastille, sur un ordre du roi, contresigné Le Tellier.

La disgrâce de Fouquet nous rappelle Pellisson, dont l’infortune, moins méritée, fut supportée aussi honorablement. Lors de la chute du surintendant, Pellisson, premier commis de Fouquet, resta fidèle au malheur. Il fut mis à la Bastille ; là tous les moyens furent employés pour lui arracher les secrets de son bienfaiteur. On lui offrit sa liberté, de l’or ; Pellisson résista. Dans le même cachot fut enfermé un allemand chargé de rapporter toutes les paroles qui échappent parfois à la captivité trop confiante. Pellisson le devina et bientôt sa résignation, sa bonté gagnèrent le cœur de cet homme, qu’il réhabilita en l’associant à son infortune. À l’aide de cet agent, Pellisson répandit dans le public trois mémoires en faveur de Fouquet. Louis XIV, irrité, donna l’ordre de traiter le prisonnier avec la dernière rigueur ; l’encre et le papier qui lui servaient à défendre son ami lui furent enlevés. On lui laissa seulement quelques ouvrages des Pères de l’Église et plusieurs livres de controverse. Un basque grossier et stupide, qui tirait des sons monotones d’une musette, n’offrait au pauvre prisonnier qu’une faible distraction contre la solitude. Pellisson sut bientôt se créer une nouvelle société : dans un soupirail qui reflétait une lumière douteuse sur sa prison, une araignée avait tendu sa toile ; Pellisson résolut d’apprivoiser l’insecte. Au moment où le basque jouait de son instrument, Pellisson plaçait des mouches sur le bord du soupirail, l’araignée peu à peu s’enhardissait, et allait saisir sa proie que le prisonnier éloignait pour familiariser l’insecte. Au bout de quelques mois, l’araignée était habituée au son de la musette, et allait saisir la mouche jusque sur les genoux du prisonnier. D’autres consolations pénétrèrent dans cette triste demeure. Le public applaudissait à la noble conduite de Pellisson et de nombreux amis sollicitaient sa liberté. Louis XIV, revenu de ses préventions, finit par l’accorder. Pellisson consacra le souvenir de sa délivrance en brisant tous les ans à la même époque, les chaînes de quelques prisonniers.

L’homme au masque de fer entra à la Bastille le 18 septembre 1698, à trois heures après midi. Il portait an masque de velours noir, bien attaché sur le visage, et qu’un ressort tenait derrière la tête. Il logeait dans la tour de la Bertaudière. Sa mort arriva presque subitement le 19 novembre 1703. Il fut enseveli dans un linceul de toile neuve et enterré à Saint-Paul le lendemain, à quatre heures, sous le nom de Marchiali, en présence de M. Rosarges, major du château, et du sieur Beilh, chirurgien-major de la Bastille, qui ont signé sur les registres de Saint-Paul. Son enterrement a coûté 40 livres.

François-Marie-Arouet de Voltaire, âgé de 22 ans, fut mis à la Bastille le 17 mai 1717, pour avoir composé des poésies contre le régent et la duchesse de Berri. L’une de ces pièces avait pour titre : Puero regnante. Sorti de prison le 11 avril 1718, il fut mis de nouveau à la Bastille, le 28 mars 1726 ; voici à quelle occasion : Voltaire avait été insulté d’une manière indigne par M. de Rohan-Chabot. Il fut arrêté et conduit dans cette forteresse pour avoir cherché le moyen de se venger. À peine fut-il en prison, qu’il écrivit une lettre au ministre du département de Paris, au sujet de son incarcération. Nous nous bornerons à citer un fragment de cette lettre : « Je remontre très humblement à son excellence que j’ai été assassiné par le brave chevalier de Rohan, assisté de six coupe-jarrets, derrière lesquels il était hardiment posté. J’ai toujours cherché depuis ce temps l’occasion de réparer, non mon honneur, mais le sien, ce qui était trop difficile, etc. » Voltaire sortit de prison le 29 avril suivant.

Thomas Arthur de Lally, âgé de 61 ans, natif de Romans en Dauphiné, grand’croix de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, lieutenant-général des armées du roi, fut arrêté à Fontainebleau par un officier de la prévôté de l’hôtel, et conduit à la Bastille le 1er novembre 1762, en vertu d’un ordre du roi expédié par M. de Choiseul. Il fut accusé d’avoir été la cause de la perte de tous les établissements français dans l’Inde. Le parlement lui fit son procès ; il fut condamnée avoir la tête tranchée en place de Grève, par arrêt du 6 mai 1766. Le jugement fut exécuté le 9 du même mois, à cinq heures du soir. — Nous nous sommes attachés à ne citer que les principaux personnages enfermés dans cette forteresse, pour ne pas sortir des limites que nous nous sommes tracées.

Ce fut sous le règne de Louis XV que M. Phélipeaux de Saint-Florentin fit élever plusieurs bâtiments pour servir de logements aux officiers de l’état-major. La Bastille offrait un vaste édifice dont le plan aurait figuré un parallélogramme régulier, si les deux tours du milieu n’eussent formé une espèce d’avant-corps. On y comptait huit grosses tours.

Du côté de la Ville.
1o La tour du Puits ;
2o De la Liberté ;
3o De la Bertaudière ;
4o De la Bassinière.
Du côté du Faubourg.
1o La tour du Coin ;
2o De la Chapelle ;
3o Du Trésor ;
4o De la Comté.

Le nom de la première tour du côté de la ville lui vint d’un puits qui servait à l’usage des cuisines. On ignore ce qui a pu faire donner à la seconde, dite de la Liberté, un nom si peu fait pour elle. La troisième devait sans doute sa dénomination à quelque prisonnier. La quatrième était ainsi appelée, parce que M. de la Bassinière y fut enfermé en 1663. La position de la première tour du côté de la campagne, formant le coin de la forteresse, lui a sans doute fait donner cette dénomination. Le nom de la seconde lui vint de sa proximité de la chapelle, qui se trouvait sous la voute de l’ancienne porte de ville. Lors de la démolition, on y a trouvé les débris d’un autel. On avait construit une autre chapelle vis-à-vis de l’ancienne, auprès de la tour de la Liberté ; dans le mur d’un des côtés de cette chapelle, étaient pratiquées six petites niches, dont chacune ne pouvait contenir qu’un seul prisonnier, et ceux à qui l’on permettait d’y entendre la messe, n’avaient là ni air, ni jour ; on ouvrait un rideau qui couvrait une étroite lucarne vitrée et grillée, à travers laquelle on entrevoyait, comme avec une lorgnette, le prêtre officiant. Le nom de la troisième tour du même côté lui fut donné sans doute, parce que Henri IV y fit enfermer le trésor royal ; celui de la quatrième indique suffisamment son affectation.

Voici la liste des principaux gouverneurs de la Bastille à peu près depuis sa fondation : en 1385, Jean de la Personne, vicomte d’Acy ; en 1404, le sire de Saint-Georges ; en 1413, Louis de Bavière, oncle du Dauphin ; en 1416, Thomas de Beaumont ; sous Louis XI, ce poste important fut confié à Philippe l’Huillier ; en 1588, le duc de Guise, maître de Paris, nomma Bussi-Leclerc gouverneur de la Bastille ; Dubourg en était gouverneur en 1594, lors de l’entrée de Henri IV à Paris ; le roi nomma de Vic pour le remplacer ; Sully lui succéda en 1601 ; Marie de Médicis, pendant la régence, y plaça, comme capitaine, M. de Châteauvieux ; en 1617, Bassompierre, Vitry et le duc de Luynes, successivement gouverneurs, furent remplacés, d’abord par le duc de Luxembourg, puis par le maréchal de l’Hôpital ; Leclerc du Tremblay eut la garde de cette forteresse sous la Fronde ; Rouvière, fils du célèbre conseiller Pierre Broussel, lui succéda ; Baisemaux occupa ensuite cette place et la conserva jusqu’à sa mort ; il fut remplacé par le fameux Cinq-Mars ; Bernaville remplissait cette fonction en 1717. Les derniers gouverneurs de la Bastille furent Pierre Baisle, François d’Abadie, de Jumilhac, et enfin l’infortuné Jourdan de Launay. Le gouverneur de la Bastille recevait une somme proportionnée à la qualité des prisonniers : c’était un écu pour un homme sans état ; 5 livres pour un bourgeois, pour un procureur, un avocat ; la taxe d’un prêtre, d’un financier et d’un juge ordinaire, était une pistole ; d’un conseiller au parlement, 15 liv. ; d’un lieutenant-général des armées, 24 liv. ; d’un maréchal de France, 36 liv. On allouait au gouverneur dix places qui lui étaient payées, occupées ou non, sur le pied de 10 liv. par jour. Le gouvernement de la Bastille rapportait 60 000 liv. Le lieutenant du roi et tous les officiers de l’état-major avaient, ainsi que le gouverneur, la croix de Saint-Louis. Le lieutenant-général de police était le véritable chef de la Bastille ; c’était par lui que passaient tous les ordres. Quand le parlement acceptait des commissions pour juger les prisonniers, il n’était pas permis aux juges d’entrer dans le château ; c’était en dehors qu’ils tenaient leurs assises et qu’on leur amenait l’accusé.

Quelques années avant la révolution, l’avocat Linguet fut mis à la Bastille. Là, ce prisonnier s’amusait à écrire des mémoires contre le gouvernement. Un jour un homme pâle, grand et fluet, entra dans son cachot : — « Pourquoi me dérangez-vous ? » dit Linguet, avec l’accent de la colère. — « Monsieur, je suis le barbier de la Bastille », répondit le Figaro des prisonniers d’état. — « Ceci est différent, mon cher ; puisque vous êtes le barbier de la Bastille, faites-moi le plaisir de la raser ». Et Linguet se remit à écrire. Le 14 juillet 1789, le peuple se chargea de cette opération.

Le 14 août suivant, les ouvriers employés à sa démolition trouvèrent, dans la partie de la tour de la Comté, cinq boulets incrustés dans la pierre ; on a pensé qu’ils avaient été lancés en cet endroit lors de la bataille Saint-Antoine. Ces boulets ont été offerts par les architectes à M. de La Fayette. Une partie des matériaux qu’on tira de la démolition de cette forteresse servit à construire le pont Louis XVI (aujourd’hui de la Concorde).

Au sud-est de la place de la Bastille, on voit un éléphant colossal auquel se rattachent quelques souvenirs de gloire. Un décret impérial, rendu au palais des Tuileries le 24 février 1811, porte ce qui suit : « L’éléphant destiné à orner la fontaine de la Bastille sera coulé en bronze. La matière de ce monument ne sera pas comprise dans la dépense ; elle sera fournie par nos arsenaux, et notre ministre de la guerre affectera à cette destination les pièces de bronze qui ont été prises dans la campagne de Friedland. » Ce monument a été exécuté en plâtre. Il y a quelques mois, on avait projeté de nouveau de le couler en bronze et de le transporter à la place du Trône ; cet embellissement a été ajourné. — Une ordonnance royale, du 6 juillet 1831, a prescrit l’érection d’un monument funéraire en l’honneur des victimes des trois journées. La première pierre a été posée par le roi, le 27 du même mois. La colonne de juillet est d’ordre corinthien ; des inscriptions, des palmes, des couronnes d’immortelles, des rameaux de chêne, les armes de la Ville, le coq gaulois et le lion, symbole astronomique du mois de juillet, ornent le piédestal. Sur le fût, divisé en trois parties, sont gravés en lettres d’or les noms des victimes. Le chapiteau supporte une statue exécutée par M. Dumont : c’est le génie de la Liberté tenant un flambeau d’une main, des fers brisés dans l’autre, et déployant ses ailes. On monte deux cent quarante marches pour arriver au sommet. Enfin, tout le bronze employé présente une masse effrayante de 179 500 kilogrammes. À partir du sol jusqu’au flambeau que tient la statue, le monument a 50 m. 33 c. de hauteur. Les plans sont de M. Alavoine ; M. Barye a modelé les coqs et le lion du piédestal ; les pièces ornées de la colonne sortent des ateliers de MM. Ingé et Soyer. Le chapiteau seul pèse 12 000 kilogrammes. Les forges de Fourchambault ont fourni les tambours-lisses qui sont fort remarquables par leur précision ; M. Saulnier, mécanicien, en a fait l’ajustage et la pose. Le monument a été terminé au commencement de 1840, et le 29 juillet de la même année les cendres des victimes furent placées sous la colonne, dans les caveaux construits à cet effet.

La seconde porte Saint-Antoine était située au-delà des fossés de la Bastille. On la construisit sous Henri II, afin d’enfermer la forteresse dans Paris. Ce fut également sous ce règne qu’on décora cette porte d’un arc-de-triomphe dont les sculptures étaient du célèbre Jean Goujon. Sous cette porte, le duc d’Anjou, depuis Henri III, fit son entrée triomphale à l’occasion de son élection au trône de Pologne. La porte Saint-Antoine fut restaurée et agrandie dans les années 1670 et 1671, par l’architecte Blondel. Des lettres-patentes du mois de mai 1777 ordonnèrent la démolition de cette porte, qui gênait la circulation dans ce quartier populeux. L’emplacement qu’elle occupait forme également aujourd’hui une partie de la place de la Bastille. — Une ordonnance royale, en date du 24 septembre 1836, a déterminé les alignements de cette voie publique.


Basville (rue de).

Commence à la cour Lamoignon, no 11 ; finit à la cour Harlay, no 18. Pas de numéro. — 11e arrondissement, quartier du Palais-de-Justice.

Cette rue, ou plutôt ce passage a été ouvert sur l’emplacement de la basse-cour de l’ancien hôtel du baillage, laquelle était comprise dans la concession faite par le roi à M. de Lamoignon, suivant bail à cens du 26 février 1671, confirmé par lettres-patentes du même mois. Cette concession avait été faite à la charge d’établir diverses cours, galeries, ouvertures, etc.

Dans un procès-verbal d’expertise, dressé le 17 juin 1682 pour la réception des travaux et constructions imposés au concessionnaire, on lit ce qui suit : « Avons trouvé que ladite tour de la connestablie a esté percée et ouverte conformément audit contrat, au droit de la quelle gallerie pour passer en celle du pallais a esté fait de neuf une grande arcade de pierre de taille entre la dite tour au-dessus et au travers de la court basse du dit hostel du bailliage, et au-dessus de laquelle arcade a esté fait des petits logements et boutiques servans de continuation à la dite gallerie jusques à la dite tour de la connestablie, et la quelle voûte a esté posée sur un gros mur basty de pierres de taille, sous la quelle haute gallerie avons aussi trouvé qu’il a été observé au rez-de-chaussée de la dite grande court, deux passages pour la commodité du public, dont l’un du costé des maisons de la rue du Harlay pour entrée de la dite grande court dans la rue de La Moignon, et par l’autre bout vers la court basse du dit hostel du bailliage, une petite rue appelée la rue de Basville, pour communiquer de la petite place au bout de la rue de La Moignon, dans ladite grande court, les quelles rues et petites places sont pavées de gros pavez de grais, et à cet égard y a esté satisfait. »

La rue de Basville doit son nom à Guillaume de Lamoignon, seigneur de Basville, né en 1617, nommé premier président du parlement en 1658, et mort en 1677.

D’après l’ordonnance royale du 26 mai 1840, qui a déterminé le nouveau périmètre du Palais-de-Justice, la rue de Basville doit être supprimée, et son emplacement sera confondu dans l’enceinte dudit palais. Le passage dans la cour Harlay est déjà intercepté.


Batailles (rue des).

Commence à la rue Gasté et à celle de Longchamp, no 1 ; finit au chemin de ronde de la barrière Sainte-Marie. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 635 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Il est nécessaire, pour bien comprendre l’origine de cette voie publique, de la diviser en deux parties. La première, qui prend naissance à la rue de Longchamp et finit à celle de Magdebourg, n’était anciennement qu’un chemin qui faisait partie du village de Chaillot, dont nous parlerons à la grande voie publique qui en a conservé la dénomination. Un plan moderne indique aussi cette portion de rue sous le nom de Marle. — Une décision ministérielle à la date du 3 vendémiaire an X, signée Chaptal, a fixé sa moindre largeur à 12 m. Les maisons nos 5, 7, 9, 11, partie du no 17, 21, 23 ; 8, 8 bis, 10, 14, 18 et 20, sont alignées. Les propriétés nos 1, 12 et 16 devront, pour exécuter l’alignement, avancer sur leurs vestiges actuels. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe de l’Ouest).

La deuxième partie, qui n’est pas encore construite, a été tracée, il y a quelques années, sur remplacement de la ruelle Sainte-Marie et de la communauté du même nom. Nous donnons ici l’historique de la maison religieuse de la Visitation-de-Sainte-Marie :

Elle fut fondée par Henriette de France, fille de Henri IV et veuve de Charles Ier, roi d’Angleterre. Cette princesse obtint, par lettres-patentes registrées au parlement le 19 janvier 1652, l’autorisation nécessaire pour établir un couvent de la Visitation dans la paroisse de Chaillot. Elle fit en conséquence l’acquisition d’une grande maison bâtie par la reine Catherine de Médicis, et qui avait appartenu, après la mort de la veuve de Henri II, au maréchal de Bassompierre. Ce fut dans cette communauté que Bossuet prononça, le 16 novembre 1669, en présence des principaux seigneurs de la cour, l’oraison funèbre de la reine d’Angleterre. En 1704, Nicolas Frémond, garde du trésor royal, fit rebâtir entièrement l’église. Cette maison religieuse fut supprimée en 1790. Une partie de ses biens fut vendue. On projeta sous l’empire de construite sur l’emplacement de cette ancienne communauté un palais destiné au roi de Rome. Les malheurs de la dynastie impériale empêchèrent l’exécution de ce projet. On a prolongé, comme nous l’avons dit plus haut, la rue des Batailles sur cet emplacement ; quelques avenues ont été également tracées ; et l’État loue à divers particuliers les terrains qui les avoisinent.


Batave (cour).

Située rue Saint-Denis, no 124 — 6e arrondissement, quartier des Lombards.

Elle a été ouverte sur remplacement de l’église et dépendances de la confrérie du Saint-Sépulcre, dont nous traçons ici l’origine. Quelques fidèles, de retour d’un pélerinage à Jérusalem, se formèrent en confrérie au commencement du XIVe siècle. Louis de Bourbon, comte de la Marche et de Clermont, leur donna 200 livres parisis au mois de janvier 1325. Le derniers jour d’octobre de la même année, ils achetèrent dans la rue Saint-Denis, de Jean Chaumont, de Garmont de Saint-Quentin et de Jeanne-la-Maupetite, l’emplacement nécessaire pour bâtir une église. La première pierre de cet édifice fut posée le 18 mai 1326, par l’archevêque d’Auch, assisté des évêques d’Amiens, d’Autun, de Tréguier et de Mende. Cette cérémonie eut lieu en présence de Louis de Bourbon, de Clémence, reine de France, d’Isabelle, reine d’Angleterre, et de Blanche de Bretagne, veuve de Philippe d’Artois. Cette confrérie, autorisée en 1329 par lettres du roi Philippe VI, lutta longtemps avec le chapitre de Saint-Merri et celui de Notre-Dame. L’église, dédiée en 1526, ne fut entièrement terminée qu’en 1655. Le portail, historié avec goût, était une œuvre remarquable. Les bâtiments de l’ancienne confrérie du Saint-Sépulcre devinrent en 1790 propriétés nationales et furent vendus le 2 juillet 1791. L’acquéreur céda sa propriété à une compagnie hollandaise ou batave, qui fit construire les bâtiments de cette cour et une partie du passage, sous la direction des architectes Sobre et Happe. Les constructions étaient achevées en 1795. — Éclairage au gaz (compe Française).


Battoir-Saint-André (rue du).

Commence à la rue Hautefeuille, nos 10 et 12 ; finit à la rue de l’Éperon, no 9. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 152 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Guillot, dans son Dit des rues de Paris, composé vers l’année 1300, la nomme rue de la Plâtrière. Dans plusieurs titres de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, et notamment dans un terrier de 1523, elle est désignée sous le nom de Haute-Rue, dite du Battouer, autrement la Vieille-Plâtrière. Dans les lettres d’amortissement de l’hôtel des religieux de Vendôme, elle est indiquée sous la même dénomination de Vicus Alius. Le nom de rue du Battoir, qui lui fut donné peu de temps après, lui vient d’une enseigne. — Une décision ministérielle du 23 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les maisons nos 4, 6, 8, 10 et 18 ne sont pas soumises à retranchement. Celles nos 2 et 12 ne sont assujetties qu’à un faible redressement. — Conduite d’eau depuis la rue Hautefeuille jusqu’à la borne fontaine.


Battoir-Saint-Victor (rue du).

Commence à la rue du Puits-l’Hermite, no 2 ; finit à la rue Copeau, nos 1 et 3 : Le dernier impair est 13 ; pas de numéro pair ; ce côté est bordé par les bâtiments de la Pitié. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

On ne commença à bâtir sur le clos du Chardonnet que sous le règne de François Ier. L’abbé et les religieux de Sainte-Geneviève donnèrent d’abord une grande partie de ce clos aux sieurs d’Albiac et René d’Ablon. Ce dernier fit ouvrir des rues en 1540 et construire vingt-quatre maisons, puis céda le reste à cens à divers particuliers. Ce territoire reçut d’abord le nom de Villeneuve-Saint-René, et depuis on en fit un bourg dans lequel le fief d’Albiac se trouva enclavé. Ce terrain comprenait tout l’espace borné par les rues du Jardin-du-Roi, d’Orléans, Mouffetard et Copeau. Un des chemins qui traversait ce bourg se nommait en 1588 rue Neuve-Saint-René. Une enseigne, en 1603, lui fit prendre le nom de rue du Battoir. Jusqu’en 1782, la rue du Battoir commençait à la rue Copeau et aboutissait à la rue d’Orléans. En vertu des lettres-patentes du 22 août 1782, registrées au parlement le 3 septembre de la même année, la partie de la rue du Battoir située entre la rue du Puits-l’Hermite et celle d’Orléans, fut supprimée et affectée à l’agrandissement de l’hôpital de la Pitié. — Une décision ministérielle à la date du 28 ventôse an IX, signée Chaptal, a fixé à 7 m. la largeur de la rue du Battoir. La maison située à l’encoignure de la rue du Puits-l’Hermite et les bâtiments de la Pitié sont à l’alignement ; les autres propriétés devront reculer de 1 m. 06 c. à 1 m. 60 c. — Conduite d’eau.


Baudoyer (place).

Commence aux rues du Pourtour, no 1, et de la Tixéranderie, no 92 ; finit aux rues des Barres, no 17, et Saint-Antoine, no 1. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 6. — Les numéros impairs sont du 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean ; et les pairs du 9e, quartier de l’Hôtel-de-Ville.

Cette place doit son nom à la première porte Baudoyer qui était située dans la rue Saint-Antoine, entre les rues Geoffroy-Lasnier et de Jouy. Une seconde porte du même nom fut construite sous Philippe-Auguste, entre la maison professe des Jésuites et la rue Culture-Sainte-Catherine. — L’abbé Lebœuf pense que la porte Baudoyer tire sa dénomination de Baudacharius (défenseur de Paris), officier ou magistrat dont les fonctions étaient très importantes et dont le nom se trouve inscrit dans le testament d’une dame Hermentrude, de l’an 700. Ainsi, de Baudacharius on a fait, par contraction, Baudarius, Baudaire, Baudaier ; de ce dernier nom est venu Baudoyer, qu’on lit dans une charte de Charles V, en 1336. — Deux ordonnances royales, en date des 4 mars 1836 et 4 août 1838, ont déterminé les alignements de cette place. Les maisons du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement qui varie de·50 c. à 1 m. 50 c. ; celles du côté opposé sont alignées. — Égout et conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Baudroirie (impasse de la).

Située dans la rue de la Corroierie, entre les nos 3 et 5. Pas de numéro. Sa longueur est de 18 m. — 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie.

Cette impasse, connue dès l’année 1300, a pris sa dénomination des corroyeurs qui vinrent l’habiter. En effet, le nom de Baudroyers était donné aux marchands ou apprêteurs de cuirs. — Une décision ministérielle, à la date du 16 floréal an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette impasse à 6 m. La maison située sur le côté droit, à l’encoignure de la rue de la Corroierie, est alignée.


Bayard-Champs-Élysées (rue de).

Commence au quai de la Conférence ; finit à l’allée des Veuves, nos 50 et 52. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 285 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

En vertu d’une ordonnance royale du 23 juillet 1823, une compagnie, représentée par M. Constantin, a été autorisée à ouvrir sur ses terrains : 1o deux rues de chacune 14 m. 60 c. de largeur ; 2o une place circulaire de 40 m. 90 c. de diamètre. Cette autorisation a été accordée aux conditions suivantes : de fournir gratuitement le terrain nécessaire auxdites rues et place ; de faire les frais du premier pavage et éclairage ; de pratiquer, sur les côtés des nouvelles voies ouvertes, des trottoirs en dalles, et en outre de se soumettre aux lois et règlements sur la voirie de Paris, etc. — Cette ordonnance fut immédiatement exécutée : les deux rues ont reçu les noms de Bayard et de Jean-Goujon ; la place celui de François Ier. — Pierre du Terrail, seigneur de Bayard, né en 1476, au château de Bayard, dans la vallée de Grésivaudan, fut blessé à mort le 30 août 1524, au passage de la Sésia. Ce héros, surnommé à juste titre le Chevalier sans peur et sans reproche, fut inhumé à Grenoble, dans l’église des Minimes. — Il existe une conduite d’eau dans la rue de Bayard.


Bayard-Grenelle (rue de).

Commence à la rue Kléber, finit à la rue Duguesclin. Pas de numéro. Sa longueur est de 116 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Cette communication existait dès 1789, mais elle n’avait point alors de dénomination. À cette époque elle débouchait sur la place Dupleix. — Cette voie publique n’a été alignée qu’en 1816, par décision ministérielle du 31 août, qui fixe sa largeur à 10 m. Immédiatement après elle a reçu le nom de Bayard (voyez l’article précédent). — Les constructions riveraines ne sont soumises qu’à un faible retranchement.


Beaubourg (rue).

Commence aux rues Maubué, no 2, et Simon-le-Franc, no 22 ; finit aux rues Grenier-Saint-Lazare, no 1, et Michel-le-Comte, no 39. Le dernier impair est 65 ; le dernier pair, 64. Sa longueur est de 282 m. — 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie.

Au commencement du XIe siècle, quelques paysans vinrent bâtir en cet endroit plusieurs chaumières, dont le nombre augmenta rapidement. Ces habitations formèrent, vers le milieu du XIIe siècle, un village assez étendu auquel on donna bientôt le nom de Beau-Bourg. Ce bourg comprenait l’espace aujourd’hui limité par les rues Maubué, Grenier-Saint-Lazare, Saint-Martin et Sainte-Avoie. Ce territoire fut en partie renfermé dans Paris, sous Philippe-Auguste, par la nouvelle enceinte bâtie de 1190 à 1210. La moitié de cette rue, qui était dans la capitale, se nommait alors rue de la Poterne, en raison d’une des portes de la ville qu’on voyait dans cette voie publique, entre les rues Grenier-Saint-Lazare et Michel-le-Comte. L’autre moitié de cette voie publique, qui se trouvait hors Paris, avait la dénomination de rue outre la poterne Nicolas-Hydron. — Une décision ministérielle du 18 vendémiaire an VI, signée Letourneux, avait fixé la moindre largeur de la rue Beaubourg à 8 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 22 mai 1837. — Les maisons situées aux quatre encoignures de la rue de Rambuteau et la propriété no 45, sont à l’alignement. — Conduite d’eau depuis la rue Maubué jusqu’à celle du Maure. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Beauce (rue de).

Commence à la rue d’Anjou, nos 8 et 10 ; finit aux rues de la Corderie, no 18, et de Bretagne, no 2. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 135 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Cette rue, tracée en 1626, sur la culture du Temple, fut achevée en 1630. Son nom rappelle une des provinces les plus fertiles de la France. Une décision ministérielle du 4 floréal an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur est portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 31 mars 1835. Depuis 1832, elle est fermée par des grilles. Sa largeur actuelle n’est que de 3 m. 50 c. environ. La propriété no 10 n’est soumise qu’à un retranchement de 30 c. réduits. — Conduite d’eau depuis la rue de Bretagne jusqu’à la borne-fontaine.


Beauce (rue Jean-de-).

Commence à la rue de la Petite-Friperie, no 1 ; finit à la rue de la Cordonnerie, nos 1 et 3. Le dernier impair est 3 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 36 m. — 4e arrondissement, quartier des Marchés.

Le premier acte qui constate l’existence de cette rue est de 1320 ; nous croyons néanmoins sa construction antérieure à cette époque. Son emplacement était occupé par des Juifs durant les premières années du règne de Philippe-Auguste. Elle doit son nom à un boucher, qui y fit construire un étal. Il n’existe pas d’alignement pour cette voie publique, dont la largeur actuelle varie de 4 à 6 m. — Conduite d’eau depuis la rue de la Petite-Friperie jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Française).


Beaucourt (impasse).

Située dans la rue du Faubourg-du-Roule, no 94. Pas de numéro. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Cette impasse a été formée en 1825, sur des terrains appartenant à M. Beaucourt. Elle n’est point reconnue voie publique par l’administration.


Beaufort (impasse).

Située dans le passage du même nom, no 2. Pas de numéro. Sa longueur est de 40 m. — 6e arrondissement, quartier des Lombards.

On la nommait anciennement ruelle derrière Saint-Leu et Saint-Gilles. Elle tire son nom actuel de l’hôtel Beaufort, qu’on y voyait en 1575. Cette impasse n’a jamais été alignée ; sa largeur est de 3 m. environ. — La prison Saint-Magloire, située à l’angle du passage, a été vendue par le domaine de l’État, le 21 vendémiaire an VI.


Beaufort (passage).

Commence à la rue Quincampoix, no 63 ; finit à la rue Salle-au-Comte, entre les nos 8 et 10. — 6e arrondissement, quartier des Lombards.

Même étymologie que l’article qui précède.


Beaujolais (passage de).

Commence à la rue de Beaujolais, no 48 ; finit à celle de Richelieu, no 52. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Ce passage, construit en 1812, a pris le nom de la rue dans laquelle il débouche.


Beaujolais au Marais (rue de).

Commence à la rue de Bretagne, nos 48 et 50 ; finit à la place de la Rotonde-du-Temple, no 1, et à la rue du Forez, no 1. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 83 m. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Ouverte en 1626, sur la culture du Temple, elle prit le nom d’une de nos provinces de France. Elle était entièrement construite en 1630. — « Séance du 12 thermidor an VI de la république française, une et indivisible. L’administration centrale du département arrête : que la rue dite de Beaujolais, près celle de Bretagne, 6e arrondissement municipal, prendra le nom de rue des Alpes. » Par décision ministérielle du 5 vendémiaire an IX, signée L. Bonaparte, la largeur de cette voie publique fut fixée à 8 m. Un arrêté préfectoral du 27 avril 1814 lui rendit sa première dénomination. En vertu d’une ordonnance royale du 16 mai 1833, sa largeur a été portée à 10 m. Les maisons du côté des numéros pairs sont alignées ; celles du côté des numéros impairs devront subir un retranchement de 4 m. 30 c. — Conduite d’eau depuis la rue de Bretagne jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Beaujolais-Palais-Royal (rue de).

Commence à la rue de Valois, nos 43 et 48 ; finit à la rue de Montpensier, nos 38 et 41. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 128 m. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Elle a été ouverte en 1784, sur une partie de l’emplacement du jardin du Palais-Royal. Elle fut exécutée sur une largeur de 8 m. 78 c., et reçut la dénomination de passage Beaujolais, en l’honneur du comte de Beaujolais, fils du duc d’Orléans. — « L’administration centrale du département de la Seine, lecture faite des pétitions qui lui ont été adressées, afin de changer la dénomination de certaines rues dans Paris ; voulant effacer tout ce qui tend à perpétuer la mémoire des cy-devant princes ; ouï le commissaire du Directoire Exécutif ; arrête que la rue de Beaujolais, quartier du Palais-Égalité, prendra le nom de rue d’Arcole. Fait au département, le 2 thermidor an VI. » Cette dénomination avait pour but d’éterniser le souvenir de la célèbre bataille d’Arcole, gagnée sur les Autrichiens, le 25 brumaire an V (15 novembre 1796). — Un arrêté préfectoral, en date du 27 avril 1814, rendit à cette rue son premier nom. Par une ordonnance royale du 22 août 1840, la largeur de 8 m. 78 c. a été maintenue. — Égout depuis la rue du Perron jusqu’à celle de Montpensier. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Beaujolais-Saint-Honoré (rue de).

Commence à la rue de Chartres, nos 23 et 23 bis ; finit à la rue de Valois, nos 2 et 4. Le seul impair est 1 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 37 m. — 1er arrondissement, quartier des Tuileries.

Des lettres-patentes, à la date du 16 décembre 1779, registrées au parlement le 31 du même mois, ordonnèrent de transférer l’hôpital royal des Quinze-Vingts, situé rue Saint-Honoré, dans l’hôtel des mousquetaires noirs de la rue de Charenton. Ces mêmes lettres-patentes autorisèrent le cardinal de Rohan, grand-aumônier de France et supérieur immédiat dudit hôpital, à vendre tous les terrains et bâtiments formant l’enclos de cet établissement. Les acquéreurs des terrains étaient tenus d’ouvrir les rues et passage désignés au plan arrêté par le roi ; ce plan tracé par M. Lenoir, architecte, indiquait cinq rues sous les dénominations de Beaujolais, de Chartres, Montpensier, Rohan et Valois ainsi qu’un passage entre les rues Rohan et Saint-Nicaise. Lors de l’exécution, quelques changements furent faits à ce plan ; le passage dut être supprimé, et l’on forma la rue des Quinze-Vingts. À l’égard de la voie publique qui fait l’objet du présent article, elle fut tracée le 3 juillet 1781, conformément au plan de M. Lenoir, et sur une largeur de 18 pieds. Dans la partie débouchant sur la rue de Valois, elle forme un passage dont la largeur est de 3 m. 60 c.

Le nom de Beaujolais lui a été donné en l’honneur du comte de Beaujolais, fils du duc d’Orléans. — En vertu d’un arrêté de l’administration centrale du département de la Seine à la date du 12 thermidor an VI, elle prit la dénomination de rue Hoche, en mémoire du célèbre Lazare Hoche, né à Montreuil, près Versailles, le 24 février 1768, mort le 15 septembre 1797. Son titre le plus glorieux à la reconnaissance de sa patrie est la pacification de la Vendée. — Une décision ministérielle, en date du 3 messidor an IX, signée Chaptal, a porté à 7 m. la largeur de cette voie publique, dans toute son étendue. Conformément à un arrêté préfectoral du 27 avril 1814, elle reprit sa première dénomination. Les maisons nos 2 et 4 ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue de Chartres jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Beaujon (hôpital).

Situé dans la rue du Faubourg-du-Roule, no 54. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

« Louis, etc. Le sr Nicolas Beaujon, notre conseiller d’État, trésorier, commandeur de notre ordre militaire de Saint-Louis, notre conseiller, secrétaire, maison, couronne de France, et de nos finances, receveur général de nos finances de la généralité de Rouen, nous a très humblement fait représenter qu’ayant formé depuis longtemps le projet d’établir et fonder dans la paroisse de Saint-Philippe-du-Roule, dont les besoins lui sont connus, un hospice pour y faire nourrir et instruire vingt-quatre pauvres enfants, orphelins, ou autres, natifs de ladite paroisse, moitié garçons et moitié filles, dans lequel hospice, les habitants de cette même paroisse pourront envoyer leurs enfants pour y être instruits gratuitement, et trouveront dans la chapelle d’icelui en cas de nécessité, le secours de messes et offices, lorsqu’ils ne pourront se rendre à l’église paroissiale déjà trop peu spacieuse ; et désirant former cet utile établissement d’une manière solide et durable, dont les moyens nous ont été présentés dans un projet d’acte de fondation attaché sous le contre-scel des présentes ; il nous a fait supplier de l’autoriser à effectuer ladite fondation, et à donner audit projet la forme authentique et stable qu’il ne peut avoir sans nos lettres-patentes sur ce nécessaires ; à ces causes et autres à ce nous mouvant, vu ledit projet d’acte de fondation, attaché sous le contre-scel des présentes, et voulant marquer audit sieur Beaujon, dont l’attachement et le zèle au bien de notre service nous sont connus depuis longtemps, la satisfaction que nous avons du noble et pieux dessein qu’il a conçu pour un établissement si digne de notre protection, nous avons de notre grâce spéciale, pleine puissance et autorité royale, dit, statué et ordonné, disons, statuons et ordonnons, nous plait ce qui suit : Art. 1er. Avons permis et permettons, par ces présentes, audit sieur Beaujon, d’établir et fonder à perpétuité, dans la paroisse de Saint-Philippe-du-Roule, de notre bonne ville de Paris, sur le terrain où sont établis actuellement les bâtiments et jardins, clos de murs, situés dans la grande rue du Faubourg-du-Roule, un hôpital ou hospice pour entretenir et faire instruire vingt-quatre pauvres enfants de ladite paroisse, dont douze garçons et douze filles, choisis par préférence parmi ceux orphelins etc… Art. 3. Autorisons le sieur Beaujon à faire devant notaire et tous notaires passer acte, sous l’acceptation des administrateurs, contenant donation entre-vifs, audit hospice pour l’établissement et dotation d’icelui, tant de la chapelle Saint-Nicolas que le sieur Beaujon a fait construire au faubourg du Roule, vis-à-vis les bâtiments dudit hospice, vases et ornements d’icelle, que des bâtiments, jardin et terrains, clos de murs, le tout établi sur les terrains acquis par ledit sieur Beaujon du sieur baron d’Arcy, par deux contrats des 23 juillet 1783 et 1er août 1784, ensemble de 25 000 liv. de rente, au principal de 625 000 liv. à prendre dans celle créée à 4 pour cent sur nos aides et gabelles, et nos autres revenus au profit du sieur Beaujon, etc. — Donné à Versailles au mois de mai de l’an de grâce 1785. — Signé Louis. »

Cet hospice fut construit par l’architecte Girardin. — Un décret de la Convention, du 17 janvier 1795, changea la destination de cet hospice ; cette maison fut alors désignée sous le titre d’hôpital du Roule et affectée aux malades. Le conseil-général des hospices, par un respect fort bien entendu pour la mémoire du fondateur, fit rendre à cet établissement le nom de Beaujon. Cet hôpital est desservi depuis 1813 par les sœurs de Sainte-Marthe. La proportion générale de la mortalité qui était dans cet hôpital d’environ 1 sur 6 malades il y a vingt ans, n’a été que de 1 sur 7,06 en 1833 ; 1 sur 7,46, en 1834, et 1 sur 8,28, en 1835.


Beaumarchais (boulevart de).

Commence à la rue Saint-Antoine, no 223, et au quai de Valmy, no 1 ; finit à la rue du Pont-aux-Choux, no 1. Le dernier impair est 85 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 780 m. — 8e arrondissement ; les numéros impairs sont du quartier du Marais ; les numéros pairs, depuis le quai de Valmy jusqu’à la rue Daval, dépendent du quartier du Faubourg-Saint-Antoine ; le surplus est du quartier Popincourt.

La formation de ce boulevart a été ordonnée par un arrêt du conseil en date du 7 juin 1670. On lui donna le nom de boulevart Saint-Antoine, parce qu’il commençait à la porte ainsi appelée. — « Paris, le 22 janvier 1831. Monsieur le préfet, par votre lettre du 10 courant et d’après la demande que vous ont adressée plusieurs propriétaires, vous proposez de donner le nom de Beaumarchais au boulevart Saint-Antoine. Il résulte de l’enquête faite à ce sujet, par le maire du 8e arrondissement, que cette mesure n’a rencontré aucune opposition. D’après ces considérations, je vous autorise à substituer le nom de boulevart Beaumarchais à celui de boulevart Saint-Antoine. Recevez, etc. Le ministre secrétaire-d’État de l’intérieur, signé Montalivet. » Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, auteur du Barbier de Séville, du Mariage de Figaro et de la Mère coupable, naquit à Paris, le 24 janvier 1732. Il mourut le 19 mai 1799.

Beaumarchais s’était rendu propriétaire, suivant adjudication faite le 26 juin 1787, par le bureau de la Ville, d’une maison et dépendances contenant 4 000 m. environ de superficie. Cette propriété comprenait tout l’espace alors limité par la rue Daval, le boulevart, la rue Amelot et la place Saint-Antoine. Elle fut rachetée par la Ville, moyennant 508 300 fr., le 28 mai 1818, de M. Delarue, et d’Amélie-Eugénie Caron de Beaumarchais, son épouse, pour faciliter l’ouverture du canal Saint-Martin. Sur le terrain restant, on construisit un grenier à sel qui fut abattu en 1841. La ville de Paris a vendu en six lots, le 1er juillet 1842, les terrains sur lesquels s’élevait cet établissement remplacé aujourd’hui par les maisons portant les nos 10, 12, 14, 16, 18, 20 et une partie du no 22. L’emplacement non bâti devra recevoir les nos 6 et 8. — Une ordonnance royale du 8 juin 1834, a déterminé pour le boulevart Beaumarchais un alignement d’après lequel les maisons nos 1, 3 et 5 sont soumises à un fort retranchement ; les propriétés portant les nos 27, 31, 33, 37, 43, 47, 49, 51, ne devront subir qu’un léger redressement ; le surplus n’est pas soumis à retranchement. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz depuis la rue Saint-Antoine jusqu’à celle du Pas-de-la-Mule (compe Parisienne) ; pour le surplus (compe Lacarrière).

Au mois d’avril 1843, une enquête a été ouverte à la mairie du 8e arrondissement, sur le projet de suppression et d’aliénation des contr’allées des boulevarts de Beaumarchais et des Filles-du-Calvaire, depuis la rue Daval jusqu’à celle de Ménilmontant.


Beaumarchais (théâtre de).

Situé boulevart du même nom. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Ce théâtre, construit en quarante-trois jours, a été inauguré le 3 décembre 1835. Il porta d’abord le nom de théâtre de la Porte-Saint-Antoine. On y représente des drames et des comédies-vaudevilles.


Beaune (rue de).

Commence au quai de Voltaire, nos 23 et 25 ; finit à la rue de l’Université, nos 38 et 42. Le dernier impair est 39 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 215 m. — 10e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Germain.

Cette rue a été ouverte sur une largeur de 7 m. 70 c. En 1640, elle s’appelait rue du Pont, parce qu’elle aboutissait au pont Barbier, communément appelé Pont-Rouge ; depuis elle a toujours été nommée rue de Beaune. La largeur de 7 m. 70 c. a été maintenue par une décision ministérielle du 28 vendémiaire an X, signée Chaptal. Les maisons nos 9, 37, 39, celle qui est située sur le côté des numéros pairs, à l’encoignure droite de la rue de Lille, et la propriété no 10, ont été reconstruites, depuis quelques années, d’après un alignement qui assigne à la rue de Beaune une largeur de 10 m. Les autres constructions de cette voie publique devront, pour exécuter cet alignement, reculer de 1 m. 15 c. — Égout depuis la rue de Lille jusqu’à celle de l’Université. — Conduite d’eau entre la rue de l’Université et les deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Française).


Beauregard-des-Martyrs (rue).

Commence à l’avenue Trudaine ; finit au chemin de ronde de la barrière Rochechouart. Pas de numéro. Sa longueur est de 133 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

Le plan de Verniquet l’indique comme un chemin sans dénomination. Placée sur un des points culminants de la capitale, cette voie publique a reçu le nom de rue Beauregard. Une décision ministérielle, à la date du 21 mai 1821, fixa la largeur de cette rue à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 23 août 1833, cette largeur est portée à 12 m. — Les constructions qui bordent cette voie publique sont à l’alignement.


Beauregard-Poissonnière (rue).

Commence à la rue Poissonnière, nos 16 et 18 ; finit au boulevart Bonne-Nouvelle et à la rue de Cléry, no 97. Le dernier impair est 47 ; le dernier pair, 62. Sa longueur est de 274 m. — 5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle.

On la connaissait sous ce nom dès le XVIe siècle. — Une décision ministérielle du 3 vendémiaire an X, signée Chaptal, avait fixé la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. Cette largeur a été portée à 10 m. par une ordonnance royale du 21 juin 1826.

Voici la situation des propriétés riveraines par rapport à l’alignement : no 1, retranchement 30 c. ; de 3 à 9, retranchement 26 c. ; nos 11 et 13, alignés ; no 15, retranchement réduit 30 c. ; 17 et 19, retranchement réduit, 80 c. ; terrain entre l’église et le no 25, retranchement réduit, 1 m. 50 c. ; no 25, retranchement réduit 2 m. ; no 27, retranchement réduit 2 m. 20 c. ; de 29 à 35, retranchement 1 m. 30 c. à 2 m. ; no 37, retranchement réduit 2 m. 50 c. ; no 39, retranchement réduit 3 m. ; de 41 à 45, retranchement 3 m. 25 c. à 4 m. 50 c. ; la maison no 47 doit être supprimée ; no 2, aligné ; de 4 à 28, retranchement 1 m. 42 c. à 1 m. 90 c. ; de 30 à 42, retranchement 1 m. 80 c. à 2 m. ; no 44, retranchement réduit 1 m. 70 c. ; no 46, retranchement réduit 1 m. 10 c. ; 48, retranchement réduit 50 c. ; 50 et 52, retranchement réduit 25 c. Une partie de la propriété no 54 doit être supprimée pour la formation du pan coupé à l’angle des rues Beauregard et de Cléry. L’emplacement actuel des maisons nos 56, 58, 60 et 62 sera réuni à la voie publique. — Conduite d’eau depuis la rue Notre-Dame-de-Recouvrance jusqu’à la rue de Cléry. — Éclairage au gaz (compe Française).


Beaurepaire (rue).

Commence à la rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur, nos 9 et 11 ; finit à la rue Montorgueil, nos 88 et 90. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 34. Sa longueur est de 118 m. — 5e arrondissement, quartier Montorgueil.

Cette rue, qui existait déjà en 1255, se trouve indiquée dans les cartulaire de l’évêché de cette année sous la dénomination de Bellus Locus. On la trouve aussi dans un acte de 1258, sous le nom de vicus qui dicitur Bellus Reditus. En 1313 cette rue avait changé son nom latin et pris celui de Beaurepaire, qui signifie également belle demeure, belle retraite. — Une décision ministérielle du 29 nivôse an VIII, signée L. Bonaparte, et une ordonnance royale du 21 juin 1826, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les maisons nos 5, 7, 9, 2 et 34 sont alignées. — Portion d’égout du côté de la rue Montorgueil. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (Compe Française).


Beausire (impasse Jean-).

Située dans la rue de ce nom. Les numéros continuent la série de ceux de la rue Jean-Beausire. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 37 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Sa largeur actuelle est de 7 m. 50 c. (Voyez l’article qui suit.)


Beausire (rue Jean-).

Commence à la rue Saint-Antoine, nos 217 et 219 ; finit au boulevart de Beaumarchais, nos 15 et 17. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 130 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Cette voie publique forme retour d’équerre. — Au XIVe siècle elle s’appelait rue d’Espagne. Le plan de Boisseau lui donne le nom de rue du Rempart. En 1538 on commençait à la désigner sous la dénomination de Jean-Beausire. — Deux arrêts du conseil, des 10 avril et 16 août 1672, ordonnèrent que la partie de la rue Jean-Beausire prenant naissance à la rue Saint-Antoine, serait prolongée jusqu’à la rue Saint-Gilles, sur une largeur de 4 toises et demie. Ce prolongement fut immédiatement commencé ; mais vers 1685 on jugea convenable d’en suspendre l’exécution. Cette partie non achevée a reçu depuis le nom d’impasse Jean-Beausire. — Une ordonnance royale, en date du 16 novembre 1836, a fixé la largeur de la rue Jean-Beausire à 10 m. La maison située sur le côté droit, à l’encoignure de la rue Saint-Antoine, et celle qui porte le no 4, sont alignées. — Portion d’égout du côté de la rue Saint-Antoine.


Beautreillis (rue).

Commence à la rue des Lions, nos 2 et 4 ; finit à la rue Saint-Antoine, nos 186 et 188. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 231 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Les rues Beautreillis et Gérard Beauquet n’ayant plus aujourd’hui qu’une seule et même dénomination, nous allons tracer l’historique de chacune de ces voies publiques, en commençant par la rue Beautreillis. C’est à tort que plusieurs auteurs ont avancé que cette rue fut percée en 1551. Au mois de décembre 1548, le roi Henri II ordonna l’aliénation de l’hôtel Beautreillis. Le 12 avril de l’année suivante, le parlement jugea qu’il était nécessaire de faire une information préalable à ce sujet. On voit par le procès-verbal dressé le 3 avril 1554 que cet hôtel, construit en 1519 sur l’emplacement d’une partie de la maison royale de Saint-Paul, tombait déjà en ruine, et qu’il était utile qu’une rue fût ouverte sur son jardin. Ce percement fut effectué en 1555, et l’on donna à la nouvelle rue le nom de l’hôtel qu’on avait démoli. Cet hôtel avait lui-même pris sa dénomination d’une belle treille qui faisait le principal ornement du jardin de l’hôtel royal de Saint-Paul. — Une décision ministérielle du 13 ventôse an VII, signée François de Neufchâteau, avait fixé à 8 m. la largeur de cette rue et de celle Gérard-Beauquet. Une ordonnance royale du 10 mars 1836 a porté la largeur de ces deux voies publiques à 10 m. — La rue Gérard-Beauquet n’était pas distincte, dans le principe, de la rue Beautreillis. Elle fut plus tard nommée rue du Pistolet, enfin rue Gérard-Beauquet. Elle dut sa dernière dénomination à un des acquéreurs des terrains de l’hôtel royal de Saint-Paul. — En vertu d’une décision ministérielle du 6 septembre 1838, signée Molé, chargé par intérim du département de l’intérieur, la rue Gérard-Beauquet a pris le nom de Beautreillis. En conséquence de cette décision, un arrêté préfectoral, en date du 5 juillet 1839, a prescrit la régularisation du numérotage de cette voie publique. Les maisons nos 13, 14 et 20 sont alignées. — Conduite d’eau depuis la rue Neuve-Saint-Paul jusqu’à la borne-fontaine.


Beauvais (rue Jean-de-).

Commence à la rue des Noyers, nos 19 et 23 ; finit aux rues Saint-Hilaire, no 18, et Saint-Jean-de-Latran, no 2. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 40. Sa longueur est de 188 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Ouverte au commencement du XIVe siècle, sur le clos Bruneau, cette voie publique en porta d’abord la dénomination. Elle doit son nom actuel, selon Jaillot, à Jean-de-Beauvais, libraire, qui demeurait au coin de la rue des Noyers. D’autres auteurs ont pensé que le collège de Dormans-Beauvais lui avait donné sa dénomination. — Une décision ministérielle, à la date du 13 fructidor an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Une partie de la propriété no 5 et les maisons nos 2 et 40 sont à l’alignement. — Portion d’égout et de conduite d’eau du côté de la rue des Noyers. Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Aux nos 3, 5, 7, 9 et 11 était situé le collège de Lisieux. Il fut fondé en 1336 par Guy d’Harcourt, évêque de Lisieux, qui laissa par testament la somme de cent livres parisis pour l’enseignement et la nourriture de vingt-quatre pauvres écoliers, et cent livres parisis pour leur logement. Établi d’abord près de Saint-Séverin, dans la rue des Prêtres, ce collège fut transféré ensuite dans la rue Saint-Étienne-des-Grés. En 1764, ses bâtiments devant être démolis pour former une place devant la nouvelle église Sainte-Geneviève, l’institution vint occuper le collège de Dormans, dont les écoliers furent incorporés à Louis-le-Grand. Ce collège sert aujourd’hui de magasin central des hôpitaux militaires.

Au no 7 était situé le collège de Dormans-Beauvais. Il fut fondé en 1370, par Jean de Dormans, évêque de Beauvais et chancelier, pour douze boursiers nés dans la paroisse de Dormans en Champagne, ou à leur défaut dans le diocèse de Soissons. Charles V posa la première pierre de leur chapelle qui fut construite aux frais de Miles de Dormans, neveu du fondateur et dédiée en 1380 sous l’invocation de Saint-Jean-l’Évangéliste. Au commencement du XVIe siècle, ce collège devint public. Il fut entièrement reconstruit sous le règne de François Ier, et réuni en 1597 au collège de Presles. Il en fut séparé en 1699 et prit le nom de Dormans-Beauvais. Il a été réuni au collège Louis-le-Grand. Ce fut dans la chapelle de ce collège qu’on installa, le 1er septembre 1815, la première école élémentaire d’après la méthode de Lancastre. Cette école existe toujours en cet endroit.


Beauveau (marché).

Situé dans la place de ce nom. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

« Louis, etc… Nos amées et chères les abbesse, prieure et religieuses de l’abbaye royale de Saint-Antoine-des-Champs de Paris, nous ont fait représenter que le marché public pour la vente des denrées dans le faubourg Saint-Antoine de notre bonne ville de Paris, auroit été établi dans la grande rue du faubourg vis-à-vis la d. abbaye, en vertu des lettres-patentes du roi Louis XIII du 2 mars 1643, enregistrées au parlement ; que ce marché étant absolument abandonné depuis un temps immémorial, à cause du peu d’étendue de son emplacement, il en résultoit que les vendeurs et les acheteurs qui se placent pour le débit des denrées, sur le pavé, le long de la grande rue du faubourg, embarrassent la voie publique et se trouvent exposés à des dangers tant par le passage continuel des voitures que par le séjour de celles qui amènent des fourrages pour être vendus sur le carreau ; que désirant concourir à l’avantage et à l’utilité publics en rétablissant un nouveau marché, elles auroient résolu de destiner à cet objet une portion de leur enclos et un marais de dix arpents, dans lequel elles se proposent de faire faire l’ouverture des cinq rues qui communiqueroient au marché, conformément au plan qu’elles nous ont fait représenter ; mais en même temps les d. impétrantes nous auroient fait supplier de ratifier et approuver la vente qu’elles ont faite du terrain nécessaire pour faciliter la construction du d. marché, sous la réserve d’un cens portant droits de lods et ventes, ainsi qu’il résulte de deux actes notariés, d’indemniser les propriétaires de quatre maisons qu’il conviendroit d’acquérir et abattre pour l’ouverture des deux rues principales du marché, etc… Article 1er. Avons approuvé et autorisé, approuvons et autorisons le contrat de vente fait par les abbesse, prieure et religieuses de l’abbaye Saint-Antoine-des-Champs, au sieur Chomel-de-Cerville, le 27 avril 1776, etc. Art. 2. Les 4,330 toises réservées par le d. contrat de vente pour l’établissement du d. marché et la surface des cinq rues adjacentes, seront employées à leur destination conformément au plan que nous avons agréé et que nous avons fait attacher sous le contre-scel des présentes, pour être exécuté dans le cours de deux années du jour de l’enregistrement de nos présentes lettres ; voulons que le d. marché soit à l’avenir public de toutes les denrées et comestibles et la rue désignée, pour être appelée de Beauveau, le lieu de la vente du foin et de la paille pour le faubourg Saint-Antoine ; faisons défenses à toutes personnes de vendre ni étaler aucunes des denrées ci-dessus mentionnées, le long de la grande rue du Faubourg-Saint-Antoine, ni dans d’autres rues et places du dit faubourg, à peine de saisie et vente des d. denrées au profit de la d. communauté, n’entendant néanmoins comprendre dans la d. défense les ventes de comestibles en maison et boutique, qui continueront de se faire comme par le passé, etc… — Donné à Versailles, le 17e jour de février 1777. Signé Louis. » — On commença immédiatement, d’après les dessins de l’architecte Lenoir, la construction du marché et de la place. Les alignements des rues, aux abords de cet établissement, furent tracés sur le terrain le 24 décembre 1778. En vertu d’un arrêt du conseil, du 8 janvier 1780, le marché et la place qui l’entoure devaient être appelés marché et place du marché de l’abbaye Saint-Antoine. Les rues nouvelles étaient désignées sous les noms de rues d’Aligre, Beauveau, Cotte, Lenoir et Trouvée. Cet arrêt n’a pas été suivi en ce qui concerne les deux premières dénominations. Le nom de Beauveau, assigné aujourd’hui à ce marché, rappelle madame de Beauveau-Craon, abbesse de Saint-Antoine-des-Champs, en 1778. Le marché Beauveau a été concédé à la ville de Paris par décret impérial du 30 janvier 1811 (tit. v, art. xv).


Beauveau (place).

Située dans la rue du Faubourg-Saint-Honoré, entre les nos 84 et 94. Les numéros de cette place continuent ceux de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Cette place, dont la forme est demi-circulaire, tire son nom de l’hôtel que M. le marquis de Beauveau y fit construire. — Les alignements arrêtés par le ministre de l’intérieur Benezech, le 28 messidor an V, et par une ordonnance royale du 27 septembre 1836, passent sur le nu des constructions actuelles de cette voie publique. – Égout, conduite d’eau. – Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Beauveau (place du Marché-).

Commence à la rue d’Aligre ; finit à la rue Lenoir. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 10. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

Cette place a été formée en décembre 1778, sur les dépendances de l’abbaye Saint-Antoine-des-Champs. Les lettres-patentes d’autorisation datées de Versailles, le 17 février 1777, furent registrées au parlement le 27 août de la même année. — Une décision ministérielle du 17 brumaire an XII, signée Chaptal, a maintenu la dimension prescrite par les lettres-patentes précitées. — Conduite d’eau. (Voyez Beauveau, marché.)


Beauveau (rue).

Commence à la rue de Charenton, nos 111 et 111 bis ; finit à la place du Marché-Beauveau, nos 4 et 6. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 264 m. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

Cette rue a été percée en décembre 1778, sur les dépendances de l’abbaye Saint-Antoine-des-Champs. Les lettres-patentes d’autorisation qui sont à la date du 17 février 1777 furent registrées au parlement le 27 août de la même année. Fixée à 42 pieds de largeur, cette voie publique ne fut cependant exécutée que sur une largeur de 11 m. 69 c. Cette largeur a été maintenue par une décision ministérielle du 17 brumaire an XII, signée Chaptal. — Conduite d’eau depuis la place du marché jusqu’à la borne-fontaine. (Voyez Beauveau, marché.)


Bellart (rue).

Commence à la rue Pérignon ; finit au chemin de ronde de la barrière de Sèvres. Pas de numéro. Le côté gauche est bordé par l’abattoir de Grenelle. Sa longueur est de 172 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Autorisée par une décision ministérielle en date du 10 novembre 1817, cette rue n’est pas encore bordée de constructions particulières. Sa largeur a été fixée à 10 m. (voyez Barthélemy, rue). — Bellart (Nicolas-François) naquit à Paris, le 20 septembre 1761, et mourut le 8 juillet 1826. Il fut successivement procureur-général, membre de la chambre des députés et président du conseil-général du département de la Seine.


Bellechasse (place de).

Commence à la rue Saint-Dominique-Saint-Germain, nos 99 et 101 ; finit aux rues Las-Cases et Martignac, no 2. Le dernier impair est 5 ; pas de numéro pair. Sa longueur est de 130 m. — 10e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Germain.

Cette place, dont la largeur est de 66 m, a été formée en 1828, sur les dépendances du couvent des religieuses de Bellechasse (voyez l’article suivant). — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bellechasse (rue de).

Commence au quai d’Orsay ; finit à la rue de Grenelle, nos 110 et 112. Le dernier impair est 31 ; le dernier pair, 46. Sa longueur est de 544 m. — 10e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Germain.

1re partie, comprise entre le quai d’Orsay et la rue Saint-Dominique. — Elle doit sa dénomination au clos de Bellechasse, sur lequel on établit le couvent des religieuses du Saint-Sépulcre, vulgairement appelées religieuses de Bellechasse, dont nous parlerons dans le cours du présent article. — Une décision ministérielle, à la date du 19 pluviôse an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 7 mars 1827, cette largeur a été maintenue pour la partie comprise entre les rues Saint-Dominique et de Lille. La partie qui s’étend de cette dernière rue au quai a été portée à 12 m. de largeur. Les maisons nos 10, 12, 14, 18 et partie du no 21 sont alignées.

2e partie, comprise entre les rues Saint-Dominique et de Grenelle. — Elle a été percée vers 1805, sur l’emplacement des terrains et bâtiments dépendant du couvent des religieuses de Bellechasse et de l’abbaye de Pentemont. Nous donnons ci-après l’historique de ces deux communautés. L’ordre des religieuses chanoinesses du Saint-Sépulcre, vulgairement appelées religieuses de Bellechasse, fut institué en Palestine, vers la fin du XIe siècle, par les rois de Jérusalem. En 1632, la baronne de Planci fit venir à Paris cinq de ces religieuses. Le 16 juillet 1635, elles achetèrent une propriété appelée le Clos de Bellechasse. Par lettres-patentes du mois de mai 1637, Louis XIII confirma cet établissement, et les religieuses durent porter le nom de Chanoinesses régulières de l’ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Cette communauté, supprimée en 1790, devint propriété nationale. Une partie des bâtiments et terrains (2,259 m.) fut vendue par le domaine, les 13 thermidor an VI, 15 brumaire, 29 prairial an XI, et 3 prairial an XII. Les actes de vente prescrivaient aux acquéreurs l’obligation de fournir sans indemnité le terrain nécessaire à l’ouverture d’une rue projetée en prolongement de celle de Bellechasse. — Par une décision en date du 19 pluviôse an VIII, le ministre de l’intérieur L. Bonaparte avait fixè la largeur de ce percement à 10 m. L’État, qui s’était réservé une partie de l’emplacement occupé par cette communauté, y fit établir un dépôt de fourrages. Une loi du 13 mai 1825 ordonna la vente de ces terrains et de ceux qui provenaient du couvent des religieuses Carmélites. Le 5 mai 1826, le ministre de la guerre approuva un plan indiquant le lotissement des terrains à aliéner et le projet de formation de plusieurs rues et place. La vente fut effectuée les 3, 4 et 9 juin 1828. À la fin de la même année les percements furent exécutés. Trois ont reçu les noms de Las Cases, Marlignac et Casimir-Périer. Un quatrième percement, parallèle à la rue de Grenelle, n’est pas encore dénommé. La place a été appelée place de Bellechasse. De tous les terrains qui composaient la communauté des religieuses de Bellechasse, il ne reste plus aujourd’hui qu’une superficie de 3,880 m. Le conseil municipal, dans ses séances des 16 février 1827 et 13 mai 1841, a été d’avis de faire l’acquisition de cet emplacement, sur lequel on devait construire une église.

Abbaye de Notre-Dame de Pentemont. — Cette abbaye fut fondée en 1217, par Philippe-de-Dreux, évêque de Beauvais, pour des religieuses bénédictines. Leur couvent était construit sur le versant de la montagne de Saint-Symphorien, près de Beauvais. En raison de cette situation, elles étaient appelées religieuses de Pente-Mont. Les débordements de la rivière ayant dégradé leurs bâtiments, ces religieuses furent obligées de se réfugier, en 1646, dans un des faubourgs de Beauvais ; des lettres-patentes du mois d’août 1672, leur accordèrent la permission de venir à Paris. Elles achetèrent de l’hôpital général le couvent des religieuses du Verbe-Incarné, situé dans la rue de Grenelle, et dont l’établissement avait eu lieu en cet endroit dans le courant de l’année 1644. Ce couvent avait été supprimé en 1671. L’église de l’abbaye de Pentemont fut reconstruite en 1755. Cette abbaye, supprimée en 1790, devint propriété nationale. Une portion des terrains (2,803 m. 52 c.) fut vendue les 29 prairial an XI et 25 frimaire an XII, en imposant aux acquéreurs l’obligation de fournir sans indemnité le terrain nécessaire à l’ouverture d’une rue en prolongement de celle de Bellechasse. Le surplus de ce domaine a été réservé par l’État, qui a établi sur cet emplacement une caserne. L’église subsiste encore et sert de dépôt de fournitures militaires. — Une ordonnance royale du 7 mars 1827 a maintenu la largeur de cette partie de rue à 10 m.

Les constructions de cette deuxième partie de la rue de Bellechasse sont alignées, à l’exception de celles qui sont situées sur le côté gauche et dans une étendue de 42 m. à partir de la rue Saint-Dominique.

Égout depuis le quai d’Orsay jusqu’à la rue Las-Cases. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bellefond (rue).

Commence à la rue du Faubourg-Poissonnière, nos 75 et 77 ; finit à la rue Rochechouart, nos 28 et 30. Le dernier impair est 39 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 305 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

Elle doit son nom à madame de Bellefond, abbesse de Montmartre. — Une décision ministérielle à la date du 13 floréal an IX, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 23 août 1833, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les maisons nos 35, 12, 14, 16, 22, 22 bis, 24, 26, 28, 30 et 32 sont alignées. Les propriétés nos 13, 15, 17, 19 et 21 ne sont soumises qu’à un léger redressement. – Conduite d’eau. – Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Belleville (barrière de).

Située à l’extrémité de la rue du Faubourg-du-Temple.

Cette barrière tire son nom du village de Belleville, dont le territoire s’étend jusqu’au mur d’enceinte de Paris. Elle est composée de deux bâtiments avec colonnes et arcades ; on l’appelle aussi barrière de la Courlille. (Voir l’article Barrières.)


Belleville (chemin de ronde de la barrière de).

Commence à la rue du Faubourg-du-Temple et à la barrière de Belleville ; finit à la rue du Buisson-Saint-Louis et à la barrière de la Chopinette. Pas de numéro. Sa longueur est de 217 m. – 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Les constructions qui bordent cette voie publique sont alignées. (Voir l’article Chemins de ronde.)


Bellièvre (rue de).

Commence au quai d’Austerlitz, finit à la rue Neuve de la Gare. Pas de numéro, sa longueur est de 150 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Indiquée sur le plan de Verniquet, mais sans dénomination, cette rue faisait partie du petit village d’Austerlitz, qui fut compris dans l’enceinte de Paris vers 1818. Elle reçut au commencement de l’année 1819 la dénomination de rue de Bellièvre. Pompone de Bellièvre fut premier président au parlement de Paris. Ce magistrat contribua puissamment à la fondation de l’hôpital général (la Salpétrière), et mourut sans postérité en 1657. – Une décision ministérielle du 30 juillet 1819 a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Dans l’origine, la rue de Bellièvre s’étendait jusqu’à la rue Bruant ; vers 1838, la partie comprise entre cette dernière et la rue Neuve de la Gare, a été supprimée pour livrer passage au chemin de fer de Paris à Orléans. Les constructions du côté droit de la rue de Bellièvre sont à l’alignement.


Benoît (impasse Saint-).

Située dans la rue de la Tacherie, entre les nos 12 et 14. Pas de numéro. Sa longueur est de 10 m. 60 c. – 7e arrondissement, quartier des Arcis.

Elle se nommait autrefois ruelle des Bons-Enfants, La Caille rappelle rue de la Petite-Tacherie. Elle a pris sa dénomination actuelle d’une enseigne représentant saint Benoit. – Sa largeur n’est que de 2 m. – Elle est fermée par une porte et n’a jamais été alignée.


Benoît (place du Cloître-Saint-).

Située entre le passage Saint-Benoît et la rue du Cloître-Saint-Benoît. Le côté gauche est bordé par le théâtre du Panthéon. Les numéros du côté droit continuent la série des numéros impairs de la rue du Cloître. Sa longueur est de 25 m. – 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne.

Du temps de saint Louis, un marché public existait dans ce cloître. Ce monarque permit aux chanoines de Notre-Dame de percevoir dans ce marché un droit sur le pain et le vin. Le vaste cloître de Saint-Benoît recevait également au moyen-âge, dans ses granges, les redevances en grains et en vins dues aux chanoines. Les propriétés provenant du chapitre Saint-Benoît ont été vendues les 5, 8 octobre 1791 et 9 vendémiaire an VII. – Une décision ministérielle du 29 nivôse an XIII, signée Champagny, a fixé la largeur de la place du Cloître-Saint-Benoît à 14 m. 50 c. Les maisons nos 13, 15 et 17 sont alignées ; celles qui portent les nos 19 et 21 ne devront subir qu’un faible retranchement ; les constructions du théâtre du Panthéon devront reculer de 80 c. environ. – Éclairage au gaz (compe Parisienne).


Benoît (rue du Cimetière-Saint-).

Commence à la rue Fromentel ; finit à la rue Saint-Jacques, nos 109 et 115. Pas de numéro. Sa longueur est de 85 m. – 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

En 1300, c’était la rue de l’Oseraie ; plus tard on la nomma rue Breneuse puis rue des Poirées ; enfin en 1615, elle prit, en raison de sa position, le nom de rue du Cimetière-Saint-Benoît. – Une décision ministérielle, à la date du 13 fructidor an VII, signée Quinette, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Une ordonnance royale du 7 octobre 1814 autorisa la ville de Paris à substituer aux rues Fromentel et du Cimetière-Saint-Benoît, une seule rue en ligne droite et de 7 m. de largeur, pour aboutir à la rue Chartière. Cette ordonnance n’a pas été exécutée. La rue du Cimetière-Saint-Benoît a été considérablement élargie en 1820 et 1836. Les constructions du côté gauche, et une partie de celles du côté droit, ne sont pas soumises à retranchement. Éclairage au gaz (compe Parisienne).


Benoît (rue du Cloître-Saint-).

Commence à la rue des Mathurins, nos 1 et 3 ; finit au passage Sorbonne. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 112 m. – 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne.

Dans un acte de donation du mois de novembre 1243, on la nomme rue André-Machel, en raison d’un riche propriétaire ainsi appelé, qui y demeurait. Sa dénomination actuelle indique sa direction vers le cloître Saint-Benoît. – Une décision ministérielle, du 29 nivôse an XIII, signée Champagny, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les maisons nos 5 et 10 sont alignées. Éclairage au gaz (compe Parisienne).


Benoît-Saint-Germain (passage Saint-).

Commence à la rue Saint-Benoît, no 15 ; finit à la place Saint-Germain-des-Prés, no 10. – 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Ce passage était, en 1789, une dépendance de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés. Il doit son nom à la rue Saint-Benoît, où il prend naissance.


Benoît-Saint-Germain (rue Saint-).

Commence à la rue Jacob, nos 29 et 31 ; finit aux rues Sainte-Marguerite, no 42, et de l’Égout, no 2. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 42. Sa longueur est de 234 m. – 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Les religieux de Saint-Germain-des-Prés, voulant racheter la baronie de Cordon, qu’ils possédaient autrefois, vendirent, en 1637, avec la permission du roi, un jardin clos de murs contenant trois arpents. Ce terrain était situé dans le voisinage de leur abbaye. L’acquisition en fut faite, moyennant 50,000 livres, par différents particuliers qui y firent bâtir une rue. En 1640, on donna à cette nouvelle voie publique le nom de rue de l’Égout, en raison d’un égout qui y passait, et dont la rue qui en fait le prolongement a conservé le nom. En 1740, l’égout ayant été couvert, elle prit le nom de rue des Fossés-Saint-Germain. Lorsqu’on aliéna l’année suivante l’hôtel Bourbon, et qu’on ouvrit une porte de l’abbaye en perçant les nouveaux murs de clôture, la rue changea de nom et prit celui de Saint-Benoît. Cette dénomination rappelle les religieux de Saint-Germain-des-Prés, qui suivaient la règle de saint Benoît. – Une décision ministérielle, du 14 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, avait fixé la moindre largeur de cette voie publique à 11 m. Cette moindre largeur a été portée à 12 m. par une ordonnance royale du 29 avril 1839. La maison no 5, partie de celle no 7, et les propriétés nos 2, 4, 6, 8, 8 bis, 10, 12, 14, 16, 18, 20, 22, 24, 26, 28, 30, 32, 34 et 36, sont alignées.

Dans la partie voisine des rues Sainte-Marguerite et de l’Égout, la rue Saint-Benoît forme un évasement ou petite place. Les constructions du côté gauche sont encore sous l’influence de l’alignement ministériel de l’an VIII. La propriété no 25 est alignée. Les maisons qui portent les nos 38, 40 et 42 dépendent de l’alignement de la rue de l’Égout, approuvé par l’ordonnance royale du 29 avril 1839, et devront reculer de 3 m. 20 c. à 3 m. 80 c. – Égout. – Éclairage au gaz (compe Française).


Benoît-Saint-Martin (rue Saint-).

Commence à la rue Royale, nos 4 et 6 ; finit à la rue Conté, no 1. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 39 m. – 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Elle a été construite vers 1780, sur une partie de l’enclos du prieuré Saint-Martin-des-Champs. – Une décision ministérielle du 3 décembre 1814, signée l’abbé de Montesquiou, ainsi qu’une ordonnance royale du 14 janvier 1829, ont fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. La rue Saint-Benoît débouche sous une voûte dans la rue Conté. – Conduite d’eau depuis la rue Royale jusqu’à la borne-fontaine. (Voyez Martin, place de l’Ancien-Marché-Saint-.)


Benoît-Sorbonne (passage Saint-).

Commence à la rue Saint-Jacques, no 96 ; finit à la place du Cloître-Saint-Benoît, no 21. Pas de numéro. – 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne.

Ce passage tire son nom de l’église Saint-Benoît, à laquelle il conduisait.


Bercy (barrière de).

Située à l’extrémité de la rue de Bercy.

Cette barrière, qui doit son nom au village de Bercy, est ornée de deux bâtiments ayant chacun deux péristyles et douze colonnes. (Voir l’article Barrières.)


Bercy (chemin de ronde de la barrière de).

Commence aux rue et barrière de Bercy ; finit aux rue et barrière de Charenton. Pas de numéro. Sa longueur est de 770 m. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

Plusieurs constructions de cette voie publique sont à l’alignement. (Voir l’article Chemins de ronde.)


Bercy-au-Marais (rue de).

Commence à la rue Vieille-du-Temple, no 15 ; finit à la place du Marché-Saint-Jean, no 24, et à la rue Bourtibourg, no 2. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 70 m. – 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean.

Dès le règne de Louis-le-Jeune, quelques constructions bordaient cette rue. – En 1350, on la nommait rue du Hoqueton (casaque d’archer). Le plan de Boisseau l’indique sous la dénomination de la Réale. Le ministre de l’intérieur (François de Neufchâteau) décida, le 23 prairial an VII, que la rue de Bercy serait supprimée et celle de la Croix-Blanche portée à 8 m. de largeur. Ces dispositions n’ont point été exécutées, et une ordonnance royale du 12 juillet 1837 a autorisé la suppression de l’îlot de maisons qui sépare ces deux voies publiques, afin d’établir une seule et même communication dont la moindre largeur est fixée à 12 m. 50 c. Toutefois cette suppression ne pourra être effectuée qu’après que la ville de Paris aura été autorisée spécialement à acquérir, soit de gré à gré, soit par voie d’expropriation, les immeubles compris dans ledit îlot. Les constructions du côté des numéros impairs de la rue de Bercy ne sont pas soumises à retranchement. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Bercy-Faubourg-Saint-Antoine (rue de).

Commence à la rue de la Contrescarpe, nos 32 et 34 ; finit aux chemins de ronde des barrières de Bercy et de la Rapée. Le dernier impair est 59 ; le dernier pair, 72. Sa longueur est de 1,195 m. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

Elle doit son nom au village de Bercy, auquel elle conduit. Ce n’était encore qu’un chemin sous le règne de Louis XIII. Quelques plans du siècle dernier la désignent sous la dénomination de rue de la Râpée, parce qu’elle est voisine du quai de la Rapée, qui lui est parallèle. — Une décision ministérielle, du 16 ventôse an XII signée Chaptal, ainsi qu’une ordonnance royale du 1er juin 1828, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 14 m. Les propriétés portant les numéros ci-après sont alignées : 17, 19, 21, 23, 29, 31, 33, 35, 37, 39, 41, 43, 45, 47, 49, 51, 53, 55, 57, 59, et le grand mur de clôture situé à l’encoignure droite de la rue de Rambouillet : 8, 10, 12, 14, 16, 18, 20, 22, 24, 26, 28, 30, 32, 34, 36, 38, 40, 42, 44, 46, 50, 50 bis, le magasin à fourrages et la propriété no  72. Les maisons nos 1, 2, 4, et partie de celle no  6, devront être réunies à la voie publique pour faciliter l’exécution de l’alignement de la rue de la Contrescarpe. — Égout entre les rues Lacuée et des Charbonniers. — Conduite d’eau depuis la rue des Charbonniers jusqu’à la barrière.

À l’extrémité de cette rue, en sortant de Paris, était la Grange aux Merciers, fameuse par les assemblées qui eurent lieu sous le règne de Louis XI. Les princes révoltés, que l’ambition seule avait armés, donnèrent à leur association, pour en colorer la perfidie, le nom de Ligue du bien public.


Bergère (cité).

Commence à la rue du Faubourg-Montmartre, no  6 ; finit à la rue Bergère, no  15. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

Elle a été construite en 1825.


Bergère (galerie).

Commence à la rue de la Boule-Rouge, no  7 ; finit à la rue Geoffroy-Marie, no  10 bis. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

Elle a été construite en 1842.


Bergère (rue).

Commence à la rue du Faubourg-Poissonnière, nos 9 et 11 ; finit à la rue du Faubourg-Montmartre, nos 12 et 14. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 342 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

Elle a été tracée sur le clos aux Halliers. En 1734, on ne comptait que trois maisons dans cette rue, dont l’étymologie nous est inconnue. — Une décision ministérielle du 29 nivôse an XIII, signée Champagny, et une ordonnance royale du 23 août 1833, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les propriétés nos 7 bis, 7 ter, 9, 11, 11 bis, 13, 15, 17, 21, 23, 25, 27 et 29, et toutes celles du côté des numéros pairs sont alignées. Les maisons de 1 à 7 devront reculer de 1 m. 70 c. à 2 m. 30 c. Celle qui porte le no  19 est soumise à un retranchement de 2 m. 20 c. — Portions d’égout du côté des rues du Faubourg-Montmartre et du Faubourg-Poissonnière. — Conduite d’eau du côté de cette dernière rue. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Berlin (rue de).

Commence à la rue de Clichy, nos 37 et 39 ; finit à la place d’Europe. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 362 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Cette voie publique, dans la partie qui débouche sur la place d’Europe, a été tracée en 1826, sur les terrains appartenant à MM. Hagerman et Mignon. — L’ordonnance royale d’autorisation est à la date du 2 février de la même année (voyez Amsterdam, rue d’). Vers 1830, cette partie qui formait impasse a été prolongée jusqu’à la rue d’Amsterdam, sur les terrains appartenant aux sieurs Mallet, Guichard et Mellier. Ces deux parties sont exécutées sur une largeur de 15 m.

La partie comprise entre les rues d’Amsterdam et de Clichy dépendait du passage Grammont. En vertu d’une ordonnance royale du 21 septembre 1841, MM. Mallet frères et Mme veuve Debelle ont été autorisés à convertir ce passage, qui était leur propriété, en une rue de douze mètres de largeur et aux conditions suivantes : de céder gratuitement à la ville de Paris le sol de la nouvelle voie publique ; de démolir dans un délai de quatre années, à partir de la promulgation de l’ordonnance royale, les bâtiments situés sur le côté droit, à l’encoignure de la rue de Clichy, sans que sous aucun prétexte ce délai puisse être prolongé (ces bâtiments sont en avant de l’alignement arrêté et réduisent à 9 m. 40 c. la largeur de la rue eu cet endroit) ; de supporter, conformément aux prescriptions de l’administration, les frais de nivellement, ceux du pavage en chaussée bombée en pavé dur d’échantillon avec sous-pavage sous les ruisseaux, ceux d’établissement des bornes-fontaines et du matériel pour l’éclairage au gaz ; de supporter également la dépense des trottoirs en granit, dont le montant sera versé à la caisse municipale et dont la construction sera ensuite exécutée par les soins de l’administration. — Portion d’égout du côté de la rue de Clichy. — Conduite d’eau entre les rues de Clichy et d’Amsterdam.– — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Bernard (impasse Saint-).

Située dans la rue Saint-Bernard, entre les nos 10 et 12. Pas de numéro. Sa longueur est de 173 m. — 8e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Antoine.


Elle porta d’abord le nom du Petit-Jardinet ; on la nomma ensuite impasse Sainte-Marguerite, en raison de sa proximité de l’église Sainte-Marguerite ; enfin, impasse Saint-Bernard, parce qu’elle a son entrée dans cette rue. — Une décision ministérielle du 29 nivôse an XIII, signée Champagny, fixa la largeur de l’impasse Saint-Bernard à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 6 mai 1827, cette largeur est portée à 10 m. Depuis plusieurs années, il existe une clôture à l’entrée de cette impasse qui n’a encore aujourd’hui que 2 m. environ de largeur.


Bernard (quai Saint-).

Commence à la rue des Fossés-Saint-Bernard et au quai de la Tournelle ; finit au pont d’Austerlitz et à la place Valhubert. Pas de numéro. Ce quai est bordé par la halle au Vin et le jardin des Plantes. Sa longueur est de 810 m. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

C’était anciennement le vieux chemin d’Ivry, parce qu’il conduit au village de ce nom. Sa dénomination actuelle lui vint de sa proximité du couvent des Bernardins. — Lettres-patentes du 22 avril 1769 : « L’ouverture du nouveau boulevart aboutissant à la rivière ayant rendu le quai hors Tournelles extrêmement fréquenté, et ce quai formant aujourd’hui un des débouchés les plus importants de la Ville, le commerce de bois et de vins qui s’y fait étant d’ailleurs très actif, ce quai ne se trouve pas avoir une largeur suffisante ; pourquoi nous ordonnons qu’il sera élargi dans toute sa longueur, en prenant sur les maisons qui le bordent le terrain nécessaire, de manière qu’il ait partout huit toises de largeur pour la voie publique, et qu’il soit d’un alignement droit depuis la rue des Fossés-Saint-Bernard jusqu’à la rue de Seine. » (Extrait). — Les alignements de cette voie publique ont été fixés par deux décisions ministérielles ; l’une en date du 28 pluviôse an X, signée Chaptal, l’autre du 7 mai 1821. Le quai Saint-Bernard a été complètement élargi en 1839 ; depuis il a été bordé d’un parapet et planté d’arbres. — Égout entre les rues des Fossés-Saint-Bernard et Cuvier. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).


Bernard (rue des Fossés-Saint-).

Commence aux quais Saint-Bernard et de la Tournelle, no  1 ; finit à la rue Saint-Victor, no  62. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par la halle au Vin ; le dernier pair est 32. Sa longueur est de 324 m. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Construite sur l’emplacement des fossés creusés sous le règne de Charles V et dans le voisinage du couvent des Bernardins, cette voie publique fut nommée rue des Fossés-Saint-Bernard. La Caille et quelques autres l’appellent rue Neuve-des-Fossés-Saint-Bernard. Gomboust la nomme rue des Fossés. Elle fut bordée de maisons du côté de l’abbaye Saint-Victor (aujourd’hui la halle au Vin) sous le règne de Louis XIII, et de l’autre côté, en vertu de lettres-patentes du mois de juin 1660, registrées au parlement le 11 septembre 1672. — Une décision ministérielle du 13 germinal an V, signée Benezech, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 13 m. — Les maisons du côté gauche ont été démolies pour l’agrandissement de la halle au Vin. Les propriétés nos 16, 18, 20, 22 et 24, et celle qui forme l’encoignure gauche de la rue du Cardinal-Lemoine, ne sont pas soumises à retranchement. — Portion d’égout du côté des quais. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).


Bernard (rue Saint-).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Antoine, nos 195 et 197 ; finit à la rue de Charonne, nos 70 et 72. Le dernier impair est 41 ; le dernier pair, 34. Sa longueur est de 383 m. — 8e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Antoine.

Ce n’était qu’un chemin sous le règne de Louis XIII. Cette rue tire son nom de sa proximité de l’ancienne abbaye Saint-Antoine qui était soumise à la règle de saint Bernard. — Une décision ministérielle à la date du 13 germinal an X, signée Chaptal, avait fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Cette moindre largeur a été portée à 12 m. en vertu d’une ordonnance royale du 6 mai 1827. Les propriétés nos 1, 7, 19, 28, et le mur de clôture contigu à l’église Sainte-Marguerite, sont à l’alignement. — Portion d’égout du côté de la rue du Faubourg-Saint-Antoine.

Le couvent des Filles-Sainte-Marguerite ou de Notre-Dame-des-Vertus, était situé dans cette rue, au no  26.

Vers 1679, quelques religieuses de la maison de Notre-Dame-des-Vertus d’Aubervilliers, attirées par la protection de plusieurs dames pieuses, s’établirent à Paris dans la rue Basfroi. Elles se destinaient à l’éducation des filles pauvres du faubourg Saint-Antoine. En 1681, l’abbé Mazure, curé de Saint-Paul, voulant donner plus d’extension à cet utile établissement, lui fit don d’une propriété qu’il possédait dans la rue Saint-Bernard. Ces religieuses vinrent l’habiter en 1685. Mais à la mort de l’abbé Mazure, ses héritiers attaquèrent la donation. Ils gagnèrent leur procès, et firent vendre la maison en 1690. M. Bragelonge, conseiller à la cour des aidés, vint au secours de la communauté, et fit l’acquisition de cette propriété qu’il donna aux religieuses ainsi qu’une rente pour l’entretien de sept sœurs.

Supprimé en 1790, ce couvent devint propriété nationale et fut vendu le 21 vendémiaire an V.


Bernardins (rue des).

Commence au quai de la Tournelle, nos 3 et 5 ; finit à la rue Saint-Victor, nos 108 et 110. Le dernier Impair est 21 ; le dernier pair, 40. Sa longueur est de 242 m. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.


Cette rue a été ouverte en 1246, sur le clos du Chardonnet. À partir de 1427, on la trouve indiquée sous les deux noms de rues des Bernardins et de Saint-Nicolas-du-Chardonnet (voir pour l’historique du couvent des Bernardins la rue de Pontoise). — Une décision ministérielle à la date du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de la rue des Bernardins à 8 m. Les constructions portant les nos 11, 13 ; 2, 4, 6, 10, 24, 26, 28, 30, 32, 34 et 36, ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Victor jusqu’à la borne-fontaine.

Dans la rue des Bernardins fut jouée une des scènes de la Fronde. Nous lisons dans les Mémoires de Joli (année 1649) : « Le cardinal de Retz et les Frondeurs, cherchant à exciter une nouvelle sédition, voulurent faire croire que la cour était dans l’intention de faire assassiner Joli, conseiller au Châtelet, syndic pour les rentes sur la ville et l’un des hommes les plus accrédités parmi le peuple. On plaça son pourpoint et son manteau sur un morceau de bois, dans une certaine attitude ; d’Estainville tira un coup de pistolet, avec tant de justesse, sur une des manches qu’on avoit remplie de foin, qu’il la perça précisément où il le falloit ; après quoi il fut arrêté entre lui et Joli, que le véritable coup seroit tiré le lendemain à sept heures et demie du matin, dans la rue des Bernardins. La chose fut faite comme on l’avait projetée. D’Estainville s’approcha du carrosse, Joli se baissa, le coup passa par-dessus sa tête et fut si bien ajusté qu’il se rapportoit parfaitement à la situation où il devoit être dans le carrosse. Il fut conduit chez un chirurgien vis-à-vis Saint-Nicolas-du-Chardonnet, où ayant été déshabillé, on lui trouva au bras gauche, à l’endroit où les balles devoient avoir passé, une espèce de plaie qu’il s’étoit faite lui-même la nuit avec des pierres à fusil, de sorte que le chirurgien ne douta pas que ce ne fût l’effet du coup, et y mit un appareil dans les formes ; tandis que d’Argenteuil disoit et faisoit tout ce qu’il pouvoit pour insinuer que cette entreprise n’avoit pu venir que de la part de la cour, qui vouloit se défaire de celui des syndics qui paraissoit le plus fermé et le plus affectionné au bien public. »

Bernardins (rue du Cloître-des-).

Commence à la rue de Pontoise, nos 12 et 16, finit à celle des Bernardins, no  21. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 122 m. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

On l’indiquait en 1789 sous le nom de passage conduisant au cloître des Bernardins. — C’était encore à cette époque une propriété appartenant à ces religieux. Le ministre de l’intérieur Cretet considéra le passage des Bernardins comme voie publique et approuva, le 3 octobre 1807, l’alignement à 10 m. de largeur, résultant d’une proposition faite par le conseil des bâtiments civils, le 21 septembre précédent. Les constructions du côté droit près de la rue de Pontoise sont alignées ; le surplus de ce côté n’est soumis qu’à un faible retranchement. — Égout et conduite d’eau.


Berri (rue de).

Commence aux rues d’Anjou, no  2, et de Poitou, no  38 ; finit à la rue de Bretagne, nos 37 et 39. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 30. Sa longueur est de 137 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Ouverte en 1626, elle prit d’une de nos provinces de France le nom de Berri. — Une décision ministérielle, du 14 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, avait fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 6 février 1828. Les constructions du côté gauche devront subir un retranchement de 1 m. 05 c. La maison no  2 est alignée ; le surplus du côté droit est soumis à un retranchement de 1 m. à 1 m. 35 c. — Portion d’égout du côté de la rue de Bretagne. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière)


Berri (rue Neuve-de-).

Commence à l’avenue des Champs-Élysées, nos 92 et 94 ; finit à la rue du Faubourg-du-Roule, nos 23 et 25. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 431 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

C’était anciennement la ruelle de l’Oratoire, parce qu’elle longeait des terrains appartenant aux pères de l’Oratoire.

« Louis, etc… Notre très cher et très amé frère Philippe, fils de France, comte d’Artois, nous a fait exposer que, devenu propriétaire du terrain connu sous le nom de l’ancienne Pépinière, situé à Paris faubourg Saint-Honoré, il croyait être du bien et de la commodité publique de redresser et élargir les voies appelées le chemin du Roule bordant le d. terrain au levant, et rue de l’Oratoire qui en fait la limite au couchant, etc. — Nous avons permis, et par ces présentes signées de notre main permettons et autorisons notre frère le comte d’Artois à percer et ouvrir deux nouvelles rues transversales sur le terrain de l’ancienne Pépinière qui lui appartient, parallèles à l’avenue de Neuilly et à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, pour diviser en trois parties le d. emplacement, lesquelles deux nouvelles rues seront de ligne droite et les deux côtés parallèles dans toute leur longueur, aboutissant d’un côté dans la rue qui s’est appelée jusqu’à présent ruelle de Chaillot ou de l’Oratoire, et de l’autre dans le chemin du Roule, le long de l’égout ; la largeur desquelles rues sera fixée à 30 pieds ; celle des d. rues, la plus voisine de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, sera nommée rue Neuve-de-Poitiers, et l’autre sera nommée rue de Ponthieu. Voulons et ordonnons que le chemin du Roule, le long de l’égout, soit aligné et dressé de ligne droite dans toute sa longueur, depuis la d. rue du Faubourg-Saint-Honoré jusques à l’extrémité du d. emplacement de la Pépinière sur l’avenue de Neuilly, et que les deux côtés en soient établis parallèlement aussi à 30 pieds de distance, pour former à l’avenir une rue qui sera nommée rue d’Angoulême, et que, pour parvenir à diriger la d. rue de ligne droite, il soit retranché ou ajouté les portions d’emplacements nécessaires et convenables au bien public et à celui des propriétaires des terrains bordant ladite rue. Ordonnons pareillement que la rue de Chaillot ou de l’Oratoire soit également établie de ligne droite en poursuivant la direction de la partie du mur actuel de la Pépinière, depuis le lieu où débouchera la d. rue de Poitiers jusques au pavillon nouvellement construit du côté de la grille de Chaillot, pour former la continuité de la d. rue jusques à celle du Faubourg-Saint-Honoré, en retranchant dans les temps et par les moyens convenables sur les terrains et bâtiments existant en cette partie dépendant de la d. Pépinière ; l’autre côté de la quelle rue sera dirigé aussi dans les temps convenables de ligne droite parallèle à 30 pieds de distance ; la quelle rue sera nommée rue Neuve-de-Berri, etc. Donné à Versailles, le 4e jour d’avril l’an de grâce 1778, et de notre règne le 4e, signé Louis. Par le roi, signé Amelot. » Ces lettres-patentes furent registrées au parlement le 26 mai suivant, et reçurent immédiatement leur exécution. La voie publique désignée sous le nom de Neuve-de-Poitiers s’appelle aujourd’hui rue des Écuries-d’Artois. À l’égard de celle qui fait l’objet du présent article, sa moindre largeur a été fixée à 10 m., par une décision ministérielle du 6 nivôse an XII, signée Chaptal. Cette voie publique doit sa dénomination à Charles-Ferdinand-d’Artois, duc de Berri, né à Versailles le 24 janvier 1778, et assassiné par Louvel le 13 février 1820. Les propriétés du côté gauche de la rue Neuve-de-Berri sont alignées, à l’exception de celles qui sont situées à l’encoignure de la rue du Faubourg-du-Roule. Quelques constructions du côté droit près de la rue de Ponthieu et celles qui bordent les deux côtés aux encoignures de la rue du Faubourg-du-Roule, sont soumises à retranchement. Le surplus est aligné. — Conduite d’eau entre l’avenue des Champs-Élysées et la rue de Ponthieu, et depuis la rue des Écuries-d’Artois jusqu’à celle du Faubourg-du-Roule.


Berryer (cité).

Située dans la rue Royale, no  23. — 1er arrondissement, quartier de la Place-Vendôme.

C’était autrefois le passage du Marché-d’Aguesseau. Depuis 1837, on l’appelle cité Berryer, du nom de l’illustre avocat, représentant de Marseille, l’un des plus grands orateurs de la Chambre des Députés.


Berthaud (impasse).

Située dans la rue Beaubourg, nos 32 et 34. Le dernier numéro est 8. Sa longueur est de 108 m. — 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie.

Cette impasse, qui forme retour d’équerre, était déjà construite en 1273. Sa dénomination lui vient d’un nommé Berthaud, qui dirigeait un jeu de paume dans cette impasse. — Une décision ministérielle du 8 nivôse an XIII, signée Champagny, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière)..


Berthoud (rue Ferdinand-).

Commence à la rue Montgolfier ; finit à la rue Vaucanson, no  4. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par le marché Saint-Martin. Le dernier pair est 4. Sa longueur est de 61 m — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Autorisée par une décision ministérielle du 9 octobre 1816, qui fixa sa moindre largeur à 11 m. 50 c., cette rue fut ouverte au commencement de l’année 1817. Sa dénomination lui fut donnée en vertu d’une autorisation du ministre de l’intérieur, du 27 septembre suivant. — Ferdinand Berthoud, mécanicien de la marine et membre de l’Institut, naquit à Plancemont-Couvet, comte de Neufchâtel, en 1727, et mourut à Groslay, en 1807. Berthoud nous a laissé un ouvrage excellent et qui a pour titre : Essai sur les Horloges. — Une ordonnance royale du 16 mai 1833 a maintenu la largeur primitive de cette rue. — Conduite d’eau depuis la rue Vaucanson jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière) (voyez Martin, marché Saint-).


Bertin-Poirée (place).

Commence au quai de la Mégisserie, nos 46 et 50 ; finit à la rue Saint-Germain-l’Auxerrois, nos 51 et 57. Le dernier impair est 3 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 35 m. — 4e arrondissement, quartier du Louvre.

La démolition des maisons formant le côté gauche de la rue des Quenouilles, et le côté droit de celle des Fuseaux, laissa un terrain vague qui, le 30 mai 1839, fut nommé place Bertin-Poirée. Nous donnons ici une courte analyse de ces deux anciennes rues. Les constructions qui furent élevées successivement sur le quai de la Mégisserie forçaient les teinturiers et corroyeurs, qui habitaient au XIVe siècle la rue Saint-Germain-l’Auxerrois, à prendre un long détour pour aller laver leurs étoffes et leurs cuirs à la rivière. Pour remédier à cet inconvénient, deux ruelles furent percées vers 1371. On donna à la première le nom de Simon-Delille, en raison d’un riche teinturier qui avait contribué à sa formation. Au XVIe siècle, une enseigne lui fit donner le nom de rue des Trois-Quenouilles, qui fut abrégé dans la suite. — Par décision ministérielle du 24 frimaire an XI, signée Chaptal, la largeur de cette voie publique fut maintenue. Elle n’était alors que de 1 m. 40 c.

La seconde ruelle fut appelée Jean-du-Mesnil, du nom d’un autre fabricant par les soins duquel elle fut ouverte. Quelques années après sa formation, elle prit aussi d’une enseigne le nom de rue des Fuseaux. — La décision ministérielle précitée fixa la largeur de cette voie publique à 7 m.

La largeur actuelle de la place Bertin-Poirée est de 13 m. environ. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Bertin-Poirée (rue).

Commence à la rue Saint-Germain-l’Auxerrois, nos 50 et 54 ; finit aux rues Thibault-aux-Dez, no  20, et des Bourdonnais, no  2. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 135 m. — 4e arrondissement, quartier du Louvre.

Cette rue, qui portait déjà le nom de Bertin-Poirée en 1240, le tenait d’un bourgeois qui y demeurait. On la nommait, en 1493, rue Bertin-Poirée. — Une décision ministérielle, du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, avait fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 2 juin 1841, la moindre largeur de la partie compris entre la rue Saint Germain-l’Auxerrois et celle des Deux-Boules, est portée à 10 m., le surplus à 12 m. La propriété qui devra prendre le no  2, et les maisons nos 8 et 10, sont alignées ; les autres constructions du côté des numéros pairs sont soumises à un fort retranchement ; une partie de la propriété no  5, et celles nos 7, 9 et 11, auront à avancer sur la voie publique pour exécuter l’alignement. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Béthisy (rue).

Commence aux rues Boucher, no  11, et des Bourdonnais, no  1 ; finit aux rues de la Monnaie, no  32, et du Roule, no  2. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 109 m. — 4e arrondissement ; les impairs sont du quartier du Louvre ; les pairs, du quartier Saint-Honoré.

Elle se prolongeait autrefois jusqu’à la rue de l’Arbre-Sec. En 1300, la partie située entre cette voie publique et les rues de la Monnaie et du Roule, se nommait rue au Comte de Pontis ; le poète Guillot dit en vieux style : rue au Quens de Pontis. La deuxième partie, à peu près à la même époque, était désignée sous le nom de la Charpenterie. En 1416, ces deux parties réunies avaient la même dénomination de rue Béthisy.

Jacques de Béthisy, avocat au parlement de Paris, y possédait alors un hôtel. — Une décision ministérielle du 18 vendémiaire an VI, signée Letourneux, avait fixé la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. Cette moindre largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 29 avril 1839. Les maisons nos 11 et 21 sont alignées ; les propriétés du côté des numéros pairs sont soumises à un retranchement qui varie de 2 m. 20 c. à 3 m. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Plusieurs historiens ont prétendu que la maison no  20 avait remplacé la partie de l’hôtel où l’amiral de Coligny fut assassiné ; c’est une erreur que nous constatons ici. Nous parlerons du meurtre de l’amiral à l’article de la rue des Fossés-St-Germain-l’Auxerrois.


Béthune (quai de).

Commence au pont de Damiette et à la rue Saint-Louis-en-l’Île, no  1 ; finit au pont de la Tournelle et à la rue des Deux-Ponts, no  2. Le dernier numéro est 28. Sa longueur est de 412 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Île-Saint-Louis.

Sa construction, commencée en 1614, fut achevée en 1646. Ce quai prit d’abord le nom de Dauphin ou des Balcons, puis celui de Béthune. En 1792, on l’appela quai de la Liberté. Le nom de Béthune lui a été rendu dès 1806. — Maximilien de Béthune, duc de Sully, le ministre, l’ami de Henri IV, naquit en 1560, au château de Rosny, et mourut le 21 décembre 1641. Par une décision ministérielle du 24 frimaire an XIII, signée Champagny, la moindre largeur de ce quai fut fixée à 12 m. Par une autre décision du 9 mai 1818, et conformément à une ordonnance royale du 9 décembre 1838, cette dimension est réduite à 7 m. 80 c. Quelques constructions dépendant de la propriété no  2 sont soumises à un faible retranchement ; le surplus du quai est aligné.


Beurrière (rue).

Commence à la rue du Four, nos 59 et 61 ; finit à la rue du Vieux-Colombier, nos 20 et 22. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 95 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

En 1680 on l’appelait rue de la Petite-Corne. Cette qualification de Petite lui avait été donnée pour la distinguer d’une autre voie publique qui lui était parallèle, et qu’on nommait alors rue de la Corne (aujourd’hui rue Neuve-Guillemin). Au commencement du XVIIIe siècle, elle était généralement connue sous le nom de rue Beurrière. — Une décision ministérielle à la date du 23 frimaire an IX, signée Chaptal, a fixé sa moindre largeur à 6 m. Les maisons nos 1, 3, 5 et 7 ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau.


Bibliothèque (rue de la).

Commence à la place de l’Oratoire, no  6 ; finit à la rue Saint-Honoré, nos 187 et 189. Le dernier impair est 25 bis ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 91 m. — 4e arrondissement, quartier Saint-Honoré.

Cette rue, ouverte sur une partie du parc qui dépendait du château du Louvre, servit durant plusieurs siècles de repaire aux femmes de mauvaise vie. Elle porta d’abord le nom de rue du Champ-Fleuri. Un décret du 21 mars 1801 ayant ordonné de placer la bibliothèque nationale dans le palais du Louvre, la rue du Champ-Fleuri fut nommée alors rue de la Bibliothèque. Une partie de cette voie publique, du côté méridional, a été abattue pour faciliter la réunion du Louvre au château des Tuileries. — Une décision ministérielle du 2 thermidor an X, signée Chaptal, avait fixé la largeur de la rue de la Bibliothèque à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840, cette largeur a été portée à 10 m. Les maisons nos 2, 10 et 16 sont alignées ; le retranchement à opérer sur le côté des numéros impairs varie de 4 m. 10 c. à 5 m. 70. c. — Conduite d’eau depuis la place de l’Oratoire jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Anglaise),


Bibliothèque Royale.

Située dans la rue de Richelieu, no  58. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

Cette admirable collection occupe à juste titre le premier rang parmi les grands dépôts littéraires de l’Europe.

Pour trouver l’origine de la Bibliothèque du Roi, il faut remonter au règne de Charles V. Saint Louis, avant cette époque, avait réuni quelques livres plus ou moins curieux, mais ce prince se plaisait à distribuer ces ouvrages aux seigneurs et aux savants de sa cour.

La bibliothèque du roi Jean ne se composait que de huit ou dix volumes. À la mort de Charles V, on comptait neuf cents manuscrits. Cette augmentation atteste tout l’intérêt que ce prince portait aux lettres. Ces richesses littéraires, confiées à Gilles Mallet, valet de chambre du roi, furent déposées au Louvre, dans une tour qui prit à cette occasion le nom de tour de la Librairie. Ces manuscrits occupaient trois salles. Des barreaux de fer protégeaient les fenêtres. Les lambris des murs étaient de bois d’Irlande ; la voûte lambrissée de bois de cyprès, était enrichie de sculptures en bas-reliefs. Ce sanctuaire réservé à la science était éclairé par trente petits chandeliers, au milice desquels brûlait une lampe d’argent. Cette bibliothèque, dont Gilles Mallet avait dressé l’inventaire, était estimée 2,323 livres 4 sols. Cette collection disparut pendant le séjour des Anglais à Paris. Le duc de Bedfort l’acheta 1,200 livres. Cette somme fut payée à l’entrepreneur du mausolée de Charles VI et d’Isabelle de Bavière.

Charles VII, qui avait un royaume à reconquérir, ne put songer à réparer cette perte. Mais bientôt la découverte de l’imprimerie vint favoriser les développements de la Bibliothèque Royale. Louis XI couvrit de sa protection tous ceux qui cherchaient à répandre dans son royaume les produits de cet art merveilleux ; savant lui-même et bon littérateur, il rassembla tous les volumes qui étaient enfouis dans les maisons royales. L’histoire nous fournit une preuve du désir qu’il avait d’augmenter les richesses littéraires de la France. Pierre Schæffer, allemand, l’un des inventeurs de l’art typographique, ou du moins l’un de ceux qui le perfectionnèrent, avait envoyé, de concert avec Conrad Hanequis, son associé, un nommé Herman de Stathoen vendre à Paris plusieurs ouvrages. Cet agent mourut peu de temps après son arrivée. Alors les officiers du roi, en vertu du droit d’aubaine, s’emparèrent des biens et de l’argent qu’avait laissés le défunt. Schæffer et son associé protestèrent contre cette spoliation. Louis accueillit favorablement leur réclamation, rendit l’argent et paya les livres qu’il garda pour sa bibliothèque. Dans les lettres-patentes du 21 avril 1475, rendues en faveur des deux associés, le roi s’exprime ainsi : « Ayant considération de la peine et labeur que les d. exposants ont pris pour le d. art et industrie de l’impression, et du profit et utilité qui en vient et peut en venir à toute la chose publique, tant pour l’augmentation de la science que autrement ; etc…, nous sommes libéralement condescendus à faire restituer au d. Conrad Hanequis la somme de deux mille quatre cent vingt-cinq écus et trois sous tournois, etc…»

Louis XII fit transporter au château de Blois les volumes que ses prédécesseurs avaient réunis au Louvre.

François Ier, prince élégant et de nobles manières, instruit et bien disant, créa en 1544 une bibliothèque à Fontainebleau, et l’augmenta plus tard de tous les livres que Louis XII avait déposés dans le château de Blois. La bibliothèque de Blois, dont l’inventaire fut fait alors, se composait d’environ 1,890 volumes, dont 109 imprimés et près de 40 manuscrits grecs, apportés de Naples par le célèbre Lascaris. François Ier enrichit encore la bibliothèque de Fontainebleau d’environ 60 manuscrits, que Jérôme Fondul avait achetés dans les pays étrangers. Jean de Pins, Georges d’Armagnac et Guillaume Pellicier, ambassadeurs de France à Rome et à Venise, achetèrent pour le compte du roi tous les livres grecs qu’ils purent trouver. Le catalogue dressé à cet effet constate l’acquisition de 260 volumes. Guillaume Postel, Pierre Gille et Juste Tenelle nous rapportèrent du Levant 400 manuscrits, et 40 environ de l’Orient. Les livres du connétable de Bourbon augmentèrent encore la collection de Fontainebleau.

Jusqu’à cette époque, un simple garde en titre avait été le seul administrateur de la bibliothèque de nos rois. François Ier donna au savant Guillaume Budé la place de bibliothécaire en chef, avec le titre de maître de la Bibliothèque du Roi. Parmi les successeurs de Guillaume Budé, on cite avec éloge Pierre Duchâtel, Mellin de Saint-Gelais et Pierre de Montdoré.

Les principales richesses de la Bibliothèque consistaient alors en manuscrits. Henri II, conseillé par le savant Raoul Spifame, ordonna, vers 1556, à tous les libraires, de fournir à chacune des bibliothèques royales, un exemplaire en vélin et relié de tous les ouvrages imprimés par privilège. Cette ordonnance ne fut pas exécutée rigoureusement.

Sous Henri III, la Bibliothèque fut envahie par les ligueurs. Dans une note que Jean Gosselin, alors gardien de la Bibliothèque, eut la précaution d’écrire sur un manuscrit ayant pour titre : Marguerite historiale, par Jean Massüe, on lit : que le président de Nully, fameux ligueur, se saisit, en 1593, de la librairie du roi, en fit rompre les murailles et la garda jusqu’à la fin de mars 1594 ; que pendant cet espace de temps, on enleva le premier cahier du manuscrit de Massüe ; que Guillaume Rose, évêque de Senlis, et Pigenat, autres furieux ligueurs, firent dans un autre temps plusieurs tentatives pour envahir la Bibliothèque Royale, et qu’ils en furent empêchés par le président Brisson, et par lui Gosselin.

Henri IV, maître de Paris, ordonna par lettres du 14 mai 1594, que la bibliothèque de Fontainebleau serait transférée dans la capitale et déposée dans les bâtiments du collége de Clermont, que les jésuites venaient de quitter. Elle acquit à cette époque de nouvelles richesses. Le maréchal Strozzi avait fait l’acquisition, du cardinal Ridolfi, neveu du pape Léon X, d’une collection de manuscrits hébreux, grecs, latins, arabes, français, italiens, au nombre de plus de 800. À la mort de Strozzi, la reine-mère s’appropria les livres du maréchal, sous le vain prétexte que ces ouvrages provenaient de la bibliothèque des Médicis. Le 4 novembre 1598, Henri IV écrivait à M. de Thou, son bibliothécaire : « Je vous ai ci-devant écrit pour retirer des mains du neveu du feu abbé de Bellebranche, la librairie de la feue reine, mère du roi, mon seigneur ; ce que je vous prie et commande encore un coup de faire, si jà ne l’avez fait, comme chose que je désire et affectionne et veux, afin que rien esgare et que vous la fassiez mettre avec la mienne. Adieu. »

Deux arrêts du parlement, le premier à la date du 25 janvier, le second au 30 avril 1599, ordonnèrent la remise de ces livres à la Bibliothèque du Roi. Les jésuites, rentrés en France, reprirent possession de leur collége, et la Bibliothèque fut transférée dans une des salles du couvent des Cordeliers. Henri IV cherchait à placer convenablement cette précieuse collection, et voulait supprimer les collèges de Tréguier et de Cambrai pour placer la Bibliothèque dans une partie de leurs bâtiments, lorsque la mort vint le frapper.

Sous le règne suivant, la Bibliothèque fut enrichie des livres de Philippe Hurault, évêque de Chartres. C’est à Louis XIII qu’on doit attribuer l’accroissement rapide de nos richesses littéraires. Ce prince rendit en 1617 une ordonnance qui porte : « Qu’à l’avenir ne sera octroyé à quelque personne que ce soit, aucun privilége pour faire imprimer ou exposer en vente aucun livre, sinon à la charge d’en mettre gratuitement deux exemplaires en la Bibliothèque du Roi. » À la fin de ce règne, la Bibliothèque se composait de 16,700 volumes.

Sous Louis XIV, la Bibliothèque fut rendue accessible au public. Depuis longtemps la maison des Cordeliers était trop petite pour contenir cette collection. Colbert la fit placer dans deux propriétés voisines de son hôtel. Ces deux maisons, situées rue Vivienne, avaient été achetées des héritiers Beautra. La translation eut lieu en 1666. La Bibliothèque occupa cet hôtel jusqu’en 1721. À cette époque, on voyait dans la rue de Richelieu un hôtel immense ; il renfermait tout l’espace compris entre cette voie publique, les rues Neuve-des-Petits-Champs, Vivienne et Colbert. C’était l’ancienne demeure du cardinal Mazarin. Plus de quatre cents statues ou bustes, chefs-d’œuvre de la Grèce et de Rome, décoraient cette habitation toute royale. On y voyait cinq cents tableaux, ouvrages de cent vingt peintres. Parmi ces tableaux on en comptait sept de Raphaël, huit du Titien, trois du Corrège et cinq de Paul Véronèse. Après la mort du cardinal-ministre, ce palais fut divisé en deux parties. La première, la plus considérable, conserva le nom de Mazarin. Le roi l’acheta en 1719 et la donna à la compagnie des Indes. En 1724, la Bourse y fut placée. La seconde partie échut par succession au marquis de Mancini, duc de Nevers, neveu du cardinal, et on la nomma hôtel de Nevers. Le roi en fit ensuite l’acquisition, y établit la Banque Royale, et en dernier lieu la Bibliothèque.

Pour rester dans les limites que nous nous sommes tracées, nous indiquerons seulement les principales acquisitions, les présents les plus considérables qui vinrent successivement grossir notre dépôt littéraire.

En 1662, le roi acheta du comte de Brienne 360 manuscrits sur l’histoire de France.

Le comte de Béthune, chevalier des ordres de sa majesté, légua en 1665 à la Bibliothèque 1,923 volumes manuscrits. Plus de onze cents renferment des lettres et pièces originales sur l’histoire de France.

Charles d’Hozier, célèbre généalogiste, vendit au roi son cabinet, qui renfermait les ouvrages les plus curieux.

À ces collections, il faut ajouter celles qui provenaient de l’abbé de Louvois, de Colbert, de Dupuy, de Baluze, de Lancelot, de l’église de Paris, de Saint-Martial de Limoges, de Fontanieu, de la Vallière, etc. Le cardinal Fleury et M. de Maurépas envoyèrent en Orient MM. Sévin et Fourmont, qui achetèrent un grand nombre de manuscrits grecs et orientaux.

En 1790, époque de la suppression des maisons religieuses, la Bibliothèque s’accrut d’un grand nombre de livres manuscrits et imprimés provenant de ces établissements.

Avant la révolution, on évaluait le nombre des livres imprimés, en excluant les pièces détachées, à deux cent mille environ. On y compte aujourd’hui plus de sept cent mille volumes imprimés, et pareil nombre de pièces fugitives. La Bibliothèque Royale s’accroît chaque année de neuf mille ouvrages français et de trois mille étrangers.

Dans cinquante ans ce magnifique bazar littéraire aura doublé ses richesses.

Avant 1789, la Bibliothèque se divisait en cinq dépôts : les livres imprimés, les manuscrits, les médailles et les antiques, les gravures, les titres et généalogies. Ce dernier dépôt a été supprimé.

La collection des manuscrits occupe cinq pièces, dont l’une est l’ancienne galerie du palais Mazarin. Le plafond, peint à fresque en 1651, est l’ouvrage de Romanelli. Il représente plusieurs sujets de la fable. Les manuscrits sont divisés par fonds, parmi lesquels on distingue ceux de Dupuy, de Béthune, de Brienne, de Gaignières, de Mesmes, de Colbert, de Doat, de Cangé, de Lancelot, de Baluze. Le nombre des manuscrits est évalué à quatre-vingt mille. Les plus curieux sont ceux des VIe et VIIe siècles. Ils sont écrits en or sur du vélin pourpre ; ou en argent sur parchemin noir. On distingue aussi la Bible dite de Charles-le-Chauve, et les Heures d’Anne de Bretagne.

Le cabinet des médailles et des antiques est également remarquable.

François Ier possédait vingt médailles en or et une centaine en argent. Il les fit enchâsser dans des ouvrages d’orfèvrerie. Henri II joignit aux médailles qui avaient appartenu à François Ier celles qui composaient la riche collection apportée d’Italie par Catherine de Médicis. Charles IX augmenta ces richesses et leur destina un local particulier dans le Louvre. Le premier, il créa une place spéciale pour leur conservation. Pendant les troubles de la Ligue, les médailles furent dispersées. Henri IV et Louis XIII essayèrent de réparer ces pertes. À Louis XIV appartient l’honneur d’avoir rassemblé les collections disséminées dans les résidences royales, et d’avoir créé au Louvre le cabinet des antiques.

Au mois de novembre 1666, l’abbé Bruneau, gardien des médailles, fut assassiné dans le Louvre. Les meurtriers s’emparèrent d’une partie de nos richesses numismatiques. Peu de temps après, la collection fut transportée à la Bibliothèque Royale.

En 1831, le cabinet des médailles éprouva de nouvelles pertes. Une tentative de vol fut accomplie avec une audace étonnante. Des objets rares et précieux furent enlevés. Il résulte d’un état dressé par les conservateurs, que le nombre des médailles dérobées et non recouvrées, s’élève à deux mille sept cent soixante-deux. Cependant cette collection est riche encore aujourd’hui. On compte dans ce cabinet plus de quatre-vingt mille médailles.

On remarque dans une des galeries des imprimés un monument appelé le Parnasse français, composé par Titon du Tillet. Ce Parnasse a été érigé à la gloire de Louis XIV et des littérateurs de son siècle. Depuis on y a ajouté les figures de Rousseau, de Crébillon et de Voltaire.

Dans la pièce affectée aux livres de géographie, on voit deux globes immenses. Ils furent commencés à Venise par Marc-Vincent Coronelli, d’après l’ordre du cardinal d’Estrées, qui en fit hommage à Louis XIV.

Sur des lames de cuivre doré, le cardinal d’Estrées fit graver deux inscriptions. Voici celle du globe céleste :

À L’AUGUSTE MAJESTÉ
DE LOUIS-LE-GRAND,
L’INVINCIBLE, L’HEUREUX,
LE SAGE, LE CONQUÉRANT,

César cardinal d’Estrées a consacré ce globe céleste où toutes les étoiles du firmament et les planètes sont placées au lieu même où elles étoient à la naissance de ce fameux monarque, afin de conserver à l’éternité une image fixe de cette heureuse disposition sous laquelle la France a reçu le plus grand présent que le ciel ait jamais fait à la terre. M. DC. LXXXIII.

L’inscription du globe terrestre est ainsi conçue :

À L’AUGUSTE MAJESTÉ
DE LOUIS-LE-GRAND,
L’INVINCIBLE, L’HEUREUX,
LE SAGE, LE CONQUÉRANT,

César cardinal d’Estrées a consacré ce globe terrestre pour rendre un continuel hommage à sa gloire et à ses héroïques vertus, en montrant les pays où mille grandes actions ont été exécutées et par lui-même et par ses ordres à l’étonnement de tant de nations qu’il aurait pu soumettre à son empire, si sa modération n’eût arrêté le cours de ses conquêtes et prescrit des bornes à sa valeur plus encore que sa fortune. M. DC. LXXXIII.

Plusieurs projets relatifs au déplacement de la Bibliothèque ont été successivement présentés. Napoléon, en arrêtant la réunion des palais du Louvre et des Tuileries, avait décidé que ces deux monuments seraient séparés par une ligne transversale de bâtiments qui contiendraient la Bibliothèque nationale. Il est à regretter que ce changement n’ait pas eu lieu ; le local actuel de la Bibliothèque n’est plus en rapport avec les richesses qu’il est appelé à renfermer. — Une ordonnance royale du 14 novembre 1832 confia l’administration de cet établissement aux conservateurs et à leurs adjoints, qui forment un conseil sous la présidence d’un directeur. L’organisation établie par cette ordonnance fut modifiée par une autre ordonnance royale du 22 février 1839, qui nommait un administrateur général de la Bibliothèque. L’ancien état de choses a été rétabli par M. Villemain. La Bibliothèque Royale est ouverte tous les jours de dix heures à trois, les dimanches et fêtes exceptés.


Bichat (rue).

Commence à la rue du Faubourg-du-Temple, nos 43 et 45 ; finit à la rue Grange-aux-Belles, no  34. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 566 m. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Partie comprise entre les rues du Faubourg-du-Temple et Alibert. — Une ordonnance royale du 30 août 1824, a autorisé M. Davaux à ouvrir sur son terrain une rue de 12 m. de largeur, pour communiquer de la rue du Faubourg-du-Temple à l’impasse Saint-Louis (aujourd’hui rue Alibert). Cette autorisation a été accordée à la charge par ce propriétaire de supporter les frais d’établissement du premier pavage et du premier éclairage de la nouvelle rue, et de se conformer aux lois et règlements sur la voirie de Paris. Cette ordonnance fut immédiatement exécutée, et le nouveau percement reçut le nom de rue Bichat en mémoire de Marie-François-Xavier Bichat, célèbre chirurgien né à Thoirette (Ain) le 11 novembre 1771, et enlevé prématurément à la science le 22 juillet 1802.

Partie comprise entre la rue Alibert et l’avenue de l’Hôpital-Saint-Louis. — Elle a été ouverte en 1836, sur les terrains appartenant aux hospices de Paris, et a reçu le nom de rue Bichat en mai 1840. Sa largeur est de 15 m.

Partie comprise entre l’avenue de l’Hôpital-Saint-Louis et la rue Grange-aux-Belles. — Elle provient de la rue Carême-Prenant. Cette voie publique a été supprimée presque entièrement lors de la formation du canal Saint-Martin. Cette partie a reçu la dénomination de rue Bichat en mai 1840. Sa largeur varie de 11 à 13 m.

Portion d’égout du côté de la rue Grange-aux-Belles. — Conduite d’eau entre cette voie publique et la rue Corbeau. — Éclairage au gaz (compe de Belleville).


Biches (impasse du Pont-aux-).

Située entre les rues Neuve-Saint-Martin, no  2, et Notre-Dame-de-Nazareth, no  38. Pas de numéro. Sa longueur est de 31 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

C’était dans l’origine le cul-de-sac de la Chiffonnerie. — Une sentence de police, du 18 juillet 1727, désigne ainsi cette impasse, qui tire son nom actuel de sa situation en face de la rue du Pont-aux-Biches. Cette impasse est fermée. Sa largeur actuelle est de 5 m. 70 c.


Biches-Saint-Marcel (rue du Pont-aux-).

Commence à la rue Censier, nos 11 et 13 ; finit à la rue du Fer-à-Moulin, nos 2 et 4. Pas de numéro impair ; le dernier pair est 8. Sa longueur est de 162 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Elle tire son nom d’un pont sur la Bièvre qui passait au milieu de cette rue. On lui donna aussi la dénomination de rue de la Miséricorde, en raison de l’hôpital de ce nom dit les Cent-Filles qui y fut établi en 1627 (voir la rue Censier.) En 1603, elle ne faisait qu’une seule et même voie publique avec la rue qu’on appelle Vieille-Notre-Dame. Depuis 1700, elle a toujours été désignée sous le nom de rue du Pont-aux-Biches. — Une décision ministérielle du 7 fructidor an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 27 janvier 1837, cette dimension est portée à 10 m. Les constructions du côté gauche sont soumises à un retranchement qui varie de 1 m. 40 c. à 1 m. 80 c. Une partie de la maison no  4 est alignée ; les autres constructions devront éprouver un retranchement de 1 m. 75 c. à 2 m. 30 c. — Égout et conduite d’eau.


Biches-Saint-Martin (rue du Pont-aux-).

Commence aux rues du Vertbois, no  2, et Neuve-Saint-Laurent, no  34 ; finit aux rues Neuve-Saint-Martin, no  1, et Notre-Dame-de-Nazareth, no  31. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 45 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Elle tire son nom d’un petit pont jeté sur un ancien égout et d’une enseigne des Biches. — Une décision ministérielle, à la date du 4 floréal an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la largeur de cette voie publique à 9 m. Les constructions du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement qui varie de 1 m. 90 c. à 2 m. 40 c. La plus grande partie du côté droit est alignée ; le surplus ne devra subir qu’un reculement de 22 c. à 55 c. — Égout. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Bienfaisance (rue de la).

Commence à la rue du Rocher, nos 19 et 21 ; finit à la rue de Plaisance. Le dernier impair est 31 ; le dernier pair, 36, Sa longueur est de 635 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Elle est indiquée sur le plan de Verniquet, mais sans dénomination. — « Séance du 9 février 1793. Sur le rapport des administrateurs des travaux publics, le bureau municipal les autorise à faire exécuter, sous la direction de l’inspecteur du pavé de Paris, les talus, nivellement et déblais qui restent à faire pour rendre la rue de l’Observance, qui aboutit d’un côté dans la rue des Rochers et de l’autre dans celle de Miroménil, praticable et pour en achever le percement jusqu’à la rencontre de celle de Miroménil, etc. » (Registre du bureau municipal, tome 51, page 20). Cette voie publique prit le nom de rue de la Bienfaisance, en l’honneur de M. Gœtz, médecin, mort en 1813, et connu par ses nombreux actes de bienfaisance. M. Gœtz habitait la maison no  5. — Lors de la construction de l’abattoir du Roule, la rue de la Bienfaisance fut prolongée jusqu’à l’avenue latérale à gauche de cet établissement. — Une décision ministérielle, du 12 juillet 1816, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Toutes les constructions du côté des numéros impairs sont alignées ; plusieurs constructions du côté opposé ont été bâties récemment, d’après un alignement qui porte à 12 m. la largeur de la rue de la Bienfaisance. — Portion d’égout du côté de la rue Miroménil. — Conduite d’eau dans toute l’étendue.


Bièvre (rue de).

Commence au quai de la Tournelle, no  11, et à la rue des Grands-Degrés, no  1 ; finit à la rue Saint-Victor, no  130, et à la place Maubert, no  51. Le dernier impair est 41 ; le dernier pair, 40. Sa longueur est de 197 m. — 12e arrondissement. Les impairs sont du quartier du Jardin-du-Roi ; les pairs, du quartier Saint-Jacques.

La rivière de Bièvre, qui passait autrefois en cet endroit, lui a fait donner le nom de rue de Bièvre, qu’elle portait déjà en 1250. Une décision ministérielle du 3 pluviôse an IX, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. Les maisons nos 23, 25, 27, 29 et 2 sont alignées ; celles qui portent les nos 11, 13, 15 et 37 ne sont soumises qu’à un léger redressement. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Victor jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).


Billettes (rue des).

Commence à la rue de la Verrerie, nos 26 et 28 ; finit à la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, nos 31 et 33. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 126 m. — 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean.

Dans les lettres de Philippe-Auguste, du mois de décembre 1299, elle est appelée rue des Jardins (vicus Jardinorum, ou de Jardinis). Dans plusieurs actes du XVe siècle, on la trouve indiquée sous le nom de rue où Dieu fut bouilli, du Dieu bouliz. Cette dénomination lui avait été donnée pour rappeler le sacrilège commis par un juif nommé Jonathas, qui plongea dans une chaudière d’eau bouillante une hostie consacrée. Enfin Corrozet l’indique sous le nom de rue des Billettes. Cette rue, selon Sauval, tire sa dénomination d’une espèce de péage qu’on appelait encore de son temps billettes, en raison d’un billot de bois qu’un suspendait à la porte de la maison où ce droit devait être payé. Pour appuyer son opinion, il dit que, la rue de la Verrerie conduisant à l’ancienne porte Saint-Merri, on acquittait sans doute le péage dans une maison de cette rue située au coin de celle des Jardins ; c’est pour ce motif que cette dernière a reçu le nom de rue des Billettes. Jaillot critique cette opinion à peu près en ces termes : Il est vrai qu’on a donné le nom de billette à une petite enseigne posée aux endroits où l’on devait le péage ; mais la rue de la Verrerie n’était pas un chemin royal où l’on pût établir un bureau pour la perception d’un droit pareil. Quant aux marchandises qui devaient acquitter les droits avant d’entrer dans Paris, le paiement devait en être effectué d’un côté de la ville à la porte Baudet (Baudoyer), et de l’autre à la porte Saint-Merri. — Il nous semble plus naturel de dire que cette rue doit son nom aux religieux hospitaliers de Notre-Dame, qui précédèrent les Carmes dans la possession du couvent situé dans cette rue. Nous croyons que ces hospitaliers, qui dans l’origine n’étaient ni tout à fait religieux, ni exactement séculiers, portaient des billettes sur leurs habits, comme des signes propres à les faire reconnaître. Ce fut sans doute par ce motif que le peuple leur a donné ce nom. Billette est un terme de blason donné autrefois à une petite pièce carrée qu’on mettait sur un écu pour signifier constance et fermeté. On donnait aussi le même nom à de petits scapulaires qui avaient une forme toute semblable (voir l’article suivant). — Une décision ministérielle du 28 prairial an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur a été portée à 9 m. par une autre décision ministérielle du 18 mai 1818, signée comte Chabrol. — Les maisons nos 6, 8, 9 et 26 ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue de la Verrerie jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Billettes (temple des).

Situé dans la rue des Billettes, no  18. — 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean.

C’était autrefois l’église du couvent des Carmes-Billettes. Voici de quelle manière les principaux historiens nous racontent l’origine de cette communauté religieuse : Le 12 avril 1290, un juif nommé Jonathas commit un sacrilège en plongeant, comme nous l’avons dit plus haut, une hostie consacrée dans un vase rempli d’eau bouillante. Le peuple, furieux, se rassembla, pénétra de vive-force dans la maison. Le juif est arrêté, condamné, puis brûlé vif. La propriété de la rue des Jardins et les autres biens de Jonathas furent confisqués au profit du roi Philippe-le-Bel. La maison où le crime avait été commis fut donnée par le roi à Reinier Flaming, bourgeois de Paris, qui fit construire, en 1294, sur son emplacement, une chapelle qu’on nomma la maison des Miracles. Cette fondation fut autorisée par une bulle du pape, donnée le 17 juillet 1295. — Guy de Joinville, seigneur de Dongeux ou Dongiers, avait, en 1286, fait bâtir à Boucheraumont, dans le diocèse de Châlons-sur-Marne, un hôpital pour y recevoir les malades et les pauvres passants. Cet hôpital était desservi par une communauté séculière d’hommes et ce femmes, sous le titre et la protection de la Sainte-Vierge ; leurs belles attributions leur avaient fait donner le nom d’Hospitaliers de la Charité-Notre-Dame. Le succès de cet établissement fit naître au fondateur la pensée d’en former un semblable à Paris ; il jeta les yeux sur la maison des Miracles, que Reinier Flaming consentit à lui céder.

Ces religieux n’appartenaient à aucun ordre connu ; ils portaient sur leurs habits de petits scapulaires ou billettes, et le peuple les désigna bientôt sous le nom de religieux des Billettes. Le pape, en 1346, les exempta des censures encourues par l’irrégularité de leur fondation, et leur imposa la règle de saint Augustin. La reine Clémence de Hongrie, épouse de Louis X, enrichit cette communauté qu’on désignait alors sous le nom de couvent où Dieu fut bouilli. Le 26 juillet 1631, ces religieux furent remplacés par les Carmes réformés de l’observance de Rennes. — Le cœur d’Eudes Mézerai, historiographe de France, mort le 10 juillet 1683, fut déposé dans leur église. Au-dessus de l’ancienne chapelle des Miracles, on lisait encore en 1685 cette inscription « Ci-dessous le juif fit bouillir la sainte hostie. » L’église fut rebâtie en 1754, sur les dessins d’un religieux dominicain nommé Claude. En 1790, le couvent des Carmes-Billettes fut supprimé et devint propriété nationale. Une partie de ses bâtiments ainsi que son église furent vendues les 17 avril 1793 et 26 ventôse an III. L’église, rachetée par la Ville le 26 novembre 1808, moyennant 73,000 fr., fut affectée en 1812 au culte luthérien. L’acquisition de cette église avait été autorisée par un décret impérial rendu à Bayonne et daté du 28 juillet 1808.


Billy (quai).

Commence à la rue Bizet, no  1 ; finit à la barrière de Passy. Le dernier numéro est 50 bis. Sa longueur est de 1,204 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

On commença à le construire en 1572. Il prit le nom de quai des Bons-Hommes, en raison de sa proximité du couvent des religieux Minimes dits vulgairement Bons-Hommes. On le désigna ensuite sous les dénominations de quai de la Conférence et de Chaillot. Quelques plans l’indiquent également sous le nom de la Savonnerie, en raison d’une manufacture de tapis dits de la Savonnerie. — Une décision ministérielle du 13 fructidor an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la moindre largeur de ce quai à 17 m. 70 c. À cette époque, il se nommait quai de Chaillot, ou chemin de Paris à Versailles. — « Au palais de Varsovie, le 13 janvier 1807. Napoléon, empereur des Français, roi d’Italie, etc. Nous avons décrété et décrétons ce qui suit : — Article 1er. Le pont construit sur la Seine, en face le Champ-de-Mars, s’appellera pont d’Iéna. — Art. 2. Le quai sur lequel il doit s’appuyer du côté de Chaillot, et qui doit être élargi et refait dans une nouvelle direction, s’appellera, dans la partie comprise entre la barrière et la pompe à feu, quai de Billy, du nom du général tué dans cette bataille. Signé Napoléon. Par l’empereur, le secrétaire d’État, signé H.-B. Maret (Extrait du décret). » — Ce quai reçut alors une largeur depuis longtemps désirée. On porta le mur de terrasse au milieu du cours de la Seine, dont on déploya le lit aux dépens de la rive opposée. Ce mur de terrasse vient se rattacher à la culée du pont d’Iéna, dont il facilite les abords. Une ordonnance royale à la date du 27 septembre 1826, a fixé la moindre largeur de ce quai à 27 m. Les propriétés nos 4, 6, 8, 10, 12, 14, 24, 26, 28, 32, 38, 50 et 50 bis ne sont pas soumises à retranchement. — Le grand égout de ceinture visent aboutir à la rivière, vis-à-vis l’hôtel des subsistances militaires. — Éclairage au gaz (compe de l’Ouest).

Au no  4 est une pompe à feu, due à l’habileté de MM. Perrier frères. Par le moyen de tuyaux à embouchure recourbée, qui se prolongent jusqu’au milieu de la Seine, cette pompe aspire l’eau et la fait monter dans des réservoirs construits sur la hauteur de Chaillot. Cette montagne est élevée de 37 m. environ au-dessus du niveau de la rivière.

Au no  26 est situé l’hôtel des subsistances militaires, qui a remplacé l’ancienne manufacture royale de la Savonnerie.


Biron (rue).

Commence à la rue de la Santé ; finit à la rue du Faubourg-Saint-Jacques, no  57. Pas de numéro. Sa longueur est de 343 m. — 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Sur le plan de Jaillot, elle est indiquée comme un chemin sans dénomination. Nous ignorons d’où lui vient le nom de rue Biron, qu’elle portait dès l’année 1790. — Une décision ministérielle à la date du 6 pluviôse an XI, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 9 décembre 1838, cette dimension est portée à 12 m. Toutes les constructions du côté gauche sont alignées ; celles du côté droit devront subir un retranchement de 2 m. environ.


Bizet (rue).

Commence au quai Billy, no  2, et à l’allée des Veuves, no  1 ; finit à la rue de Chaillot, nos 44 et 48. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 397 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

C’était autrefois la ruelle du Tourniquet, puis celle des Blanchisseuses. Elle devait sa première dénomination à un tourniquet qui se trouvait à l’entrée de la rue de Chaillot. Des blanchisseuses qui prenaient ce chemin pour aller laver leur linge à la rivière, lui ont fait donner sa seconde dénomination. — Une décision ministérielle du 13 fructidor an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m.

Ce n’était encore en 1826 qu’une ruelle étroite et tortueuse. À cette époque M. Bizet, propriétaire des terrains voisins de cette communication, proposa d’en changer la direction. L’autorisation lui fut accordée par une ordonnance royale du 9 août de la même année. Cette ordonnance porte que la nouvelle rue, destinée à remplacer celle des Blanchisseuses, aura 10 m. de largeur, et que le sieur Bizet devra pourvoir aux frais de premier établissement de pavage. Elle prescrit aussi que l’emplacement de la rue des Blanchisseuses, qui rentrera dans la propriété du sieur Bizet, sera concédé à ce propriétaire à titre d’échange contre le terrain qu’il abandonnera à la voie publique et sauf paiement de soulte s’il y a lieu. — Cette ordonnance ayant reçu son exécution, une décision ministérielle signée d’Argout, à la date du 23 janvier 1832 assigna à la voie publique dont il s’agit le nom de rue Bizet. Les constructions riveraines ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue Marbeuf jusqu’à celle de Chaillot. — Éclairage au gaz entre le quai Billy et la rue Marbeuf (compe de l’Ouest).


Blanche (barrière).

Située à l’extrémité de la rue du même nom.

Cette barrière, qui se compose d’un seul bâtiment avec trois arcades au rez-de-chaussée, portait autrefois le nom de la Croix-Blanche ; dénomination primitive affectée à la rue Blanche. (Voyez l’article Barrière.)


Blanche (chemin de ronde de la barrière).

Commence aux rue et barrière Blanche ; finit aux rue et barrière de Clichy. Pas de numéro. Sa longueur est de 412 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Une ordonnance royale à la date du 28 février 1837, a maintenu la largeur de 11 m. 69 c. fixée en 1789 par le bureau des finances. Les constructions qui bordent ce chemin à partir de la place de la barrière Blanche, et dans une étendue de 170 m., sont alignées. (Voir l’article Chemins de ronde.)


Blanche (place de la barrière).

Située à l’extrémité de la rue Blanche. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Dès le 28 vendémiaire an XI, le ministre Chaptal prescrivit la formation de cette place ; il ordonna qu’elle serait demi-circulaire, et qu’elle aurait 30 m. de rayon. Elle fut exécutée d’après ces dispositions, qui ont été maintenues par une ordonnance royale du 28 février 1837.


Blanche (rue).

Commence à la rue Saint-Lazare, nos 68 et 68 bis ; finit à la place de la Barrière-Blanche. Le dernier impair est 61 ; le dernier pair, 44. Sa longueur est de 764 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Son premier nom était rue de la Croix-Blanche. — Une décision ministérielle, à la date du 28 vendémiaire an XI, signée Chaptal, ainsi qu’une ordonnance royale du 28 février 1837, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Les constructions portant les numéros ci-après ne sont pas soumises à retranchement : partie du no  3, 13, 15, 17, 19, 21, 23, 25, 27, 29, 31, 33, 35, 37, 39, 43, 43 bis, 45, 47, 49, 51, 53, 61 ; 2, 4, 6, 8, 10, 12, second no  10, bâtiment no  14, 16, 18, 20, 22, 24, 26, 30, 32, 34, 36, 38, 40, 42, 42 bis et 44. — Portion d’égout du côté de la rue Saint-Lazare. — Conduite d’eau entre cette rue et l’aqueduc de ceinture. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Blanchisseuses (impasse des).

Située dans la rue Bizet. Pas de numéro. Sa longueur est de 110 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Elle tire cette dénomination de la ruelle des Blanchisseuses, aujourd’hui rue Bizet (voyez cet article). Il n’existe point d’alignement pour cette impasse dont la largeur actuelle est de 4 m.


Blé (halle au).

Située rue de Viarmes. — 4e arrondissement, quartier de la Banque.

La Halle au Blé a été construite sur l’emplacement de l’hôtel de Soissons. Cet hôtel n’est pas sans quelque célébrité dans nos annales parisiennes ; il occupait tout l’emplacement limité par les rues du Four, des Deux-Écus et de Grenelle ; son entrée principale était par la rue du Four. Les cours et les jardins s’étendaient depuis la rue d’Orléans jusqu’à la Croix-Neuve, près de la place Saint-Eustache. Ses dépendances avoisinaient l’église de ce nom et la rue Coquillière.

L’histoire de cette vaste habitation se divise en cinq parties. Elle fut connue successivement sous les noms d’hôtel de Nesle, de Bohême, d’Orléans, de la Reine et de Soissons.

Jean II, seigneur de Nesle, fit construire, au commencement du XIIIe siècle, une petite habitation sur un terrain planté de vignes. Ce premier hôtel consistait en un simple bâtiment flanqué de quatre tours. En 1232 le seigneur de Nesle en fit présent à saint Louis. Par une charte de la même année, le roi céda cet hôtel à sa mère, Blanche de Castille.

En 1296, Philippe-le-Bel le donna à Charles, comte de Valois, son frère, qui le céda à Philippe, son fils.

Par lettres datées du Louvre-lez-Paris, Philippe, régent du royaume, en fit don à Jean de Luxembourg, roi de Bohême, fils de l’empereur Henri VIII. Ces lettres sont ainsi conçues : « Philippe Quens de Valois et d’Anjou, regens les royaumes de France et de Navarre, faisons sçavoir à tous présents et à venir, que nous, de notre propre libéralité, avons donné et donnons à noble prince, notre tres chier et féal Jehan, roi de Behaigne, et à ses hoirs nés et à nestre, descendant de droite ligne de son propre corps, héréditablement et perpétuellement, nostre meson qui est dicte Néelle, séant à Paris, entre la porte Saint-Honoré et la porte de Montmartre, ensemble tous nos jardins et les appartenances tenant à la dicte meson, sans rien retenir à nous en possession ne en propriété, excepté la justice de la souveraineté, laquelle nous réservons et retenons par devers nous, etc… »

Cette habitation prit alors le nom d’hôtel de Bohême. Le 26 août 1336, Jean de Luxembourg fut tué à la bataille de Crécy. La propriété de l’hôtel de Bohême revint à la couronne par le mariage de Bonne de Luxembourg, fille du roi de Bohème, avec Jean, duc de Normandie. Devenu roi, Jean habita quelque temps l’hôtel de Bohême ou de Nesle, ainsi que le constatent des lettres patentes du mois de novembre 1356, données Parisis. in hospitio nostro de Negella.

Le 5 février 1355, le roi Jean fit cession au comte de Savoie, Amédée II, de son hôtel de Bohême, qui passa ensuite à Louis, deuxième fils du roi Jean. La veuve de Louis d’Anjou, tante de Charles VI, vendit cette habitation au roi moyennant 1,200 livres. Charles VI la céda à Louis de France, alors duc de Touraine, depuis duc d’Orléans.

L’hôtel de Bohème changea son nom et prit celui d’Orléans.

Il appartenait en 1499 au roi Louis XII. L’année suivante le roi donna une partie de son hôtel d’Orléans aux religieuses Pénitentes, et céda l’autre partie à Robert de Framezelles.

Aucun changement n’eut lieu jusqu’au règne de Charles IX.

Les astrologues avaient prédit à Catherine de Médicis qu’elle mourrait près d’un endroit qui porterait le nom de Saint-Germain. Aussitôt la reine-mère voulut quitter les habitations qui rappelaient Saint-Germain. On la vit abandonner successivement le Louvre et les Tuileries, en raison de leur proximité de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois.

Catherine de Médicis jeta les yeux alors sur le couvent des Filles-Pénitentes. Le 4 novembre 1572, un contrat d’échange fut passé entre la reine-mère, les religieux de Saint-Magloire qui habitaient la rue Saint-Denis, et les Filles-Pénitentes.

Au mois de décembre suivant, Charles IX ratifia cet échange, par lequel la reine abandonna aux religieux de Saint-Magloire un terrain situé près de l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas. En contre-échange, ces religieux laissèrent aux Filles-Pénitentes leur monastère de la rue Saint-Denis, et la reine prit possession du couvent de la rue du Four. Catherine acheta l’hôtel d’Albret, fit supprimer une partie des rues d’Orléans et des Étuves et prolonger celle des Deux-Écus, depuis la rue d’Orléans jusqu’à la rue de Grenelle. Alors s’éleva un hôtel magnifique, bâti sur les dessins de Jean Bullant et de Salomon de Bresse. L’habitation de Catherine reçut le nom d’hôtel de la Reine. « Le bâtiment qu’elle entreprit, dit Sauval, parut si magnifique, que dans tout le royaume, alors, il ne le cédait qu’au Louvre et à son palais des Tuileries ; elle le rendit si commode qu’on y compte cinq appartements des plus grands… On y entre par un portail aussi grand que superbe ; quoiqu’imité de celui du palais de Farnèse à Caprarolle, il passe néanmoins pour un des chefs-d’œuvre de Salomon de Bresse, l’un des meilleurs architectes de notre temps, etc… »

Après la mort de Catherine de Médicis, son hôtel échut par succession à sa petite-fille, Christine de Lorraine, femme de Ferdinand Ier, grand duc de Toscane.

Mais la reine-mère avait laissé des dettes si considérables, qu’on fut obligé de vendre son hôtel. Catherine de Bourbon, sœur de Henri IV et créancière de la défunte, l’acheta en 1601. Il fut adjugé, par décret du 21 janvier 1606, à Charles de Bourbon, comte de Soissons. Cette résidence, réparée et agrandie, prit le nom d’hôtel de Soissons, qui lui est resté jusqu’à l’époque de sa démolition. Au commencement du XVIIIe siècle, il passa au prince de Carignan, et sous la régence, Law en fit la succursale de ses opérations financières. Par suite du discrédit des actions de la banque, le prince de Carignan fut ruiné et son hôtel vendu après sa mort à divers particuliers.

Lettres-patentes du roi en forme de déclaration portant établissement dans la ville de Paris, d’une nouvelle halle aux bleds et d’une gare pour les bateaux. Données à Versailles le 25 novembre 1762.

« Louis, etc… Occupés à l’exemple des rois nos prédécesseurs de tout ce qui peut augmenter la splendeur de la capitale de notre royaume, et procurer à ses habitants de nouveaux agréments et de plus grandes commodités, nous avons porté successivement notre attention sur les différents objets d’utilité et de décoration qui peuvent encore rester à désirer parmi tant d’édifices et de monuments consacrés à la piété, à l’utilité et à la magnificence publique, entrepris ou achevés de notre règne. Nous n’avons jamais perdu de vue ceux qui peuvent assurer et augmenter l’abondance des choses nécessaires à la vie des citoyens, et qui par l’affection réciproque que nous devons à nos peuples tiendront toujours le premier rang dans notre cœur ; c’est dans cet esprit que pour suppléer au peu de commodité des halles actuelles, devenues beaucoup trop resserrées par l’agrandissement successif de Paris, nous avons dès le mois d’août 1755, par nos lettres-patentes enregistrées au parlement, ordonné à nos très chers et bien amés les prévôt des marchands et échevins de notre bonne ville de Paris, de faire l’acquisition du terrain où était ci-devant l’hôtel de Soissons, et de l’employer à la construction d’une nouvelle halle, etc. À ces causes, etc. — Article 1er. Lesdits prévôt des marchands et échevins feront incessamment construire une halle pour les grains et farines dans l’emplacement de l’hôtel de Soissons, dans un espace de 1,800 toises de superficie, conformément au plan qui sera par nous adopté, etc… — Art. 14. Ordonnons qu’en présence desdits prévôt des marchands et échevins, et en celle de M. Deniset, président des trésoriers de France, que nous avons commis à cet effet, il sera par le maître-général des bâtiments de la ville, tracé de nouvelles rues pour les abords et au pourtour de ladite halle, ensemble une nouvelle place au milieu d’icelle, le tout dans les endroits, longueurs et dimensions indiquées par le plan qui sera par nous approuvé. Voulons que les acquéreurs des terrains dont nous avons ordonné la revente par l’article 4me des présentes, soient tenus de prendre pour les maisons, clôtures et autres bâtiments qu’ils y feront construire, les alignements qui leur seront donnés et établis par M. le maître-général des bâtiments, en présence des susdits commissaires, et quant aux pentes du pavé desdites nouvelles place et rues, voulons qu’elles soient établies et réglées en présence des mêmes commissaires par ledit maître-général des bâtiments de la ville, et par l’inspecteur-général du pavé d’icelle, etc… Données à Versailles, le 25me jour de novembre, l’an de grâce 1762, et de notre règne le 48me  : signé Louis. »

Les nouveaux percements indiqués dans ces lettres patentes furent exécutés en 1765, et reçurent les noms de Babille, Devarenne, Mercier, Oblin, Sartines, Vannes et de Viarmes.

La Halle au Blé, commencée en 1763, fut terminée en 1767, sur les dessins et sous la direction de Camus de Mézières. C’est un bâtiment de forme circulaire, ayant 68 m. de diamètre hors œuvre. Il est percé de 25 arcades. On monte par deux escaliers d’une construction remarquable, à une galerie où sont déposés les menus grains dans des corridors voûtés et construits en briques. Pour mettre à l’abri les marchandises déposées dans la cour, on résolut de couvrir cette construction d’une coupole. MM. Legrand et Molinos s’acquittèrent avec talent de ce travail, qui fut terminé en 1783. Cette coupole, construite en bois, fut incendiée en 1802.

Un décret impérial du 4 septembre 1807, porte ce qui suit :

« La Halle aux Bleds de la ville de Paris sera couverte au moyen d’une charpente en fer, dont les arcs verticaux seront en fer fondu. Elle sera couverte en planches de cuivre étamé. Signé Napoléon. »

Cette charpente, exécutée sous la direction de M. Brunet, a été terminée à la fin de 1811. Les 25 fenêtres de l’ancienne coupole ont été remplacées par une lanterne qui éclaire la rotonde.

Un débris curieux de l’ancien hôtel de la Reine est adossé à la Halle au Blé, c’est la colonne dite de Médicis. Elle est surmontée d’un chapiteau toscan. Ses cannelures étaient couvertes d’emblèmes sculptés, tels que lacs d’amour, couronnes et fleurs de lys, miroirs brisés, chiffres enlacés (C. H.). Une sphère d’un diamètre considérable dominait la plate-forme à laquelle on montait par un escalier à vis pratiqué dans l’intérieur du fût. Cette colonne, construite par Bullant, servait d’observatoire à la veuve de Henri II, qui s’y livrait à des études astrologiques. — Lors de la démolition de l’hôtel de Soissons, la colonne de Médicis aurait été détruite par le vandalisme, si un amateur éclairé des arts, M. Petit de Bachaumont, n’eût acheté ce reste précieux de l’architecture du XVIe siècle. Cet honorable citoyen en fit hommage à la ville de Paris. Les prévôt des marchands et échevins n’acceptèrent l’offre de M. de Bachaumont qu’à la condition de lui rembourser le prix de son acquisition qui s’élevait à 1800 livres. C’est sous la prévôté de messire Armand-Jérôme Bignon, que la colonne de Médicis fut adossée à la Halle au Blé.


Bleue (rue).

Commence à la rue du Faubourg-Poissonnière, nos 43 et 45 ; finit à la rue Cadet, nos 34 et 36. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair, 38. Sa longueur est de 306 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

Elle portait originairement le nom de rue d’Enfer. Le vacarme occasionné par les soldats qui revenaient à leur caserne de la Nouvelle-France, après avoir fait de copieuses libations dans les guinguettes des Porcherons, lui avait sans douté valu cette dénomination. — Une décision ministérielle à la date du 18 messidor an IX, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. En 1802, M. Stery fonda une manufacture de boules bleues dans cette rue, qui prit alors le nom de rue Bleue. La moindre largeur de 10 m. a été maintenue par une ordonnance royale du 22 août 1833. La propriété no  1 devra reculer de 1 m. 30 c. à 2 m. 20 c : ; les maisons nos 11, 13, 15 ; 18, 20, 22 et 24 sont soumises à un léger redressement. Toutes les autres constructions sont alignées. — Égout entre les rues du Faubourg-Poissonnière et Ribouté. — Portion d’égout du côté de la rue Cadet. — Conduite d’eau depuis la rue de Trévise jusqu’à la rue Cadet. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Bleus (cour des).

Située dans l’enclos de la Trinité. — 6e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Denis.

Le nom de cette cour rappelle les jeunes pensionnaires de l’hôpital de la Trinité, connus sous le nom d’enfants bleus, en raison de la couleur de leurs vêtements. (Voir l’article Trinité, passages de la.)


Bochart de Saron (rue).

Commence à l’avenue Trudaine ; finit au chemin de ronde de la barrière Rochechouart. Pas de numéro. Le côté droit est bordé par l’abattoir Montmartre. Sa longueur est de 112 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

La formation de cette rue a été prescrite par une décision ministérielle du 29 mai 1821. Sa largeur, fixée alors à 20 m., a été maintenue par une ordonnance royale du 23 août 1833. Le côté gauche de cette voie publique n’est pas encore construit. Jean-Baptiste-Gaspard Bochart-de-Saron, savant mathématicien et premier président au parlement de Paris, naquit dans cette ville le 16 janvier 1730. Il périt sur l’échafaud le 20 avril 1794.

Bœuf (impasse du).

Située dans la rue Neuve-Saint-Merri, entre les nos 10 et 12. Pas de numéro. Sa longueur est de 44 m. — 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie.

Elle existait à la fin du XIIIe siècle. C’était en 1305 le cul-de-sac Bec-Oie, puis celui de la rue Neuve-Saint-Merri. Son nom actuel vient d’une enseigne. — Une ordonnance du bureau des finances, en date du 20 décembre 1774, a prescrit la fermeture de cette impasse, qui n’a jamais été alignée, et dont la largeur actuelle est de 2 m. 50 c.


Bœufs (impasse des).

Située dans la rue des Sept-Voies entre les nos 1 et 3. Pas de numéro. Sa longueur est de 77 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

C’était, au XIVe siècle, une rue qui ne portait pas de nom. Au XVIe siècle, on l’appelait rue aux Bœufs. Des étables dans lesquelles étaient renfermés des bœufs lui avaient fait donner cette dénomination. Au XVIIe siècle, c’était la cour des Bœufs. — Une décision ministérielle du 13 janvier 1807, signée Champagny, a fixé la largeur de cette impasse à 7 m.


Bois (église de l’Abbaye-aux-).

Située dans la rue de Sèvres, no  16. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

C’était, avant la révolution, l’église d’une communauté religieuse dont nous traçons ici l’origine. Ce monastère avait été fondé en Picardie vers 1202, par Jean, seigneur de Nesle, dans un lieu nommé Batiz (au milieu des bois). Les guerres civiles qui désolèrent la régence d’Anne d’Autriche, et le passage très fréquent des gens de guerre, forcèrent ces religieuses à quitter cette maison. En 1650, elles se réfugièrent à Compiègne. Elles achetèrent en 1654, moyennant 50,000 écus, le monastère des Annonciades des Dix-Vertus de Notre-Dame, situé dans la rue de Sèvres. — Des lettres-patentes d’avril 1658 confirmèrent cette acquisition en y joignant même plusieurs privilèges. Malgré ces avantages, plusieurs de ces religieuses, après la publication du traité de paix des Pyrénées, retournèrent dans leur ancienne abbaye ; mais un incendie ayant consumé leur église, elles furent forcées de revenir à Paris et obtinrent en 1667 la translation du titre de leur abbaye à leur maison de la capitale. On sait que ces religieuses suivaient la règle de l’ordre de Cîteaux. Cette communauté religieuse, qui contenait en superficie 4,203 m., fut supprimée en 1790 ; devenue propriété nationale, elle fut vendue le 5 frimaire an VI. Depuis 1802 l’église est la première succursale de la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin. Le document suivant sert à compléter l’historique de ce couvent. — « Au château des Tuileries, le 18 novembre 1827. Charles, par la grâce de Dieu, roi de France, etc… Vu la loi du 24 mai 1825 ; vu la déclaration des religieuses de Notre-Dame, chanoinesses de Saint-Augustin, établies dans la maison de l’Abbaye-aux-Bois, rue de Sèvres, no  16, à Paris, qu’elles adoptent et s’engagent à suivre les statuts conformes à ceux enregistrés au conseil d’État, d’après notre ordonnance royale du 7 mai 1826, pour les sœurs de Notre-Dame, chanoinesses de Saint-Augustin, existant à Paris, rue de Sèvres, no  16 ; vu la délibération du conseil général du département de la Seine, faisant les fonctions de conseil municipal, du 12 octobre 1827, tendant à ce que cet établissement soit autorisé ; vu le consentement de l’archevêque de Paris du 22 mai 1827 ; sur le rapport de notre ministre secrétaire d’État au département de l’intérieur, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : — Article Ier. La communauté des religieuses de Notre-Dame, chanoinesses de Saint-Augustin, établie dans la maison de l’Abbaye-aux-Bois rue de Sèvres, no  16, à Paris, gouvernée par une supérieure locale, est définitivement autorisée. Art. 2. Notre ministre secrétaire d’État au département des affaires ecclésiastiques et de l’instruction publique est chargé de l’exécution de la présente ordonnance, qui sera insérée au Bulletin des Lois. — Donné en notre château des Tuileries, le 18e jour du mois de novembre de l’an de grâce 1827, et de notre règne le 4me. Signé Charles. — Par le roi le ministre secrétaire d’État au département des affaires ecclésiastiques et de l’instruction publique. Signé ✝ D., évêque d’Hermopolis. » — Une partie des anciens bâtiments de l’Abbaye-aux-Bois est aussi habitée par des dames réunies en communauté. Cette maison a acquis de nos jours une grande célébrité par la réunion des personnages qui viennent briller dans les salons de Mme Récamier. Le duc de Doudeauville, Mathieu de Montmorency, Châteaubriand, Ballanche ont fait longtemps partie de ces réunions. « Aujourd’hui, dit Charles Nodier, les saintes filles n’habitent plus qu’une partie de la sainte maison, mais la protection divine sous laquelle elles l’avaient placée ne l’a pas abandonnée ; on y entend, comme autrefois, des voix fortes et solennelles qui attestent la grandeur de Dieu ; celles de Châteaubriand et de Ballanche ! »


Boisseau (rue Guérin-).

Commence à la rue Saint-Martin, nos 233 et 235 ; finit à la rue Saint-Denis, nos 318 et 320. Le dernier impair est 49 ; le dernier pair, 52. Sa longueur est de 193 m. — 6e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Denis.

Bâtie avant 1250, les actes de cette époque en font mention sous le nom de Vicus Guerini Bucelli. Au commencement du siècle suivant, on disait rue Guérin-Boucel, et dès 1345, rue Guérin-Boisseau. — Une décision ministérielle du 15 floréal an V, signée Benezech, avait fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. En vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826, cette largeur a été portée à 10 m. Les constructions du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement qui varie de 4 à 6 m. 30 c. Les maisons nos 2, 4, 22, 24 et 26 sont alignées ; celles nos 18 et 20 ne sont assujetties qu’à un faible redressement. — Portion d’égout du côté de la rue Saint-Denis. — Conduite d’eau depuis cette rue jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bon (rue Saint-).

Commence à la rue Jean-Pain-Mollet, nos 18 et 20 ; finit à la rue de la Verrerie, nos 91 et 93. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 88 m. — 7e arrondissement, quartier des Arcis.

Cette rue a pris son nom de la chapelle Saint-Bon. Quoique Guillot ne fasse pas mention de cette voie publique dans son ouvrage écrit vers l’an 1280, et intitulé le Dit des rues de Paris, il est certain qu’elle existait avant cette époque. — Une décision ministérielle du 15 floréal an V, signée Benezech, avait fixé à 6 m. la largeur de cette voie publique. Cette largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 22 mai 1837. Les constructions riveraines sont soumises à un fort retranchement. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Dans une bulle du pape Innocent II, de l’année 1136, il est fait mention pour la première fois de la chapelle Saint-Bon appartenant à l’abbaye de Saint-Maur-des-Fossés. Petite, d’une construction très ancienne, son sol était plus bas que le pavé des rues et prouvait l’exhaussement progressif de Paris. On y voyait une tour qui avait été probablement construite vers le XIe siècle. Cette chapelle, démolie en 1792, fut remplacée par un corps-de-garde, puis par une maison particulière qui porte aujourd’hui le no  8.


Bondy (rue de).

Commence au boulevart Saint-Martin et à la rue du Faubourg-du-Temple, no  1 ; finit à la rue du Faubourg-Saint-Martin, no  2. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 92. Sa longueur est de 699 m. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Cette voie publique, qui commençait à la rue du Faubourg-Saint-Martin et aboutissait à une voirie, était connue primitivement sous le nom de chemin de la Voirie. On la nomma ensuite rue des Fossés-Saint-Martin, et depuis elle fut prolongée jusqu’à la barrière du Temple, sous le nom de rue Basse-Saint-Martin, parce qu’elle est en effet plus basse que le boulevart le long duquel elle est située. C’est ainsi qu’on la désigne dans un arrêt du conseil du 7 août 1769. En vertu d’un autre arrêt du 17 mars 1770, il fut ordonné qu’elle serait continuée en ligne droite parallèlement à la grande allée du Rempart, jusqu’au faubourg du Temple. Un arrêt du conseil, du mois de décembre 1771, changea la dénomination de rue Basse-Saint-Martin en celle de rue de Bondy. — Une décision ministérielle du 2 thermidor an V, signée Benezech, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Les propriétés du côté des numéros impairs sont alignées, à l’exception d’une partie du théâtre de la Porte-Saint-Martin. Les maisons de 4 à 32 inclusivement, 36, 44, 46, 48, et de 64 à 90, ne sont pas soumises à retranchement. Portion d’égout du côté de la rue Lancry. — Conduite d’eau entre les rues du Faubourg-du-Temple et Lancry. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Bony (impasse).

Située dans la rue Saint-Lazare, entre les nos 124 et 126. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 18. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Cette impasse, qui n’est pas reconnue voie publique, a été construite de 1826 à 1827, par M. Bony, qui lui a donné son nom.


Borda (rue).

Commence à la rue de la Croix, nos 11 et 13 ; finit à la rue Montgolfier, nos 10 et 12. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 35 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Elle a été ouverte en 1817. Sa largeur avait été fixée à 16 m. par une décision ministérielle du 9 octobre 1816. Le nom qu’elle porte lui a été donné par le ministre de l’intérieur, le 27 septembre 1817. — Borda (Jean-Charles), aussi profond mathématicien que physicien habile, naquit à Dax le 4 mai 1733, et mourut le 20 février 1799. — Une ordonnance royale du 14 janvier 1829 a maintenu la largeur de 16 m. Les constructions qui bordent cette voie publique sont alignées, à l’exception de la maison no  1, à l’encoignure de la rue de la Croix. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière.) — (Voyez Martin, marché Saint-).


Bornes (rue des Trois-).

Commence à la rue Folie-Méricourt, no  12 ; finit à la rue Saint-Maur, nos 25 et 25 bis. Le dernier impair est 39 ; le dernier pair, 30. Sa longueur est de 348 m. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Elle fut tracée vers la fin du XVIe siècle. Ce n’était alors qu’un chemin, qui en 1730 prit le nom de rue des Trois-Bornes, en raison sans doute de trois bornes qui marquaient la limite de plusieurs propriétés particulières. — Une décision ministérielle du 3 thermidor an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les constructions riveraines sont alignées, à l’exception de celles qui portent les nos 2, 4, 6, 8, 10 et 22, qui devront reculer de 2 m. 20 c. à 2 m. 60 c. — Égout depuis la rue Folie-Méricourt jusqu’à cette d’Angoulême prolongée. — Conduite d’eau dans toute l’étendue.

Bossuet (rue).

Commence aux quais de l’Archevêché et Napoléon ; finit aux rues Chanoinesse et du Cloître-Notre-Dame. Pas de numéro impair. Ce côté est bordé par le jardin de Notre-Dame. Un seul pair qui est 2. Sa longueur est de 56 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

Elle a été percée en vertu d’une décision ministérielle du 19 prairial an XII, signée Chaptal, et sa largeur a été fixée à 12 m. — Les constructions riveraines ne sont pas soumises à retranchement. — La dénomination affectée à cette voie publique rappelle le célèbre évêque de Meaux, né à Dijon en 1627, mort en 1704.


Boucher (rue).

Commence à la rue de la Monnaie, nos 16 et 18 ; finit aux rues Béthisy, no  1, et Thibault-aux-Dez, no  23. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 106 m. — 4e arrondissement, quartier du Louvre.

Les prévôt des marchands et échevins de la ville de Paris ayant acquis, conformément aux lettres-patentes du 16 avril 1768, les maisons enclavées dans l’hôtel de Conti, cédèrent au roi cette propriété et ses dépendances, afin d’y établir le nouvel hôtel des Monnaies. Sa majesté donna en échange aux prévôt des marchands et échevins l’hôtel ancien des Monnaies avec plusieurs maisons qui y attenaient et en dépendaient. Désirant utiliser cet emplacement, ces magistrats sollicitèrent et obtinrent au mois d’août 1776 des lettres-patentes qui portent : — « Article 1er. Permettons aux sieurs prévôt des marchands et échevins de notre bonne ville de Paris, d’ouvrir et former une rue de 24 pieds de largeur, laquelle sera nommée rue Boucher, aura son ouverture rue de la Monnaie et aboutira rue Bétizy, près le carrefour de la rue des Bourdonnais, etc. — Art. 2. Il pourra aussi être formé un passage en partie couvert, pour communiquer de la rue Bétizy dans la d. nouvelle rue, lequel sera nommé passage Estienne, aura 12 pieds de largeur, etc. » Ces lettres-patentes, qui subirent quelques modifications, notamment en ce qui concerne le passage Estienne, furent immédiatement exécutées. Le nom de la rue qui fait objet du présent article est celui de Pierre-Richard Boucher, écuyer, conseiller du roi et de la ville, échevin de 1773 à 1775, sous la prévôté de Jean-Baptiste-François Delamichodière. — Une décision ministérielle du 13 floréal an IX, signée Chaptal, conserva la largeur primitive assignée à la rue Boucher. En vertu d’une ordonnance royale du 19 juillet 1840, cette dimension est portée à 12 m. pour la partie comprise entre les rues de la Monnaie et Estienne, et à 10 m. pour le surplus. La maison no  1 est soumise à un retranchement de 3 m. 20 c. pour les autres maisons de ce côté, le retranchement est de 1 m. 20 c. Toutes les constructions du côté droit devront reculer de 1 m. 20 c. — Conduite d’eau depuis la rue Béthisy jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Anglkise).


Boucherat (rue).

Commence aux rues Vieille-du-Temple, no  147, et des Filles-du-Calvaire, no  1 ; finit à la rue Charlot, no  26. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 34. Sa longueur est de 282 m. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Le roi, par son arrêt du conseil du 23 novembre 1694, et par celui du 16 août 1696, avait ordonné que la rue Saint-Louis serait continuée jusqu’au nouveau cours et de là en retour jusqu’à la rue du Temple. La ville fut autorisée l’année suivante à faire quelques modifications à ce plan. La partie de la rue qui devait être continuée jusqu’au rempart, sous la dénomination de rue Neuve-Saint-Louis, le fut sous le nom de Boucherat, alors chancelier. Le procès-verbal d’alignement est du 12 août 1697 et l’arrêt confirmatif du 12 juillet 1698. — Une décision ministérielle du 4 floréal an XIII, signée L. Bonaparte, et une ordonnance royale du 8 juin 1834, ont fixé à 15 m. la moindre largeur de cette voie publique. À l’exception d’une partie de la propriété no  1, qui devra subir un léger redressement, les constructions de la rue Boucherat ne sont pas soumises à retranchement. — Égout du côté de la rue des Filles-du-Calvaire. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Boucherie (passage de la Petite-).

Commence à la rue de l’Abbaye, nos 1 et 3 ; finit à la place Sainte-Marguerite, no  6. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Le cardinal de Furstenberg, abbé de Saint-Germain-des-Prés, aliéna en 1699 plusieurs places de l’enclos abbatial, à la charge par les acquéreurs d’y construire trois rues, qu’on a nommées Abbatiale, Cardinale et de Furstenberg. La première prit plus tard le nom de passage de la Petite-Boucherie, en raison d’une boucherie qui y était située.


Boucherie-des-Invalides (rue de la).

Commence au quai d’Orsay, nos 55 et 57 ; finit à la rue Saint-Dominique, nos 148 et 150. Le dernier impair est 31 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 265 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Située en face de la boucherie des Invalides, cette voie publique en a pris la dénomination. — Une décision ministérielle à la date du 1er messidor an XII, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette rue à 11 m. 69 c. Toutes les constructions du côté des numéros impairs, ainsi que la plus grande partie de celles du côté opposé, sont alignées. — Égout et conduite d’eau.


Boucheries (rue des).

Commence au carrefour de l’Odéon, no  2, et à la rue de l’Ancienne-Comédie, no  28 ; finit aux rues Montfaucon, no  1, et de Buci, no  43. Le dernier impair est 65 ; le dernier-pair, 56. Sa longueur est de 226 m. — Les numéros impairs sont du 11e arrondissement, quartier du Luxembourg ; les numéros pairs, du 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.


Elle tire son nom des boucheries de Saint-Germain-des-Prés, qui, de temps immémorial, étaient établies en cet endroit. La moitié de cette voie publique a été construite sur un terrain qui faisait partie de la garenne de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés. — Une décision ministérielle du 24 messidor an V, signée Benezech, avait fixé la moindre largeur de cette voie publique à 9 m. Cette moindre largeur a été portée à 11 m., en vertu d’une ordonnance royale du 27 mars 1831. Un arrêté préfectoral du 24 avril 1837 a prescrit la régularisation d’une partie du numérotage de cette rue. Les maisons nos 47, 65, 2, 6, 8 et 10, sont alignées ; les propriétés nos 61, 63, 12 et 14, ne sont assujetties qu’à un léger redressement. — Conduite d’eau depuis la rue de Seine jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz : entre les rues de l’Ancienne-Comédie et de Seine (compe Parisienne) ; pour le surplus (compe Française).


Bouclerie (rue de la Vieille-).

Commence aux rues de la Huchette, no  39, et Saint-André-des-Arts, no  1er ; finit aux rues Saint-Séverin, no  30, et Macon, no  15. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 76 m. — 11e arrondissement. Les numéros impairs sont du quartier de la Sorbonne ; les numéros pairs, quartier de l’École-de-Médecine.

Elle était désignée au XIIIe siècle sous les noms de Bouclerie, Vieille-Bouclerie, Vieille-Boucherie et de l’Abreuvoir-Macon. En 1439, on l’appelait rue de la Porte-Bouclerière, ou rue Neuve outre la porte Saint-Michel. En 1574, c’était la rue de l’Abreuvoir-Macon, dite la Vieille-Boucherie. — Une décision ministérielle du 3 ventôse an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840, cette dimension est portée à 13 m. Les maisons, depuis le no  1 jusqu’au no  17, sont soumises à un retranchement qui varie de 2 m. à 3 m. ; no  19, retranchement réduit 1 m. 40 c ; nos 21 et 23, fort retranchement ; les propriétés du côté des numéros pairs devront reculer de 2 m. 60 c. à 3 m. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).


Boudreau (rue).

Commence à la rue Trudon, nos 1 et 2 ; finit à la rue de Caumartin, nos 28 et 30. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 59 m. — 1er arrondissement, quartier de la Place-Vendôme.

« Louis, etc. Voulons et nous plait ce qui suit : — Article 1er. Il sera ouvert aux frais des sieurs Delahaye et Aubert, sur les terrains à eux appartenant, qui ont leur entrée sur le rempart, en face de la rue des Capucines et de celle Neuve-du-Luxembourg, trois rues de 30 pieds de large, chacune conformément à notre déclaration du 16 mai 1765, la première desquelles marquée sur le d. plan A, A, sera nommée rue de Caumartin et donnera d’une part sur le boulevart, et de l’autre dans la rue Neuve-des-Mathurins, en face de la rue Thiroux ; la deuxième, marquée B, B, qui sera nommée rue Boudreau dans la longueur de 82 toises, conduira de la d. rue de Caumartin au passage du sieur Sandrier, et sera formée dès à présent sur la portion de terrain appartenant au sieur Aubert, et par la suite sur le terrain joignant qu’il se propose d’acquérir ; et la troisième, marquée C, C, et qui sera nommée rue Trudon, aboutira d’une part à la d. rue Neuve-des-Mathurins, et de l’autre à lad. rue Boudreau ; le tout conformément au plan attaché sous le contr’-scel des présentes. — Art. 2. Le premier pavé des trois nouvelles rues sera également établi aux frais des sieurs Delahaye et Aubert, ou de leur ayant-cause, des qualités et conditions portées au bail du pavé de Paris, et le d. pavé sera employé dans les états d’entretien et renouvellement à notre charge, ainsi que le nétoiement et illumination et sûreté des d. trois rues, etc. — Donné à Versailles, le 3e jour du mois de juillet, l’an de grâce 1779, et de notre règne le 6e. Signé Louis. » Ces lettres-patentes furent exécutées en avril 1780. Cette voie publique porte le nom de M. Boudreau, alors greffier de la ville de Paris. Elle n’a pas été exécutée jusqu’au passage Sandrié. — Une décision ministérielle du 26 brumaire an VI, signée Letourneux, a maintenu la largeur de 30 pieds. Toutes les constructions riveraines sont alignées.


Boufflers (impasse).

Située dans la rue Dupetit-Thouars, nos 20 et 21. Le dernier numéro est 8. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Formée en 1841, elle tire son nom de l’hôtel Boufflers. L’entrée est fermée par une grille.


Boulangers (rue des).

Commence à la rue Saint-Victor, nos 33 et 35 ; finit à la rue des Fossés-Saint-Victor, nos 19 et 21. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 42. Sa longueur est de 244 m. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Cette rue était presque entièrement construite vers 1350. — Elle était connue alors sous le nom de rue Neuve-Saint-Victor. — Une décision ministérielle du 28 ventôse an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de la rue des Boulangers à 7 m. Les constructions nos 15, 17, 19, 4 et 6, ne sont soumises qu’à un léger redressement.


Boule-Blanche (passage de la).

Commence à la rue de Charenton, no  51 ; finit à celle du Faubourg-Saint-Antoine, no  52. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

« 5 juin 1700. Arrêt du conseil. — Le roi étant en son conseil a ordonné et ordonne qu’il sera ouvert vis-à-vis la principale entrée de l’hôtel des Mousquetaires, rue de Charenton, au faubourg Saint-Antoine, une rue de 6 toises de largeur pour se rendre en droite ligne dans la grande rue de ce faubourg, laquelle sera percée au travers de la maison de la boule blanche, etc. — Fait au conseil d’État du roi, etc. » — Peu de temps après ce percement fut exécuté, mais non sur la largeur indiquée par l’arrêt précité. On lui donna la dénomination de passage de la Boule-Blanche.


Boule-Rouge (rue de la).

Commence aux rues Geoffroy-Marie, no  2, et du Faubourg-Montmartre, no  18 ; finit à la rue Richer, no  13. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 209 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

Cette rue, qui forme retour d’équerre, a été percée sur les terrains appartenant aux hospices civils de Paris. Sa dénomination provient d’une enseigne. — Une décision ministérielle en date du 23 janvier 1817, ainsi qu’une ordonnance royale du 23 août 1833, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Elle a été considérablement élargie depuis 1841, et aujourd’hui presque toutes les propriétés riveraines sont alignées. — Portions d’égout et de conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Boules (passage du Jeu de).

Commence à la rue des Fossés-du-Temple, no  32 ; finit à celle de Malte, nos 29 et 31. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 14. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Il a été ouvert en 1826, sur les terrains appartenant à MM. Barat et Mignon. Son nom lui vient d’un jeu de boules sur l’emplacement duquel il a été formé. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Boules (rue des Deux-).

Commence à la rue des Lavandières, nos 13 et 15 ; finit à la rue Bertin-Poirée, nos 20 et 22. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 88 m. — 4e arrondissement, quartier du Louvre.

Le poète Guillot et les Titres du XIIIe siècle la désignent sous le nom de Guillaume-Porée. Aux XIIe et XIIIe siècles, elle se nommait rue Mauconseil ou Maleparole (Archives Saint-Martin). Dans des actes postérieurs et en 1546, elle est appelée rue Guillaume-Porée, autrement Maleparole, et Guillaume-Porée, dite des Deux-Boules. Cette dernière dénomination venant d’une enseigne a prévalu. — Une décision ministérielle en date du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, avait fixé à 7 m. la largeur de cette voie publique. — Une ordonnance royale du 9 décembre 1838 a porté cette largeur à 10 m. Les propriétés nos 1, 3, 5 et 7, ne sont soumises qu’à un léger redressement ; celle no  2 devra reculer de 5 m. 30 c. à 6 m. 50 c. les autres constructions de ce côté éprouveront un retranchement qui varie de 3 m. 80 c. à 5 m. 30 c. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Boulets (rue des).

Commence à la rue de Montreuil, nos 83 et 85 ; finit à la rue de Charonne, nos 110 et 112. Le dernier impair est 31 ; le dernier pair, 42. Sa longueur est de 561 m. — 8e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Antoine.

Elle doit son nom au territoire sur lequel elle fut tracée. D’anciennes déclarations du XVIe siècle désignent ainsi ce territoire : lieu dit les Boulets, anciennement les Basses-Vignoles. Ce n’était encore qu’un chemin au commencement du XVIIIe siècle. — En vertu d’une ordonnance royale du 6 mai 1827, la moindre largeur de cette voie publique est portée à 13 m. Les maisons nos 21, 23 ; 10 et 12, et plusieurs murs de clôture, sont à l’alignement. — Conduite d’eau.


Boulogne (passage du Bois de).

Commence au boulevart Saint-Denis, no  22 ; finit à la rue du Faubourg-Saint-Denis, no  12. — 5e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Denis.

Ce passage a été construit vers l’année 1785. Il a pris sa dénomination d’un bal public qui y existait, connu alors sous le nom de bal du Bois-de-Boulogne.


Bouloi (rue du).

Commence à la rue Croix-des-Petits-Champs, nos 14 et 16 ; finit à la rue Coquillière, nos 29 et 31. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 194 m. — 4e arrondissement, quartier de la Banque.

En 1359, elle est désignée sous le nom de rue aux Bouliers, dite la cour Basile. Au XVe siècle, c’était la rue de Baizile. Au XVIe siècle, on la nommait rue des Buliers dite la cour Basile. Depuis on l’a toujours appelée rue du Bouloi. — Une décision ministérielle du 20 fructidor an XI, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. 79 c. Cette largeur est portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840. Les maisons nos 9, 11, 13, 15, 17, 19, 21, 23, 25, 27 et 29, et celle no  2, sont alignées. — Portion d’égout du côté de la rue Croix-des-Petits-Champs. — Conduite d’eau entre la rue Coquillière et les deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Bouquet-de-Longchamp (rue du).

Commence à la rue de Longchamp, nos 22 et 22 bis ; finit à la rue de la Croix-Boissière. Le dernier impair est 23 ; pas de numéro pair. Sa longueur est de 151 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

C’était une ruelle de l’ancien village de Chaillot. — Une décision ministérielle du 18 juin 1817 a fixé la largeur de cette voie publique à 8 m.


Bouquet-des-Champs (rue du).

Commence à la rue de Longchamp ; finit au chemin de ronde de la barrière des Bassins. Pas de numéro. Sa longueur est de 111 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Elle faisait partie du territoire de Chaillot. — Une délibération du conseil municipal, en date du 4 mars 1836, porte ce qui suit : — « À l’avenir il ne sera délivré aucun alignement dans les rues des Champs, du Bouquet-des-Champs et dans l’impasse de la Croix-Boissière à Chaillot, et l’administration s’abstiendra de tout acte de voirie dans lesdites rues et impasse, etc. »


Bourbe (rue de la).

Commence aux rues Saint-Jacques, no  360, et du Faubourg-Saint-Jacques, no  2 ; finit à la rue d’Enfer, nos 77 et 79. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 159 m. — 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Ce n’était qu’un chemin au XVIe siècle. Le plan de Gomboust de 1652 la nomme rue de la Bourbe, et dans d’autres titres elle est écrite rue de la Boue. Son nom lui vient sans doute de la quantité d’immondices qu’on voyait dans cette rue, qui resta longtemps sans être pavée. Une décision ministérielle, à la date du 2 germinal an XI, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 12 m. Les constructions riveraines sont soumises à un fort retranchement, à l’exception de celles qui sont situées sur le côté des numéros pairs, à l’encoignure de la rue d’Enfer, et qui devront avancer sur leurs vestiges actuels.

Les malheureuses qui veulent solliciter un lit de douleur à l’hospice de l’accouchement, sont forcées de demander en rougissant le nom de la rue de la Bourbe. Cette dénomination qui est une insulte au malheur, pourrait être remplacée par celle de la Maternité.


Bourbon (collége royal de).

Situé dans la rue Sainte-Croix. — 1er arrondissement, quartier de la Place-Vendôme.

Le couvent des Capucins, supprimé en 1790, devint propriété nationale. Les bâtiments furent alors affectés à un hospice, où l’on traita les maladies vénériennes. En vertu de la loi du 1er mai 1802, on y établit le lycée Bonaparte. Dans les premiers jours d’avril 1814, sa dénomination fut changée en celle de collége royal de Bourbon. (Voir l’article Louis-d’Antin, église Saint-).


Bourbon (place du palais de).

Située rue de l’Université, entre les nos 79 et 103. Les numéros continuent la série de ceux de la rue de l’Université. — 10e arrondissement ; du no  81 à 91, quartier du Faubourg-Saint-Germain ; du no  93 à 101, quartier des Invalides.

Par lettres-patentes données à Fontainebleau en novembre 1775, Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, fut autorisé : 1o à changer la direction d’une partie de la rue de Bourgogne ; 2o à former une place demi-circulaire au-devant de l’entrée de son palais. Ces lettres-patentes furent registrées au bureau de la Ville le 12 janvier 1776, et au parlement le 28 mars suivant. En 1778, la place reçut un commencement d’exécution ; cependant quelques années après on jugea convenable de substituer à la forme demi-circulaire une place rectiligne formant évasement du côté du palais. Les constructions riveraines furent établies d’après cette nouvelle disposition, qui a été maintenue par une décision ministérielle du 2 thermidor an V, signée Benezech, et par une ordonnance royale du 7 mars 1827. Dans l’origine, cette voie publique porta le nom de place du Palais-de-Bourbon. Par un arrêté du 29 nivôse an VI (18 janvier 1798), le conseil des Cinq-Cents décida qu’elle prendrait le nom de place du Conseil des Cinq-Cents. Sous l’empire, on l’appela place du Palais du Corps-Législatif. Enfin, un arrêté préfectoral du 27 avril 1814 lui a rendu sa dénomination de place du Palais-de-Bourbon. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bourbon (quai de).

Commence à la rue des Deux-Ponts, no  37, et au Pont-Marie ; finit à la rue Saint-Louis, no  104, et au pont de la Cité. Le dernier numéro est 53. Sa longueur est de 367 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Île-Saint-Louis.

Sa construction, commencée en 1614, fut terminée en 1646. On lui donna d’abord le nom de Bourbon. En 1792, c’était le quai de la République. Peu de temps après, on l’appela quai d’Alençon. — Un arrêté préfectoral du 27 avril 1814 lui rendit sa dénomination de Bourbon. Par une décision ministérielle en date du 24 frimaire an XIII, signée Champagny, la moindre largeur de cette voie publique avait été fixée à 12 m. Conformément à une autre décision du ministre de l’intérieur du 9 mai 1818, et en vertu d’une ordonnance royale du 9 décembre 1838, cette largeur est réduite à 8 m. Les maisons portant les nos 21, 23, 25, 27, 29, 31, 33, 35, 37, 39, 41, 43, 45, 49, 51 et 53 sont alignées.


Bourbon (rue du Petit-).

Commence aux rues de Tournon, no  2, et de Seine, no  72 ; finit à la place Saint-Sulpice, no  2. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 210 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Les rues des Aveugles et du Petit-Bourbon formaient, avant 1816, deux rues distinctes.

Dans plusieurs titres de 1636, la première de ces deux voies publiques est nommée rue de l’Aveugle ; en 1642, elle s’appelait rue des Prêtres. Selon l’auteur du dénombrement des rues de Paris imprimé chez Valleyre, un cimetière qui longeait cette rue et qui fut béni le 10 juin 1664, lui fit donner le nom de rue du Cimetière-Saint-Sulpice. Ce ne fut qu’en 1697 qu’elle prit le nom de rue des Aveugles. Vers le milieu du XVIIIe siècle, elle se prolongeait jusqu’à la rue des Canettes ; mais à cette époque, M. Lau, curé de Saint-Sulpice, fit abattre quelques maisons pour construire en cet endroit une petite place qui fait maintenant partie de la place Saint-Sulpice.

La rue du Petit-Bourbon a pris vraisemblablement son nom de Louis de Bourbon, duc de Montpensier. Son hôtel occupait l’espace renfermé entre les rues de Tournon et Garancière. — Sauval dit que la duchesse de Montpensier y demeurait en 1588. Lorsqu’elle reçut la nouvelle de la mort des Guise, tués à Blois les 23 et 24 décembre de la même année, elle parcourut la ville en ameutant la populace contre Henri III. En apprenant l’assassinat de ce roi, cette duchesse embrassa avec transport le messager. — « Ah ! mon ami, s’écria-t-elle ; mais est-il bien vrai au moins ? ce méchant, ce perfide ce tyran est bien mort ! Dieu que vous me faites aise ! Je ne suis marrie que d’une chose, c’est qu’il n’ait sçu avant de mourir que c’est moi qui l’ait fait faire. »

Dans un acte de 1779 relatif à l’hôtel de Condé, il est parlé de la rue du Petit-Bourbon, autrefois ruelle de Saint-Sulpice. En 1792, elle prit la même dénomination que la rue du Petit-Lion, dont elle forme le prolongement. En 1793, on la désigna sous le nom de rue du 31 Mai, pour rappeler la chute des Girondins. En 1815, elle reprit son premier nom de rue du Petit-Bourbon. — « Nous, conseiller d’État, préfet : vu la pétition du 17 septembre dernier, par laquelle les propriétaires des maisons de la rue des Aveugles demandent la suppression de la dénomination de cette rue, etc., arrêtons ce qui suit : — Article 1er. La dénomination de la rue des Aveugles est supprimée, et celle de la rue du Petit-Bourbon sera prolongée jusqu’à la place Saint-Sulpice. Paris, le 19 octobre 1816, signé Chabrol. » — Une décision ministérielle, du 26 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Les maisons portant les numéros impairs et celles qui sont situées sur le côté opposé, entre la rue Mabillon et la place Saint-Sulpice, sont alignées ; le surplus est soumis à un retranchement considérable. — Égout entre les rues de Seine et Mabillon. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bourbon-le-Château (rue de).

Commence à la rue de Buci, nos 32 et 34 ; finit à la rue de l’Échaudé, nos 15 et 17. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 37 m. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Elle doit ce nom au cardinal de Bourbon, abbé de Saint-Germain-des-Prés, qui fit bâtir en 1586 le palais abbatial. Sur un plan de 1652, cette rue est nommée rue Bourbon-le-Château. De 1793 à 1806, elle a porté le nom de rue de la Chaumière. — Une décision ministérielle du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. En 1806, elle reçut la dénomination de rue de l’Abbaye. Elle a repris son premier nom en 1814. — Une ordonnance royale, à la date du 29 mars 1827, a porté la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. — La maison no  2 est alignée. — Conduite d’eau.


Bourbon-Villeneuve (rue de).

Commence à la rue des Petits-Carreaux, nos 42 et 44 ; finit à la rue Saint-Denis, nos 383 et 387. Le dernier impair est 65 ; le dernier pair, 60. Sa longueur est de 387 m. — 5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle.

Cette rue portait anciennement le nom de Saint-Côme du milieu des Fossés ; au commencement du XVIIe siècle, celui de Bourbon, en l’honneur de Jeanne de Bourbon, abbesse de Fontevrault ; elle prit ensuite la dénomination de Bourbon-Villeneuve, parce qu’elle se trouve dans le quartier dit autrefois la Ville-Neuve. En 1793, on lui donna le nom de rue Neuve-Égalité ; en 1807, on la désigna sous la dénomination d’Aboukir, en mémoire du célèbre combat livré le 19 juillet 1799. — Un arrêté préfectoral du 27 avril 1814 rendit à cette voie publique sa dénomination de Bourbon-Villeneuve. En 1830 on effaça le mot Bourbon ; il a été rétabli en 1837. — Une décision ministérielle, à la date du 23 brumaire an VIII, signée Quinette, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. Cette dimension est portée à 12 m. en vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826. Les maisons nos 43, 63 et 65 sont alignées ; les autres constructions de ce côté sont soumises à un retranchement qui varie de 1 m. 30 c. à 1 m. 60 c. Les maisons du côté des numéros pairs devront éprouver un reculement de 1 m. à 1 m. 40 c. — Égout entre les rues Saint-Philippe et Saint-Denis. — Conduite d’eau dans une grande partie. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bourdaloue (rue).

Commence à la rue Ollivier, no  6 bis ; finit à la rue Saint-Lazare, no  1. Le dernier impair est 7 ; pas de numéro pair. Ce côté est bordé par l’église Notre-Dame-de-Lorette. Sa longueur est de 74 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Ouverte en vertu de l’ordonnance royale du 21 juillet 1824, relative aux abords de l’église Notre-Dame-de-Lorette, cette rue porte le nom du célèbre Bourdaloue (Louis), jésuite, né à Bourges en 1632, mort le 13 mai 1704. On appela Bourdaloue le roi des prédicateurs et le prédicateur des rois. — Cette voie publique est entièrement exécutée sur une largeur de 10 m. Portion d’égout. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Bourdin (impasse).

Située dans l’allée des Veuves, no  71. — 10e arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Ouverte au commencement de notre siècle, sur le marais des Gourdes ; elle doit son nom à un propriétaire.


Bourdon (boulevart).

Commence au quai Morland ; finit à la rue Saint-Antoine, no  134, et à la place de la Bastille. Le dernier numéro est 12. Sa longueur est de 638 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

« Napoléon, etc… Nous avons décrété et décrétons ce qui suit : Le boulevart de la porte Saint-Antoine sera prolongé jusqu’à la rivière, au travers de l’emplacement de la Bastille, dans l’alignement de la courtine des fossés, sur 28 m. de largeur et 670 m. environ de longueur, à partir de la façade extérieure de l’hôtel de Montbarey. Ce boulevart sera nommé Boulevart Bourdon, en mémoire du colonel du 11e régiment de dragons, tué à la grande armée. Une grande allée et deux autres allées formeront ce boulevart ; les plantations en seront exécutées avant le printemps prochain. — Au palais des Tuileries, le 14 février 1806, Signé Napoléon. Par l’Empereur : le secrétaire d’état, signé H.-B. Maret. » (Extrait du décret.) — L’alignement, approuvé par le ministre de l’intérieur Montalivet le 23 novembre 1811, est exécuté au droit des propriétés voisines de la place de la Bastille, et dans une étendue de 83 m. Les autres constructions particulières sont soumises à retranchement. — Égout dans toute l’étendue. — Conduite d’eau depuis la rue de la Cerisaie jusqu’à la place de la Bastille.


Bourdonnais (impasse des).

Située dans la rue des Bourdonnais, entre les no  19 et 21. Le dernier impair est 5, le dernier pair, 8. Sa longueur est de 52 m. — 4e arrondissement, quartier Saint-Honoré.

C’était anciennement une rue qui se prolongeait jusqu’à celle Tirechape. La place où cette impasse est située était hors la seconde enceinte et servait de voirie, ce qui a fait donner à tout cet endroit le nom de Marché aux Pourceaux, de la Place aux Chais, de la Fosse aux Chiens. Dès le commencement du XVIe siècle, c’était une impasse. En 1421, on l’appelait rue du Cul-de-Sac. En 1423, ruelle qui aboutit en la rue des Bourdonnais, et depuis, Cul-de-Sac de la Fosse-aux-Chiens. En 1808, plusieurs propriétaires de cette impasse sollicitèrent l’autorisation de changer le nom de la Fosse-aux-Chiens en celui des Bourdonnais. Cette autorisation fut accordée par M. Frochot, préfet, le 1er avril de la même année. — Une décision ministérielle du 7 août 1818, signée comte Chabrol, a fixé à 7 m. la largeur de cette impasse. — Conduite d’eau.


Bourdonnais (rue des).

Commence aux rues Béthisy, no  2, et Bertin-Poirée, no  24 ; finit à la rue Saint-Honoré, nos 31 et 33. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 145 m. — 4e arrondissement, quartier Saint-Honoré.

Guillot l’appelle rue à Bourdonnas ; Sauval dit qu’en 1297 elle se nommait rue Adam-Bourdon et Sire Guillaume-Bourdon ; et en 1300, rue des Bourdonnais. Depuis cette époque c’est la rue des Bourdonnais. — Une décision ministérielle, du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, avait fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. Cette largeur a été portée à 10 m. par une ordonnance royale du 29 avril 1839. — Les maisons no  19, 6 et 14 sont alignées. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

On vient de démolir, dans la rue des Bourdonnais, la maison dite des Carnaux, qui avait pour enseigne une couronne d’or. Paris n’avait point de bâtiment plus remarquable par la grâce et la délicatesse des ornements. On ignore par qui cette propriété avait été bâtie. Ce qui est certain, c’est qu’elle fut habitée en 1380 par Philippe, duc de Touraine, et depuis duc d’Orléans, frère du roi Jean, qui en avait fait l’acquisition le 1er octobre 1363. Ce prince la vendit au fameux Guy de la Trémouille, qui l’occupait en 1398. Elle devint l’hôtel seigneurial de cette illustre famille. L’hôtel de la Trémouille s’étendait alors le long de la rue Béthisy jusqu’à celle Tirechape. Il appartint ensuite au chancelier Dubourg, puis au président de Bellièvre.


Bourdonnaye (avenue de la).

Commence au quai d’Orsay, no  91 ; finit à l’avenue de la Motte-Picquet, no  18. Le dernier impair est 51 ; pas de numéro pair. Ce côté est bordé par le Champ-de-Mars. Sa longueur est de 982 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Les avenues et places situées aux abords de l’hôtel royal des Invalides ont été presque toutes formées peu de temps après la construction de ce monument, c’est à-dire vers 1680. Celles qui avoisinent l’École-Militaire ont été tracées vers 1770. — Longtemps elles restèrent sans dénomination. À l’Empire appartient l’honneur d’avoir décoré de noms illustres ces larges et magnifiques avenues, qui répondent dignement à la grandeur du monument de Louis XIV. Toutes ces avenues ne sont pas voies publiques. Nous donnons ci-après le texte de la loi qui en a fait entrer une partie dans le domaine communal. Le surplus est encore la propriété de l’État. — « Au palais des Tuileries, le 19 mars 1838. Louis-Philippe, roi des Français, à tous présents et à venir, salut. Nous avons proposé, les Chambres ont adopté, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : — Article 1er. Le ministre des finances est autorisé à céder, gratuitement, au nom de l’État à la ville de Paris, les avenues de Saxe, de Tourville ; de La Bourdonnaie, de Lowendal, de Suffren, de la Mothe-Piquet, et la partie de l’avenue de Breteuil, comprise entre la place de ce nom et la barrière de Sèvres, ainsi que le boulevart de Latour-Maubourg, les places de Fontenoy, de Breteuil, et la partie de celle de Vauban, traversée par l’avenue de Tourville, dans la largeur de cette avenue seulement : le tout, conformément aux indications du plan annexé à la présente loi. — Art. 2. Au moyen de cette cession, la ville demeure chargée de pourvoir à l’entretien de ces emplacements. Elle est tenue, en outre, expressément, de leur conserver les formes et dimensions actuelles. — La présente loi, discutée, délibérée et adoptée par la chambre des pairs et par celle des députés, et sanctionnée par nous, cejourd’hui, sera exécutée comme loi de l’État, etc… Signé Louis-Philippe. — Par le roi, le ministre secrétaire d’état au département des finances, signé Laplagne. — Le garde des sceaux de France, ministre secrétaire d’État au département de la justice et des cultes, signé Barthe. » — Les avenues indiquées dans cette loi présentaient sous le rapport des lignes des irrégularités assez choquantes que l’administration a le projet de faire disparaître. Afin d’arriver à ce résultat, des alignements ont été tracés pour ces voies publiques ; ils seront prochainement sanctionnés par ordonnance royale. — L’avenue de La Bourdonnaye se terminait originairement à celle Lowendal. La partie comprise entre cette avenue et celle de Tourville fut supprimée et son emplacement servit à établir un polygone pour les élèves de l’École-Militaire (voyez l’article ci-après.) Il existe dans l’avenue de la Bourdonnaye une conduite d’eau entre les rues de l’Université et Saint-Dominique.

Bernard-François Mahé de La Bourdonnaye naquit à Saint-Malo, en 1699. Il fut successivement capitaine de vaisseau et gouverneur des îles de France et de Bourbon. La guerre ayant éclaté, La Bourdonnaye, avec une flotte de cinq vaisseaux et une frégate, prit la supériorité dans les mers de l’Inde, et après avoir dispersé les vaisseaux ennemis, il vint assiéger Madras par terre et par mer. Cette ville fut obligée de se rendre. La capitulation portait que Madras serait restituée aux Anglais, moyennant une rançon ; mais le gouvernement de Pondichéri cassa cette capitulation et conserva Madras. Ce fut la cause des malheurs de La Bourdonnaye. Ses succès avaient excité l’envie. De retour en France, il fut accusé de concussion. Un jugement le déclara innocent. Mais le coup était porté. La Bourdonnaye mourut de chagrin, en 1754.


Bourdonnaye (rue de la).

Commence à l’avenue de Tourville, no  2 ; finit à l’avenue Lowendal, no  10. Pas de numéro. Le côté droit est bordé par le mur de clôture de l’École-Militaire. Sa longueur est de 204 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Cette rue, qui est indiquée sur le plan de Verniquet, a été formée sur l’emplacement d’une partie du polygone destiné aux élèves de l’École-Militaire. — Une décision ministérielle, en date du 18 juin 1817, à maintenu cette voie publique suivant sa largeur actuelle, qui est de 12 m. (Voir l’article précédent.)


Bourgeois-au-Marais (rue des Francs-).

Commence aux rues Pavée, no  17, et Payenne, no  1 ; finit à la rue Vieille-du-Temple, nos 66 et 68. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 263 m. — Les impairs sont du 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean ; et les pairs, du 8e arrondissement, quartier du Marais.

Elle était bordée de constructions en 1258 et portait à cette époque le nom de rue des Viez-Poulies. Selon Sauval, un jeu nommé les Poulies était alors en usage, et l’établissement où se faisait cet exercice produisait 20 sols parisis de rente que Jean Gennis et sa femme donnèrent aux Templiers en 1271. Cette rue prit plus tard le nom des Francs-Bourgeois, à l’occasion d’un hôtel qui y fut construit en 1350, par Jean Roussel et Alix sa femme, dans le but d’y recevoir vingt-quatre pauvres. En 1415, Pierre-le-Mazurier et sa femme, fille de Jean Roussel, donnèrent cet hôpital au grand-prieur de France, avec 70 livres de rente, à condition de loger deux pauvres dans chaque chambre. Cet asile fit donnar à cette rue le nom des Francs-Bourgeois, parce que les pauvres qui demeuraient dans cet hôpital étaient francs, exempts par leur misère de toutes taxes et impositions. — Une décision ministérielle, à la date du 23 ventôse an X, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 9 m. En vertu d’une ordonnance royale du 27 septembre 1826, cette moindre largeur a été portée à 10 m. Les maisons situées sur le côté des numéros impairs aux encoignures de la rue des Hospitalières-Saint-Gervais, et celle no  8, sont alignées. — Égout entre les rues des Hospitalières-Saint-Gervais et Vieille-du-Temple. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Dans cette rue demeurait Michel Le Tellier, chancelier sous Louis XIV.


Bourgeois-Saint-Marcel (rue des Francs-).

Commence à la rue des Fossés-Saint-Marcel, nos 14 et 16 ; finit à la place de la Collégiale, nos 1 et 2. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 182 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Un arrêt du parlement de l’année 1296, ayant déclaré que le territoire de Saint-Marcel ne faisait point partie des faubourgs de Paris, exempta les habitants de toutes taxes. Un chemin enclavé dans le territoire de Saint-Marcel prit à cette occasion le nom de rue des Francs-Bourgeois. — « Séance du 9 nivôse an II. Sur le rapport des administrateurs au département des travaux publics, relatif aux accidents fréquents qui arrivent dans la rue des Francs-Bourgeois-Saint-Marcel, à cause de ses largeurs inégales, le corps municipal arrête que cette rue sera et demeurera fixée à trente pieds dans sa moindre largeur, conformément au plan annexé audit rapport. » (Registre 41e du corps municipal, page 7082). Une décision ministérielle du 8 ventôse an IX, signée Chaptal, a porté cette moindre largeur à 10 m.


Bourgeois-Saint-Michel (rue des Francs-).

Commence aux rues Monsieur-le-Prince, no  55, et de Vaugirard, no  1er ; finit à la place Saint-Michel, nos 6 et 8. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 80 m. — 11e arrondissement. Les numéros impairs sont du quartier de l’École-de-Médecine ; les pairs, du quartier de la Sorbonne.

On ne la distinguait point au XVIIe siècle de la rue Monsieur-le-Prince. Elle tire son nom de la confrérie aux bourgeois, qui avait acheté une portion d’un clos sur laquelle elle fut construite. — Une décision ministérielle, à la date du 23 frimaire an IX, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 12 mai 1841, cette moindre largeur est portée à 12 m. Les constructions de 1 à 13 devront reculer de 1 m. 30 c. à 2 m. 80 c. ; no  13, retranchement réduit 0 m. 90 c. ; no  15, retranchement 0 m. 40 c. Les maisons du côté opposé sont soumises à un retranchement de 0 m. 80 c. à 1 m. 20 c. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).


Bourg-l’Abbé (passage).

Commence à la rue Bourg-l’Abbé, no  23 ; finit à la rue Saint-Denis, nos 238 et 240. — 6e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Denis.

Bâti en 1828, il doit son nom à la rue Bourg-l’Abbé, où il prend naissance.


Bourg-l’Abbé (rue).

Commence à la rue aux Ours, nos 32 et 34 ; finit à la rue Greneta, nos 43 et 45. Le dernier impair est 43 ; le dernier pair, 56. Sa longueur est de 207 m. — 6e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Denis.

Le bourg l’Abbé, ainsi appelé parce qu’il dépendait de l’abbé de Saint-Martin, existait déjà sous les rois de la seconde race. Il fut enfermé dans Paris sous le règne de Philippe-Auguste, et le principal chemin de ce bourg prit, en 1210, le nom de rue Bourg-l’Abbé. Cette rue était autrefois affectée à la débauche. À tort ou à raison, ses habitants n’avaient point alors une réputation de chasteté ; leur esprit était aussi l’objet d’un doute. Voici de quelle manière on désigna longtemps à Paris les imbéciles et les libertins : « Ce sont gens de la rue Bourg-l’-Abbé ; ils ne demandent qu’amour et simplesse. » — Une décision ministérielle du 28 brumaire an VI, signée Letourneux, avait fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826, cette largeur a été portée à 10 m. 66 c. La maison no  13 est alignée. Les propriétés de à 11 devront éprouver un retranchement qui varie de 2 m. 50 c. à 3 m. 93 c. ; de 15 à la fin, le reculement varie de 4 m. à 4 m. 50 c. ; de 2 à 22, retranchement 1 m. 30 c. à 2 m. ; de 26 à 38, retranchement 50 c. à 1 m. 10 c. ; nos 46 et 48, retranchement réduit 40 c. ; de 52 à la fin, retranchement 70 c. à 1 m. 10. Les maisons nos 24 et 50 sont alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bourg-l’Abbé (rue Neuve-).

Commence à la rue Saint-Martin, nos 151 et 153 ; finit à la rue Bourg-l’Abbé, nos 24 et 28. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 115 m. — 6e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Elle a été ouverte en 1829, sur les terrains appartenant à M. le marquis de Verac et à M. le comte Dumanoir. L’ordonnance royale d’autorisation est à la date du 28 mai 1829, et porte que la nouvelle rue aura 10 m. de largeur. Cette ordonnance a imposé aux propriétaires les conditions suivantes : de supporter les frais de premier établissement du pavage et de l’éclairage de cette rue ; de faire établir de chaque côté des trottoirs en pierre dure, conformément aux indications qui leur seront données par l’administration ; de ne pouvoir élever, eux ou leurs ayant-droit, les maisons à construire le long de ladite rue, au-delà de la hauteur de seize mètres, mesurée à partir du sol jusqu’à l’entablement, y compris attique ou mansarde. Les contractions riveraines de la rue Neuve-Bourg-l’Abbé sont à l’alignement. — Conduite d’eau depuis la rue Bourg-l’Abbé jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bourgogne (cour de).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Antoine, nos 80 ; finit à celle de Charenton, no  61. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

C’était autrefois la Cour des Miracles. Elle n’a pris son nom actuel qu’en 1814.


Bourgogne (rue de).

Commence au quai d’Orsay ; finit à la rue de Varennes, nos 32 et 34. Le dernier impair est 45 ; le dernier pair, 46. Sa longueur est de 753 m. — 10e arrondissement. Les numéros impairs de 1 à 23 sont du quartier du Faubourg-Saint-Germain ; de 23 bis à la fin, quartier Saint-Thomas-d’Aquin ; et tous les numéros pairs, quartier des Invalides.

Un arrêt du conseil, en date du 23 août 1707, relatif aux améliorations à exécuter dans le faubourg Saint-Germain, porte ce qui suit : « Ordonne sa majesté que depuis la rue de Varennes il soit formé une grande rue de 8 toises de largeur qui sera nommée rue de Bourgogne, se terminera au nouveau quai (d’Orsay), et aura pour point de vue le nouveau cours près la porte Saint-Honoré. » Cet arrêt fut confirmé les 1er décembre 1715 et 10 janvier 1716. Le 15 mars 1717, un arrêt du conseil réduisit la largeur de la rue de Bourgogne à 5 toises. Procès-verbal des alignements de cette voie publique fut dressé par Jean Beausire, le 20 mars 1719. Un arrêt du conseil, du 13 mars 1720, prescrivit le prolongement de cette rue, depuis la rue de Varennes jusqu’à celle Plumet. En 1723, on abandonna ce projet qui avait déjà reçu un commencement d’exécution. Par lettres-patentes données au mois de novembre 1775, et registrées en parlement le 28 mars 1776, Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, fut autorisé : 1o à changer la direction de la partie de la rue de Bourgogne comprise entre celles de l’Université et Saint-Dominique ; 2o à former une place demi-circulaire au-devant de l’entrée de son palais. Ces lettres-patentes furent exécutées en 1778. Une décision ministérielle, en date du 2 thermidor an V, signée Benezech, fixa la moindre largeur de la rue de Bourgogne à 10 m. Conformément à un arrêté du conseil des Cinq-Cents, du 29 nivôse an VI, cette voie publique porta le nom de rue du Conseil-des-Cinq-Cents ; depuis elle a repris sa première dénomination. En vertu d’une ordonnance royale du 7 mars 1827, la largeur de la partie comprise entre le quai et la place est portée à 12 m. ; le surplus est maintenu conformément à la décision ministérielle. — Les maisons ci-après sont alignées : 7, 9, 11, 17, 19, 19 bis, 21, 21 bis, 21 ter, 23 et de 23 bis à la fin ; 2, 4, 6, 8, 12, 30 et 38. Les constructions du côté des numéros impairs, entre le quai d’Orsay et la rue de l’Université, sont soumises à un retranchement de 2 m. 40 c. — Égout entre les rues de Lille et Saint-Dominique. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bourguignons (rue des).

Commence à la rue de Lourcine, nos 48 et 52 ; finit aux rues de la Santé, no  1, et du Champ-des-Capucins. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 371 m. — 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Gilles Corrozet la nomme rue de Bourgogne. Ce n’était encore, à l’époque où vivait ce savant libraire, qu’un chemin bordé de quelques constructions légères. — Une décision ministérielle, à la date du 2 germinal an XI, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 19 juillet 1840, cette moindre largeur est portée à 12 m. Les maisons nos 20, 24 et 24 bis, ainsi que le mur de clôture du Val-de-Grâce, sont à l’alignement. — La maison no  28 a été habitée par le diacre Paris, dont nous parlerons à l’article de l’église Saint-Médard. — Une ordonnance royale, à la date du 5 septembre 1843, a déclaré d’utilité publique l’ouverture d’une rue à travers les terrains offerts à cet effet par le sieur Vaillant. Ce percement est destiné à former le prolongement de la rue des Bourguignons jusqu’à la rue Pascal, et sa largeur est fixée à 12 m. Toutefois l’alignement ne sera exécutoire sur le bâtiment formant saillie sur le côté gauche, que dans trois ans, à partir du dernier paiement de l’indemnité due par la ville de Paris au sieur Vaillant.

L’indemnité accordée à ce propriétaire est fixée à 40,000 fr.

Les conditions suivantes ont été imposées au sieur Vaillant : de faire à ses frais, risques et périls, l’acquisition de la propriété dont l’emplacement est nécessaire en partie pour opérer le débouché de la rue projetée sur la rue Pascal ; de supporter les frais de pavage et d’éclairage de la nouvelle rue et ceux de l’établissement des trottoirs de deux mètres sur les deux côtés ; de faire également les frais de relevé-à-bout du dit pavage, lequel devra être fait en chaussée bombée et sera établi, ainsi que les trottoirs, sous la direction des ingénieurs du pavé de Paris et avec les matériaux agréés par eux ; d’établir des égouts dans la nouvelle rue, si cette construction est reconnue nécessaire à l’écoulement des eaux, et d’acquitter les droits de voirie.

Ce prolongement sera prochainement exécuté.


Boursault (rue).

Commence à la rue Pigalle, nos 17 et 19 ; finit à la rue Blanche, nos 20 et 22. Pas encore de numéro. Sa longueur est de 174 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

En vertu d’une ordonnance royale du 25 février 1839, M. Boursault, propriétaire, a été autorisé à ouvrir sur ses terrains une rue destinée à communiquer entre les rues de La Rochefoucauld et Blanche.

Les largeurs de ce percement ont été fixées, savoir : à 10 m. pour la partie qui s’étend de la rue de La Rochefoucauld à la rue Pigalle, et à 12 m. pour le surplus.

La première partie a reçu le nom de rue La Bruyère (voyez cet article).

Les conditions suivantes furent imposées au sieur Boursault : d’abandonner gratuitement le sol de la nouvelle rue ; de supporter les frais de premier établissement du pavage en pavés durs, y compris ceux de relevé-à-bout et les frais de premier établissement de l’éclairage et des trottoirs, le tout suivant les prescriptions de l’administration ; d’établir à ses frais, s’il est reconnu nécessaire par l’administration, des bornes-fontaines sur les points qui seront désignés ; de donner au nivellement la pente qui sera indiquée et reconnue nécessaire par les ingénieurs du pavé d’exécuter les travaux de pavage en chaussée bombée ; d’éclairer la nouvelle rue par des moyens provisoires jusqu’à ce que les conduits principaux de gaz permettent d’employer cet éclairage.

L’ordonnance précitée porte que le retranchement imposé à la maison située rue Blanche no  20, pour exécuter l’alignement de la nouvelle rue, ne pourra être exigé avant douze ans.

Ce percement est en cours d’exécution.

Bourse et Tribunal de Commerce.

Situés place de la Bourse. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

Ce palais ayant été construit sur la plus grande partie de l’emplacement occupé par le couvent des Filles-de-Saint-Thomas-d’Aquin, nous tracerons ici l’origine de cette communauté religieuse. Ces filles, de l’ordre de Saint-Dominique, furent établies à Paris, par Anne de Caumont, épouse de François d’Orléans, comte de Saint-Pol et duc de Fronsac. Cette dame ayant obtenu du cardinal Barberini, légat du pape Urbain VIII, la permission nécessaire, fit venir de Toulouse sept religieuses qui arrivèrent à Paris le 27 novembre 1626. Elles furent installées dans une maison située dans la rue Neuve-Sainte-Geneviève. Cette propriété portait alors le nom d’hôtel du Bon-Air. Ces religieuses y demeurèrent jusqu’en 1632 ; alors elles s’établirent dans la rue Vieille-du-Temple. Cette maison n’étant pas d’une distribution assez commode pour une communauté, elles firent construire un couvent à l’extrémité de la rue Neuve-Saint-Augustin, depuis nommée, dans cette partie, rue des Filles-Saint-Thomas. Ayant pris possession de leur nouvelle maison le 7 mars 1642, jour que l’Église consacre à la célébration de la fête de saint Thomas, ces religieuses se donnèrent le nom de ce saint docteur. L’église, qui ne fut achevée qu’en 1715, n’offrait de curieux que le tombeau de la comtesse de Saint-Pol. Supprimé en 1790, ce couvent devint propriété nationale. Une partie de son emplacement a été cédé par l’État à la ville de Paris pour construire le monument dont nous allons nous occuper. — La Bourse de Paris, si magnifiquement logée aujourd’hui, a été longtemps placée de la manière la plus incommode et la moins convenable. On la mit d’abord dans une partie de l’ancien hôtel Mazarin, où l’on a vu le Trésor Royal ; puis durant la révolution, dans l’église des Petits-Pères ; enfin, pendant la construction de l’édifice actuel, on la relégua dans l’ancien magasin des décors de l’Opéra. Le tribunal de commerce n’était pas logé plus honorablement dans un ancien hôtel derrière l’église Saint-Merri. — Un décret impérial, du 16 mars 1808, ordonna enfin la construction sur l’emplacement de l’ancien couvent des Filles-de-Saint-Thomas, d’un palais destiné à réunir ces deux importants établissements. La première pierre en fut posée le 24 du même mois, et les travaux commencèrent immédiatement. L’architecte Brongniart avait donné les plans de cet édifice et dirigea les travaux jusqu’en 1813, époque de sa mort. Le 8 juin, le convoi funèbre fit une station devant le monument que Brongniart avait commencé ; les ouvriers quittèrent aussitôt leur travail, formèrent la haie ; tous, la tête découverte, rendirent hommage, par leur contenance respectueuse, aux qualités de l’artiste qu’ils avaient perdu. Les constructions étaient alors élevées jusqu’à deux ou trois mètres au-dessus du soubassement. Les travaux de construction, poussés avec activité par M. Labarre, furent ralentis à l’époque de nos désastres. Repris depuis avec une nouvelle activité, surtout à partir de l’année 1821, ils ont été achevés en 1827.

L’installation de la Bourse et du Tribunal de Commerce avait eu lieu dans le monument élevé par MM. Brongniart et Labarre, le 3 novembre 1826.

« Charles, etc. Nous avons proposé, les chambres ont adopté…

LOI.

Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : — Article unique. Le ministre des finances est autorisée à abandonner en toute propriété, au nom de l’État, à la ville de Paris, l’emplacement occupé par le palais de la Bourse et ses abords, ainsi que les constructions élevées aux frais du gouvernement et les terrains acquis par l’État pour cette destination, ou provenant de l’ancien couvent des Filles-Saint-Thomas, et qui se trouvent en dehors des alignements, soit du palais, soit de la place.

Au moyen de cet abandon, la ville de Paris devra faire terminer à ses frais le palais de la Bourse et ses abords, et demeurera seule chargée de son entretien.

Donné en notre château de Saint-Cloud, le 17e jour de juin, l’an de grâce 1829, et de notre règne le 5e. Signé Charles. »

Cet édifice, situé au centre d’une belle place, plantée et entourée elle-même de magnifiques maisons, occupe un parallélogramme d’environ 71 m. de longueur, sur 49 m. de largeur, ce qui donne une surface de près de 3,005 m. carrés. Sa hauteur est d’environ 19 m. au-dessus du pavé de la place, mesurés au droit des faces extérieures, et de 30 m. mesurés au sommet du comble. L’ordonnance corinthienne qui préside à la décoration extérieure comportait par elle-même de la richesse et de l’élégance, mais l’architecte a eu le bon esprit de les réduire à l’expression la plus simple et la mieux entendue. On regrette de ne pas voir encore sur les piédestaux qui accompagnent les deux perrons, quatre grandes statues allégoriques en marbre.

Une telle construction devait nécessairement entraîner une dépense considérable ; elle a été, indépendamment de la valeur de l’emplacement, dont la presque totalité a été concédée à la ville de Paris par l’État, de 
 8,149,192
dont le gouvernement a payé 
 3,789,386
La ville de Paris 
 2,266,180
et le commerce de Paris, principalement au moyen d’un supplément d’impôt sur les patentes pendant plusieurs années 
 2,093,626.

Somme égale 
 8,149,192.

Dans un rapport du préfet au conseil municipal, rapport du 7 décembre 1834, on lit ce qui suit :

Honoraires et appointements des architectes, inspecteurs et autres agents attachés aux travaux pendant leur durée (19 années) 
 459,000.
Sommes payées à quatorze artistes, cinq peintres et neuf statuaires 
 186,400.
Les sculptures d’ornements pour les chapitaux, frises, etc…, ont coûté 
 282,600.

L’horloge, ouvrage de Lepaute, 12,000 fr. ; les marbres des Pyrénées, pour matière seulement, 79,400 fr. ; les glaces employées au vitrage, 87,300 fr. ; la couverture en cuivre, pour matière, 77,900 fr. ; pour main d’œuvre, 27,500 fr. ; et enfin l’établissement du chauffage à la vapeur, à peu près pour premier établissement, 86,000 fr. ; pour améliorations et extensions, 34,000 fr.


Bourse (place de la).

Entourant le palais de ce nom. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

Elle a été formée à la même époque que le palais dont elle tire sa dénomination. — Une décision ministérielle du 15 février 1809, signée Cretet, ainsi qu’une ordonnance royale du 16 juin 1824, ont déterminé les alignements de cette voie publique. Suivant les dispositions arrêtées, le côté faisant face à l’entrée du palais est en prolongement de la rue Vivienne. Les maisons riveraines ne sont point soumises à retranchement. Le côté parallèle à la face latérale à gauche du même édifice, est à 62 m. de distance de l’axe du palais. Cet alignement est exécuté. Le côté opposé au précédent doit être à la même distance de l’axe du palais. Les bâtiments riverains dépendent de la rue des Filles-Saint-Thomas, et sont assujétis à un faible retranchement. Enfin, le quatrième côté fait face à l’entrée du Tribunal de Commerce. Les constructions dépendent de la rue Notre-Dame-des-Victoires (voir cet article). — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Bourse (rue de la).

Commence à la place de la Bourse, nos 29 et 31 ; finit à la rue de Richelieu, nos 76 et 80. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 96 m. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

Une ordonnance royale du 16 juin 1824, avait adopté entre autres dispositions, l’ouverture d’une rue qui, tracée dans l’axe du palais de la Bourse, se dirigerait vers la rue Grammont. Une autre ordonnance, en date du 17 janvier 1830, porte que la rue projetée vis-à-vis la façade principale du palais, s’arrêtera à la rue de Richelieu. L’exécution de ce percement, dont la largeur est fixé à 16 m., est déclarée d’utilité publique. En conséquence de cette dernière disposition, cette rue a été exécutée, et en 1833, le 8 juillet, une décision ministérielle, signée Thiers, lui assigna la dénomination de rue de la Bourse. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Bourtibourg (rue).

Commence aux rues de la Verrerie, no  2, et de Bercy, no  20 ; finit à la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, nos 9 et 11. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 30. Sa longueur est de 136 m. — 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean.

Cette rue était complètement bâtie sous le règne de Louis-le-Jeune. Elle doit son nom à un petit bourg, qui tenait lui-même sa dénomination d’un nommé Thiboud ou Thibourg. — Une décision ministérielle, à la date du 13 ventôse an VII, signée François de Neufchâteau, avait fixé la largeur de cette voie publique à 9 m. En vertu d’une ordonnance royale du 28 octobre 1838, cette largeur a été portée à 10 m. La maison no  14 n’est pas soumise à retranchement ; celles no  4 et 16 ne sont soumises qu’à un faible retranchement. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Boutebrie (rue).

Commence à la rue de la Parcheminerie, nos 16 et 18 ; finit à la rue du Foin, nos 23 et 25. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 93 m. — 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne.

Cette rue était en partie construite dès 1250. En 1284, elle fut appelée rue Érembourg-de-Brie, du nom d’un propriétaire qui l’habitait alors. Dans un compte de recette du domaine de la ville, à la date de 1573, elle est nommée rue des Enlumineurs, en raison des enlumineurs jurés de l’Université, qui y avaient fixé leur demeure. Son nom actuel est une altération du premier. D’Érembourg-de-Brie on a fait Boutebrie. — Une décision ministérielle, du 23 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, avait fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. En vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840, cette largeur a été portée à 10 m. Les constructions du côté gauche sont soumises à un retranchement qui varie de 2 m. 50 c. à 6 m. 50 c. Celles de 2 à 14 devront éprouver un retranchement dont la moyenne est de 1 m. ; de 16 à la fin, retranchement 1 m. 50 c. à 4 m.


Bouteille (impasse de la).

Située dans la rue Montorgueil, no  33. Pas de numéro. — 3e arrondissement, quartier Saint-Eustache.

Cette impasse, qui règne le long des anciens murs de l’enceinte de Philippe-Auguste, existait déjà au XVIe siècle. En 1650, on la nommait rue de la Cueiller, en raison d’une maison dite de la cueiller de bois, qui y était située en 1627. En 1690, c’était la rue Commune. Vers 1750, elle prit d’une enseigne le nom qu’elle porte encore aujourd’hui. Il n’existe pas d’alignement arrêté pour cette impasse.


Bouvart (impasse).

Située dans la rue Saint-Hilaire, entre les nos 8 et 10. Sa longueur est de 26 m. Pas de numéro. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Ce n’était dans l’origine qu’un chemin qui descendait jusqu’à la rue des Noyers, et qu’on nommait en 1380 la Longue-Allée. Au XVe siècle, c’était la ruelle Josselin, Jousselin et Jusseline ; en 1539, la ruelle Saint-Hilaire. Elle prit d’un propriétaire le nom qu’elle porte actuellement. — Une décision ministérielle en date du 4 septembre 1818, a fixé la largeur de cette impasse à 6 m. Sa largeur actuelle n’est que de 1 m. 50 c. environ.


Brady (passage).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Martin, no  45 ; finit à la rue du Faubourg-Saint-Denis, no  46. — 5e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Denis.

Ce passage, bâti par M. Brady, a été ouvert le 15 avril 1828.


Braque (rue de).

Commence à la rue du Chaume, nos 23 et 25 ; finit à la rue Sainte-Avoie, nos 50 et 52. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 118 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Son premier nom est rue des Bouchers, des Boucheries-du-Temple, en raison des boucheries que les chevaliers du Temple y avaient fait construire en 1182 ; cette voie publique se prolongeait alors jusqu’à la rue Vieille-du-Temple. Elle doit la dénomination qu’elle porte encore aujourd’hui à Arnould de Braque, qui en 1348 y fit bâtir une chapelle et un hôpital. Un Germain de Braque était échevin de la ville de Paris en 1447. — Une décision ministérielle en date du 13 fructidor an VII, signée Quinette, avait fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 12 juillet 1837. Les constructions du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement qui varie de 2 m. à 2 m. 80 c. Celles no  2, 4, 6 et 8, ne devront subir qu’un faible redressement ; le surplus de ce côté est passible d’un retranchement de 0 m. 50 c. à 1 m. 70 c. — Portion d’égout du côté de la rue Sainte-Avoie. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Brasserie (impasse de la).

Située dans la rue de la Fontaine-Molière, entre les nos 4 et 6. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 81 m. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Elle tire son nom de la rue Traversière, aujourd’hui Fontaine-Molière, qui s’appelait aussi en 1720 rue de la Brasserie. — Une ordonnance royale du 4 octobre 1826 a fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. Les constructions du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement qui varie de 2 m. 80 c. à 3 m. 30 c. Celles du côté opposé ne devront reculer que de 0 m. 40 c. environ.


Breda (place).

Située à la jonction des rues Breda et Neuve-Breda. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

La formation de cette place a été autorisée en 1830 sur les terrains de M. Breda. Elle n’a été dénommée qu’en 1840 (voyez l’article suivant). — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Breda (rue).

Commence à la rue Notre-Dame-de-Lorette, nos 31 et 36 ; finit à la rue Laval, no  19. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 208 m — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

En vertu d’une ordonnance royale du 21 avril 1830, M. Breda a été autorisé à convertir le passage qui portait son nom en deux rues publiques, l’une de 11 m. 69 c. ; l’autre de 9 m. 75 c de largeur, formant à leur jonction une place triangulaire. Les conditions suivantes furent imposées à ce propriétaire : de livrer gratuitement à la ville de Paris le sol des deux rues et de la place triangulaire qui sera formée à leur rencontre ; de supporter les premiers frais de pavage, d’éclairage et d’établissement de trottoirs ; de ne pas élever au-delà de seize mètres de hauteur les maisons à construire dans la rue qui débouchera sur la rue des Martyrs, et qui n’aura quem. 75 c. de largeur. — L’élargissement à 11 m. 69 c. de l’autre rue aura lieu immédiatement sur tous les terrains appartenant actuellement à M. Breda et seulement par mesure de voirie, au-devant des propriétés qui n’appartiennent plus à M. Breda. — La rue qui fait l’objet du présent article est fixée à 11 m. 69 c. de largeur. La propriété no  18 bis est soumise à retranchement. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Le passage Breda avait été formé en 1822.


Breda (rue Neuve-).

Commence à la rue des Martyrs, nos 39 et 41 ; finit aux rue et place Breda. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 184 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Autorisée par l’ordonnance royale que nous avons indiquée à l’article précédent, cette voie publique a 9 m. 75 c. de largeur. Les constructions riveraines ne doivent pas excéder 16 m. de hauteur.

Bretagne (cour de).

Située dans la rue du Faubourg-du-Temple, no  95. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Elle portait autrefois le nom de cour des États-Réunis. Vers l’année 1829 elle prit la dénomination de cour de Bretagne.

Bretagne (rue de).

Commence à la rue Vieille-du-Temple, nos 145 et 147 ; finit aux rues de Beauce, no  10, et Caffarelli, no  2. Le dernier impair est 45 ; le dernier pair, 60. Sa longueur est de 250 m. — Les numéros impairs sont du 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété ; et les pairs du 6e arrondissement, quartier du Temple.

Ouverte en 1626 sur la culture du Temple, elle prit le nom de Bretagne d’une des anciennes provinces de France. — Une décision ministérielle du 26 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, ainsi qu’une ordonnance royale du 16 mai 1833, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les constructions portant les nos 39 et 41 sont alignées ; les autres constructions devront reculer de 0 m. 50 c. environ. Les maisons nos 2 et 4 sont alignées. Pour le surplus, le retranchement est de 0 m. 50 c. — Égout entre les rues Vieille-du-Temple et de Berri. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Bretagne (rue Neuve-de-).

Commence aux rues des Filles-du-Calvaire, no  2, et Saint-Louis, no  80 ; finit à la rue Neuve-de-Ménilmontant, no  3. Un seul numéro pair qui est 2. Sa longueur est de 37 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Ouverte sans autorisation, en 1804, sur une partie de l’emplacement de la communauté religieuse des Filles-du-Calvaire, elle prit sa dénomination de la rue de Bretagne, dont elle est le prolongement. En vertu d’une décision ministérielle, à la date du 23 août 1806, elle fut classée au nombre des voies publiques de la capitale. Sa largeur fut alors fixée à 10 m. Cette largeur a été maintenue par une autre décision ministérielle du 1er  décembre 1821. Les constructions qui bordent cette voie publique ne sont pas soumises à retranchement.

Breteuil (avenue de).

Commence à la place Vauban, nos 1 et 3 ; finit à la rue de Sèvres, nos 128 et 130. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 58. Sa longueur est de 848 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Elle a été formée vers 1680. Le plan de Verniquet l’indique sous sa dénomination actuelle, qu’elle doit à Louis-Auguste le Tonnelier, baron de Breteuil, né à Preuilly, en Touraine, en 1723, mort à Paris, le 2 novembre 1807. Le baron de Breteuil remplit les hauts emplois de la diplomatie et fut nommé, en 1783, ministre de la maison du roi et de Paris, en remplacement d’Amelot. Il eut le mérite de se faire aimer des Parisiens, par plusieurs embellissements dont il orna la capitale ; les gens de lettres surtout et les artistes trouvèrent en lui un protecteur éclairé. — En vertu d’une loi du 19 mars 1838, la partie de l’avenue de Breteuil comprise entre la place de ce nom et la rue de Sèvres, a été cédée à la ville de Paris. Le surplus appartient encore à l’État (voyez Bourdonnaye, avenue de La). — Égout depuis la rue d’Estrées jusqu’à la place de Breteuil. — Conduite d’eau entre cette place et la rue Neuve-Plumet.

Breteuil (place de).

Située à la jonction des avenues de Breteuil et de Saxe, et de la Petite-rue-des-Acacias. Pas de numéro. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Cette place, qui est de forme circulaire, a été tracée en 1782 (voyez pour l’étymologie l’article précédent). Elle a été cédée par l’État à la ville de Paris, en vertu d’une loi du 19 mars 1838 (voyez Bourdonnaye, avenue de La). — Égout et conduite d’eau.

Breteuil (rue de).

Commence à la rue Royale, nos 16 et 18 ; finit aux rues Vaucanson, no  1, et Conté, no  3. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 59 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Elle a été ouverte vers 1780, sur les terrains dépendant du prieuré de Saint-Martin-des-Champs. Cette rue doit sa dénomination à M. Élizabeth-Théodore le Tonnelier de Breteuil, prêtre du diocèse de Paris et prieur-commandataire du prieuré de Saint-Martin-des-Champs (voyez Martin, place de l’ancien Marché Saint-). — Une décision ministérielle, en date du 3 décembre 1814, signée l’abbé de Montesquiou, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. En vertu d’une ordonnance royale du 14 janvier 1829, la moindre largeur de la rue de Breteuil est portée à 7 m. Il résulte de l’alignement arrêté, que l’impasse Saint-Martin sera confondue dans la rue de Breteuil, lors de la démolition de la maison no  18 de la rue Royale. Les constructions du côté droit de la rue de Breteuil sont presque toutes à l’alignement. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Bretonvilliers (rue de).

Commence au quai de Béthune, nos 2 et 4 ; finit à la rue Saint-Louis-en-l’Île, nos 3 et 5. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 75 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Île-Saint-Louis.

Commencée en 1614, cette rue ne fut achevée qu’en 1643. Elle porte le nom de M. le Ragois de Bretonvilliers, président de la chambre des comptes, qui y fit bâtir, sur les dessins du célèbre architecte Du Cerceau, un hôtel qui existe encore aujourd’hui et qui porte le no  2. — Deux décisions ministérielles, la première en date du 24 frimaire an XIII, signée Champagny ; la deuxième, du 9 mai 1818, ainsi qu’une ordonnance royale du 9 décembre 1838, ont fixé à 8 m. 20 c. environ la largeur de cette voie publique. Les maisons riveraines sont alignées, à l’exception de l’arcade dite de Bretonvilliers, qui devra être supprimée. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Louis jusqu’à la borne-fontaine.

Briare (impasse).

Située dans la rue Rochechouart, no  9. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

Construite à la fin du XVIIe siècle, elle porta d’abord le nom d’impasse Sifflet. Elle fut augmentée dans la suite de plusieurs bâtiments, et on lui donna le nom de Briare, qui est sans doute celui d’un des propriétaires de cette impasse. — Elle n’est pas reconnue voie publique par l’administration.

Brise-Miche (rue).

Commence à la rue du Cloître-Saint-Merri, nos 12 et 14 ; finit à la rue Neuve-Saint-Merri, nos 31 et 33. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 78 m. — 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie.

Dans la rue Taille-Pain, appelée en 1207 rue Baille-Heu, depuis Baille-Hoë, on voyait une impasse qui se trouvait confondue avec cette voie publique. Cette impasse fut prolongée et ouverte au XIVe siècle du côté du cloître Saint-Merri, et l’on commença à donner en 1420, à la partie nouvellement construite, le nom de rue Brise-Miche. La distribution des pains ou miches de chapitre, qu’on faisait suivant l’usage aux chanoines de la collégiale de Saint-Merri, lui avait fait donner cette dénomination. Le nom de rue Baille-Hoë fut néanmoins conservé à la partie qui venait aboutir à la rue Neuve-Saint-Merri. La rue Brise-Miche a été longtemps affectée à la débauche. — Une décision ministérielle du 13 vendémiaire an X, signée Chaptal, avait fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur est portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 22 mai 1837. La maison située sur le côté gauche à l’encoignure de la rue Neuve-Saint-Merri et le bâtiment no  6, sont alignés ; toutes les autres constructions devront subir un retranchement considérable. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Brodeurs (rue des).

Commence aux rue et impasse Plumet ; finit à la rue de Sèvres, nos 64 et 66. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 229 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Dans un titre de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés, de 1642, on l’appelle rue de Brodeval derrière les Incurables. En 1644, elle est indiquée sous le nom de rue du Lude. Peu de temps après, on lui donna la dénomination de rue des Brodeurs ; elle s’étendait alors jusqu’à la rue de Babylone. Vers 1783, la partie de cette voie publique comprise entre les rues Plumet et de Babylone, reçut le nom de rue Pochet. — Une décision ministérielle du 15 floréal an V, signée Benezech, fixa la largeur de la rue des Brodeurs à 8 m. En 1806, la partie qui avait reçu la dénomination de rue Pochet fut de nouveau confondue avec la rue des Brodeurs, dont elle reprit le nom. — En vertu d’une décision ministérielle du 14 septembre 1829, cette partie a été désignée sous la dénomination de Petite-rue-Mademoiselle (voyez cet article). Les maisons nos 25 et 27 ne sont pas soumises à retranchement. Le surplus, de ce côté, devra reculer de 1 m. 40 c. Les maisons nos 18, 20, 24, 26 et 28 sont alignées ; les autres constructions de ce côté subiront un retranchement de 1 m. 40 c. — Égout et conduite d’eau.

Brosse (rue Guy-de-la-).

Commence à la rue Jussieu ; finit à la rue Saint-Victor, nos 14 et 16. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 103 m. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Une ordonnance royale, à la date du 22 juin 1837, autorisa la ville de Paris à vendre les terrains provenant de l’ancienne abbaye Saint-Victor. Un plan fut dressé, qui contenait l’indication de deux rues à ouvrir. Les terrains furent vendus les 15 mai et 30 octobre 1838, et on commença immédiatement à y bâtir. La voie publique, qui fait l’objet du présent article et dont la largeur est de 13 m., reçut, en vertu d’une décision royale du 29 avril 1839, le nom de rue Guy-de-la-Brosse ; l’autre rue a pris la dénomination de rue Jussieu. — Les constructions riveraines sont à l’alignement. — Conduite d’eau. — Guy de la Brosse, grand-oncle du célèbre Fagon, naquit à Rouen. Dans l’intention de faciliter l’étude de la botanique, il donna au roi Louis XIII, dont il était le médecin, le terrain où fut établi le jardin des Plantes. Il obtint du cardinal de Richelieu les moyens d’embellir ce nouveau jardin dont la fondation fut autorisée par un édit de janvier 1626. Guy de la Brosse en fut le premier intendant. Toute sa vie fut consacrée à enrichir cet établissement des plantes les plus rares dont il donna une description en 1636. Il mourut en 1641 et fut enterré dans la chapelle de cet établissement.

Brosse (rue Jacques-de-).

Commence au quai de la Grève, nos 44 et 52 ; finit aux rues François-Myron, no  14, et du Pourtour, no  2. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 92 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Hôtel-de-Ville.

C’était anciennement la rue aux Moines-de-Long-Pont. Ces religieux y avaient établi un hospice. On la nomma ensuite rue de Long-Pont. — Une décision ministérielle à la date du 13 thermidor an VI, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. Cette largeur a été portée à 15 m. en vertu d’une ordonnance royale du 19 mai 1838, qui déclara d’utilité publique l’élargissement de cette rue dans la partie comprise entre le quai de la Grève et la rue de l’Hôtel-de-Ville. Cette dernière disposition a été exécutée en 1840. — « Paris, le 22 décembre 1838. Monsieur le préfet, sa majesté a approuvé, ainsi que vous l’aviez proposé, que le nom de rue de Long-Pont fût changé en celui de Jacques-de-Brosse, l’architecte si distingué de l’église Saint-Gervais etc. » (Extrait de la lettre ministérielle). — Égout et conduite d’eau entre ce quai et la rue de l’Hôtel-de-Ville.

Bruant (rue).

Commence au chemin de ronde de la barrière de la Gare ; finit à la rue des Deux-Moulins. Pas de numéro. Sa longueur est de 280 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Ce n’était qu’un chemin en 1789. Elle faisait partie du petit village d’Austerlitz qui fut renfermé dans Paris en 1818. Au commencement de l’année 1819, elle reçut la dénomination de rue Bruant, en mémoire de Libéral Bruant, architecte, auquel on attribue la construction de l’Hôpital-Général (aujourd’hui la Salpétrière). — Une décision ministérielle du 30 juillet 1819, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les constructions du côté gauche ne sont soumises qu’à un faible retranchement ; celles du côté opposé sont alignées (voyez Austerlitz, Grande-rue-d’).

Bruneau (rue du Clos-).

Commence à la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, nos 36 et 38 ; finit à la rue des Carmes, nos 17 et 21. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 85 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Elle a été bâtie sur le clos Bruneau. Les Cartulaires de Sainte-Geneviève de 1243 et 1248, la nomment rue Judas ; on croit qu’elle était autrefois habitée par des juifs. — Une décision ministérielle, à la date du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Conformément à une ordonnance royale du 9 janvier 1828, cette dimension est portée à 10 m. En vertu d’une décision du ministre de l’intérieur du 2 août 1838, la rue qui nous occupe a reçu la dénomination de rue du Clos-Bruneau. Les constructions du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement qui varie de 3 m. 30 c. à 4 m. 60 c. La maison située sur le côté droit à l’encoignure de la rue des Carmes est alignée ; le surplus de ce côté devra subir un retranchement de 1 m. 90 c. à 3 m. 85 c. — Conduite d’eau depuis la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève jusqu’à à la borne-fontaine.

Bruxelles (rue de).

Doit commencer à la rue de Clichy et finir à la rue du Rocher. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Suivant le plan approuvé par l’ordonnance royale du 2 février 1826, l’ouverture de cette voie publique était autorisée sur les terrains de MM. Hagerman et Mignon, savoir : comme rue depuis la rue de Gênes jusqu’à celle de Valois, comme impasse depuis la première de ces rues et dans une longueur de 214 m. Sa largeur a été fixée à 12 m. Il n’existe encore aucune construction dans cette rue qui doit son nom à la capitale du royaume des Belges (voyez Amsterdam, rue d’).

Bûcherie (rue de la).

Commence à la place Maubert, no  4, et à la rue Pavée ; finit à la rue du Petit-Pont, no  13, et à la place du Petit-Pont. Le dernier impair est 43 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 238 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Elle était construite à la fin du XIIe siècle. Son nom lui vint du port aux Bûches, qui se trouvait près de cette voie publique. — Deux décisions ministérielles, l’une du 20 fructidor an XI, signée Chaptal, l’autre du 5 octobre 1818, ont fixé la moindre largeur de la rue de la Bûcherie à 8 m. Les maisons nos 15, 17, 35, 37 ; 2, 4, 6, 8, 10, 12, 14, 18, ainsi que le mur de clôture à l’encoignure gauche de la rue Saint-Julien, sont à l’alignement. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

L’école de médecine avait été établie en 1472 dans cette rue. L’ancien amphithéâtre subsiste encore au no  13. Il devint propriété nationale, et fut vendu le 28 décembre 1810.

Buci (rue de).

Commence aux rues de l’Ancienne-Comédie, no  2, et Mazarine, no  86 ; finit à la rue des Boucheries, no  56, et à la place Sainte-Marguerite, no  2. Le dernier impair est 45 ; le dernier pair, 46. Sa longueur est de 200 m. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Sauval s’est trompé en disant que cette rue portait le nom de Saint-Germain dès 1209 ; elle n’existait point encore à cette époque. On commença seulement à bâtir des maisons dans cette rue en 1351. On n’y comptait que dix maisons en 1388, et on l’indiquait alors sous le nom de rue qui tend du pilori à la porte de Buci. Ce pilori, dont cette rue avait pris le nom, était situé au carrefour où elle aboutit. Il parait que ce fut un droit accordé à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés par la charte de Philippe-le-Hardi, du mois d’août 1275, d’avoir un pilori en cet endroit. Dès 1523, on la nommait rue de Buci. En 1555, on commença à la paver. Elle tire sa dénomination de Simon de Buci, qui acheta en 1350 la porte Saint-Germain à laquelle il donna également son nom. — Nous avons préféré tracer l’historique de cette porte à l’article de la rue Saint-André-des-Arts, parce qu’elle se trouvait plus près de cette voie publique que de la rue de Buci. — Une décision ministérielle, à la date du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, ainsi qu’une ordonnance royale du 29 mars 1827, ont fixé à 10 m. la moindre largeur de la rue de Buci. Les maisons nos 13, 23, 25 et 27 ; 2, 4, 6, 8, 10, 12, 14, 16, 18, 20 et 32, sont alignées ; celles nos 24, 26, 28 et 30 ne devront éprouver qu’un faible retranchement. — Égout. — Conduite d’eau entre les rues de l’Ancienne-Comédie et de Bourbon-le-Château. — Éclairage au gaz (compe Française).

Buffault (rue).

Commence à la rue du Faubourg-Montmartre, nos 46 et 48 ; finit à la rue Coquenard, nos 11 et 13. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 197 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

Lettres-patentes. — « Louis, etc… Nous avons ordonné ce qui suit : — Article 1er. Il sera ouvert, aux frais du sieur Lenoir, sur un terrain par lui acquis à titre de bail emphytéotique des religieuses et administratrice de l’hôpital de Sainte-Catherine, une rue de trente pieds de largeur, laquelle sera nommée rue Buffault, etc. — Art. 2. Ladite rue étant établie aux frais dudit sieur Lenoir et sur la demande du sieur Pigeot de Carcy, le pavé d’icelle sera fait pour la première fois à leurs dépens, etc. Donné à Versailles, le 4 juillet 1777. Signé Louis. » — Ce percement fut tracé le 30 septembre de la même année. — Une décision ministérielle, du 28 fructidor an X, signée Chaptal, ainsi qu’une ordonnance royale du 23 août 1833, ont maintenu la largeur primitive. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Jean-Baptiste Buffault, chevalier de l’ordre du roi, son conseiller en l’hôtel-de-ville de Paris, fut trésorier honoraire et échevin de 1787 à 1789.

Buffon (rue de).

Commence au boulevart de l’Hôpital et à la place Valhubert ; finit à la rue du Jardin-du-Roi, no  16. Le dernier impair est 25 ; pas de numéro pair ; ce côté est bordé par le jardin des Plantes. Sa longueur est de 616 m. — 12e arrondissement. Les impairs sont du quartier Saint-Marcel ; le côté opposé dépend du quartier du Jardin-du-Roi.

Elle a été percée vers 1790. — Une décision ministérielle, du 26 brumaire an XI, signée Chaptal, ainsi qu’une ordonnance royale du 24 avril 1837, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. — Les propriétés ci-après sont alignées : nos 1, 3, 5, 9, 11, 13, 15, 15 bis, 17, 17 bis et 25. — Égout. — Conduite d’eau.

Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, le grand naturaliste, naquit à Montbard, en Bourgogne, le 7 septembre 1707, et mourut à Paris le 16 avril 1788.

Buisson (impasse du Vert-).

Située dans la rue de l’Université, no  109. Sa longueur est de 43 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Cette impasse, qui n’est pas reconnue voie publique, doit son nom a un jardin entouré de buissons. Sa largeur actuelle est de 4 m.

Buisson-Saint-Louis (rue du).

Commence à la rue Saint-Maur, nos 130 et 132 ; finit à la barrière de la Chopinette. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 302 m. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Le plan de Verniquet l’indique sous cette dénomination, qu’elle doit sans doute à sa situation dans les champs et à sa proximité de l’hôpital Saint-Louis. — Une décision ministérielle, à la date du 16 floréal an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Parties des propriétés nos 3 et 20 sont à l’alignement.

Butte-Chaumont (barrière de la).

Située à l’extrémité de la rue de ce nom.

Cette barrière, qui consiste en un bâtiment, a porté d’abord le nom de la Boyauderie, en raison d’une filature de boyaux établie dans la rue de la Butte-Chaumont, nommée également alors de la Boyauderie. Son nom actuel lui vient de son voisinage de la Butte-Chaumont (voir l’article Barrières).

Butte-Chaumont (chemin de ronde de la barrière de la).

Commence aux rue et barrière de la Butte-Chaumont ; finit à la rue du Chemin-de-Pantin et à la barrière de Pantin. Sa longueur est de 481 m. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Voir l’article Chemins de ronde.

Butte-Chaumont (rue de la).

Commence aux chemins de ronde des barrières du Combat et de la Butte-Chaumont ; finit à la rue de La Fayette. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 16 bis. Sa longueur est de 628 m. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Le plan de Verniquet l’indique sous le nom de rue de la Voirie. À l’extrémité de cette voie publique, du côté de la barrière, on déchargeait les vidanges de Paris. Aux abords de ce dépôt d’immondices, des fabriques de cordes à boyaux furent établies. La rue qui nous occupe reçut alors le nom de rue de la Boyauterie ou Boyauderie. — Une décision ministérielle, à la date du 28 fructidor an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 12 m. Cependant M. Dubois, préfet de police, ayant pris un arrêté qui défendait de travailler les boyaux dans Paris, les propriétaires de cette rue, pour témoigner leur reconnaissance à ce magistrat, enlevèrent les inscriptions de rue de la Boyauterie, et les remplacèrent par de nouvelles plaques portant le nom de rue Dubois. Cette dénomination resta pendant cinq années. Cette voie publique reprit ensuite le nom de rue de la Boyauderie. Elle a reçu la dénomination de rue de la Butte-Chaumont en vertu d’une décision ministérielle du 2 octobre 1821. — Une ordonnance royale du 23 juillet 1828 a porté la largeur de cette voie publique à 13 m. À cette époque, elle s’arrêtait à la rue du Faubourg-Saint-Martin. Elle fut alors prolongée sur les terrains appartenant à MM. André et Cottier. L’ordonnance royale d’autorisation est à la date du 31 janvier 1827 (voyez Abattoir, rue de l’). Ce prolongement forme encore une impasse ; il doit être continué jusqu’à la rue de Château-Landon, au moyen de l’acquisition d’un terrain bordant cette voie publique. — Les constructions du côté des numéros pairs de la rue de la Butte-Chaumont sont alignées. Sur le côté opposé, les bâtiment et mur de clôture, situés à l’encoignure du quai de Valmy, sont à l’alignement. Les autres propriétés de ce côté devront reculer de 1 m. 50 c. environ. — Éclairage au gaz (compe de Belleville).

Buttes (rue des).

Commence à la Grande-rue-de-Reuilly, nos 91 et 93 ; finit à la rue de Picpus, nos 8 et 16. Le dernier impair est 3 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 367 m. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

Le plan de Jaillot l’indique sous cette dénomination, qui provient sans doute des inégalités du sol originaire de cette voie publique. — Une décision ministérielle, à la date du 28 fructidor an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette rue à 8 m. Les constructions riveraines sont soumises à un retranchement de 1 m. 20 c.

Byron (avenue lord-).

Commence et finit à l’avenue Châteaubriand. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Cette avenue a été percée en 1825, ainsi que les avenues Châteaubriand et Fortunée, sur l’emplacement de l’ancien jardin de l’hôtel Beaujon. Elle n’est point reconnue voie publique par l’administration. — Noël Byron, l’un des plus grands génies de l’Angleterre, naquit à l’abbaye de Newsteat, en Écosse, le 2 janvier 1788, et mourut à Missolonghi, le 19 avril 1824.

Décembre 1843.
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