Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Chameau, l’Éléphant et le Singe

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Chameau, l’Éléphant et le Singe.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 65r).
145


LE CHAMEAU, L’ÉLÉPHANT ET LE SINGE.


Les bêtes délibéraient sur le choix d’un roi. Le chameau et l’éléphant se mirent sur les rangs et se disputèrent les suffrages, espérant être préférés aux autres, grâce à leur haute taille et à leur force. Mais le singe les déclara l’un et l’autre impropres à régner : « le chameau, dit-il, parce qu’il n’a point de colère contre les malfaiteurs, et l’éléphant, parce qu’il est à craindre qu’un goret, animal dont il a peur, ne vienne nous attaquer. »

Cette fable montre qu’une petite cause ferme parfois l’accès des grands emplois.