Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Lion enfermé et le Laboureur

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 85r-86r).
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LE LION ENFERMÉ ET LE LABOUREUR

Un lion pénétra dans l’étable d’un laboureur. Celui-ci, voulant le prendre, ferma la porte de la cour. Ne pouvant sortir, le lion dévora d’abord les moutons, puis s’attaqua aux bœufs. Alors le laboureur, prenant peur pour lui-même, ouvrit la porte. Le lion parti, la femme du laboureur, le voyant gémir, lui dit : « Tu n’as que ce que tu mérites ; car pourquoi vouloir enfermer une bête que tu devais craindre même de loin ? »

Ainsi les gens qui excitent de plus forts qu’eux ont naturellement à supporter les conséquences de leur folie.