Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Les Deux Chiens

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir Les Deux Chiens.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 76r-77r).
175
LES DEUX CHIENS

Un homme avait deux chiens. Il dressa l’un à chasser et fit de l’autre un gardien du foyer. Or quand le chien de chasse sortait pour chasser et prenait quelque gibier, le maître en jetait une partie à l’autre chien aussi. Le chien de chasse mécontent fit des reproches à son camarade : c’était lui qui sortait et avait le mal en toute occasion, tandis que son camarade, sans rien faire, jouissait du fruit de ses travaux ! Le chien de garde répondit : « Eh mais ! ce n’est pas moi qu’il faut blâmer, mais notre maître qui m’a appris, non à travailler, mais à vivre du travail d’autrui. »

C’est ainsi que les enfants paresseux ne sont pas à blâmer, quand leurs parents les élèvent dans la paresse.