L’École des Robinsons/12

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Hetzel (p. 94-103).


XII

qui se termine juste à point par un superbe et heureux coup de foudre.


Pourquoi ne pas en convenir ? Godfrey était en train de devenir un nouvel homme dans cette situation nouvelle pour lui, si frivole, si léger, si peu réfléchi, alors qu’il n’avait qu’à se laisser vivre. En effet, jamais le souci du lendemain n’avait été pour inquiéter son repos. Dans le trop opulent hôtel de Montgomery-Street, où il dormait ses dix heures sans désemparer, le pli d’une feuille de rose n’avait pas encore troublé son sommeil.

Mais il n’en allait plus être ainsi. Sur cette île inconnue, il se voyait bel et bien séparé du reste du monde, livré à ses seules ressources, obligé de faire face aux nécessités de la vie, dans des conditions où un homme, même beaucoup plus pratique, eût été fort empêché. Sans doute, en ne voyant plus reparaître le Dream, on se mettrait à sa recherche. Mais qu’étaient-ils tous deux ? Moins mille fois qu’une épingle dans une botte de foin, qu’un grain de sable au fond de la mer ! L’incalculable fortune de l’oncle Kolderup n’était pas une réponse à tout !

Aussi, bien qu’il eût trouvé un abri à peu près acceptable, Godfrey n’y dormit-il que d’un sommeil agité. Son cerveau travaillait comme il ne l’avait jamais fait. C’est qu’il s’y associait des idées de toutes sortes : celles du passé qu’il regrettait amèrement, celles du présent dont il cherchait la réalisation, celles de l’avenir qui l’inquiétaient plus encore !

Mais, devant ces rudes épreuves, la raison et, par suite, le raisonnement qui tout naturellement en découle, se dégageaient peu à peu des limbes où ils avaient en lui sommeillé jusqu’alors. Godfrey était résolu à lutter contre la mauvaise fortune, à tout tenter dans la mesure du possible pour se tirer d’affaire. S’il en réchappait, cette leçon ne serait certainement pas perdue à l’avenir.

Dès l’aube, il fut debout avec l’intention de procéder à une installation plus complète. La question des vivres, surtout celle du feu qui lui était connexe, primait toutes les autres, outils ou armes quelconques à fabriquer, vêtements de rechange qu’il faudrait se procurer, sous peine de n’être bientôt vêtus qu’à la mode polynésienne.

Tartelett dormait encore. On ne le voyait pas dans l’ombre, mais on l’entendait. Ce pauvre homme, épargné dans le naufrage, resté aussi frivole à quarante-cinq ans, que son élève l’avait été jusqu’alors, ne pouvait lui être d’une grande ressource. Il serait même un surcroît de charge, puisqu’il faudrait pourvoir à ses besoins de toutes sortes ; mais enfin c’était un compagnon ! Il valait mieux, en somme, que le plus intelligent des chiens, bien qu’il dût, sans doute, être moins utile ! C’était une créature pouvant parler, quoique à tort et à travers ; causer, bien que ce fût jamais que de choses peu sérieuses ; se plaindre, ce qui lui arriverait le plus souvent ! Quoi qu’il en soit, Godfrey entendrait une voix humaine résonner à son oreille. Cela vaudrait toujours mieux que le perroquet de Robinson Crusoë ! Même avec un Tartelett, il ne serait pas seul, et rien ne l’eût autant abattu que la perspective d’une complète solitude.

« Robinson avant Vendredi, Robinson après Vendredi, quelle différence ! » pensait-il.

Cependant ce matin-là, 29 juin, Godfrey ne fut pas fâché d’être seul, afin de mettre à exécution son projet d’explorer les environs du groupe des séquoias. Peut-être serait-il assez heureux pour découvrir quelque fruit, quelque racine comestible, qu’il rapporterait à l’extrême satisfaction du professeur. Il laissa donc Tartelett à ses rêves et partit.

Une légère brume enveloppait encore le littoral et la mer ; mais déjà ce
« Oui, mais la cheminée ? dit Tartelett… » (Page 93.)

brouillard commençait à se lever dans le nord et l’est sous l’influence des rayons solaires, qui devaient le condenser peu à peu. La journée promettait d’être fort belle.

Godfrey, après s’être taillé un solide bâton, remonta pendant deux milles jusqu’à cette partie du rivage qu’il ne connaissait pas, dont le retour formait la pointe allongée de l’île Phina.

Là, il fit un premier repas de coquillages, de moules, de clovisses et plus particulièrement de petites huîtres excellentes qui s’y trouvaient en grande abondance.

La journée promettait… (Page 96.)

« À la rigueur, se dit-il, voilà de quoi ne pas mourir de faim ! Il y a là des milliers de douzaines d’huîtres, et de quoi étouffer les cris de l’estomac le plus impérieux ! Si Tartelett se plaint, c’est qu’il n’aime pas ces mollusques !… Eh bien, il les aimera ! »

Il est certain que, si l’huître ne peut remplacer le pain et la viande d’une façon absolue, elle n’en fournit pas moins un aliment très nutritif, à la condition d’être absorbée en grande quantité. Mais, comme ce mollusque est d’une digestion très facile, on peut sans danger en faire usage, pour ne pas dire en faire abus.

Ce déjeuner terminé, Godfrey reprit son bâton et coupa obliquement vers le sud-est, de manière à remonter la rive droite du ruisseau. Ce chemin devait le conduire, à travers la prairie, jusqu’aux bouquets d’arbres aperçus la veille, au delà des longues lignes de buissons et d’arbustes qu’il voulait examiner de près.

Godfrey s’avança donc dans cette direction pendant deux milles environ. Il suivait la berge du rio, tapissée d’une herbe courte et serrée comme une étoffe de velours. Des bandes d’oiseaux aquatiques s’envolaient bruyamment devant cet être, nouveau pour eux, qui venait troubler leur domaine. Là aussi, des poissons de plusieurs espèces couraient à travers les eaux vives du ruisseau, dont la largeur, en cette partie, pouvait être évaluée à quatre ou cinq yards.

De ces poissons-là, il ne serait évidemment pas difficile de s’emparer ; encore fallait-il pouvoir les faire cuire : c’était toujours l’insoluble question.

Fort heureusement, Godfrey, arrivé aux premières lignes de buissons, reconnut deux sortes de fruits ou racines, dont les uns avaient besoin de passer par l’épreuve du feu avant d’être mangés, mais dont les autres étaient comestibles à l’état naturel. De ces deux végétaux, les Indiens d’Amérique font un constant usage.

Le premier était un de ces arbustes nommés « camas », qui poussent même dans les terrains impropres à toute culture. Avec leurs racines, qui ressemblent à un oignon, on fait une sorte de farine très riche en gluten et très nourrissante, à moins qu’on ne préfère les manger comme des pommes de terre. Mais, dans les deux cas, il faut toujours les soumettre à une certaine cuisson ou torréfaction.

L’autre arbuste produisait une espèce de bulbe de forme oblongue, qui porte le nom indigène de « yamph », et s’il possède, peut-être, moins de principes nutritifs que le camas, il était bien préférable en cette circonstance, puisqu’on peut le manger cru.

Godfrey, très satisfait de cette découverte, se rassasia, sans plus tarder, de quelques-unes de ces excellentes racines, et, n’oubliant pas le déjeuner de Tartelett, il en fit une grosse botte qu’il jeta sur son épaule, puis il reprit le chemin de Will-Tree.

S’il fut bien reçu en arrivant avec sa récolte d’yamphs, il est inutile d’y insister. Le professeur se régala avidement, et il fallut que son élève l’engageât à se modérer.

« Eh ! répondit-il, nous en avons aujourd’hui de ces racines, qui sait si nous en aurons demain ?

— Sans aucun doute, répliqua Godfrey, demain, après-demain, toujours ! Il n’y a que la peine d’aller les cueillir !

— Bien, Godfrey ; et ce camas ?

— Ce camas, nous en ferons de la farine et du pain, lorsque nous aurons du feu !

— Du feu ! s’écria le professeur en secouant la tête ! Du feu ! Et comment en faire ?…

— Je n’en sais rien encore, répondit Godfrey, mais, d’une façon ou d’une autre, nous y arriverons !

— Le ciel vous entende, mon cher Godfrey ! Et quand je pense qu’il y a tant de gens qui n’ont qu’à frotter un petit morceau de bois sur la semelle de leur soulier pour en obtenir ! Cela m’enrage ! Non ! jamais je n’aurais cru que la mauvaise fortune m’aurait réduit un jour à pareil dénuement ! On ne ferait pas trois pas dans Montgomery-Street, sans rencontrer un gentleman, le cigare à la bouche, qui se ferait un plaisir de vous en donner, de ce feu, et ici…

— Ici, nous ne sommes pas à San-Francisco, Tartelett, ni dans Montgomery-Street, et je crois qu’il sera plus sage de ne pas compter sur l’obligeance des passants !

— Mais, aussi, pourquoi faut-il que la cuisson soit nécessaire au pain, à la viande ? Comment la nature ne nous a-t-elle pas faits pour vivre de l’air du temps ?

— Cela viendra peut-être ! répondit Godfrey avec un sourire de bonne humeur.

— Le pensez-vous ?…

— Je pense que des savants s’en occupent, tout au moins !

— Est-il possible ? Et sur quoi se fondent-ils pour chercher ce nouveau mode d’alimentation ?

— Sur ce raisonnement, répondit Godfrey, c’est que la digestion et la respiration sont des fonctions connexes, dont l’une pourrait peut-être se substituer à l’autre. Donc, le jour où la chimie aura fait que les aliments nécessaires à la nourriture de l’homme puissent s’assimiler par la respiration, le problème sera résolu. Il ne s’agit pour cela que de rendre l’air nutritif. On respirera son dîner au lieu de le manger, voilà tout !

— Ah ! qu’il est donc fâcheux que cette précieuse découverte n’ait pas encore été faite ! s’écria le professeur. Comme je respirerais volontiers une demi-douzaine de sandwiches et un quart de corn-beef, rien que pour me mettre en appétit ! »

Et Tartelett, plongé en une demi-rêverie sensuelle, dans laquelle il entrevoyait de succulents dîners atmosphériques, ouvrait inconsciemment la bouche, respirait à pleins poumons, oubliant qu’il avait à peine de quoi se nourrir à la manière habituelle.

Godfrey le tira de sa méditation, et le ramena dans le positif.

Il s’agissait de procéder à une installation plus complète à l’intérieur de Will-Tree.

Le premier soin fut de s’employer au nettoyage de la future habitation. Il fallut, d’abord, retirer plusieurs quintaux de cette poussière végétale, qui couvrait le sol et dans laquelle on enfonçait jusqu’à mi-jambe. Deux heures de travail suffirent à peine à cette pénible besogne, mais enfin la chambre fut débarrassée de cette couche pulvérulente, qui s’élevait en nuée au moindre mouvement.

Le sol était ferme, résistant, comme s’il eût été parqueté de forte lambourdes, avec ces larges racines du séquoia qui se ramifiaient à sa surface. C’était raboteux, mais solide. Deux coins furent choisis pour remplacement des couchettes, dont quelques bottes d’herbes, bien séchées au soleil, allaient former toute la literie. Quant aux autres meubles, bancs, escabeaux ou tables, il ne serait pas impossible de fabriquer les plus indispensables, puisque Godfrey possédait un excellent couteau, muni d’une scie et d’une serpe. Il fallait être à même, en effet, par les mauvais temps, de rester à l’intérieur de l’arbre, pour y manger, pour y travailler. Le jour n’y manquait pas, puisqu’il pénétrait à flots par l’ouverture. Plus tard, s’il devenait nécessaire de fermer cette ouverture au point de vue d’une sécurité plus complète, Godfrey essayerait de percer dans l’écorce du séquoia une ou deux embrasures qui serviraient de fenêtres.

Quant à reconnaître à quelle hauteur s’arrêtait l’évidement du tronc, Godfrey ne le pouvait pas sans lumière. Tout ce qu’il put constater, c’est qu’une perche, longue de dix à douze pieds, ne rencontrait que le vide, lorsqu’il la promenait au-dessus de sa tête.

Mais cette question n’était pas des plus urgentes. On la résoudrait ultérieurement.

La journée s’écoula dans ces travaux qui ne furent pas terminés avant le coucher du soleil. Godfrey et Tartelett, assez fatigués, trouvèrent excellente leur literie uniquement faite de cette herbe sèche, dont ils avaient fait une ample provision ; mais ils durent la disputer aux volatiles, qui auraient volontiers fait élection de domicile à l’intérieur de Will-Tree. Godfrey pensa donc qu’il serait convenable d’établir un poulailler dans quelque autre séquoia du groupe, et il ne parvint à leur interdire l’entrée de la chambre commune qu’en l’obstruant de broussailles. Très heureusement, ni les moutons, ni les agoutis, ni les chèvres n’éprouvèrent la même tentation. Ces animaux restèrent tranquillement au dehors et n’eurent point la velléité de franchir l’insuffisante barrière.

Les jours suivants furent employés à divers travaux d’installation, d’aménagement et de récolte : œufs et coquillages à ramasser, racines de yamph et pommes de manzanillas à recueillir, huîtres qu’on allait, chaque matin, arracher au banc du littoral, tout cela prenait du temps, et les heures passaient vite.

Les ustensiles de ménage se réduisaient encore à quelques larges coquilles de bivalves, qui servaient de verres ou d’assiettes. Il est vrai que, pour le genre d’alimentation auquel les hôtes de Will-Tree étaient réduits, il n’en fallait pas davantage. Il y avait aussi le lavage du linge dans l’eau claire du rio, qui occupait les loisirs de Tartelett. C’était à lui qu’incombait cette tâche : il ne s’agissait, d’ailleurs, que des deux chemises, des deux mouchoirs et des deux paires de chaussettes, qui composaient toute la garde-robe des naufragés.

Aussi, pendant cette opération, Godfrey et Tartelett étaient-ils uniquement vêtus de leur pantalon et de leur vareuse ; mais avec le soleil ardent de cette latitude, tout cela séchait vite.

Ils allèrent ainsi, sans avoir à souffrir ni de la pluie ni du vent, jusqu’au 3 juillet.

Déjà l’installation était à peu près acceptable, étant données les conditions de dénuement dans lesquelles Godfrey et Tartelett avaient été jetés sur cette île.

Cependant il ne fallait pas négliger les chances du salut, qui ne pouvaient venir que du dehors. Aussi, chaque jour, Godfrey venait-il observer la mer dans toute l’étendue de ce secteur, qui se développait de l’est au nord-ouest, au delà du promontoire. Cette partie du Pacifique était toujours déserte. Pas un bâtiment, pas une barque de pêche, pas une fumée se détachant de l’horizon et indiquant, au large, le passage de quelque steamer. Il semblait que l’île Phina fût située en dehors des itinéraires du commerce et des transports de voyageurs. Il s’agissait donc d’attendre, patiemment, de se fier au Tout-Puissant, qui n’abandonne jamais les faibles.

Entre temps, lorsque les nécessités immédiates de l’existence lui laissaient quelques loisirs, Godfrey, poussé surtout par Tartelett, revenait à cette importante et irritante question du feu.

Il tenta tout d’abord de remplacer l’amadou, qui lui faisait si malheureusement défaut, par une autre matière analogue. Or, il était possible que quelques variétés de champignons qui poussaient dans le creux des vieux arbres, après avoir été soumis à un séchage prolongé, pussent se transformer en une substance combustible.

Plusieurs de ces champignons furent donc cueillis et exposés à l’action directe du soleil jusqu’à ce qu’ils fussent réduits en poussière. Puis, du dos de son couteau, changé en briquet, Godfrey fit jaillir d’un silex quelques étincelles qui tombèrent sur cette substance… Ce fut inutile. La matière spongieuse ne prit pas feu.

Godfrey eut alors la pensée d’utiliser cette fine poussière végétale, séchée depuis tant de siècles, qu’il avait trouvée sur le sol intérieur de Will-Tree.

Il ne réussit pas davantage.

À bout de ressources, il tenta encore de déterminer, au moyen du briquet, l’ignition d’une sorte d’éponge, qui croissait sous les roches.

Il ne fut pas plus heureux. La particule d’acier, allumée au choc du silex, tombait sur la substance, mais s’éteignait aussitôt.

Godfrey et Tartelett furent véritablement désespérés. Se passer de feu était impossible. De ces fruits, de ces racines, de ces mollusques, ils commençaient à se fatiguer, et leur estomac ne tarderait pas à se montrer absolument réfractaire à ce genre de nourriture. Ils regardaient, — le professeur surtout, — ces moutons, ces agoutis, ces poules, qui allaient et venaient autour de Will-Tree. Des fringales les prenaient à cette vue. Ils dévoraient des yeux ces chairs vivantes !

Non ! cela ne pouvait durer ainsi !

Mais une circonstance inattendue, — disons providentielle, si vous le voulez bien, — allait leur venir en aide.

Dans la nuit du 3 au 4 juillet, le temps, qui tendait à se modifier depuis quelques jours, tourna à l’orage, après une accablante chaleur, que la brise de mer avait été impuissante à tempérer.

Godfrey et Tartelett, vers une heure du matin, furent réveillés par les éclats de la foudre, au milieu d’un véritable feu d’artifice d’éclairs. Il ne pleuvait pas encore, mais cela ne pouvait tarder. Ce seraient alors de véritables cataractes qui se précipiteraient de la zone nuageuse par suite de la rapide condensation des vapeurs.

Godfrey se leva et sortit, afin d’observer l’état du ciel.

Tout n’était qu’embrasement au-dessus du dôme des grands arbres, dont le feuillage apparaissait sur le ciel en feu, comme les fines découpures d’une ombre chinoise.

Tout à coup, au milieu de l’éclat général, un éclair plus ardent sillonna l’espace. Le coup de tonnerre partit aussitôt, et Will-Tree fut sillonné de haut en bas par le fluide électrique.

Godfrey, à demi renversé par un contre-choc, s’était relevé au milieu d’une pluie de feu, qui tombait autour de lui. La foudre avait enflammé les branches sèches de la ramure supérieure. C’étaient autant de charbons incandescents qui crépitaient sur le sol.

Godfrey, d’un cri, avait appelé son compagnon.

« Du feu ! du feu !

— Du feu ! avait répondu Tartelett. Béni soit le ciel qui nous renvoie ! »

Tous deux s’étaient aussitôt jetés sur ces brandons, dont les uns flambaient encore, dont les autres se consumaient sans flammes ! Ils en ramassèrent en même temps qu’une certaine quantité de ce bois mort qui ne manquait pas au pied du séquoia, dont le tronc n’avait été que touché par la foudre. Puis ils rentrèrent dans leur sombre demeure, au moment où la pluie, se déversant à flots, éteignait l’incendie, qui menaçait de dévorer la ramure supérieure de Will-Tree.