L’Encyclopédie/1re édition/AIL

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AIL, en Latin allium, s. m. (Hist. nat.) herbe dont la fleur approche en quelque maniere de celle du lis : elle est composée de six feuilles ; le pistil en occupe le milieu, & devient dans la suite un fruit arrondi & divisé en trois loges remplies de semences presque rondes. Ajoûtez au caractere de ce genre les fleurs qui naissent en bouquets sphériques, les racines composées de tuniques qui enveloppent plusieurs tubercules charnus, & les feuilles de la plante qui ne sont point en tuyau comme celles de l’oignon. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Ail, (Jardinage.) Rien n’est si fort que l’odeur de cette plante ; elle rend l’appétit aux animaux dégoûtés, & il y a des pays où l’on en met dans les viandes à rôtir. On enfonce les cayeux en terre de trois ou quatre pouces à la fin de Février, & à autant de distance l’un de l’autre. On les sort de terre à la fin de Juillet pour les faire sécher dans un lieu convenable, & les garder d’une année à l’autre. (K)

* Ail, (Mat. med.) On tire des gousses de l’ail dans l’analyse chimique un phlegme limpide, qui a le goût & l’odeur de l’ail, d’abord un peu acide & salé, puis moins salé & fort acide ; une liqueur limpide fort acide & enfin acerbe ; une liqueur limpide roussâtre, soit un peu acide, soit alkaline urineuse & pleine de sel volatil urineux ; un sel volatil urineux concret ; une huile épaisse, & de la consistance d’extrait.

La masse noire restée dans la cornue, calcinée pendant 9 heures au feu de réverbere, a donné des cendres dont on a tiré par lixiviation du sel fixe salé. Ainsi l’ail est composé d’un sel ammoniac uni avec beaucoup d’huile, soit subtile, soit grossiere, acre, mais capable d’une grande expansion.

Il contient des parties subtiles, actives, acres & un peu caustiques : actives, si on en met à la plante des piés en emplâtre, l’haleine sentira l’ail : acre, cette qualité se discerne au goût : caustique, c’est une suite de l’analyse chimique & d’autres expériences.