La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle/Planche 32

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Planche 32, t. I, p. 283.


1. Portion de la coquille pétrifiée et des moulages en relief de l’intérieur de quelques unes des chambres d’un nautilus hexagonus provenant de Marcham dans le comté de Berks. Ce fossile offre de d en 6, à son extrémité postérieure, une série de moulages en relief des chambres aériennes, dont la coquille externe a été enlevée. La cavité de chacune des chambres est remplacée par une masse de spath calcaire pur qui reproduit la forme exacte de la chambre dans laquelle il a pénétré par infiltration. Dans la portion la plus élargie du fossile, la coquille pétrifiée est demeurée à sa place naturelle, et laisse apercevoir les stries fines et onduleuses d’accroissement qui constituent de petites côtes parcourant transversalement sa surface extérieure. (D’après nature.)
2. Coquille brisée d’un nautilus hexagonus provenant du grès calcaire de Marcham. Le contour des chambres est dessiné par du spath calcaire ; et une couche cylindrique du même spath entoure le siphon, dont l’intérieur est rempli d’une masse de grès calcaire pareil à celui qui constitue la roche où la coquille a été trouvée[1]. Voy. t. I, p. 216. (D’après nature.)
3. Une portion du siphon que l’on voit mise à nu dans la figure 2, en d, e, f, représentée de grandeur naturelle. Dans la cloison transversale h, le collier siphonal est entier ; mais dans une autre cloison transversale, le collier a été coupé de façon à faire voir la contraction qu’éprouvait le siphon dans son passage à travers cette ouverture, et l’on y reconnaît aussi par quel mode de suture écailleuse ou engainante les colliers s’adaptent aux deux extrémités du fourreau calcaire du siphon. Voy. t. I, p. 285, 286, note. (D’après nature).
On observe une structure toute semblable dans les colliers des cloisons transversales du nautilus striatus. Voy. la planche suivante.



  1. On voit, chez ce fossile, le siphon à sa place naturelle, traversant les cavités des chambres aériennes. De même que dans l’espèce actuelle du nautile flambé, il n’existe aucune communication de l’intérieur du siphon dans celui des chambres aériennes ; nous avons aussi la preuve que dans la coquille fossile qui nous occupe, il n’y avait entre ces cavités aucune communication. Une coupe transversale en a fait voir le bord mince du fourreau du siphon, avec la couche extérieure de spath calcaire qui l’entoure, et le grès qui en remplit l’intérieur. D’autres coupes du siphon, en 6, d, e, f, font voir que le grès calcaire qui en remplit les cavités se contracte à son passage à travers les colliers des cloisons transversales, et atteint ses plus grandes dimensions au milieu de l’intervalle qui sépare deux cloisons consécutives

    Il y a dans ce fossile deux circonstances qui prouvent qu’il n’existait aucune communication entre l’intérieur du siphon et celui des chambres aériennes. La première, c’est que l’on voit en d, e, f, que le fourreau calcaire du siphon renferme le sable qui t’est moulé dans son intérieur ; la seconde c’est que, s’il y eût eu quelque communication entre l’intérieur du siphon et celui des chambres aériennes, ces chambres eussent reçu quelque portion du sable qui a rempli ce siphon ; or, il n’en existe pas une seule particule dans aucune des chambres que traverse le siphon ; mais elles sont plus ou moins complètement remplies par un dépôt cristallisé de carbonate de chaux, disposé uniformément par couches sur les parois internes de chacune des chambres et autour du siphon. Voyez fig. 2, c, c1, a1, a2, a3, et fig. 3, d — k. Ce dépôt ne peut être expliqué qu’en supposant que de l’eau chargée de carbonate de chaux en dissolution y pénétra par infiltration après que la coquille eut été ensevelie, et remplit les chambres que nous trouvons maintenant si uniformément envahies.