La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle/Préface de l’auteur
Nous avons réuni dans ce traité trois sujets de recherches d’une haute importance pour la Théologie naturelle.
Le premier embrasse les élémens inorganiques du règne minéral, et la disposition naturelle des matériaux de notre globe ; car, bien que produits ou modifiés par l’action de forces violentes et perturbatrices, ces matériaux nous offrent fréquemment d’abondantes preuves de Sagesse et de Providence, dans l’harmonie étroite où ils sont avec les besoins des deux règnes animal et végétal, et aussi avec la condition de l’espèce humaine.
Au second se rapportent les théories qui ont été hasardées sur l’origine du monde, et notamment celle qui fait dériver les systèmes actuels d’organisation d’une série éternelle d’individus des mêmes espèces qui les ont précédés en existence, ou d’une transmutation graduelle des espèces les unes dans les autres. Je me suis efforcé de prouver que toutes ces théories sont en opposition formelle avec les phénomènes géologiques.
Le troisième étend aux restes organiques d’un monde qui a précédé le nôtre le mode d’investigation que Paley a mis en œuvre avec tant de succès, lorsqu’il a voulu démontrer l’Intelligence qui se manifeste dans les mécanismes de l’organisation physique, soit chez l’homme, soit chez les animaux inférieurs qui habitent avec lui la surface du globe.
Les milliers de débris pétrifiés que rencontrent les géologues tendent à démontrer que notre planète a été occupée, à des époques antérieures à la création de l’espèce humaine, par des espèces maintenant éteintes d’animaux et de végétaux, offrant, de même que les corps organisés de la création actuelle, des ensembles d’arrangemens qui sont les manifestations d’une Intelligence et d’un Pouvoir merveilleux. En outre, l’étude de ces débris nous montre, entre toutes ces formes organiques perdues, et les diverses classes, ordres, familles des deux règnes animal et végétal actuels, une liaison si étroite fondée sur l’Unité dans les principes qui ont présidé à leur construction, que non seulement ils nous sont un argument de la plus grande force contre les doctrines de l’Athéisme et du Polythéisme ; mais qu’ils nous démontrent encore, par une série de preuves non interrompues, l’Éternité et un grand nombre des attributs les plus élevés du Dieu Unique, Vivant et Vrai.