La Goguette (Jourdan)

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La Goguette (Jourdan)
La Fourmillière, recueil lyrique dédié aux sociétés chantantesAristide (p. 23-25).

La Goguette.

Air : Oui voilà la vie que nos moines font.


Refrain.

Vive la goguette
Dont le plaisir rejette,
La froide étiquette
Par des refrains joyeux.

Amis de la treille,
Au ton de la chanson,
Que Bacchus réveille
En vous un gai flonflon ;
Qu’un noble délire
Vienne vous inspirer
Et vous fasse chanter :
Vive, etc.


Vous, causeurs austères
Qui souvent nous prêchez,
Que boire des pleins verres,
C’est de nos gros péchés ;
De cette doctrine,
Docteurs, défaites-vous,
Répétez avec nous :
Vive, etc.

L’avare n’aspire
Qu’après de grands trésors,
Son cœur ne soupire
Que pour des monceaux d’or ;
Mais le prolétaire
Vit heureux et content,
Lorsqu’il redit gaiment :
Vive, etc.

Parfois l’humeur noire
Vient nous assiéger,
Sachons rire et boire,
Sans nous en affliger ;
La mélancolie
Ne vaut pas, nous dit-on,
Le doux jus d’un flacon.
Vive, etc.

Des îles Marquises
Tous les bons habitants,

Ont pris leur devise,
À nos Français chantants ;
Chez ces insulaires
Momus a pris séjour,
Où chacun tour à tour
Chante la goguette, etc.

Égayons la vie
Par le vin et l’amour,
Et que la folie
La charme à son tour ;
Quand de cette terre
Il nous faudra partir,
Plus moyen de jouir.
Vive, etc.

Jourdan