La Lanterne magique/Camées parisiens/8

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Petites Études : La Lanterne magique
G. Charpentier, éditeur (p. 197).
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Première douzaine

8. — MADAME PORCHER

Pour ses mains, voir dans la collection de ses albums des strophes de tous les poètes contemporains, qui ont employé leurs rimes les plus attendries et les plus sonores à célébrer ces mains, réellement magnifiques. Ce sont des mains longues et pâles, avec des doigts en fuseaux. Le regard est vague. La tête, régulière, imite un peu le marbre légèrement grêlé de la Vénus de Milo. Yeux mourants. L’attitude est celle de la fleur penchée des premières poésies romantiques. Madame Porcher, toujours rêveuse, semble se dire en elle-même : J’ai vu jusqu’à présent beaucoup d’auteurs dramatiques ; mais, dans tout cela, où est le génie ?