Le Mirage perpétuel/LA MUSIQUE/Consumé de tristesse ardente et de regret

La bibliothèque libre.
Librairie Paul Ollendorff (p. 67-68).






Consumé de tristesse ardente et de regret,
J’écoute en moi l’écho de lentes symphonies,
Et sur mon âme ainsi que des feuilles jaunies
Neigent languissamment des souvenirs secrets.

Je me grise à rêver d’un royaume nocturne
Où tout le merveilleux des légendes d’amour
Se pare des splendeurs que prêtent tour à tour
La Musique et le Rêve aux songes taciturnes.


Altos en demi-teinte et pleurant au hasard,
Accords perdus comme des larmes inutiles,
Que de fois vos accents de tendresse subtile
Ont détendu mes nerfs et brouillé mes regards !

L’ouragan quelquefois a gonflé ma poitrine,
Et quelquefois la brise a caressé mon front,
Selon ce que chantait la voix des violons

Mon âme a tressailli, musicale et divine.