Les Trophées/Le Thermodon

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Les TrophéesAlphonse Lemerre. (p. 15).


LE THERMODON


Vers Thémiscyre en feu qui tout le jour trembla
Des clameurs et du choc de la cavalerie,
Dans l’ombre, morne et lent, le Thermodon charrie
Cadavres, armes, chars que la mort y roula.

Où sont Phœbé, Marpé, Philippis, Aella,
Qui, suivant Hippolyte et l’ardente Astérie,
Menèrent l’escadron royal à la tuerie ?
Leurs corps déchevelés et blêmes gisent là.

Telle une floraison de lys géants fauchée,
La rive est aux deux bords de guerrières jonchée,
Où, parfois, se débat et hennit un cheval ;

Et l’Euxin vit, à l’aube, aux plus lointaines berges
Du fleuve ensanglanté d’amont jusqu’en aval,
Fuir des étalons blancs rouges du sangs des Vierges.