Les Petits poèmes grecs/Pindare/Néméennes/II

La bibliothèque libre.

II.

A THIMODÈME, ATHÉNIEN,

Vainqueur au pancrace.

De même que les rapsodes d’Homère commencent ordinairement leurs chants par les louanges de Jupiter, ainsi Thimodème, que je célèbre aujourd’hui, a reçu dans le bois consacré à Jupiter Néméen les prémices des couronnes qui doivent un jour ceindre son front. Le fils de Timonoüs devait nécessairement être l’ornement et la gloire de l’illustre Athènes, et, marchant dans la route que lui frayèrent ses ancêtres, cueillir comme eux les fleurs de la victoire, soit dans les combats de l’Isthme, soit dans la carrière de Delphes. Ainsi dès qu’on voit les Pléiades se lever au sommet des monts, l’on prévoit qu’Orion va suivre incessamment leurs traces.

Si jadis Salamine, parmi ses illustres guerriers, vit naître avec orgueil Ajax, qui fit trembler Hector jusque sous les murs de Troie ; je puis à la valeur de ce héros comparer la force que tu viens de montrer, ô Thimodème, dans ta victoire au pancrace.

Acharné, lieu fécond en robustes athlètes, quelle ne fut pas ta renommée dans les siècles passés ! Combien de fois les Thimodémides n’ont-ils pas illustré leur nom par leurs victoires dans les jeux de la Grèce ? Quatre couronnes obtenues sur le Parnasse, dont les sommets dominent au loin ; huit à Corinthe, dans l’Isthme de Pélops ; sept à Némée, et mille autres dans leur patrie, aux jeux consacrés à Jupiter, sont des témoignages authentiques de leur gloire.

Concitoyens de Thimodème, célébrez par des chants et des hymnes le roi tout-puissant de l’Olympe ; célébrez le retour glorieux de votre héros, et que vos rives retentissent partout de vos chants d’allégresse.