Les Pleurs/La Sincère

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir La sincère.

Les PleursMadame Goullet, libraire (p. 167-171).

LA SINCÈRE.

Hernani ! Doña Sol ! Ah ! c’est vous que je vois
Enfin ! et cette voix qui parle est votre voix !
Pourquoi le sort mit-il mes jours si loin des vôtres ?
J’ai tant besoin de vous pour oublier les autres !

— VICTOR HUGO. —

XXXIII.

Veux-tu l’acheter ?
Mon cœur est à vendre.
Veux-tu l’acheter,
Sans nous disputer ?

Dieu l’a fait d’aimant ;
Tu le feras tendre ;

Dieu l’a fait d’aimant
Pour un seul amant !

Moi, j’en fais le prix ;
Veux-tu le connaître ?
Moi, j’en fais le prix ;
N’en sois pas surpris.

As-tu tout le tien ?
Donne ! et sois mon maître.
As-tu tout le tien,
Pour payer le mien ?

S’il n’est plus à toi,
Je n’ai qu’une envie ;
S’il n’est plus à toi,
Tout est dit pour moi.

Le mien glissera,
Fermé dans la vie ;
Le mien glissera,
Et Dieu seul l’aura !

Car, pour nos amours,
La vie est rapide ;
Car, pour nos amours,
Elle a peu de jours.

L’ame doit courir
Comme une eau limpide ;
L’ame doit courir,
Aimer ! et mourir.