Les Principes de la connaissance humaine/Avertissement de Ch. Renouvier

La bibliothèque libre.
Traduction par Charles Renouvier.
Texte établi par André Lalande, Georges BeaulavonArmand Collin (p. x-xii).


L’avertissement ci-contre et la traduction qui suit sont extraits de la Critique philosophique dirigée par Renouvier. Ils ont paru dans la Ve année de cette Revue (1889), nos de juin, juillet, août, septembre et octobre. Nous adressons ici nos vifs remerciements à M. Prat, qui a bien voulu en autoriser la reproduction, et nous permettre d’apporter à la traduction de Renouvier quelques modifications, d’ailleurs très légères : elles consistent soit à corriger des fautes d’impression, demeurées dans le texte de la Critique, soit à suppléer ou changer quelques mots pour suivre le texte anglais de plus près, ou, dans certains cas, pour donner un sens plus précis.

A. Lalande.



AVERTISSEMENT
DE
CH. RENOUVIER

Nous avions dans le tiroir une traduction française des Principes de la connaissance, de Berkeley, faite depuis assez longtemps déjà pour notre usage personnel. Quelques professeurs ont pensé que la publication de ce travail dans la Critique philosophique ne serait pas sans utilité ou sans intérêt pour nos lecteurs. Nous accédons à leur désir, d’autant plus volontiers que cet ouvrage de Berkeley, qui n’a pas encore été, que nous sachions, traduit dans notre langue, est, selon nous, un de ceux qui devraient toujours avoir place dans la bibliothèque d’un étudiant en philosophie, dût le choix de ses livres être borné à dix ou douze auteurs. Nous dirions moins encore que cela, pour peu qu’on nous en pressât !

Cette traduction a été faite sur le texte donné par M. le professeur Fraser, éditeur des œuvres complètes de Berkeley, en 4 volumes in-8o, 1871.

Nous avons placé entre deux crochets les passages qui appartiennent à la première édition de l’ouvrage (1710) et que l’auteur lui-même a retranchés dans la seconde édition (1734).

Nous avons placé dans des notes les passages ajoutés par l’auteur dans cette seconde édition, à moins qu’ils ne fussent sans importance réelle, auquel cas nous les avons admis dans le texte. Ils ne sont pas nombreux[1].

Nous devons au lecteur une remarque sur la traduction des mots mind et spirit, qui, dans le langage de Berkeley, s’entendent, l’un de l’ensemble des fonctions mentales, l’autre du sujet de ces fonctions, la substance spirituelle. Nous les avons traduits l’un et l’autre par le terme d’esprit, en ayant soin seulement de marquer la distinction par les mots anglais entre parenthèses, quand elle nous a semblé utile. Après quelques tâtonnements, nous n’avons pas su trouver une terminologie qui eût moins d’inconvénients.






  1. Ces passages ont été marqués des signes < … >. A. L.