Les principaux monuments funéraires/Girodet-Trioson

La bibliothèque libre.

GIRODET-TRIOSON.




Girodet-Trioson (Anne-Louis), peintre d’histoire, élève de David, membre de l’Académie royale des Beaux-Arts, naquit à Montargis (Loiret) le 29 janvier 1767.

Jeune encore, il remporta le premier prix de peinture, et fut à Rome comme pensionnaire du gouvernement.

Au nombre des tableaux capitaux sortis de son pinceau, on citera toujours la Mort d’Atala, la Révolte du Caire, Napoléon recevant les clefs de Vienne, Endymion, Hippocrate refusant les présens d’Artaxerce, Pygmalion et sa statue, Paul et Virginie traversant une rivière, etc.

Mais la composition qui mit le sceau à sa réputation, c’est le magnifique tableau dans lequel il a représenté une Scène du Déluge. C’est là que Girodet a déployé toutes les ressources de son imagination, toute la variété de son talent ; aussi, quand ce tableau parut à l’exposition, un cri unanime d’admiration s’éleva à la vue de cette production sublime, où le peintre avait su porter à son comble la terreur et la pitié.

Ce tableau fut désigné, en 1810, pour le premier prix décennal, et c’est ainsi que, dans le Rapport présenté à l’Empereur par l’Institut, pour la distribution de ces prix, s’exprimèrent les juges du concours : « Cette scène si touchante et si terrible, en offrant à nos regards ce que la crainte et l’extrême danger ont de plus effrayant, ne présente que des mouvemens nobles, et ce que la belle nature nous offre de plus pur. La réunion des sexes et des différens âges ajoute encore à la beauté du tableau, par d’heureuses oppositions rendues avec autant de grâce que de force, et qui décèlent dans l’artiste une connaissance approfondie de la nature et de ce qui constitue le beau.

« Le pinceau de M. Girodet, toujours précieux, est dans ce tableau aussi vigoureux que brillant. La couleur et l’effet y sont également portés à un très haut degré. Enfin, on peut regarder cet ouvrage comme un des plus beaux de notre école sous les rapports de l’expression, de la science du dessin, et sous celui de l’exécution. »

En 1816, un conseil honoraire, composé d’artistes et d’amateurs, fut établi près le ministère de la maison du Roi : Girodet en fut nommé membre.

Au mois de janvier 1817, il fut créé chevalier de l’ordre de Saint-Michel.

On a de lui les portraits de plusieurs personnages marquans, celui de M. de Chateaubriand visitant les ruines de Rome est d’une ressemblance parfaite, et l’on doit à l’un de nos plus grands peintres d’avoir fidèlement reproduit les traits d’un de nos plus grands écrivains.

Les productions capitales de ce peintre célèbre sont presque toutes réparties dans nos musées ; plusieurs de ses tableaux de chevalet, extrêmement recherchés, ornent, ou des galeries d amateurs, ou des cabinets étrangers ; ses œuvres ont toutes été gravées ou lithographiées. Il est mort à Paris le 9 novembre 1824.

Après sa mort, la croix d’officier de la Légion-d’Honneur lui fut envoyée ; elle orna son cercueil, qui a été déposé au cimetière du Père-Lachaise.

Le monument qui renferme sa dépouille mortelle se compose d’une tombe quadrangulaire, recouverte d’une pierre horizontale, au chevet de laquelle s’élève, sur un socle, une borne antique d’un seul bloc de marbre blanc. Une niche, creusée dans son épaisseur, contient le buste, aussi en marbre, de ce grand peintre, qui réunit au travail le plus achevé le mérite de la plus parfaite ressemblance. Il a été exécuté par M. David, membre de l’Institut.

Dans un panneau au-dessous est gravée cette inscription latine :

HIC SITVS EST

ANNA-LVDOVICVS GIRODET-TRIOSON

INSTITVTI REGII.

ACADEMIÆ. ARTIVM SOCIVS.

IN LEG. HONOR. CINTVRIO.

REGII. S. MICH. ORD. EQVES.

NATVS. MONTE. ARCISI XXIX JANVAR. M. DCC. LXVII.

OBIIT. PARISIIS. IX NOVEMB. M. DCCC. XXIV.


Sur le derrière du monument sont sculptés les attributs de la peinture et de la poésie, entourés de deux branches de laurier et surmontés d’un flambeau. Au bas d’une lyre sont gravés ces mots :

PICTORIBVS

ATQUE

POETIS.