Lettre du 29 juillet 1676 (Sévigné)

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1676

563. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, mercredi 29e juillet.

Voici, ma bonne, un changement de scène qui vous paroîtra aussi agréable qu’à tout le monde. Je fus samedi à Versailles avec les Villars : voici comme cela va. Vous connoissez la toilette de la Reine, la messe, le dîner ; mais il n’est plus besoin de se faire étouffer, pendant que Leurs Majestés sont à table ; car, à trois heures, le Roi, la Reine, Monsieur, Madame, Mademoiselle, tout ce qu’il y a de princes et princesses, Mme de Montespan, toute sa suite, tous les courtisans, toutes les dames, 1676enfin ce qui s’appelle la cour de France, se trouve dans ce bel appartement du Roi que vous connoissez. Tout est meublé divinement, tout est magnifique. On ne sait ce que c’est que d’y avoir chaud ; on passe d’un lieu à l’autre sans faire la presse en nul lieu. Un jeu de reversi donne la forme, et fixe tout. C’est le Roi (Mme de Montespan tient la carte)[1], Monsieur, la Reine et Mme de Soubise ; Dangeau et compagnie ; Langlée et compagnie. Mille louis sont répandus sur le tapis, il n’y a point d’autres jetons. Je voyois jouer Dangeau ; et j’admirois combien nous sommes sots auprès de lui. Il ne songe qu’à son affaire, et gagne où les autres perdent ; il ne néglige rien, il profite de tout, il n’est point distrait[2] : en un mot, sa bonne conduite défie la fortune ; aussi les deux cent mille francs en dix jours, les cent mille écus en un mois, tout cela se met sur le livre de sa recette. Il dit[3] que je prenois part à son jeu, de sorte que je fus assise très-agréablement et très-commodément. Je saluai le Roi, comme vous me l’avez appris ; il me rendit mon salut, comme si j’avois été jeune et belle. La 1676Reine me parla aussi longtemps de ma maladie que si c’eût été une couche. Elle me parla aussi de vous. Monsieur le Duc me fit mille de ces caresses à quoi il ne pense pas. Le maréchal de Lorges m’attaqua sous le nom du chevalier de Grignan, enfin tutti quanti : vous savez ce que c’est que de recevoir un mot de tout ce qu’on trouve en chemin[4]. Mme de Montespan me parla de Bourbon, et me pria de lui conter Vichy, et comme je m’en étois trouvée ; elle dit que Bourbon, au lieu de lui guérir un genou, lui a fait mal aux deux[5]. Je lui trouvai le dos bien plat, comme disoit la maréchale de la Meilleraye[6] ; mais sérieusement, c’est une chose surprenante que sa beauté ; et sa taille qui n’est pas de la moitié si grosse qu’elle étoit, sans que son teint, ni ses yeux, ni ses lèvres, en soient moins bien. Elle étoit toute habillée de point de France ; coiffée de mille boucles ; les deux des tempes lui tomboient fort bas sur les deux joues ; des rubans noirs sur la tête, des perles de la maréchale de l’Hospital[7], 1676embellies de boucles et de pendeloques de diamant de la dernière beauté, trois ou quatre poinçons, une boîte[8], point de coiffe, en un mot, une triomphante beauté à faire admirer à tous les ambassadeurs. Elle a su qu’on se plaignoit qu’elle empêchoit toute la France de voir le Roi ; elle l’a redonné, comme vous voyez ; et vous ne sauriez croire la joie que tout le monde en a, ni de quelle beauté cela rend la cour. Cette agréable confusion, sans confusion, de tout ce qu’il y a de plus choisi, dure jusqu’à six heures depuis trois. S’il vient des courriers, le Roi se retire pour lire ses lettres, et puis revient. Il y a toujours quelque musique qu’il écoute, et qui fait un très-bon effet. Il cause avec celles[9] qui ont accoutumé d’avoir cet honneur. Enfin on quitte le jeu à l’heure que je vous ai dit ; on n’a du tout point de peine à faire les comptes ; il n’y a point de jetons ni de marques ; les poules sont au moins de cinq, six ou sept cents louis, les grosses de mille, de douze cents. On en met d’abord vingt[10] 1676chacun, c’est cent ; et puis celui qui fait en met dix. On donne chacun quatre louis à celui qui a le quinola[11] ; on passe ; et quand on fait jouer, et qu’on ne prend pas la poule, on en met seize à la poule, pour apprendre à jouer mal à propos. On parle sans cesse, et rien ne demeure sur le cœur. « Combien avez-vous de cœurs ? — J’en ai deux, j’en ai trois, j’en ai un, j’en ai quatre. » Il n’en a donc que trois, que quatre, et de tout ce caquet Dangeau est ravi[12] : il découvre le jeu, il tire ses conséquences, il voit ce qu’il y a à faire ; enfin j’étois ravie de voir cet excès d’habileté : vraiment c’est bien lui qui sait le dessous des cartes, car il sait toutes les autres couleurs. À six heures donc on monte en calèche, le Roi, Mme de Montespan, Monsieur, Mme de Thianges, et la bonne d’Heudicourt sur le strapontin[13], c’est-à-dire comme en paradis, ou dans la gloire de Niquée#4. Vous savez comme ces calèches sont faites : [14] 1676 on ne se regarde point, on est tourné du même côté[15]. La Reine étoit dans une autre avec les princesses, et ensuite tout le monde attroupé selon sa fantaisie. On va sur le canal dans des gondoles, on y trouve de la musique, on revient à dix heures, on trouve la comédie, minuit sonne, on fait médianoche : voilà comme se passa le samedi. Nous revînmes quand on monta en calèche.

De vous dire combien de fois on me parla de vous, combien on me demanda de vos nouvelles, combien on me fit de questions sans attendre la réponse, combien j’en épargnai, combien on s’en soucioit peu, combien je m’en souciois encore moins, vous connoîtriez[16] au naturel l’iniqua corte[17]. Cependant elle ne fut jamais si

1676agréable, et l’on souhaite fort que cela continue. Mme de Nevers est fort jolie, fort modeste, fort naïve : sa beauté fait souvenir de vous. M. de Nevers est toujours le plus plaisant robin[18] ; sa femme l’aime de passion. Mlle de Thianges est plus régulièrement belle que sa sœur[19]. M. du Maine est incomparable ; l’esprit qu’il a est étonnant ; les choses qu’il dit ne se peuvent imaginer. Mme de Maintenon, Mme de Thianges, Guelfes et Gibelins, songez que tout est rassemblé. Madame me fit mille honnêtetés à cause de la bonne princesse de Tarente. Mme de Monaco étoit à Paris.

Monsieur le Prince fut voir l’autre jour Mme de la Fayette : ce prince alla cui spada ogni vittoria è certa[20]. Le moyen de n’être pas flattée d’une telle estime, et d’autant plus qu’il ne la jette pas à la tête des dames ? Il parle de la guerre, il attend des nouvelles comme les autres. On tremble un peu de celles d’Allemagne. On dit pourtant que le Rhin est tellement enflé des neiges qui fondent des montagnes, que les ennemis sont plus embarrassés que nous. Rambures[21] a été tué par un de ses 1676soldats, qui déchargeoit son mousquet très-innocemment. Le siège d’Aire continue ; nous y avons perdu quelques lieutenants aux gardes et quelques soldats. L’armée de Schomberg est en pleine sûreté. Mme de Schomberg s’est remise à m’aimer : le baron en profite par les caresses excessives de son général. Le petit Glorieux[22] n’a pas plus d’affaires que les autres : il pourra s’ennuyer ; mais s’il a besoin d’une contusion[23], il faudra qu’il se la fasse lui-même : Dieu les conserve dans cette oisiveté ! Voilà, ma bonne, d’épouvantables détails : ou ils vous ennuieront beaucoup, ou ils vous amuseront ; ils ne peuvent point être indifférents. Je souhaite que vous soyez dans cette humeur où vous me dites quelquefois : « Mais vous ne voulez pas me parler ; mais j’admire ma mère, qui aimeroit mieux mourir que de me dire un seul mot. » Oh ! si vous n’êtes pas contente, ce n’est pas ma faute ; non plus que la vôtre, si je ne l’ai pas été de la mort de Ruyter[24]. Il y a des endroits dans vos lettres qui sont divins. Vous me parlez très-bien du mariage[25], il n’y a rien de mieux ; le jugement domine, mais 1676c’est un peu tard. Conservez-moi dans les bonnes grâces de M. de la Garde, et toujours des amitiés pour moi à M. de Grignan. La justesse de nos pensées sur votre départ renouvelle notre amitié.

Vous trouvez que ma plume est toujours taillée pour dire des merveilles du grand maître[26] : je ne le nie pas absolument ; mais je croyois m’être moquée de lui, en vous disant l’envie qu’il a de parvenir, et qu’il veut être maréchal de France à la rigueur, comme du temps passé ; mais c’est que vous m’en voulez sur ce sujet : le monde est bien injuste.

Il l’a bien été aussi pour la Brinvilliers : jamais tant de crimes n’ont été traités si doucement, elle n’a pas eu la question. On lui faisoit entrevoir une grâce[27], et si bien entrevoir, qu’elle ne croyoit point mourir, et dit en montant sur l’échafaud : « C’est donc tout de bon ? » Enfin elle est au vent, et son confesseur dit que c’est une sainte. Monsieur le premier président[28] lui avoit choisi ce docteur[29] comme une merveille : c’étoit celui qu’on vouloit 1676qu’elle prît. N’avez-vous point vu ces gens qui font des tours de cartes ? ils les mêlent incessamment, et vous disent d’en prendre une telle que vous voudrez, et qu’ils ne s’en soucient pas ; vous la prenez, vous croyez l’avoir prise, et c’est justement celle qu’ils veulent à l’application, elle est juste. Le maréchal de Villeroi disoit l’autre jour : Penautier sera ruiné de cette affaire ; » le maréchal de Gramont répondit : « Il faudra qu’il supprime sa table[30] ; » voilà bien des épigrammes. Je suppose que vous savez qu’on croit qu’il y a cent mille écus répandus pour faciliter toutes choses : l’innocence ne fait guère de telles profusions. On ne peut écrire tout ce qu’on sait ; ce sera pour une soirée[31]. Rien n’est si plaisant que tout ce que vous me dites sur cette horrible femme. Je crois que vous avez contentement ; car il n’est pas possible qu’elle soit en paradis ; sa vilaine âme doit être séparée des autres. Assassiner est le plus sûr[32] ; nous sommes de votre avis ; c’est une bagatelle en comparaison d’être huit mois à tuer son père, et à recevoir toutes ses caresses et toutes ses douceurs, où[33] elle ne répondoit qu’en doublant toujours la dose.

Contez à Monsieur l’Archevêque[34] ce que m’a fait dire 1676Monsieur le premier président pour ma santé[35]. J’ai fait voir mes mains et quasi mes genoux à Langeron[36], afin qu’il vous en rende compte. J’ai d’une manière de pommade qui me guérira, à ce qu’on m’assure ; je n’aurai point la cruauté de me plonger dans le sang d’un bœuf, que la canicule ne soit passée. C’est vous, ma fille, qui me guérirez de tous mes maux. Si M. de Grignan pouvoit comprendre le plaisir qu’il me fait d’approuver votre voyage, il seroit consolé par avance de six semaines qu’il sera sans vous.

Mme de la Fayette n’est point mal avec Mme de Schomberg. Cette dernière me fait des merveilles, et son mari à mon fils. Mme de Villars songe tout de bon à s’en aller en Savoie ; elle vous trouvera en chemin. Corbinelli vous adore, il n’en faut rien rabattre ; il a toujours des soins de moi admirables. Le bien Bon vous prie de ne pas douter de la joie qu’il aura de vous voir ; il est persuadé que ce remède m’est nécessaire, et vous savez l’amitié qu’il a pour moi. Livry me revient souvent dans la tête, et je dis que je commence à étouffer, afin qu’on approuve mon voyage[37].

Adieu, ma très-aimable et très-aimée : vous me priez de vous aimer ; ah ! vraiment je le veux bien ; il ne sera pas dit que je vous refuse quelque chose.



    et le parfum des fleurs y font régner un éternel printemps. La Reine fait revêtir sa nièce d’habits magnifiques ; elle pose sur ses beaux cheveux blonds un diadème d’impératrice, et la place sur le trône. Elle fait ensuite mettre à ses pieds deux princesses qui lui présentent un miroir, où, par une vertu magique, elle reconnaît les traits d’Amadis de Grèce, dont elle est uniquement occupée, sans l’avoir jamais vu. La princesse tomba alors dans le ravissement ; elle fut enchantée et douée de la vertu de frapper d’immobilité tous ceux qui seraient assez téméraires pour la regarder. Anastarax fut amené par Zirphée dans cette salle de merveilles ; mais à peine eut-il aperçu Niquée dans sa gloire, qu’il tomba à genoux privé de mouvement. Il y serait peut-être encore, si le grand Amadis de Grèce, après un combat terrible, n’eût enfin réussi à pénétrer dans ce palais. Il poursuivit son ennemi vaincu jusque dans la salle magique, et d’un coup d’épée donné maladroitement, il brisa le miroir que Niquée considérait avec tant d’attention. La princesse reprit aussitôt ses sens, et elle eut quelque peine à pardonner au chevalier qui l’avait tirée de sa profonde rêverie. Voyez le VIIIe livre d’Amadis de Gaule, chap. xxiv et lxiii. (Note de l’édition de 1818.)

    où Perrin y a substitué vingt-cinq, correction qui paraît nécessaire, le reversi se jouant à quatre.

  1. LETTRE 563. — C’est le texte des éditions de 1725, de Rouen (1726) et de la première de Perrin (1734). Dans l’impression de la Haye (1726), on lit : « C’est le Roi et Mme de Montespan qui tiennent la carte ; » dans la seconde de Perrin (1754) : « Le Roi est auprès de Mme de Montespan, qui tient la carte. » Quatre lignes plus bas, dans cette même édition de 1754, Perrin a ajouté au jeu après sots.
  2. Fontenelle raconte, dans l’Éloge de Dangeau, qu’un jour que ce courtisan allait se mettre au jeu, il demanda au Roi un appartement dans le château de Saint-Germain. Le Roi lui répondit qu’il lui accorderait cette grâce, pourvu qu’il la demandât en cent vers qu’il ferait pendant la partie. Le jeu terminé, Dangeau récita les cent vers qu’il avait faits, comptés et retenus dans sa mémoire, sans que cet effort eût paru lui causer la moindre distraction. La Bruyère a peint Dangeau sous le nom de Pamphile dans le chapitre des Grands. (Note de l’édition de 1818.)
  3. Dans l’édition de la Haye : « il vit. »
  4. « De tout ce que l’on trouve en son chemin. » (Édition de 1754.)
  5. Dans l’édition de Rouen (1726) et dans la première de Perrin (1734), on lit dents, au lieu de deux : « lui a fait mal aux dents. »
  6. Sur la maréchale de la Meilleraye, voyez tome I, p. 419, note 6.
  7. Claudine ou Marie-Françoise Mignot, qui, veuve d’un premier mari, épousa le maréchal de l’Hospital en 1653, et en 1672 l’ancien roi de Pologne Jean-Casimir Wasa. Elle mourut en 1711. « Mme la maréchale de l’Hospital, dit Mademoiselle dans ses Mémoires (tome III, p. 202 et suivante), a un beau visage, mais elle est si grosse que cela la rend assez ridicule de la voir danser. Elle danse bien ; elle a les plus belles pierreries du monde ; ses perles sont plus grosses que celles de la Reine ; elle est magnifique sur sa personne et dans son logis, et ce qui surprend de la voir ainsi, c’est qu’elle étoit lingère à Grenoble. Un trésorier de France l’épousa par amour et lui donna quelques biens. On lui prédit qu’elle se marieroit à un grand seigneur, et en troisièmes noces à un prince. Son premier mari étoit dans les partis ; il lui avoit laissé quelques affaires ; elle vint à Paris ; elle fit connoissance avec un moine augustin déchaussé, qui lui donna habitude avec le secrétaire du maréchal de l’Hospital. Ce secrétaire, ayant su que cette femme avoit du bien, fit son dessein de l’épouser ; il agit dans ses affaires et la servit avec tant de succès, qu’elle lui en fut obligée. Le maréchal de l’Hospital, à la considération de son secrétaire, avoit agi en tout ce qu’il avoit pu ; de sorte qu’elle crut devoir le remercier de sa protection. Elle alla voir pour ce sujet le bonhomme de maréchal, qui en devint amoureux et qui l’épousa. Elle est bonne femme, a de l’esprit, mais c’est de ces bons esprits de campagne qui disent de grands mots que l’on n’entend point à la cour, où elle aime fort à être. On peut juger par là si elle y réussit bien. »
  8. « Poinçon se dit d’un joyau dont les femmes se servent pour parer leur tête ; on l’appelle aussi aiguille de tête. » (Dictionnaire de Furetière.) — Les mots une boîte se trouvent dans les éditions de 1725 et de Rouen (1726), et ont été omis dans les autres.
  9. Dans l’édition de 1754, Perrin a remplacé celles par les dames ; à la ligne suivante, les mots : « à l’heure que je vous ai dit, » par : « à six heures ; » immédiatement après, du tout point, dans ses deux éditions, par point du tout.
  10. Il y a vingt dans toutes les éditions, excepté dans celle de 1754,
  11. On appelle quinola au reversi le valet de cœur, qui est la carte la plus importante de tout le jeu.
  12. Dans les éditions de 1725 et de 1726 : « et de tout ce caquet, le bon joueur en est ravi. » —À la ligne suivante, la seconde édition de Perrin donne seule : « il voit à qui il a affaire, » au lieu de : « il voit ce qu’il y a à faire. »
  13. L’édition de 1725 a transport, au lieu de strapontin ; celle de Rouen (1726) strapoutin.
  14. La gloire de Niquée est une des féeries du roman des Amadis. Cette princesse, fille d’un soudan, était sœur d’Anastarax, qui en devint éperdument amoureux, sans la connaître. Désespéré de ne pouvoir la posséder, ce prince était réduit à un sombre désespoir, quand la reine Zirphée, sa tante, accourut de l’extrémité du monde, pour lui sauver la vie. Elle se fait aussitôt conduire au palais de Niquée : à sa voix les murailles se reculent, les voûtes s’élèvent, une salle immense paraît, soutenue par des colonnes de jaspe que surmonte une coupole de cristal. Un trône enrichi de drap d’or, semé de perles et de pierreries, en occupe le centre. Le ramage des oiseaux
  15. Dans les éditions de 1725 et de 1726 : « ils sont tournés, etc. ; » et deux lignes plus bas : « on fut sur le canal. »
  16. C’est la leçon de l’édition de 1725 ; les autres portent : « vous reconnoîtriez. »
  17. L’inique cour. — Voyez la stance xii du VIIe chant de la Jérusalem délivrée.
  18. Tel est le texte des diverses éditions antérieures à Perrin, qui, dans les impressions de 1734 et de 1754, donne simplement : « M. de Nevers est toujours le même. »
  19. Après les mots sa sœur, Perrin a ajouté, dans sa seconde édition seulement : « et beaucoup moins charmante. »
  20. À l’épée duquel toute victoire est assurée. — On lit dans la Jérusalem délivrée (chant II, stance lxix)


    Questa famosa spada
    Al cui valore ogni vittoria è certa.


    Mme de Sévigné cite de nouveau ces vers, et cette fois plus exactement, à la fin de la lettre du 17 janvier 1680 : là encore ils sont appliqués à Condé.

  21. Louis-Alexandre, marquis de Rambures, colonel d’infanterie, fils de celui dont il est question au tome II, p. 218, note 5. Il n’avait que dix-huit ans, et avec lui s’éteignit sa maison. La Gazette du 1er août dit en rapportant sa mort qu’ « il a été extraordinairement regretté dans l’armée, ayant donné toutes les marques possibles du courage qui est héréditaire dans sa maison, et toutes les espérances qu’on pouvoit attendre d’un homme de son âge. »
  22. Le chevalier de Grignan.
  23. Dans l’édition de 1725, on a imprimé confusion, au lieu de contusion.
  24. C’est la leçon de Perrin ; mais on lit dans les éditions de 1725 et de 1726 « non plus que vous de la mort de Ruyter ; » ce qui pourrait bien être le vrai texte. Mme de Sévigné aurait, en laissant courir sa plume, oublié le commencement de sa phrase, et, changeant de tournure, fait une de ces ellipses excessives qu’explique la rapidité du langage familier « non plus que vous (n’êtes coupable, vous, si je ne suis pas contente) de la mort de Ruyter. »
  25. On a déjà dit qu’il étoit question alors d’un mariage pour M. de la Garde, qui ne se fit point. (Note de Perrin.) — Voyez ci-dessus la lettre des 11 et 12 juin, p. 487.
  26. Voyez la Notice, p. 59 et 60.
  27. C’est le texte de toutes les éditions antérieures à Perrin, et de la première de Perrin (1734) ; dans sa seconde (1754), la phrase commence ainsi : « On avoit si peur qu’elle ne parlât, qu’on lui faisoit entrevoir une grâce, etc. » — Six lignes plus bas, Perrin, dans sa seconde édition, a éclairci le texte par une autre addition : « il fut trompé par les intéressés, c’étoit celui qu’on vouloit qu’il prît. »
  28. De Lamoignon.
  29. M. Pirot, docteur en Sorbonne. (Note de Perrin.) Voyez plus haut, p. 528, note 1. — Edme Pirot, né à Auxerre le 12 août 1631, professeur de théologie à la Sorbonne, fut plus tard chancelier de l’église de Paris et grand vicaire du cardinal de Noailles. Il avait fait Sur l’autorité du concile de Trente en France un mémoire auquel Leibnitz répondit ; Bossuet répliqua à Leibnitz. Pirot avait aussi écrit une Relation (demeurée manuscrite) des vingt-quatre dernières heures de la vie de Marie-Madeleine d’Aubray, marquise de Brinvilliers, qui eut la tête coupée en 1676.
  30. Penautier, aussitôt après son acquittement, reprit l’exercice de tous ses emplois, et dans la même année il alla aux états de Languedoc, où les plus grands seigneurs lui firent l’honneur de venir s’asseoir à sa table. Voyez les Causes célèbres de Richer, tome I, p. 422. (Note de l’édition de 1818.)
  31. L’édition de 1754 est la première où on lise cette phrase, qui pourtant n’a pas l’air d’une addition de Perrin.
  32. Peut-être est-ce une allusion à Molière. D. Pèdre dit au prétendu Hali (scène XIII du Sicilien) : « Assassiner, c’est le plus court chemin. »
  33. est la leçon des impressions de 1725 et de 1726. Perrin y a substitué : à quoi.
  34. L’archevêque d’Arles.
  35. Voyez plus haut, p. 541.
  36. Voyez tome III, p. 402, note 8.
  37. Ce paragraphe et le précédent ont été imprimés pour la première fois dans l’édition de 1754.