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TitreQuestions de morale pratique
AuteurFrancisque Bouillier Voir l'entité sur Wikidata
Année d’édition1889
BibliothèqueBibliothèque nationale de France
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TABLE DES MATIÈRES



DES ALTÉRATIONS DU SENS MORAL ET DE LA FAUSSE CONSCIENCE
I. De la fausse conscience 
 1
Sens moral inhérent à la nature humaine. — Pourquoi il n’est ni sûr ni infaillible. — Altérations collectives de la race, de l’époque, du milieu. — Altérations individuelles. — Différence de responsabilité entre les unes et les autres. — De la fausse conscience. — Un hommage indirect à la conscience droite. — Comment se forme une fausse conscience. — Du grand nombre des consciences plus ou moins faussées. — Un sermon de Sterne sur la fausse conscience dans Tristram Shandy. — Qui est assuré d’avoir une bonne conscience ? — De la fausse conscience, selon Bourdaloue, chez les courtisans et les hommes au pouvoir. — Vérité des analyses de Bourdaloue appliquées au temps présent. — Raffinements croissants des fausses consciences par la multiplicité des affaires, des intérêts, des ambitions. — Des fausses consciences dans les affaires et dans la politique. — Conscience des hommes au pouvoir différente de cette des autres hommes. 
 1

II. Remède contre la fausse conscience 
 33

Comment une conscience fausse pourra-t-elle se redresser elle-même ? — Cercle vicieux apparent. — Lucidité de la conscience quand l’intérêt propre n’est pas en jeu. — Rectitude de nos jugements sur les actions d’autrui. — Une grande règle de pratique morale. — Se juger soi-même comme on juge les autres. — Critérium de Kant moins à la portée de tous. — Distinction de la fausse conscience et de la conscience perplexe. — Une conscience faussée n’exclut pas la responsabilité. — Des cas d’ignorance invincible. — Si la responsabilité n’est pas dans l’acte lui-même, elle est dans les antécédents. — Du fanatisme religieux et politique. — Un vers odieux. — Substitution par l’hypnotisme d’une conscience étrangère à ta conscience propre du sujet. — Abus criminels des pratiques hypnotiques. — Appel aux magistrats et aux lois pour faire respecter la personnalité humaine. — Le trouble dans la justice criminelle. — Double responsabilité de l’hypnotiseur et de l’hypnotisé 
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PETITS PLAISIRS ET PETITS DÉPLAISIRS
I. Nous sentons toujours 
 59
Les infiniment petits de l’âme humaine. — De leur importance. — Mode infinitésimal d’exercice de chaque faculté. — Petits plaisirs, petites perceptions, petites déterminations. — Nous sentons toujours, comme toujours nous pensons. — Petits plaisirs ou petits déplaisirs continus engendrés par l’union de l’âme et du corps. — Intimité, unité de la vie et de l’âme pensante. — Toute proportion gardée, nous sommes plus sensibles à la peine qu’au plaisir. — Le plaisir de la vie et de la santé est la résultante d’une multitude de petits plaisirs. — Petits plaisirs engendrés par les sens extérieurs. — Union de l’élément affectif à tout élément représentatif. — Nous ne pouvons faire un pas ni ouvrir les yeux sans que quelque chose nous affecte. — Petits plaisirs d’ordre intellectuel. — De la sensibilité dans le sommeil 
 59


II. Prépondérance des petits plaisirs 
 87
Des petites humeurs bonnes ou mauvaises. — Point d’insensibilité absolue, point de liberté d’indifférence. — Un chapitre de Montaigne. — Influence des plus petites causes sur les actions humaines. — Somme comparée des petits plaisirs et des petits déplaisirs. — Ingratitude à l’égard des plaisirs passés. — Les douleurs plus sensibles, mais moins fréquentes. — Le plaisir est la règle, la douleur l’exception dans les êtres vivants. — Prépondérance des petits plaisirs dans les vies humaines. — Double et salutaire influence de l’habitude sur la sensibilité. — Petits plaisirs de l’habitude. — Douceurs de l’habitude jusque dans la souffrance elle-même. — Prépondérance des petits plaisirs assurée par l’habitude. — L’habitude et l’amour de la vie. — Deux conseils de sagesse pratique : goûter davantage les petits plaisirs donner moins d’attention aux petits déplaisirs 
 87
DE LA CIVILISATION SANS LA MORALE
ET DE LA MORALE SANS LA RELIGION
I. De l’homme seul dépend le progrès 
 113
Le grand péril social. — Possibilité des décadences ou des retours en arrière. — Prétentions orgueilleuses d'une certaine philosophie de l’histoire. — Comment il faut entendre que Dieu est dans l’histoire. — Réflexions sur la philosophie de l’histoire, par Jouffroy. — Nul plan providentiel si ce n’est la nature même de l’homme. — Vico et Bunsen. — La nature de l’homme donnée, tout suit et tout peut s’expliquer dans l’histoire. — Les généralisations tirées de la suite des faits : seules lois de l’histoire. — Analyse des divers éléments du progrès. — Moralité et lumières ne sont pas toujours en proportion. — Ce qui n’est pas perfectible dans l’homme. — Les beaux-arts et la bonté morale. — Les idées seules s’ajoutent et se transmettent. — De l’unique garantie du progrès et de la civilisation. 
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II. De l’élément moral 
 141
Définition de l’élément moral. — Conséquences sociales de l’affaiblissement de cet élément. — Transfèrement d’hégémonie d’un peuple à un autre. — Nul empire stable sans les forces morales. — Perfectibilité de l’élément moral limitée à la personne elle-même. — Les plus instruits sont-ils toujours les meilleurs ? Où mènent une société les défaillances morales. — Nous ne subsistons que par un reste de vertu. — Ce qu’il y a de meilleur peut devenir le pire. — Témoignages et appréhensions des sages de la république. — Comment, sans la morale, peuvent tourner au profit du mal tous les progrès scientifiques. — L’art des falsifications en avance sur l’art de les découvrir. — Prédiction sinistre de Mercier sur les destinées de Paris. — De l’usage des richesses. — Point de bon usage des richesses sans la moralité 
 141

III. De l’irréligion dans l’éducation 
 163
Comment faut-il juger de la valeur des maîtres et des écoles ? — Comparaison des résultats moraux. — Du dernier des soucis de nos hommes d’État. — Danger de l’instruction sans la moralité. — Une page de Maudsley. — Proscription de l’instruction religieuse. — Inefficacité de l’enseignement des devoirs dans l’école sans le nom de Dieu. — Témoignages de philosophes rationalistes et de libres penseurs. — Expérience dangereuse dans les lycées de filles. — Nulle amélioration possible du sort des classes populaires sans un progrès dans la moralité. — Vanité des enseignements économiques. — Vanité de l’augmentation des salaires. — Le vice et la misère indissolublement unis. — Quelles sont les forces pour le bien à opposer à tant de forces pour le mal ? Des causes de la supériorité de nos vainqueurs. — Courte durée du Culturkampf en Allemagne. — Continuation en France d’une guerre impolitique et aveugle contre les prêtres. — Comment suppléer à leur concours pour les bonnes mœurs et la bonne éducation ? Réplique d’Origène à Celse. — Hors une recrudescence de force morale, point de salut 
 163

DE L’ENCOURAGEMENT AU BIEN ET DES PRIX DE VERTU
I. L’État et les municipalités 
 197
L’encouragement au bien essentiel à l’ordre social. — Les récompenses publiques à ceux qui ont bien fait sont de tous les temps. — Les prix de vertu académiques ne datent que de la fin du xviiie siècle. — Fondation à la même époque de diverses fêtes en l’honneur de la vertu. — Couronnes aux rosières. — Couronnes aux vertus champêtres. — La Convention abolit tous les prix de vertu. — L’Académie française en reprend la distribution en 1819. — Quelques réflexions sur les rapports annuels des prix de vertu. — Point de vue trop étroit et exclusif. — Les prix de vertu ne sont qu’une des formes particulières de l’encouragement au bien. — Décorations, médailles, mentions d’honneur, pensions données par l’État. — Prix de vertu décernés dans toute la France par un grand nombre de municipalités et de sociétés particulières. — À quel titre de pareilles récompenses sont méritées. — Celui-là seul en est digne qui a fait plus que son devoir 
 197

II. L’Académie française et les Académies de province 
 221
Accroissement du nombre et de l’importance des prix de vertu académiques. — Réponse aux sarcasmes de Chamfort contre l’argent donné en récompense à la vertu. — Nul de ces lauréats n’a pensé faire un bénéfice avec la vertu. — Ils ne se sont pas présentés eux-mêmes ; il a fallu les découvrir, les dénoncer à l’Académie. — Montyon a eu raison de donner d’abord la préférence aux Français pauvres. — Mais il faut aussi des récompenses pour les riches qui ont rendu des services à l’humanité. — Avantages d’un dédoublement de la séance mixte des prix littéraires et des prix de vertu. — La vertu doit être entendue dans sa plus large acception. — Pourquoi n’y pas comprendre toutes les formes du courage, tous les dévouements à la science, tous les services à l’humanité. — Grands prix à réserver pour la séance annuelle des cinq Académies. — Nombreux prix de vertu dans les Académies de province. — Pourquoi les dons affluent aux Académies. — Jamais ne furent plus opportuns les encouragements au bien pour combattre tant d’excitations au mal 
 221

SUR LE MENSONGE
I. La règle de dire la vérité est-elle absolue ? 
 249
Opinions de saint Augustin, de Montaigne, de Corneille, de Kant. — Une des plus cruelles injures aux yeux du monde. — Diverses espèces de mensonges. — Mensonges héroïques. — Sentiments opposés de Jacobi et de Kant. — Mensonges officieux. — Nécessité pour l’union en société de cette mutuelle tromperie. — Alceste lui-même ment trois fois avant de dire la vérité à Oronte. — La grande règle de Kant retournée contre lui. — Des mensonges pour rire. — Distinction des mensonges officieux et des mensonges obséquieux. — Condamnation absolue de tout mensonge au détriment d’autrui ou pour son propre bien. — Nulle exception ou excuse que pour les mensonges en vue du bien d’autrui. — Devoir de dire la vérité, bien qu’elle puisse perdre un coupable, devant un tribunal. — Exemple de Jeanie Deans dans Walter Scott. — Du serment. — Deux mensonges de Rousseau. — Vérités à dire ou à ne pas dire 
 249


II. Doit-on le dire ? 
 273
De la sincérité dans les renseignements demandes. — Distinction des cas et des personnes. — À quoi est tenu un fonctionnaire public. — À quoi un simple particulier. — Des cas où la vérité à dire serait nuisible. — Règles à suivre. — Tenir compte de l’importance et de la gravité des faits à révéler. — Mettre en balance le mal qu’on peut faire aux uns ou aux autres en parlant ou en se taisant. — Telle vérité imprudemment dite équivaudra à une dénonciation et à une perfidie. — Des mensonges dans les négociations matrimoniales. — Les fausses promesses de mariage. — Les médecins et le mensonge. — Du secret professionnel. — Mensonges au lit des malades. — Des cas où le médecin doit la vérité. — Les avocats et le mensonge. — Penchant à se faire illusion sur la bonté de leurs causes et à mentir dans l’intérêt de leurs clients. — Nul ne doit défendre celui qu’il sait coupable. — Exception pour l’avocat d’office. — La police et le mensonge. — Les espions à la guerre. — Perfidies héroïques. — Mensonges excusables pour la défense de la société et de la patrie 
 273

II. De la bonne foi dans les affaires et de la Presse 
 273
Règle absolue de toutes les transactions commerciales. — Degrés divers dans la mauvaise foi. — Tromperie par réticence. — Le marchand de blé d’Alexandrie et les Rhodiens. — À quoi ce marchand de blé était-il tenu ? Deux philosophes stoïciens mis aux prises par Cicéron. — Opinion de Marmontel. — Le premier des Rothschild et la nouvelle de la bataille de Waterloo. — Tromperies de la part des acheteurs. — Progrès de la fraude depuis les Offices et Pythias, le banquier de Syracuse. — Les mensonges ministériels. — Les mensonges dans la presse. — Mensonge continu de l’esprit de parti. — Mensonges même sur les questions de fait et de nombre. — Nouvelles fausses. — Nouvelles vraies dissimulées ou inexactement reproduites. — Un journal pour et contre. — La fable du Satyre et du Passant soufflant le chaud et le froid 
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DE L’HYPOCRISIE
De l’hypocrisie. — Diverses sortes d’hypocrisie. — De l’hypocrisie religieuse au xviie siècle. — Double guerre du théâtre et de la chaire contre les faux dévots. — Molière et Bourdaloue. — Les plus grands des criminels, d’après Fénelon et Massillon. — Pourquoi cette grande sévérité contre les hypocrites de piété. — L’hypocrisie sous la Restauration. — De l’hypocrisie en sens contraire prédite par La Bruyère, ou hypocrisie d’impiété. — De l’hypocrisie religieuse chez un prêtre. — Devoir du prêtre qui a cessé de croire. — Le laïque qui manifeste des marques de respect pour un culte auquel il n’a plus foi est-il un hypocrite ? — Devra-t-il rester à la porte du temple pendant un mariage ou un enterrement ? — Un cas suprême de conscience, ou alternative d’un enterrement civil ou religieux. — De l’hypocrisie en politique. — De l’hypocrisie par ambition ou par lâcheté. — Faux rouges ou jacobins. — Hypocrisie des regrets tardifs. — De l’hypocrisie des diplomates. — Les faux pacifiques. — Dicentes : pax, et non erat pax. — Des faux convertis. — L’hypocrisie et la persécution. — 
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