L’Espero

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« L’Espero ».

En la mondon venis nova sento,
Tra la mondo iras forta voko ;
Per flugiloj de facila vento
Nun de loko flugu ĝi al loko.
 
Ne al glavo sangon soifanta
Ĝi la homan tiras familion :
Al la mond’ eterne militanta
Ĝi promesas sanktan harmonion.

Sub la sankta signo de l’espero
Kolektiĝas pacaj batalantoj
Kaj rapide kreskas la afero
Per laboro de la esperantoj.

Forte staras muroj de miljaroj
Inter la popoloj dividitaj ;
Sed dissaltos la obstinaj baroj
Per la sankta amo disbatitaj.

Sur neŭtrala lingva fundamento,
Komprenante unu la alian,
La popoloj faros en konsento
Unu grandan rondon familian.

Nia diligenta kolegaro
En laboro paca ne laciĝos,
Ĝis la bela sonĝo de l’homaro
Por eterna ben’ efektiviĝos.


« L’Espero ».

Dans le monde a surgi un sentiment nouveau,
A travers le monde passe un puissant appel ;
Sur les ailes d’un vent propice
Qu’il vole maintenant de lieu en lieu.

Ce n’est pas au glaive altéré de sang
Qu’il attire la famille humaine ;
Au monde éternellement en guerre
Il promet une sainte harmonie.

Sous le signe sacré de l’espérance
Se réunissent de pacifiques combattants
Et l’œuvre croît rapidement
Par le travail de ceux-qui-espèrent (des espérants[1]).

Solidement se tiennent debout des murailles de-milliers-d’années
Entre les peuples divisés ;
Mais elles sauteront-de-tous-côtés les barrières obstinées,
Abattues par le saint amour.

Sur la base d’une langue neutre,
Se comprenant les uns les autres,
Les peuples formeront de concert
Un seul grand cercle de famille.

Notre collège diligent
Ne se lassera pas dans son travail pacifique,
Jusqu’à ce que le beau rêve de l’humanité
Se réalise, pour être éternellement béni.

  1. Des partisans de l’Esperanto, des Espérantistes.