L’Évangéliste/XV

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E. Dentu, éditeur (p. 313-330).


XV

À L'ORATOIRE


Dans le vestiaire où s’habillent les prédicateurs au temple de l’Oratoire, deux petites pièces à grands placards, avec les chaises de paille, la table de bois blanc, le poêle en faïence d’un poste de douaniers, Aussandon entouré de pasteurs, de collègues à la Faculté, cause à mi-voix, serre des mains tendues, tandis qu’on entend les voitures rouler, s’arrêter aux deux perrons du temple, et comme un flot montant qui bat toutes les entrées, se répand dans les couloirs aux sombres murailles lézardées.

Le vieux doyen, prêt à paraître en chaire, a revêtu la robe noire, le rabat blanc, cette tenue sévère, plutôt de palais que d’église, allant bien au sacerdoce du ministre, considéré par la Réforme comme un simple avocat de Dieu. C’est bien aujourd’hui le rôle d’Aussandon, avocat, et même avocat général ; car les notes qu’il feuillette sur ce bout de table forment un terrible réquisitoire contre les Autheman. Cinq mois qu’il y songe et qu’il hésite, à cause des suites pour lui, pour les siens, et parce que Bonne est toujours à le surveiller.

Enfin, la vieille femme a été appelée à Commentry par la naissance d’un petit-fils ; et le doyen, voyant là une pitié de Dieu pour sa faiblesse de pauvre homme et le repos de sa conscience, s’est mis tout de suite à l’œuvre. Son discours prêt, achevé en deux soirs, – il y a si longtemps que ces idées bourdonnent dans sa tête à le rendre fou ! – il a prié un des prédicateurs inscrits à la porte de l’Oratoire de lui céder son dimanche ; et depuis huit jours, tout le Paris protestant se dispose à venir entendre l’illustre doyen faisant tonner une suprême fois, comme Bossuet à la profession de Mlle de La Vallière, « après un silence de tant d’années, cette voix que les chaires ne connaissaient plus ».

Et les voitures se succèdent, avec le fracas de portières, le piaffement luxueux des grandes livrées, et le murmure de la foule dans les corridors ne cesse pas, et à tout moment la porte du vestiaire s’entr’ouvre pour un diacre, un ancien, quelque membre du consistoire.

« Bonjour… nous sommes là.

– Bonjour, bonjour, Monsieur Arlès.

– Je n’ai pas vu l’affiche… Sur quoi prêchez-vous ?

– L’Évangile du jour… Le Sermon sur la montagne.

– Vous allez vous croire à Mondardier, avec vos bûcherons.

– Non, non… C’est bien pour Paris que je parle… J’avais quelque chose à dire avant de mourir… »

Tout bas, près de lui, un de ses collègues à la Faculté de théologie murmure en s’en allant : « Prenez garde, Aussandon… »

Le doyen secoue la tête sans répondre ; il connaît ces discours de prudence pour les avoir trop longtemps écoutés. N’est-il pas retourné encore une fois à l’hôtel Autheman, ne demandant qu’une chose à cette femme impitoyable, la résidence de Lina ? Il se réservait d’aller chercher lui-même cette pauvre âme éperdue, de la rendre aux tendresses maternelles. Mme Autheman a toujours répondu : « Je ne sais pas… Dieu l’a prise… » Et devant la menace du pasteur de la dénoncer publiquement un jour de culte : « Faites, monsieur le doyen, nous irons vous entendre… »

Eh bien ! tu m’entendras, coquine. Et c’est sur un élan de colère qu’il monte à tâtons le petit escalier noir en vrille conduisant à la chaire, pousse une porte basse, entre dans la lumière et l’air de l’immense vaisseau.

*

La vieille église des oratoriens, cédée aux protestants par le Concordat, est le temple le plus vaste, le plus imposant de Paris. Les autres, les récents surtout, n’évoquent pas assez l’idée religieuse. Le temple aristocratique de la rue Roquépine, tout en rotonde, éclairé de haut sur ses murailles blanches, ressemble à la Halle aux blés. La salle Saint-André, l’église des libéraux, avec ses larges tribunes en galeries, fait penser à un café-concert. L’Oratoire, lui, résume et symbolise tout le dogme de la Réforme et du pur christianisme, cierges éteints, images absentes, grands murs nus portant seulement en cartouches des fragments de cantiques et de versets. Dans le cintre des chapelles presque entièrement murées, on a réservé quelques tribunes, supprimé le chœur, mis l’orgue à la place de l’autel ; et toute la vie du temple se groupe devant la chaire, autour d’une longue table, à l’ordinaire couverte d’un tapis, les dimanches de communion chargée de corbeilles et de coupes en vermeil.

C’est le seul appareil religieux ; et cette simplicité, agrandie de la hauteur des voûtes et du mystère des vitraux, devient solennelle quand l’Oratoire est plein comme aujourd’hui, noir de foule sur ses bancs, ses tribunes débordantes, et les marches irrégulières de ses entrées. Au-dessus de la porte principale flambe en vitrail une croix énorme de la Légion d’honneur au large ruban de pourpre, souvenir du premier pasteur décoré après le Concordat, irradiée avec orgueil sur tout le temple, rosant les murs, les tuyaux de l’orgue, et les coupes de la communion au pied de la chaire, où tous les yeux cherchent le pasteur.

Invisible encore, blotti dans l’angle obscur, Aussandon laisse s’apaiser l’émotion qui bat sa poitrine à grands coups, chaque fois qu’il vient plaider la cause de Dieu. Avec cette faculté des orateurs et des comédiens de distinguer les visages dans la salle, il remarque l’absence d’Autheman au banc des anciens, mais rencontre juste en face de lui, et comme le point de mire naturel à son discours, la taille droite de la femme du banquier, sa petite tête pâle dont le regard volontaire le brûle magnétiquement à distance. Là-bas, dans la tribune, ce dos courbé, ce lourd empaquetage de voiles noirs, c’est la mère, fidèle au rendez-vous, émue, oh ! si émue…

Elle sait qu’enfin l’heure de la justice a sonné, que ce grand orateur est en chaire pour elle ; pour elle, toute cette foule de riches, de glorieux, ces files de voitures à la porte, et cette musique dont ses larmes suivent la montée suave. Pour elle, cet Évangile que commence le lecteur, et ces admirables versets du Sermon sur la montagne, passant comme une brise fraîche sur ses paupières brûlées… Heureux ceux qui sont dans l’affliction, car ils seront consolés… Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés… Oh ! fui, dans l’affliction… Oh ! fui, faim et soif de justice… Et à chaque allusion de la Bible, elle presse la main de Lorie, assis à côté d’elle et presque aussi tremblant. Puis un chœur de femmes entonne, soutenu par l’orgue, le psaume de Marot :

Seigneur, écoute mon bon droit ;

Entends ma voix quand je te crie…

Et c’est l’appel de sa détresse qui monte vers les hautes voûtes sur ces voix fraîches et jeunes comme celle de son Éline.

Mais Aussandon vient de sortir de l’ombre ; et portant droit ses soixante-quinze ans, sa tête puissante qu’éclaire le long rabat blanc sur la robe de juge, il accentue d’une voix forte le verset qu’il a pris pour texte : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, chassé les démons en ton nom, accompli plusieurs miracles en ton nom ?… ensuite il commence très simplement, le ton baissé, l’homme parlant après Dieu.

« Mes frères, il y a trois cents ans, Pierre Ayraut, avocat au parlement de Paris, un savant et un sage, eut la douleur de perdre son fils unique, détourné par les Jésuites qui l’enrôlèrent dans leur ordre et plus jamais ne le laissèrent revoir aux siens. Le désespoir de ce père fut immense, si éloquent que le roi, le parlement, le pape même s’entremirent pour lui faire rendre son fils qui resta toujours introuvable. Pierre Ayraut écrivit alors son beau traité de l’Autorité Paternelle, puis se coucha et mourut, le cœur déchiré… À trois siècles de distance, des protestants, des chrétiens réformés viennent de renouveler cet abominable attentat… »

Ici l’aventure à grands traits, la disparition de l’enfant, l’incurable douleur de la mère. Oh ! celle-là n’a pas écrit de traité, elle n’a pas dérangé les rois ni les parlements. C’est une de ces humbles dont parle l’Écriture, n’ayant que ses larmes et les donnant toujours et toujours, à flots…

Jusque-là, pas une allusion qui désigne les coupables, aucune personnalité. On cherche, on doute encore. Mais quand il parle d’une femme au cœur impitoyable, s’abritant d’un nom respecté, d’une fortune colossale, chacun a compris l’attaque directe à Mme Autheman, toujours le front levé vers l’orateur, sans qu’une rougeur monte à son teint de cire. La grande voix d’Aussandon tonne pourtant, et roule comme un orage de montagne répercuté par l’écho. Depuis longtemps le temple de l’Oratoire, habitué aux phrases arrondies, patinées, du cliché ecclésiastique, n’a entendu pareils accents hardis et simples, pareilles images de nature secouant dans la nef des aromes balsamiques, des murmures de frondaisons qui ramènent l’Écriture, le livre des nomades et du plein air, à sa grâce, à sa splendeur initiales.

Et de quel beau mépris il enveloppe, sans la nommer, l’Œuvre des Dames Évangélistes, et tous les pieux instituts du même genre, ce qu’il appelle les excroissances de l’arbre chrétien, les parasites qui le dévorent et l’étouffent ! Pour que l’arbre conserve sa force et sa sève, il faut tailler en plein dans ces végétations ; et il taille, le vieux prêtre, il fait un abattage terrible des témoignages publics, des représentations mystiques et extatiques, de ces séances d’Aïssa-Ouas ; non moins comiques mais plus féroces que les sabbats de cette « Armée du Salut » qui couvre Paris d’affiches gigantesques, apposte au bord de nos trottoirs des jeunes filles vêtues de knickerbocker et distribuant la réclame pour Jésus feuille à feuille.

Et tout à coup, avec un geste large et superbe qui veut dépasser la chaire et le temple, déchirer les pierres de la voûte et le mystère des nuées :

« Dieu bon, Dieu de charité, de pitié, de justice, pasteur d’hommes et d’étoiles, vois quelle caricature ils font de ta divinité travestie sur leur image. Quoique tu les aies reniés et maudits du haut de ton Sermon sur la montagne, l’orgueil des faux prophètes et des marchands de miracles commet toujours des crimes en ton nom. Leurs mensonges enveloppent d’un brouillard ta religion de lumière. C’est pourquoi ton vieux pasteur, chargé d’ans et déjà rentré dans la nuit où l’on se recueille et se tait, remonte en chaire aujourd’hui pour dénoncer ces attentats à la conscience chrétienne et faire entendre à nouveau ta malédiction : Retirez-vous de moi, je ne vous ai jamais connus. »

Les paroles du pasteur tombent dans ce silence attentif et saisi qui est l’applaudissement des assemblées religieuses. Partout, des yeux mouillés, des souffles battants, et là-haut, à son coin de tribune, la pauvre mère qui sanglote, la figure entre ses mains. Larmes apaisantes, cette fois, sans amertume ni brûlure. La voilà vengée, débarrassée surtout de l’angoisse que Dieu pouvait être avec ces méchants. Non, non, il est pour elle, le Dieu de justice, il proteste, il commande. Il faudra bien qu’Éline l’écoute et revienne auprès de sa mère.

Maintenant le doyen, descendu de la chaire, se tient debout devant la longue table où le vin tremble dans les coupes entre les quatre corbeilles débordant de pain ; et tandis qu’il récite les belles et simples prières qui précèdent la communion : Écoutez, mes frères, de quelle manière Notre Seigneur Jésus-Christ a institué la Sainte Cène… il tressaille en apercevant la femme du banquier, immobile et droite à son banc. Que fait-elle là, cette orgueilleuse, après ce qu’elle vient d’entendre ? Pourquoi n’est-elle pas sortie, quand le pasteur a béni et prié de se retirer en bon ordre ceux qui ne communiaient pas ? Aurait-elle vraiment l’audace… ? Et soulignant à son intention le texte liturgique, il dit très haut : Que chacun donc s’éprouve soi-même avant de boire de cette coupe et de manger de ce pain, car quiconque en mange et en boit indignement, mange et boit sa condamnation…

Elle n’a pas bougé ; et dans les files de têtes serrées, moutonnant jusqu’au fond du temple, Aussandon ne voit que celle-là, l’énigme de ce clair regard obstinément tourné vers lui. Pour la seconde fois, conformément au rite, il répète lentement, solennellement : S’il en est parmi vous qui ne se repentent pas, et ne soient prêts à réparer le mal qu’ils ont fait à leur prochain, je leur déclare qu’ils doivent s’éloigner de cette table de peur de la profaner.

Tous ces chrétiens sont sûrs d’eux-mêmes ; pas un qui frémisse et trouble l’imposante immobilité de cette foule levée, attendant. Alors le pasteur, d’une voix grave :

Approchez-vous maintenant, mes frères, de la table du Sauveur.

Au rythme large et puissant de l’orgue, les premiers rangs s’ébranlent, se déroulent, viennent se former en demi-cercle dans l’espace vide autour de la table. Nul ordre hiérarchique, le domestique à côté du maître, le chapeau anglais des gouvernantes parmi les toilettes aristocratiques ; un grand et froid spectacle bien en rapport avec les murs nus, le vrai pain des corbeilles, cette simplicité d’appareil plus rapprochée de l’église primitive que les festins catholiques sur la nappe brodée de symboles.

Après une courte oraison mentale, le pasteur, relevant la tête, voit Mme Autheman près de lui, à sa droite. C’est par elle qu’il doit commencer la communion ; et sa bouche serrée, sa pâleur en défi disent assez qu’elle vient là révoltée, non repentante, bravant celui qui n’a pas craint de la dénoncer publiquement. Aussandon lui aussi est très pâle. Il a rompu le pain, le tient au-dessus de la corbeille, pendant que l’orgue adouci s’éloigne comme le flot à la marée descendante, laissant entendre le murmure très distinct des paroles consacrées :

Le pain que nous rompons est la communion au corps de Jésus-Christ Notre Seigneur…

Une petite main dégantée s’avance, frémissante. Il ne paraît pas la voir ; et tout bas, sans un mouvement, sans un regard :

« Où est Lina ? »

Pas de réponse.

« Où est Lina ?… » demande-t-il encore.

« Je ne sais pas… Dieu l’a prise… »

Alors, brutalement :

« Passez… vous êtes indigne… Il n’y a rien pour vous à la table du Seigneur… »

Tout le monde a entendu son cri, compris son geste. Pendant que la corbeille circule autour de la table de main en main, Jeanne Autheman, à peine interdite, orgueilleuse et droite sous l’outrage, disparaît entre les rangs qui s’écartent, moins émue certainement que le pasteur terrassé du contre-coup de son émotion. C’est à peine si le pauvre homme a la force de soulever la coupe ruisselant entre ses doigts ; et la communion finie, la table déchargée de l’en-cas pieux, sa voix s’étrangle en récitant la prière d’actions de grâce, ses vieilles mains qui tremblent ne peuvent s’assurer pour donner la bénédiction.

*

D’ordinaire, après le culte, la sacristie se remplit d’amis, de catéchumènes apportant leur enthousiasme au prédicateur. Aussandon est seul aujourd’hui dans cette vaste salle où trônent les portraits et les bustes des grands Réformateurs de l’Église ; et ce qu’il vient de voir en traversant la foule, la gêne et le désaveu des visages donnent à son isolement une signification. Ce refus de communion est une chose si grave ! Il a outrepassé son droit de pasteur, et cet abus de pouvoir lui coûtera cher. Dans un cas pareil, à Lyon, il y a quelques années, on a fermé le temple, destitué le ministre… Et tout en songeant ainsi tristement, le doyen regarde devant lui sur le mur de la sacristie une vieille et naïve gravure représentant un pasteur du désert, au temps des persécutions, tout un peuple à genoux, bourgeois, paysans, des enfants, des vieillards, et le prédicateur en robe noire dans sa petite guérite étroite et roulante, que gardent au fond des silhouettes faisant le guet.

Ce paysage de montagne, ces roches de basalte entre les châtaigniers au grand feuillage lui rappellent son pastorat dans le Mézenc au milieu des simples d’esprit… Ah ! bien, qu’on le destitue, qu’on lui refuse même une petite cure comme Mondardier, il ira coucher dans les huttes des charbonniers, fera le culte en plein ciel pour les troupeaux et leurs conducteurs…

Oui, mais Bonne !…

Il n’y avait pas encore songé… Bonne qui va revenir dans deux jours. Quelle scène !… Et lui, le doyen de l’Église, lui, le justicier de Dieu, qui n’a pas reculé devant la gravité de son acte et la vengeance des Autheman, il tremble à l’idée de la petite femme en colère, prépare déjà dans sa tête troublée la lettre qu’il lui écrira pour amortir le choc de l’arrivée.

Autour de lui, on marche dans la sacristie. Le gardien du temple et sa femme rangent les objets sacrés, font le ménage de Dieu, sans parler au pasteur, comme s’ils craignaient aussi de se compromettre. C’est toujours par les petits que l’on pressent les disgrâces… « Allons… » Il se lève péniblement, pour aller se déshabiller au vestiaire. Dans le temple désert plane une rumeur flottante, ce qu’une foule laisse derrière elle de vibrations diminuées, le balancement qui reste aux steamers quand la machine s’arrête et que l’hélice a cessé de battre. L’ombre gagne, les tribunes se découpent en noir, les lourds tapis qu’on étale entre la table sainte et le banc des diacres sont roulés, empilés ; et c’est sinistre, cette toilette solitaire de l’église, comme un théâtre le rideau tombé.

Aussandon presse le pas, entre dans le vestiaire, et s’arrête au seuil, épouvanté. Sa femme est là. Elle a tout vu, tout entendu, et au bruit de la porte se précipite, la mâchoire avancée, le chapeau terriblement en bataille sur ses cheveux grisonnants.

« Bonne… » bégaie le pauvre doyen effondré. Elle ne lui en laisse pas chercher plus long :

« Ah ! mon ami… mon cher mari… brave homme !… »

Et elle se jette dans ses bras en sanglotant.

« Comment !… tu sais ? »

Oui, oui, et il a bien fait, et cette voleuse d’enfants n’a que le châtiment qu’elle mérite.

Magie de la voix et des mots ! C’est avec sa parole qu’il a retourné ce petit être tout d’intérêt, mais si maternel, frappée au point sensible.

« Bonne… Bonne… »

Trop ému pour pouvoir parler, il a pris la petite vieille contre son cœur, et l’étreint, l’engloutit dans les grands plis de sa robe noire.

Ah ! ils peuvent bien le destituer, l’envoyer où ils voudront maintenant que Bonne est contente. Ensemble ils remonteront la côte, durement, lentement, à tout petits pas de vieux, mais appuyés l’un contre l’autre, dans la force et la satisfaction du devoir.