Mémoires historiques/05

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Traduction par Édouard Chavannes.
Maisonneuve (p. 1-99).

CHAPITRE V
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CINQUIÈME ANNALES PRINCIPALES
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LES TS’IN[1]
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L’ancêtre des Ts’in est un descendant de l’empereur Tchoan-hiu[2]  ; la petite fille (de Tchoan-hiu) s’appelait Niu-sieou[3]. Comme Niu-sieou tissait, un oiseau de couleur sombre laissa tomber un œuf ; Niu-sieou l’avala et enfanta un fils, Ta-ye[4].

Ta-ye épousa une fille de Chao-tien qui s’appelait Niu-hoa ; Niu-hoa enfanta Ta-fei qui aida Yu à régler les eaux et les terres ; quand ce fut terminé, l’Empereur fit présent (à Yu) d’un insigne en jade noir (105) ; Yu le reçut et dit :

— Ce n’est point moi qui aurais pu accomplir (ces travaux) si, de son côté, Ta-fei n’avait été mon assistant.

L’empereur Choen dit :

— Eh bien ! vous, Fei, vous avez participé à l’œuvre méritoire de Yu et c’est pourquoi je vous donne des bandes de guidon de couleur noire[5] ; vos descendants seront une illustre progéniture[6].

Alors il le maria à une belle femme du clan Yao. Ta-fei salua et reçut (ces présents). # Il aida Choen à soumettre et à apprivoiser les oiseaux et les bêtes ; les oiseaux et les bêtes devinrent en grand nombre dociles et obéissants. # (Ta-fei) n’est autre que Po-i ; Choen lui conféra le nom de clan Yng.

Ta-fei engendra deux fils ; l’un s’appelait Ta-lien ; c’est lui en vérité qui est (le fondateur de) la famille Niao-sou ; le second s’appelait Jo-mou ; c’est lui en vérité qui est (le fondateur de) la famille Fei[7] ; son arrière-arrière-petit-fils s’appelait Fei Tch’ang ; ses descendants demeurèrent les uns dans le royaume du Milieu, les autres chez les (barbares) I et Ti. Fei Tch’ang, à l’époque de Kie, (de la dynastie) Hia, quitta les Hia pour se réfugier auprès des Chang ; il fut le cocher de T’ang et c’est en cette qualité qu’il défit Kie à Ming-t’iao[8]. L’arrière-arrière-petit-fils de Ta-lien s’appelait Mong-hi Tchong-yen[9] ; il avait un corps d’oiseau et une voix humaine ; l’empereur T’ai-meou[10] entendit parler de lui et consulta les sorts à son sujet ; (les sorts répondirent :) si on fait de lui un cocher, ce sera favorable. Alors (l’Empereur) aussitôt parvint à le nommer son cocher et à le marier. C’est donc, à partir de T’ai-meou que les descendants de Tchong-yen eurent, de génération en génération, de la gloire en aidant le royaume de Yn[11] et c’est pourquoi le clan Yng fut très honoré ; il eut alors la dignité de seigneur.

L’arrière-arrière-petit-fils (de Tchong-yen) s’appelait Tchong-kiue. il résida chez les Jong de l’ouest et défendit la marche[12] de l’Ouest. Il engendra Fei-lien. Fei-lien engendra Ngo-lai[13]. Ngo-lai était fort ; Fei-lien était bon marcheur. Le père et le fils mirent leurs talents au service de Tcheou, (de la dynastie) Yn. Lorsque le roi Ou (de la dynastie) Tcheou vainquit Tcheou, il tua aussi Ngo-lai. En ce temps, Fei-lien (faisait) dans le nord un (sarcophage[14] de) pierre pour Tcheou ; à son retour, il n’y avait personne à qui il pût rendre compte de sa mission[15] ; il éleva un autel sur le Houo-t’ai-chan[16] et annonça qu’il avait trouvé un sarcophage de pierre ; l’inscription (qu’on découvrit ensuite sur le sarcophage) était ainsi conçue : « L’Empereur a ordonné que Tch’ou-fou ne fût pas présent au désastre des Yn ; il lui a donné ce sarcophage de pierre pour rendre illustre sa famille[17]. » Il mourut et fut enterré sur le Houo-T’ai-chan.

Fei-lien avait encore un fils qui s’appelait Ki-cheng. Ki-cheng engendra Mong-tseng. Mong-tseng fut en faveur auprès du roi Tch’eng, de la dynastie Tcheou ; il fut « celui qui habita à Kao-lang[18] » ; Kao-lang engendra Heng-fou. Heng-fou engendra Tsao-fou. Tsao-fou, à cause qu’il excellait à conduire les chevaux, fut en faveur auprès du roi Mou, de la dynastie Tcheou ; il avait le quadrige de Ki, Tao-li, Hoa-lieou et Lou-eul[19]. (Le roi Mou) alla dans l’ouest inspecter les fiefs[20] ; il s’y plut et oublia de revenir[21]. Le roi Yen, de Siu, fit des troubles[22]. Tsao-fou était cocher du roi Mou ; il revint dans (le pays de) Tcheou à toute vitesse, parcourant mille li par jour, afin de parer aux troubles. Le roi Mou donna la ville de Tchao[23] en fief à Tsao-fou ; c’est à partir de ce moment que la descendance de Tsao-fou devint la famille Tchao. Cinq générations[24] après Fei-lien qui avait engendré Ki-cheng, c’est avec Tsao-fou que (cette branche de la famille) eut sa résidence distincte à Tchao ; (les princes de) Tchao en sont sans doute les descendants[25].

Ngo-lai-ko[26] était le fils de Fei-lien ; il mourut prématurément. Il eut un fils qui s’appelait Niu-fang. Niu-fang engendra P’ang-kao. P’ang-kao engendra T’ai-ki. T’ai-ki engendra Ta-lo. Ta-lo engendra Fei-tse. A cause de la faveur dont avait joui Tsao-fou, tous eurent le bénéfice de posséder la ville de Tchao et eurent pour nom de famille Tchao. Fei-tse résida à K’iuen-k’ieou[27]. Il aimait les chevaux et les animaux domestiques ; il s’entendait fort bien à les nourrir et à les faire se reproduire. Les habitants de K’iuen-k’ieou parlèrent de lui au roi Hiao de (la dynastie) Tcheou. Le roi Hiao le manda et le chargea de surveiller ses chevaux dans la région comprise entre les rivières K’ien[28] et Wei[29] ; les chevaux prospérèrent beaucoup et se multiplièrent. Le roi Hiao désira le nommer héritier présomptif de Ta-lo[30] ; (or) la fille du marquis de Chen[31] était femme de Ta-lo et avait enfanté un fils, Tch’eng, qui était l’héritier présomptif ; le marquis de Chen parla donc au roi Hiao en ces termes :

— Autrefois, la fille de Li-chan, mon aïeul, épousa le Jong Siu-hien ; elle enfanta Tchong-kiue ; celui-ci, à cause de cette parenté, se soumit aux Tcheou et défendit la marche de l’Ouest ; c’est pourquoi les gens de la marche de l’Ouest furent en bonne harmonie (avec les Tcheou). Maintenant nous avons donné derechef à Ta-lo une épouse qui a enfanté l’héritier présomptif Tch’eng. Chen et (Ta-)lo ayant contracté deux fois des mariages, les Jong de l’ouest sont tous soumis et c’est là ce qui vous fait roi. Que Votre Majesté y réfléchisse.

Alors le roi Hiao dit :

— Autrefois Po-i servit Choen à titre de surveillant des animaux domestiques ; ces animaux se multiplièrent fort ; c’est pourquoi il eut un fief et reçut le nom de famille Yng. Maintenant son descendant à son tour fait multiplier mes chevaux ; je lui donnerai une terre pour qu’il soit un vassal annexé[32] et je l’installerai à Ts’in[33]. Il le chargea de continuer les sacrifices de la famille Yng, et son surnom fut Ts’in Yng ; d’autre part (le roi), afin d’être en bonne harmonie avec le Jong de l’ouest, n’enleva point au fils de la fille du marquis de Chen le titre d’héritier présomptif de (Ta-)lo. Ts’in Yng engendra Ts’in-heou[34]. Ts’in-heou mourut après avoir exercé le pouvoir pendant dix ans (857-848 av. J.-C.). Il engendra Kong-po. Kong-po mourut après avoir exercé le pouvoir pendant trois années (847-845 av. J.-C.). Il engendra Ts’in-tchong. Trois ans après que Ts’in-tchong eut pris le pouvoir (842 av. J.-C.), comme le roi Li de (la dynastie) Tcheou agissait contrairement à la raison, il y eut des seigneurs qui lui désobéirent ; les Jong de l’ouest se révoltèrent contre la maison royale ; ils exterminèrent la famille de Ta-lo établie à K’iuen-K’ieou[35]. Quand le roi Siuen de (la dynastie) Tcheou prit le pouvoir (827 av. J.-C.), il fit de Ts’in-tchong un grand officier pour qu’il punît de mort les Jong de l’ouest ; les Jong de l’ouest firent périr Ts’in-tchong ; Ts’in-tchong exerçait le pouvoir depuis vingt-trois ans quand il mourut chez les Jong (822 av. J.-C.).

Il avait cinq fils dont l’aîné s’appelait le duc Tchoang. Le roi Siuen de (la dynastie) Tcheou manda donc ces cinq hommes, à savoir le duc Tchoang et ses frères ; il leur donna sept mille soldats et les envoya combattre les Jong de l’ouest ; (le duc Tchoang) les détruisit ; alors (le roi) lui conféra la succession de Ts’in-tchong, en même temps que K’iuen-K’ieou, la terre de son ancêtre Ta-lo ; il eut tout cela et fut le grand officier de la marche de l’Ouest.

Le duc Tchoang s’établit dans le K’iuen-K’ieou occidental, résidence de ses ancêtres. Il engendra trois enfants ; le fils aîné s’appelait Che-fou. Che-fou dit :

— Les Jong ont fait périr mon grand-père (Ts’in-)tchong ; si je ne tue pas le roi des Jong, je n’oserai point entrer dans ma ville.

Il partit donc pour aller attaquer les Jong et céda son rang à son frère cadet, le duc Siang ; le duc Siang devint héritier présomptif. Le duc Tchoang mourut après avoir exercé le pouvoir pendant quarante-quatre années (821-778 av. J.-C.) ; l’héritier présomptif, le duc Siang, prit le pouvoir à sa place.

La première année de son règne (777 av. J.-C.), le duc Siang donna sa sœur cadette, Mou-yng, en mariage au roi de Fong[36]. La deuxième année (776 av. J.-C.) du duc Siang, les Jong assiégèrent Che-fou (qui résidait à) K’iuen-K’ieou ; Che-fou les combattit, mais fut fait prisonnier par les Jong ; au bout de plus d’un an, ils rendirent Che-fou. La septième année (771 av. J.-C.) au printemps, (se passèrent les faits suivants)[37] : le roi Yeou, de (la dynastie) Tcheou, obéissant aux conseils de Pao-se, avait enlevé son titre à l’héritier présomptif et avait désigné le fils de Pao-se pour son successeur ; plusieurs fois il avait trompé les seigneurs ; les seigneurs se révoltèrent contre lui ; les Jong de l’ouest et les K’iuen Jong ainsi que le marquis de Chen attaquèrent les Tcheou ; ils tuèrent le roi Yeou au pied de la montagne Li[38] ; or le duc Siang, de Ts’in, se mit à la tête de ses soldats pour secourir les Tcheou ; il combattit (les Jong) avec une extrême vigueur et remporta des succès ; les Tcheou évitèrent le danger que leur faisaient courir les K’iuen Jong ; ils se transportèrent dans l’est, à la ville de Lo[39] ; le duc Siang escorta avec ses soldats le roi P’ing de (la dynastie) Tcheou ; le roi P’ing investit le duc Siang de la dignité de seigneur (771 av. J.-C.) ; il lui donna tout le territoire à l’ouest de (la montagne) K’i[40], disant :

— Les Jong, agissant contrairement à la raison, ont envahi et ravi mon territoire de Ki et de Fong[41] ; Ts’in a pu attaquer et repousser les Jong ; qu’il ait donc ce territoire.

Il lui fit un serment et lui donna un fief et un titre. Le duc Siang eut alors pour la première fois un royaume[42], entretint avec les seigneurs des échanges d’ambassadeurs et pratiqua les rites des présents et des festins. Alors il se servit de trois[43] poulains rouges, de trois bœufs jaunes et de trois béliers pour les sacrifier à l’Empereur d’en haut dans le lieu saint de Si[44]. La douzième année (766 av. J.-C.), il battit les Jong et arriva jusqu’à (la montagne) K’i[45]. Il mourut. Il avait engendré le duc Wen. Le duc Wen, la première année de son règne (765 av. J.-C.), résida dans le palais de la marche occidentale.

— La troisième année (763 av. J.-C.), le duc Wen, à la tête de sept cents soldats, alla chasser dans l’est.

— La quatrième année (762 av. J.-C.) il arriva au confluent des rivières K’ien et Wei[46] et dit :

— Autrefois les Tcheou établirent mon ancêtre Ts’in Yng[47] en ce lieu ; ensuite en définitive (ses descendants) obtinrent le titre de seigneurs.

Alors il consulta les sorts pour savoir s’il devait se fixer là ; les sorts rendirent une réponse favorable ; il y traça donc le plan d’une ville.

— La dixième année (756 av. J.-C.), il institua le lieu saint de Fou[48] et s’y servit de trois victimes.

— La treizième année (753 av. J.-C.), on établit pour la première fois des historiens qui devaient tenir note des événements. Parmi le peuple il y eut beaucoup de gens qui se réformèrent. La seizième année (750 av. J.-C.), le duc Wen, à la tête de ses soldats, attaqua les Jong ; les Jong furent battus et s’enfuirent, Alors le duc Wen recueillit ce qui restait du peuple des Tcheou et en fut le maître ; son territoire alla jusqu’à (la montagne) K’i ; ce qui était à l’est de (la montagne) K’i, il en fit présent aux Tcheou[49]. — La dix-neuvième année (747 av. J.-C.), il trouva le « joyau de Tch’en[50] ». — La vingtième année (746 av. J.-C.), on introduisit pour la première fois dans le code la peine de mort pour les parents aux trois degrés[51].

— La vingt-septième année (739 av. J.-C.), (le duc) abattit sur les montagnes du sud un grand catalpa (où se trouva) le grand taureau de (la rivière) Fong[52]. — La quarante-huitième année (718 av. J.-C.), l’héritier présomptif du duc Wen mourut ; on lui conféra le titre posthume de « duc Tsing ». Le fils aîné du duc Tsing devint héritier présomptif ; c’était le petit-fils du duc Wen. — La cinquantième année (716 av. J.-C.), le duc Wen mourut ; il fut enterré sur la montagne de l’Ouest[53].

Le fils du duc Tsing prit le pouvoir ; ce fut le duc Ning. — La deuxième année (714 av. J.-C.) du duc Ning, le duc transféra sa résidence à P’ing-yang[54]. Il envoya ses soldats attaquer Tang-che[55]. — La troisième année (713 av. J.-C.), il combattit contre Hao ; le roi Hao s’enfuit chez les Jong et alors Tang-che fut détruit.

— La quatrième année (712 av. J.-C.), Hoei[56], membre de la famille ducale de Lou, assassina son prince, le duc Yn.

— La douzième année (704 av. J.-C.), (le duc Ning) attaqua Tang-che et s’en empara. Le duc Ning avait dix ans quand il prit le pouvoir ; il fut au pouvoir douze années et mourut. Il fut enterré sur la montagne de l’Ouest. Il avait engendré trois fils : l’aîné, le duc Ou, était l’héritier présomptif. Le duc , frère cadet du duc Ou, avait la même mère que lui. Lou-ki-tse[57] enfanta Tch’ou-tse. A la mort du duc Ning, les ta[58]-chou-tchang Fou-ki, Wei-lei et San-fou dégradèrent l’héritier présomptif et donnèrent le titre de prince à Tch’ou-tse. La sixième année de Tch’ou-tse (698 av. J.-C.), San-fou et d’autres s’unirent de nouveau pour ordonner à des gens d’assassiner Tch’ou-tse. Tch’ou-tse était âgé de cinq ans quand il prit le pouvoir ; il mourut après avoir exercé le pouvoir pendant six ans (698 av. J.-C,). San-fou et ses compagnons nommèrent alors de nouveau l’ancien héritier présomptif, le duc Ou. Le duc Ou, la première année de son règne (697 av. J.-C.), combattit la tribu P’ong-hi[59] et arriva jusqu’au pied de la montagne Hoa[60]. Il s’installa dans le palais Fong, à P’ing-yang[61].

La troisième année (695 av. J.-C.), il fit périr San-fou et ses compagnons et extermina leurs parents aux trois degrés, parce qu’ils avaient tué Tch’ou-tse. — Kao K’iu-mi, du pays de Tcheng, tua son prince, le duc Chao[62]. — La dixième année (688 av. J.-C.), (le duc Ou) attaqua les Jong de Koei et de Ki[63] ; pour la première fois il fit (de ce pays) des préfectures.

— La onzième année (687 av. J.-C.), il institua pour la première fois des préfectures à Tou et à Tcheng[64]. Il détruisit le petit Kouo[65]. — La treizième année (685 av. J.-C.), des gens du pays de Ts’i, Koan Tche-fou, Lien Tch’eng et d’autres, tuèrent leur prince, le duc Siang, et nommèrent Kong-suen Ou-tche[66]. — (L’État de) Tsin détruisit (les États de) Houo, Wei et Keng[67]. — Yong Lin, du pays de Ts’i, tua Ou-tche, Koan Tche-fou et les gens de leur parti, et donna le pouvoir au duc Hoan, de Ts’i[68].

Ts’i et Tsin devinrent des royaumes puissants.

— La dix-neuvième année (679 av. J.-C.), K’iu-ou, du pays de Tsin, devint pour la première fois marquis de Tsin[69]. — Le duc Hoan, de Ts’i, se proclama hégémon à Kiuen[70]. — La vingtième année (678 av. J.-C.), le duc Ou mourut ; il fut enterré à P’ing-yang (qui est près) de Yong. Pour la première fois, on sacrifia des hommes pour qu’ils suivissent le mort[71] ; ceux qui suivirent le mort furent au nombre de soixante-six. (Le duc Ou) avait un fils qui s’appelait Po ; Po ne prit pas le pouvoir et reçut en fief la terre de P’ing-yang. On donna le pouvoir au frère cadet (du duc Ou), le duc .


Le duc , la première année de son règne (677 av. J.-C.), fixa pour la première fois sa résidence dans la ville de Yong[72], au palais Ta-tcheng. il offrit en sacrifice trois cents bœufs au lieu saint de Fou[73]. Les sorts lui apprirent qu’il résiderait à Yong et qu’ensuite ses descendants iraient faire boire leurs chevaux dans le Fleuve[74]. Le comte de Leang et le comte de Joei vinrent à la cour[75].

— La deuxième année (676 av. J.-C.), il institua (le sacrifice de l’époque) fou[76]. Il se servit d’un chien pour écarter les vers malfaisants.

— Le duc était âgé de trente-trois ans quand il prit le pouvoir ; il mourut après avoir exercé le pouvoir pendant deux ans. Il avait engendré trois fils : l’aîné, le duc Siuen ; le second, le duc Tch’eng ; le plus jeune, le duc Mou. Le fils aîné, le duc Siuen, prit le pouvoir.

La première année du duc Siuen (675 av. J.-C.), (les princes de) Wei et Yen[77] attaquèrent (le roi de la dynastie) Tcheou ; ils chassèrent le roi Hoei et mirent sur le trône le membre de la famille royale T’oei. — La troisième année (673 av. J.-C.), le comte de Tcheng[78] et Kouo-chou tuèrent le prince T’oei et réintégrèrent le roi Hoei[79]. — La quatrième année (672 av. J.-C.), (le duc Siuen) institua le lieu saint de Mi[80]. Il livra bataille au (prince de) Tsin à Ho-yang et le vainquit.

— La douzième année (664 av. J.-C.), le duc Siuen mourut. Il avait engendré neuf fils dont aucun ne prit le pouvoir. On donna le pouvoir à son frère cadet, le duc Tch’eng. La première année du duc Tch’eng (663 av. J.-C.), le comte de Leang et le comte de Joei[81] vinrent à la cour. Le duc Hoan, de Ts’i, combattit les Jong des montagnes ; il s’avança jusqu’à Kou-tchou[82]. Le duc Tch’eng mourut après avoir exercé le pouvoir pendant quatre années (660 av. J.-C.). il avait sept fils dont aucun ne prit le pouvoir. On donna le pouvoir à son frère cadet, le duc Mou.

Jen-hao, duc Mou, la première année de son règne (659 av. J.-C.), se mit lui-même à la tête de ses soldats et attaqua (la tribu) Mao-tsin[83] ; il en triompha. — La quatrième année (656 av. J.-C.), il alla chercher une épouse dans le pays de Tsin ; c’était la sœur aînée de Chen-cheng, l’héritier présomptif de Tsin. — cette année-là, le duc Hoan, de Ts’i, battit (l’État de) Tch’ou et parvint jusqu’à Chao-ling[84].

La cinquième année (655 av. J.-C.), le duc Hien, de Tsin, détruisit (les États de) Yu[85] et Kouo[86] ; il fit prisonnier le prince de Yu, ainsi que son grand officier Po-li Hi ; c’était le résultat qu’il avait obtenu en donnant en présent au (prince de) Yu un anneau de jade et des chevaux. Quand il eut pris Po-li Hi, il le chargea d’escorter dans le pays de Ts’in la femme du duc Mou, de Ts’in. Po-li Hi s’enfuit du pays de Ts’in et se réfugia à Yuan[87] ; les gens de la frontière du pays de Tch’ou l’arrêtèrent. Le duc Mou avait appris que Po-li Hi était un sage et il était disposé à payer une forte rançon pour lui ; mais il craignait que les gens de Tch’ou ne le rendissent pas et c’est pourquoi il envoya un messager leur dire :

— Un de mes sujets qui faisait partie de l’escorte (de ma femme), Po-li Hi, se trouve chez vous ; je vous propose de le racheter au prix de cinq peaux de bélier[88].

Les gens de Tch’ou y consentirent aussitôt et le rendirent. En ce temps, Po-li Hi était déjà âgé de plus de soixante-dix ans ; le duc Mou le délivra de prison et voulut causer avec lui sur la politique ; il s’excusa, disant :

— Votre sujet est le sujet d’un royaume détruit ; comment serait-il digne d’être interrogé ?

Le duc Mou répondit :

— Le prince de Yu s’est perdu parce qu’il n’a pas suivi vos conseils ; ce n’est pas votre faute.

Il insista pour l’interroger ; (Po-li Hi) discourut pendant trois jours ; le duc Mou, très satisfait, lui remit le gouvernement du royaume avec le titre de « grand officier des cinq béliers. » Po-li Hi s’y refusa, en disant :

— Votre sujet n’a pas la valeur de son ami Kien-chou. Kien-chou est un sage, mais le monde ne le sait pas. Au cours de mes voyages incessants, je me trouvai dans la gêne dans le pays de Ts’i et je mendiai ma nourriture aux habitants de (la localité de) Tche[89] ; Kien-chou me recueillit ; alors je désirai me mettre au service de Ou-tche, prince de Ts’i[90] ; Kien-chou me retint et c’est ainsi que je pus éviter les difficultés qui se présentèrent dans le royaume de Ts’i ; puis j’allai dans (le pays des) Tcheou ; le membre de la famille royale des Tcheou, T’oei[91], aimait les bœufs ; comme j’élevais des bœufs, j’entrai en rapports avec lui et T’oei désira m’employer ; Kien-chou me retint ; je partis et je pus ainsi ne pas périr. Lorsque je me mis au service du prince de Yu, Kien-chou me retint ; je savais que le prince de Yu ne suivrait pas mes avis, mais je considérai mon intérêt personnel, mes appointements et mes dignités et je me décidai à rester. Par deux fois j’ai suivi ses conseils et j’ai pu ainsi être à l’abri ; pour une fois que je ne les ai pas suivis, j’ai été enveloppé dans les difficultés du prince de Yu ; voilà comment je sais que cet homme est un sage.

Alors le duc Mou envoya des gens avec des présents considérables chercher Kien-chou et il le nomma grand officier de premier rang.

En automne, le duc Mou se mit en personne à la tête de ses troupes pour attaquer Tsin ; il combattit à Ho-K’iu[92]. Li-ki, du pays de Tsin, fit des troubles ; l’héritier présomptif[93] Chen-cheng mourut à Sin-tch’eng[94] ; Tch’ong-eul et I-ou[95] sortirent du pays et s’enfuirent.

La neuvième année[96] (651 av. J.-C.), le duc Hoan, de Ts’i, réunit les seigneurs à K’oei-k’ieou. Le duc Hien, de Tsin, mourut ; on donna le pouvoir à Hi-ts’i, fils de Li-ki ; un de ses sujets, Li K’o, tua Hi-ts’i ; Siun-si donna le pouvoir à Tchouo-tse ; puis (Li) K’o tua Tchouo-tse ainsi que S’iun-si ; I-ou envoya un messager demander (au prince de) Ts’in de l’aider à rentrer dans (le pays de) Tsin ; alors le duc Mou y consentit ; il envoya Po-li Hi à la tête d’une armée pour escorter I-ou. I-ou lui fit cette promesse :

— Si j’obtiens réellement le pouvoir, je vous offre de détacher huit villes qui appartiennent à Tsin à l’ouest du Fleuve et de les donner à Ts’in.

Mais quand il fut arrivé (dans le pays de Tsin) et qu’il eut pris le pouvoir, il envoya P’ei Tcheng exprimer ses remercîments au prince de Ts’in ; il viola l’engagement qu’il avait pris, ne donna pas les villes à l’ouest du Fleuve, puis tua Li K’o. P’ei Tcheng l’apprit ; il eut peur et c’est pourquoi il parla au duc Mou en ces termes :

— Les gens de Tsin ne souhaitent pas avoir I-ou, mais ils désirent en réalité Tch’ong-eul. Maintenant (I-ou) a violé la convention qu’il avait faite avec Ts’in et a tué Li K’o ; tout cela il l’a fait sur l’avis de Lu Cheng et de K’i Joei. Je désire que Votre Altesse mande promptement auprès d’elle Lu et K’i en leur faisant des promesses ; quand Lu et K’i seront ici, alors vous réintégrerez Tch’ong-eul (sur le trône de Tsin). C’est là ce qui est avantageux.

Le duc Mou approuva ce conseil ; il envoya des messagers qui revinrent avec P’ei Tcheng (dans le pays de Tsin) pour mander Lu et K’i. Lu, K’i et les gens de leur parti soupçonnèrent que P’ei Tcheng avait des intelligences (avec le duc de Ts’in) ; ils le dirent à I-ou qui fit périr P’ei Tcheng. Le fils de P’ei Tcheng, P’ei Pao s’enfuit dans (le pays de) Ts’in, et dit au duc de Mou :

— Le prince de Tsin agit contrairement à la raison : les cent familles ne l’aiment pas ; on peut l’attaquer.

Le duc Mou répondit :

— Si vraiment les cent familles ne le favorisaient pas, comment pourrait-il mettre à mort ses principaux ministres ? S’il peut mettre à mort ses principaux ministres, c’est sans doute qu’il est d’accord (avec son peuple).

(Le duc) ne suivit donc pas son avis, mais il consulta secrètement (P’ei) Pao. La douzième année (648 av. J.-C.), dans le pays de Ts’i, Koan Tchong[97] et Si-p’ong[98] moururent. — Dans le pays de Tsin il y eut une sécheresse[99] ; (les gens de cet État) vinrent demander du grain ; P’ei Pao conseilla au duc Mou de n’en pas donner et de profiter de la famine pour les attaquer. Le duc Mou demanda son avis à Kong-suen Tche[100] ; celui-ci répondit :

— La disette et l’abondance sont choses qui surviennent alternativement ; nous ne pouvons pas ne pas leur donner (du grain).

(Le duc) demanda son avis à Po-li Hi ; celui-ci répondit :

I-ou s’est rendu coupable envers Votre Altesse ; mais quel crime son peuple a-t-il commis ?

Alors (le duc) suivit l’opinion exprimée par Po-li Hi et Kong-suen Tche et se décida à donner du grain (aux gens de Tsin) ; on le transporta sur des bateaux et sur des chars (si nombreux que) depuis Yong[101] jusqu’à Kiang[102] ils s’apercevaient les uns les autres.

La quatorzième année (646 av. J.-C.), Ts’in souffrit de la disette et demanda du grain à Tsin. Le prince de Tsin délibéra sur cette question avec l’assemblée de ses ministres, Kouo Che dit :

— Profitez de sa disette pour l’attaquer ; vous pouvez remporter une grande gloire.

Le prince de Tsin suivit son avis.

La quinzième année (645 av. J.-C.), il mit en marche une armée pour attaquer Ts’in ; le duc Mou leva des soldats ; il chargea P’ei Pao de les commander et il alla en personne combattre (l’armée de Tsin) ; le neuvième mois, au jour jen-siu, il en vint aux mains avec I-ou, duc Hoei de Tsin, dans la localité de Han[103]. Le prince de Tsin s’écarta de son armée pour venir disputer l’avantage à Ts’in ; il tourna bride, mais, ses chevaux ayant été ralentis (par un bourbier)[104], le duc Mou et les cavaliers rangés sous son guidon[105] s’élancèrent à sa poursuite ; ils ne purent s’emparer du prince de Tsin, mais, au contraire, ils furent cernés par les soldats de Tsin ; ceux-ci attaquèrent le duc Mou qui fut blessé ; alors les trois cents hommes qui avaient mangé l’excellent cheval au pied de la montagne K’i firent une charge à fond sur l’armée de Tsin qui rompit son cercle ; ils délivrèrent ainsi le duc Mou et prirent au contraire vivant le prince de Tsin. — Autrefois le duc Mou avait perdu un excellent cheval ; des gens incultes qui habitaient au pied de la montagne K’i[106], s’en emparèrent en commun et le mangèrent ; ils étaient plus de trois cents hommes ; les magistrats les arrêtèrent et voulurent leur appliquer la loi ; le duc Mou dit :

— Le sage ne nuira pas à des hommes pour une question de bétail ; j’ai entendu dire que, quand un homme a mangé de la viande d’un excellent cheval, s’il ne boit pas de vin, cela lui est nuisible.

Alors il leur donna à tous du vin et leur pardonna. Quand ces trois cents hommes apprirent que Ts’in attaquait Tsin, ils demandèrent tous à le suivre ; quand ils l’eurent suivi, ils virent que le duc Mou était dans une situation critique ; ils serrèrent leurs lances et luttèrent jusqu’à la mort afin de reconnaître le bienfait dont ils avaient été l’objet à l’occasion de l’excellent cheval.

— Alors, le duc Mou revint avec le prince de Tsin qu’il avait fait prisonnier ; il ordonna des purifications dans son royaume, (en disant qu’)il se proposait de sacrifier à la place du prince de Tsin à l’Empereur d’en haut[107]. Le Fils du Ciel (de la dynastie) Tcheou[108] l’apprit et dit :

— (Le prince de) Tsin est du même clan que moi[109] ; j’intercéderai en sa faveur.

D’autre part, la sœur aînée de I-ou, prince de Tsin, était femme du duc Mou ; quand elle apprit ce qui se passait, elle mit sur sa poitrine l’étoffe de deuil, se ceignit de la ceinture de deuil et, les pieds nus, elle dit :

— L’épouse et la sœur ne peuvent s’aider l’une l’autre, en sorte qu’elles désobéissent aux ordres de leurs princes[110].

Le duc Mou dit :

— Je considère comme un exploit de m’être emparé du prince de Tsin ; maintenant le Fils du Ciel intercède en sa faveur, ma femme se désole à son sujet.

Alors il fit une convention avec le prince de Tsin et lui permit de s’en retourner ; il changea sa demeure contre une habitation honorable et lui offrit un festin de sept fois trois victimes[111] ; le onzième mois, il renvoya I-ou, prince de Tsin. I-ou lui donna son territoire à l’ouest du Fleuve et envoya son héritier présomptif, Yu, en otage dans le pays de Ts’in. (Le duc de) Ts’in maria le prince Yu à une fille de sa maison. A ce moment, le territoire de Ts’in arriva à l’est jusqu’au fleuve[112].

La dix-huitième année (642 av. J.-C.), le duc Hoan, de Ts’i, mourut[113].

La vingtième année (640 av. J.-C.), Ts’in anéantit (les États de) Leang et Joei[114]. La vingt-deuxième année (638 av. J.-C.), le membre de la famille souveraine de Tsin, Yu, apprenant que le prince de Tsin était malade, dit :

— C’est (la famille princière de) Leang qui est la famille de ma mère ; or Ts’in l’a anéantie. J’ai beaucoup de frères ; quand le prince sera mort, Ts’in ne manquera pas de me garder et Tsin me négligera pour nommer à ma place quelque autre fils.

Le prince Yu s’enfuit donc et s’en retourna à Tsin. La vingt-troisième année (637 av. J.-C.), le duc Hoei, de Tsin, mourut. Le prince Yu prit le titre de prince. Ts’in, irrité de ce que Yu s’était enfui, alla chercher dans le pays de Tch’ou le membre de la famille ducale de Tsin, Tch’ong-eul[115] et lui donna pour femme celle qui avait été précédemment la femme du prince Yu. Tch’ong-eul commença par s’y refuser, mais ensuite il y consentit. Le duc Mou redoubla pour lui d’égards et de prévenances.

La vingt-quatrième année (636 av. J.-C.), au printemps, Ts’in envoya des émissaires dire aux principaux ministres de Tsin qu’il désirait faire rentrer Tch’ong-eul. (Les gens de) Tsin y consentirent ; alors (Ts’in) envoya une escorte avec Tch’ong-eul. Le deuxième mois, Tch’ong-eul prit le pouvoir comme prince de Tsin ; ce fut le duc Wen. Le duc Wen chargea des gens de tuer le prince Yu : le prince Yu est celui qu’on appelle le duc Hoai. —L’automne de cette même année, Tai, frère cadet du roi Siang, de la dynastie Tcheou, attaqua le roi avec l’aide des Ti ; le roi sortit (de ses États) et s’établit à Tcheng[116]. La vingt-cinquième année (635 av. J.-C.), le roi (de la dynastie) Tcheou envoya des messagers demander le secours de Tsin et de Ts’in. Le duc Mou de Ts’in étant venu avec ses soldats aider le duc Wen de Tsin, ils firent rentrer le roi Siang et tuèrent Tai, frère cadet du roi.

La vingt-huitième année (632 av. J.-C.), le duc Wen de Tsin triompha de Tch’ou à Tch’eng-p’ou[117].

La trentième année (630 av. J.-C.), le duc Mou aida le duc Wen de Tsin à assiéger Tcheng, (Le prince de) Tcheng envoya un messager[118] au duc Mou pour lui dire :

— La ruine de Tcheng profitera à Tsin ; c’est pour Tsin que le succès sera remporté tandis que Ts’in n’y aura aucun avantage ; la puissance de Tsin, c’est chose funeste pour Ts’in.

Alors le duc Mou licencia ses troupes et revint ; Tsin à son tour licencia son armée.

La trente-deuxième année (628 av. J.-C.), en hiver, le duc Wen de Tsin mourut.

Il y eut un homme[119] de Tcheng qui voulut vendre son pays à Ts’in, en disant :

— J’ai la garde de l’une des portes de la ville ; Tcheng peut être pris par surprise.

Le duc Mou demanda l’avis de Kien-chou et de Po-li Hi qui lui répondirent :

— Traverser plusieurs États et franchir mille li pour aller prendre des gens par surprise, il est rare qu’on réussisse à le faire. D’ailleurs, s’il se trouve un homme pour vendre Tcheng, comment pouvez-vous savoir s’il ne se trouvera pas aussi des gens de notre pays qui mettront à profit cette information pour avertir Tcheng de nos projets ? Ne faites pas cela.

Le duc Mou dit :

— Vous n’y connaissez rien ; d’ailleurs j’ai déjà pris ma décision.

Aussitôt il fit partir ses soldats ; il nomma généraux le fils de Po-li Hi, Mong-ming Che et les fils de Kien-chou, Si-K’i Chou et Po-i Ping[120]. Le jour du départ de l’armée, Po-li Hi et Chou-kien se lamentèrent à ce sujet. Le duc Mou l’apprit, s’en irrita et leur dit :

— Je fais partir mes soldats et vous arrêtez mon armée en vous lamentant ; qu’est-ce à dire ?

Les deux vieillards lui répondirent :

— Vos sujets ne se permettraient point d’arrêter l’armée de Votre Altesse ; mais, quand l’armée se mettra en marche, nos fils partiront avec elle ; nous sommes vieux ; s’ils tardent à revenir, il est à craindre que nous ne les revoyions pas ; c’est pourquoi nous pleurons.

Les deux vieillards se retirèrent ; ils donnèrent cet avertissement à leurs fils :

— Le lieu où votre armée sera défaite, ce sera certainement auprès de Hiao[121]. La trente-troisième année (627 av. J.-C.), au printemps, les troupes de Ts’in allèrent dans l’est pour gagner le territoire de Tsin. Elles passèrent par la porte nord de Tcheou[122]. Wang-suen Man, du pays de Tcheou, dit :

Les soldats de Ts’in se conduisent contrairement aux rites ; comment pourraient-ils empêcher leur défaite[123] ?

Les troupes arrivèrent à Hoa[124]. Un marchand de Tchen, qui faisait le commerce et qui s’appelait Hien Kao, conduisait douze bœufs qu’il allait vendre dans le pays de Tcheou ; lorsqu’il vit les soldats de Ts’in, il craignit d’être tué ou fait prisonnier ; c’est pourquoi il leur offrit ses bœufs en disant :

— Nous avons appris que votre grand royaume allait exterminer Tcheng ; le prince de Tcheng a eu soin de se mettre sur ses gardes et de faire des préparatifs ; il m’a envoyé avec douze bœufs pour réconforter de leurs fatigues l’armée et ses officiers.

Les trois généraux de Ts’in se dirent entre eux :

— Nous voulions attaquer Tcheng par surprise ; mais maintenant Tcheng a déjà pris l’éveil ; nous n’atteindrions point notre but en y allant.

Ils détruisirent Hoa qui était une place sur la frontière de Tsin. En ce temps le duc Wen de Tsin était mort, mais n’avait point encore été enterré ; son héritier présomptif, le duc Siang, se mit en colère et dit :

Ts’in m’outrage, moi orphelin ; il profite de ce que je suis en deuil pour détruire ma ville de Hoa. Alors il teignit en noir l’étoffe de deuil qu’il portait et la ceinture de chanvre et mit en marche ses soldats ; il arrêta l’armée de Ts’in à Hiao[125] ; il l’attaqua et la défit complètement ; il n’y eut pas un seul homme qui en échappa ; il fit prisonniers les trois généraux de Ts’in et s’en revint. La femme[126] du duc Wen était une fille (du duc) de Ts’in ; elle intercéda en faveur des trois généraux prisonniers en disant :

— Le duc Mou a contre ces trois hommes une haine qui pénètre jusqu’à la moelle de ses os. Je désire que vous ordonniez à ces trois hommes de s’en retourner, afin que mon prince puisse prendre plaisir à les faire périr dans la chaudière bouillante.

Le prince de Tsin y consentit et renvoya les trois généraux de Ts’in ; quand ils arrivèrent, le duc Mou, vêtu de vêtements blancs, alla à leur rencontre hors de ville et, s’adressant à ces trois hommes, il leur dit en pleurant :

— C’est parce que je n’ai pas suivi les conseils de Po-li Hi et de Kien-chou que je vous ai couverts de honte tous trois ; comment serait-ce votre faute ? Appliquez donc toutes vos forces à laver cet affront et ne vous relâchez point.

Il rendit alors à ces trois hommes leurs titres et leurs rangs d’auparavant ; il y ajouta même et les traita avec honneur.

La trente-quatrième année (626 av. J.-C.), Chang-Tch’en, héritier présomptif (du pays) de Tch’ou, assassina son père, le roi Tch’eng, et prit le pouvoir à sa place. Alors le duc Mou envoya de nouveau Mong-ming Che et ses compagnons, à la tête d’une armée, attaquer Tsin ; ils combattirent à P’ong-ya[127]. Ts’in n’eut pas l’avantage ; il ramena ses soldats et se retira. — Le roi des Jong envoya Yeou-yu dans le pays de Ts’in ; les ancêtres de Yeou-yu étaient originaires du pays de Tsin ; il s’était réfugié chez les Jong, mais il savait parler la langue de Tsin. (Le roi des Jong) avait entendu parler de la sagesse du duc Mou ; c’est pourquoi il envoya Yeou-yu observer Ts’in ; le duc Mou de Ts’in lui montra ses palais et ses approvisionnements. Yeou-yu lui dit :

— Si vous avez fait faire cela par des esprits, vous avez dû fatiguer les dieux ; si vous l’avez fait faire par des hommes, c’est alors le peuple que vous avez lassé.

Le duc Mou s’étonna de ce propos et lui fit cette question :

— Le royaume du milieu se sert du Che (king) et du Chou (king)[128], des rites et de la musique, des lois et des mesures pour en faire la règle ; cependant il a été autrefois troublé. Maintenant les barbares Jong n’ont rien de tout cela ; comment se gouvernent-ils ? n’y trouvent-ils pas aussi quelque difficulté ?

Yeou-yu rit et dit :

— C’est là précisément ce qui a causé des troubles dans le royaume du milieu. En effet, lorsque le très saint Hoang-ti fit les rites et la musique, les lois et les mesures, c’est en personne qu’il donnait l’exemple et il ne gouvernait que fort peu ; mais ses descendants se montrèrent de jour en jour plus orgueilleux et plus débauchés ; ils mirent comme un obstacle le prestige des lois et des mesures afin qu’elles servissent à punir et à réprimer le peuple ; le peuple fut épuisé et poussé à bout ; alors, au nom de la bonté et de la justice, il s’impatienta d’être déçu dans ce qu’il attendait de ses maîtres ; les supérieurs et les inférieurs entretinrent des relations d’hostilité et de haine ; il y eut entre eux des usurpations et des meurtres qui allèrent jusqu’à l’extinction de familles entières ; il en fut toujours ainsi. Or chez les barbares Jong il n’en va point de même : les supérieurs s’appliquent à la sincérité et à la vertu afin de convenir à leurs inférieurs ; les inférieurs chérissent la fidélité et la bonne foi afin de servir leurs supérieurs ; la règle dut royaume est comme le gouvernement d’un seul corps ; on ne sait ce qui le gouverne ; c’est là le gouvernement de l’homme véritablement saint.

Alors le duc Mou se retira, [puis il interrogea le nei-che Leao, disant :

— J’ai appris que lorsqu’un royaume voisin possède un homme saint, c’est chose néfaste pour le royaume rival. Maintenant, Yeou-yu est un sage ; c’est funeste pour moi ; que faut-il faire ?

Le nei-che Leao lui dit :

— Le roi des Jong demeure dans un lieu éloigné et caché ; il n’a jamais entendu les harmonies du royaume du milieu ; que votre Altesse essaie de lui envoyer de ses musiciennes afin de lui enlever sa force de caractère. Faites des propositions à Yeou-yu afin de relâcher ses rapports (avec le roi des Jong) ; ] retenez-le et ne le renvoyez pas afin qu’il manque au terme (qui lui a été fixé pour revenir) ; le roi des Jong s’en étonnera et ne manquera pas de soupçonner Yeou-yu ; quand le prince et ses ministres sont en désaccord, on peut les faire prisonniers[129]. En outre, si le roi des Jong se plaît à la musique, il négligera certainement son gouvernement.

Le duc Mou, dit :

— C’est fort bien.

Il fit donc asseoir Yeou-yu sur une natte qui touchait la sienne : il lui passa les plats pour qu’il mangeât ; il l’interrogea sur la configuration de son pays ainsi que sur sa situation militaire et s’informa des moindres détails. Ensuite, il ordonna au nei-che Leao d’offrir au roi des Jong deux troupes de huit musiciennes ; le roi des Jong les accepta et y prit plaisir ; au bout d’une année entière, il ne les rendit pas ; alors Ts’in renvoya Yeou-yu ; celui-ci adressa souvent des remontrances (au roi des Jong) qui n’en tint aucun compte. Le duc Mou, d’autre part, envoya souvent des gens faire des ouvertures secrètes à Yeou-yu ; Yeou-yu partit donc et vint se soumettre à Ts’in ; le duc Mou l’honora avec les rites des hôtes et l’interrogea sur la façon dont il fallait combattre les Jong. La trente-sixième année (624 av. J.-C.), le duc Mou conféra de nouveaux honneurs à Mong-ming et à ses compagnons et les envoya attaquer Tsin, à la tête d’une armée. Ils traversèrent le fleuve et brûlèrent leurs bateaux ; ils firent essuyer une grande défaite aux gens de Tsin ; ils s’emparèrent (des villes) de Wang-koan[130] et Kiao[131] et vengèrent ainsi les soldats (qui étaient morts) à Hiao[132]. Les gens de Tsin se gardaient tous derrière leurs remparts et n’osèrent point sortir. Alors le duc Mou traversa en personne le fleuve au gué de Mao[133]. il éleva un monument en l’honneur des morts de Hiao ; il décréta un deuil et les pleura pendant trois jours ; puis il adressa cette harangue[134] à son armée :

— O soldats ! écoutez-moi et ne criez point : j’ai une harangue à vous faire. Les anciens prenaient conseil des vieillards à la tête grisonnante[135] et ne commettaient pas de faute. C’est afin de témoigner que je regrette de n’avoir pas suivi l’avis de Kien-chou et de Po-li Hi que je fais cette harangue ; je veux que la postérité se rappelle ainsi de ma faute.

Les sages, en apprenant cela, versèrent tous des larmes et dirent :

— Certes, le duc Mou de Ts’in a une entière confiance dans les hommes qu’il élève en dignité[136].

En définitive, (le duc de Ts’in) profita de la bonne fortune de Mong-ming.

  1. La trente-septième année (623 av. J.-C.), Ts’in, en suivant les conseils de Yeou-yu, battit le roi des Jong ; il s’annexa douze royaumes et s’ouvrit un territoire de mille li ; il devint alors le chef des Jong de l’Ouest. Le Fils du Ciel envoya Kouo, duc de Chao, donner en présent au duc Mou un tamtam[137].

La trente-neuvième année (621 av. J.-C.), le duc Mou mourut : il fut enterré à Yong. Ceux qui le suivirent dans la mort furent au nombre de cent soixante-dix-sept[138] ; parmi ceux qui le suivirent dans la mort se trouvaient trois hommes, excellents sujets de Ts’in et membres de la famille Tse-yu[139] ; leurs noms étaient Yen-si, Tchong-hang et Tchen-hou ; les gens de Ts’in eurent pitié d’eux ; ils composèrent un chant qui est la poésie des oiseaux jaunes[140]. Les sages dirent :

— Le duc Mou de Ts’in a agrandi son territoire et augmenté ses États ; à l’Est, il a subjugué le puissant (royaume de) Tsin ; à l’Ouest, il est devenu chef des barbares Jong ; cependant il n’a point présidé l’assemblée des seigneurs ; c’est bien ce qui devait arriver, car, à sa mort, il sacrifie son peuple ; il retient ses meilleurs sujets pour qu’ils le suivent dans la mort. Or, quand les anciens rois mouraient, il avaient encore soin de laisser ceux qui étaient vertueux, de transmettre (à leurs descendants) ceux qui servaient d’exemple ; aussi le fait de supprimer les hommes excellents et les sujets les meilleurs est-il une chose que le peuple déplore. On apprend par là que Ts’in ne pourra plus gouverner dans l’Est[141].

Le duc Mou avait quarante fils. L’héritier présomptif, Yng, prit le pouvoir à sa place ; ce fut le duc Kang. La première année du duc K’ang (620 av. J.-C.) (se passèrent les faits suivants) : l’année précédente, qui était celle où le duc Mou était mort, le duc Siang, de Tsin, était mort aussi. Le frère cadet du duc Siang s’appelait Yong ; il était issu[142] du pays de Ts’in et il se trouvait à Ts’in ; Tchao Choen[143], du pays de Tsin, voulut lui donner le pouvoir et chargea Soei Hoei[144] de faire venir Yong et d’aller à sa rencontre ; Ts’in le fit escorter par des soldats jusqu’à Ling-hou[145]. (Les gens de) Tsin donnèrent le pouvoir au fils du duc Siang et, se retournant contre les troupes de Ts’in, les attaquèrent ; les troupes de Ts’in furent battues et Soei Hoei vint se réfugier (à Ts’in). La deuxième année (619 av. J.-C.), T’sin battit Tsin à Ou-Tch’eng[146] et vengea les soldats (morts à) Ling-hou. La quatrième année (617 av. J.-C.), Tsin battit Ts’in et s’empara de Chao-leang[147]. La sixième année (615 av. J.-C.), Ts’in battit Tsin et s’empara de Ki-ma[148] ; il livra une bataille à Ho-K’iu[149] et fit essuyer une grande défaite à l’armée de Tsin. Les gens de Tsin redoutaient que Soei Hoei, en résidant à Ts’in, ne fomentât des troubles ; ils chargèrent donc Wei[150] Cheou-yu de feindre une rébellion et de s’aboucher avec (Soei) Hoei ; par ce stratagème, il gagna (Soei) Hoei qui revint aussitôt à Tsin. Le duc K’ang mourut (609 av. J.-C.) après avoir été douze ans au pouvoir. Son fils, le duc Kong, prit le pouvoir.

La deuxième année (607 av. J.-C.) du duc Kong, Tchao Tch’oan, du pays de Tsin, assassina son prince, le duc Ling. La troisième année (606 av. J.-C.), le roi Tchoang, de Tch’ou, étant devenu puissant, arriva au nord avec ses soldats jusqu’au Lo et s’informa des trépieds des Tcheou[151]. Le duc Kong mourut (604 av. J.-C.) après avoir été au pouvoir cinq années. Son fils, le duc Hoan, prit le pouvoir.

La troisième année du duc Hoan (601 av. J-. -C.), Tsin battit un de nos généraux.

La dixième année (594 av. J.-C.), le roi Tchoang, de Tch’ou, soumit (l’État de) Tcheng[152]. Au nord, il battit les soldats de Tsin sur les bords du Fleuve. En ce temps, Tch’ou eut l’hégémonie[153] ; il convoqua une assemblée générale et réunit les seigneurs.

La vingt-quatrième année (580 av. J.-C.), le duc Li, de Tsin, monta sur le trône ; il se rencontra avec le duc Hoan, de Ts’in, au bord du Fleuve et fit un traité ; lorsqu’on s’en fut retourné, Ts’in viola la convention ; il s’allia avec les Ti dans le dessein d’attaquer Tsin. La vingt-sixième année (578 av. J.-C.), Tsin vint avec les seigneurs attaquer Ts’in ; l’armée de Ts’in fut battue et s’enfuit ; (Tsin) la poursuivit jusqu’à (la rivière) King[154], puis s’en revint.

Le duc Hoan mourut (577 av. J.-C.) après avoir été au pouvoir vingt-sept années. Son fils, le duc King, prit le pouvoir.

La quatrième année (573 av. J.-C.) du duc King, Loan Chou, du pays de Tsin, assassina son prince, le duc Li. La quinzième année (562 av. J.-C.), (le duc King) vint au secours de Tcheng[155] ; il battit les soldats de Tsin à Li[156]. C’est en ce temps que le duc Tao, de Tsin, présida une assemblée des seigneurs[157].

La dix-huitième année (559 av. J.-C.), le duc Tao, de Tsin, qui était puissant et avait souvent réuni les seigneurs, se mit à leur tête pour attaquer Ts’in : il battit l’armée de Ts’in qui s’enfuit ; les soldats de Tsin la poursuivirent, traversèrent même la rivière King et ne revinrent qu’après être arrivés jusqu’à Yu-lin[158].

La vingt-septième année (550 av. J.-C.), le duc King se rendit dans le pays de Tsin ; il fit un traité avec le duc P’ing, mais ensuite il le viola.

La trente-sixième année (541 av. J.-C.), Wei, membre de la maison souveraine de Tch’ou, assassina son prince et prit le pouvoir ; ce fut le roi Ling[159]. — Le frère cadet du duc King, né de la même mère que lui, le prince Kien, avait été le favori (du duc Hoan, son père)[160] ; il était riche ; on le diffama ; il eut peur d’être mis à mort et se réfugia à Tsin ; il avait mille chars pesamment chargés. Le duc P’ing, de Tsin, lui dit :

— Prince, quand on est riche comme vous l’êtes, pourquoi prendre la fuite ?

Il répondit :

— Le duc de Ts’in agit contrairement à la raison et je craignais d’être mis à mort ; j’attendrai son successeur pour revenir.

La trente-neuvième année (538 av. J.-C.), le roi Ling, de Tch’ou, étant devenu puissant, réunit les seigneurs à Chen’' [161] a et présida l’assemblée. Il mit à mort K’ing Fong[162], du pays de Ts’i.

Le duc King mourut (537 av. J.-C.) après avoir exercé le pouvoir quarante années. Son fils, le duc Ngai, prit le pouvoir. Le prince (Kien)[163] revint à Ts’in.

La huitième année (529 av. J.-C.) du duc Ngai, K’i-tsi, membre de la famille souveraine de Tch’ou, assassina le roi Ling et s’arrogea le pouvoir[164] ; ce fut le roi P’ing. La onzième année (526 av. J.-C.), le roi P’ing, de Tch’ou, vint demander une fille de Ts’in pour en faire la femme de son héritier présomptif, Kien. Arrivée dans son pays, la fille lui plut et il la prit pour lui[165].

La quinzième année (522 av. J.-C.), le roi P’ing, de Tch’ou, voulut tuer Kien ; Kien s’enfuit[166]. — Ou Tse-siu[167] se réfugia dans le pays de Ou. — La maison ducale de Tsin s’étant affaiblie, les six hauts dignitaires devinrent puissants et entreprirent les uns contre les autres des luttes intestines[168] ; c’est pourquoi pendant longtemps Ts’in et Tsin ne s’attaquèrent pas.

La trente et unième année (506 av. J.-C.), Ho-lu, roi de Ou, et Ou Tse-siu attaquèrent Tch’ou. Le roi de Tch’ou, se réfugia à Soei et (le roi de) Ou put entrer à Yng[169]. Chen Pao-siu[170], grand officier de Tch’ou, vint implorer des secours ; pendant sept jours il ne mangea rien et se lamenta jour et nuit ; alors Ts’in envoya cinq cents chars au secours de Tch’ou ; il battit les troupes de Ou qui se retirèrent[171] ; le roi Tchao, de Tch’ou, put alors rentrer à Yng. Le duc Ngai mourut (501 av. J.-C.) après avoir été trente-six années au pouvoir. Son héritier présomptif était le duc I ; mais il mourut prématurément et ne put prendre le pouvoir ; on donna le pouvoir au fils du duc I ; ce fut le duc Hoei. La première année (500 av. J.-C.) du duc Hoei, K’ong-tse exerça les fonctions de conseiller de Lou[172].

La cinquième année (496 av. J.-C.), les hauts dignitaires de Tsin, Tchong-hang et Fan, se révoltèrent contre (le prince de) Tsin[173] ; celui-ci chargea Tche et Tchao Kien-tse[174] de les attaquer ; Fan et Tchong-hang s’enfuirent à Ts’i.

Le duc Hoei mourut (491 av. J.-C.) après avoir été au pouvoir dix années. Son fils, le duc Tao, prit le pouvoir.

La deuxième année (489 av. J-C.) du duc Tao, un sujet de Ts’i, Tien K’i[175], assassina son prince, Jou-tse, et donna le pouvoir au frère aîné de ce dernier, Yang-cheng ; ce fut le duc Tao. La sixième année (485 av. J.-C.), Ou battit les troupes de Ts’i ; les gens de Ts’i assassinèrent le duc Tao et nommèrent son fils, le duc Kien[176]. La neuvième année (482 av. J.-C.), le duc Ting, de Tsin, eut une entrevue avec Fou-tch’a, roi de Ou ; ils se contestèrent la prééminence à Hoang-tch’e[177] ; ce fut en définitive Ou qui fut le premier ; Ou, étant puissant, méprisa le royaume du milieu.

  1. La douzième année (479 av. J.-C.), T’ien Tch’ang, du pays de Ts’i, assassina le duc Kien et donna le pouvoir à son frère cadet, le duc P’ing ; (T’ien) Tch’ang fut son conseiller.

La treizième année (478 av. J.-C.), Tch’ou anéantit Tch’en[178]. Le duc Tao, de Ts’in, mourut (477 av. J.-C.), après avoir été quatorze années au pouvoir ; son fils, le duc Li-kong, prit le pouvoir. — K’ong-tse était mort la douzième année (479 av. J.-C.) du duc Tao. La deuxième année (475 av. J.-C.) du duc Li-kong, des gens (de l’État) de Chou[179] vinrent chercher à nous gagner par des présents.

La seizième année (461 av. J.-C.), (le duc Li-kong) éleva une digue sur le bord du Fleuve. — Avec vingt mille soldats, il battit Ta-li[180] et lui prit Wang-tch’eng. La vingt-et-unième année (456 av. J.-C.), (le duc Li-kong) institua une préfecture à P’in-yang[181]. — Tsin s’empara de Ou-tch’eng[182]. La vingt-quatrième année (453 av. J.-C.), il y eut des troubles dans le pays de Tsin ; on tua Tche Po et on divisa ses États entre Tchao, Han et Wei[183]. La vingt-cinquième année (452 av. J.-C.), Tche K’ai[184] et ses concitoyens vinrent se réfugier (à Ts’in). La trente-troisième année (444 av. J.-C.), (le duc Li-kong) battit (les Jong de) I-K’iu[185] et fit prisonnier leur roi. La trente-quatrième année (443 av. J.-C.), il y eut une éclipse de soleil. Le duc Li-kong mourut, Son fils, le duc Tsao, prit le pouvoir.

La deuxième année (441 av. J.-C.) du duc Tsao, le Tcheng méridional se révolta[186].

La treizième année (430 av. J.-C.), (les Jong de) I-k’iu vinrent nous attaquer ; ils arrivèrent jusqu’au sud de (la rivière) Wei. La quatorzième année (429 av. J.-C.), le duc Tsao mourut. On donna le pouvoir à son frère cadet, le duc Hoai. La quatrième année (425 av. J.-C.) du duc Hoai, le chou tchang[187] Tch’ao et les principaux ministres assiégèrent le duc Hoai qui se tua. L’héritier présomptif du duc Hoai, qui s’appelait Tchao-tse, était mort prématurément ; les principaux ministres donnèrent donc le pouvoir au fils de l’héritier présomptif Tchao-tse ; ce fut le duc Ling. Le duc Ling était le petit-fils du duc Hoai. La sixième année (419 av. J.-C.) du duc Ling, Tsin éleva des remparts à Chao-leang[188] ; Ts’in l’attaqua.

La treizième[189] année, (Ts’in) éleva des remparts à Tsi-kou[190]. — Le duc Ling mourut (415 av. J.-C.). Son fils, le duc Hien[191], ne put prendre le pouvoir ; on donna le pouvoir à Tao-tse, oncle du duc Ling ; ce fut le duc Kien ; le duc Kien était frère cadet de Tchao-tse et fils du duc Hoai.

La sixième année (409 av. J.-C.) du duc Kien, (le duc) ordonna que ses officiers portassent pour la première fois l’épée[192]. Il creusa des fossés à Lo-tch’eng et à Tchong-ts’iuen[193].

La seizième année[194], il mourut (400 av. J.-C.). Son fils, le duc Hoei prit le pouvoir.

La douzième année (388 av. J.-C.) du duc Hoei, son fils Tch’ou-tse naquit.

La treizième année (387 av. J.-C.), il attaqua Chou[195] et prit Nan-tcheng[196]. Le duc Hoei mourut. Tch’ou-tse prit le pouvoir.

La deuxième année (385 av. J.-C.) de Tch’ou-tse, le chou-tchang Kai[197] alla chercher le duc Hien, fils du duc Ling, dans le Ho-si et lui donna le pouvoir ; il tua Tch’ou-tse et sa mère en les noyant au bord d’un gouffre. Dans ces derniers temps, (l’État de) Ts’in avait changé souvent de prince ; princes et sujets profitaient de toutes les occasions pour faire des troubles ; c’est pourquoi Tsin redevint puissant et enleva à Ts’in le territoire de Ho’si[198].

La première année (384 av. J.-C.) du duc Hien, on supprima la coutume de faire périr des hommes aux funérailles[199].

La deuxième année (383 av. J.-C.), (le duc Hien) éleva des remparts à Li-yang[200].

La quatrième année (381 av. J.-C.), au premier mois, au jour keng-yn, le duc Hiao naquit.

La onzième année (374 av. J.-C.), Tan, grand astrologue des Tcheou, rendit visite au duc Hien et lui dit :

— Les Tcheou ont été autrefois en bonne harmonie avec le royaume de Ts’in ; puis ils se sont séparés ; après cinq cents ans de séparation, ils se réuniront de nouveau ; après soixante-dix-sept ans de réunion, celui qui sera roi par la force apparaîtra[201].

La seizième année (369 av. J.-C.), un pêcher porta des fleurs en hiver.

La dix-huitième année (367 av. J.-C.), il plut du métal à Li-yang[202]. La vingt et unième année (364 av. J.-C.), (Ts’in) combattit contre Tsin à Che-men[203] ; il coupa soixante mille têtes ; le Fils du Ciel lui donna, pour le féliciter, un vêtement décoré de la hache et du double méandre[204].

La vingt-troisième année (362 av. J.-C.), (Ts’in) combattit contre Wei et Tsin à Chao-leang[205] ; il fit prisonnier leur général Kong-suen Tso. La vingt-quatrième année[206], le duc Hien mourut (362 av. J.-C.). Son fils, le duc Hiao, prit le pouvoir. Il avait alors vingt et un ans.

La première année (361 av. J.-C.) du duc Hiao, il y avait à l’est du Fleuve et des montagnes six puissants États, à savoir (le roi) Wei, de Ts’i, (le roi) Siuen, de Tch’ou, (le roi) Hoei, de Wei[207], (le duc) Tao, de Yen, (le marquis) Ngai, de Han, le marquis Tch’eng, de Tchao[208]. Dans tout le pays compris entre les rivières Hoai et Se se trouvaient une dizaine de petits États[209]. Tch’ou et Wei[210] étaient limitrophes de Ts’in : Wei avait construit une grande muraille qui, partant de Tcheng et longeant le Lo, se dirigeait vers le nord ; il possédait la commanderie de Chang ; Tch’ou s’étendait à partir de Han-tchong[211] ; au sud il possédait Pa et K’ien-tchong. La maison des Tcheou s’était affaiblie ; les seigneurs luttaient entre eux par la violence et se dépouillaient mutuellement. Ts’in se tenait à l’écart dans la province de Yong, et ne prenait point part aux réunions des seigneurs du royaume du milieu ; on le traitait comme les I et les Ti[212]. Alors le duc Hiao se montra bienfaisant ; il soutint les orphelins et les solitaires ; il appela à lui les hommes de guerre ; les mérites éclatants furent récompensé ; il promulga dans son royaume une ordonnance en ces termes :

« Autrefois, mon (ancêtre, le) duc Mou, partant des régions de K’i[213] et de Yong[214], pratiqua la vertu et fit la guerre ; à l’est, il apaisa les troubles de Tsin, et du Fleuve il fit sa frontière ; à l’ouest, il domina sur les Jong et les Ti et s’agrandit de mille li de territoire ; le Fils du Ciel lui conféra le titre de Chef ; les seigneurs lui adressèrent tous leurs félicitations ; il avait ouvert la voie à ses descendants et avait été fort glorieux. Cependant mes prédécesseurs, les ducs Li, Tsao, Kien et Tch’ou-tse ne furent pas paisibles ; le royaume fut à l’intérieur en proie à la désolation ; on n’eut point le loisir de s’occuper de la politique extérieure ; les trois Tsin attaquèrent et prirent le territoire de Ho-si[215] qui avait appartenu à nos anciens princes ; les seigneurs méprisèrent Ts’in ; il ne peut être de pire honte. Quand le duc Hien prit le pouvoir, il rétablit le calme sur la frontière ; il transféra le siège du gouvernement à Li-yang[216] ; il voulu même combattre dans l’est, recouvrer l’ancien territoire du duc Mou, remettre en honneur le gouvernement et les ordonnances du duc Mou. Moi, solitaire je songe aux desseins du prince mon prédécesseur et mon cœur en est sans cesse dévoré de chagrin ; s’il se trouve parmi mes hôtes ou mes sujets quelqu’un qui soit capable de proposer un plan pour rendre Ts’in puissant, je m’empresserai de lui donner de hautes fonctions et de lui conférer un territoire.

Puis (le duc Hiao) fit sortir ses soldats qui, à l’est assiégèrent la ville de Chàn[217] et, à l’ouest mirent à mort le roi de Hoan[218], chez les Jong. Wei-yang[219], apprenant que cette[220] ordonnance avait été promulguée, se rendit à l’ouest dans le pays de Ts’in ; par l’entremise de King Kien, il demanda une entrevue au duc Hiao. La deuxième année (360 av. J.-C.), le Fils du Ciel envoya (au duc Hiao) de la viande des sacrifices[221].

La troisième année (359 av. J.-C.), Wei Yang donna au duc Hiao le conseil de modifier les lois et de réformer les châtiments, à l’intérieur d’encourager le labourage et les semailles, à l’extérieur d’exciter par des récompenses et des punitions ceux qui sont prêts à perdre la vie en combattant. Le duc Hiao approuva ces avis, mais Kan Long, Tou Tche et d’autres s’y opposèrent ; ils se coalisèrent[222] pour lutter contre (Wei Yang) ; en définitive cependant on mit en pratique les moyens proposés par ce dernier ; le peuple en souffrit (d’abord), mais au bout de trois ans il y trouva son avantage. Alors (Wei) Yang fut nommé tso chou tchang[223] ; ces choses sont racontées dans le chapitre consacré au prince de Chang[224].

La septième année (355 av. J.-C.), (le duc Hiao) eut une entrevue avec le roi Hoei, de Wei, à Tou-p’ing[225]. La huitième année (354 av. J.-C.), (le duc Hiao) combattit contre Wei à Yuen-li[226] et remporta l’avantage.

La dixième année (352 av. J.-C.), Wei Yang, qui avait le titre de la leang tsao, dirigea les troupes au siège de Ngan-i[227], ville de Wei, et la fit se rendre.

La douzième année (350 av. J.-C.), (le duc Hiao) construisit Hien-yang[228] et bâtit les piliers Ki[229] ; la capitale de Ts’in y fut transférée ; on rassembla tous les petits bourgs et villages en de grandes préfectures ; à la tête de chaque préfecture on mit un préfet[230] ; il y eut quarante et une préfectures[231]. Pour faire des champs, on éventra les chemins perpendiculaires et transversaux[232]. A l’est, le territoire dépassa la rivière Lo[233].

La quatorzième année (348 av. J.-C.), on établit pour la première fois des taxes[234].

La dix-neuvième année (343 av. J.-C.), le Fils du Ciel conféra (au duc Hiao) le titre d’hégémon[235].

La vingtième année (342 av. J.-C.), les seigneurs adressèrent tous leurs félicitations à Ts’in ; (le duc Hiao) chargea le prince Chao-koan d’aller à la tête des troupes réunir les seigneurs à Fong-tche[236] et rendre hommage au Fils du Ciel.

La vingt et unième année (341 av. J.-C.), Ts’i battit Wei à Ma-ling[237],

La vingt-deuxième année (340 av. J.-C.), Wei Yang attaqua Wei[238], et fit prisonnier Ang, membre de la famille souveraine de Wei. (Wei) Yang fut nommé lie heou ; son titre fut « le prince de Chang[239] ». La vingt-quatrième année (338 av. J.-C.), (Ts’in) combattit contre Tsin à Yen-men[240] et fit prisonnier son général Wei Ts’o. — Le duc Hiao mourut. Son fils, le prince Hoei-wen, prit le pouvoir. — Cette même année, Wei Yang fut mis à mort ; (auparavant), lorsque (Wei) Yang venait d’instituer un code pénal pour le pays de Ts’in ses lois n’étaient pas observées ; l’héritier présomptif en enfreignit les défenses. (Wei) Yang dit :

— Si les lois ne sont pas observées, c’est que l’exemple vient de ceux qui sont élevés en dignité et apparentés au prince ; si Votre Altesse désire réellement mettre les lois en vigueur, qu’elle commence par les appliquer à l’héritier présomptif.

Comme l’héritier présomptif ne pouvait subir la peine de la marque, on infligea ce châtiment à son précepteur ; alors les lois furent universellement observées et le peuple de Ts’in fut bien gouverné. Mais quand le duc Hiao fut mort et que l’héritier présomptif eut pris le pouvoir, comme plusieurs membres de la famille princière haïssaient (Wei) Yang, celui-ci s’enfuit ; c’est pourquoi il fut déclaré coupable et finit par être écartelé entre des chars afin de servir d’exemple dans tout le royaume de Ts’in.

La première année (337 av. J.-C.) du prince Hoei-wen, des gens de Tch’ou, de Han, de Tchao et de Chou vinrent rendre hommage (à Ts’in).

La deuxième année (336 av. J.-C.), le Fils du Ciel envoya ses félicitations (à Ts’in).

La troisième année (335 av. J.-C.), le roi prit le bonnet viril.

La quatrième année (334 av. J.-C.), le Fils du Ciel envoya (à Ts’in) de la viande des sacrifices des rois Wen et Ou. (Les princes de) Ts’i et Wei prirent le titre de rois.

La cinquième année (333 av. J.-C.), Si-cheou[241], originaire de Yn-tsin, devint ta leang tsao.

La sixième année (332 av. J.-C.), Wei (nous) offrit (le territoire de) Yn-tsin[242] ; on changea le nom de Yn-tsin en celui de Ning-tsin.

La septième année (331 av. J.-C.), le prince Ang combattit contre Wei ; il fit prisonnier son général Long Kia et décapita quatre-vingt mille hommes.

La huitième année (330 av. J.-C.), Wei (nous) offrit le territoire de Ho-si.

La neuvième année (329 av. J.-C.), (Ts’in) franchit le Fleuve et s’empara de Fen-yn[243] et de P’i-che[244] ; il eut une entrevue avec le roi de Wei, à Yng[245]. Il assiégea (la ville de) Tsiao[246] et la prit.

La dixième année (328 av. J.-C,), Tchang I devint conseiller de Ts’in. Wei (nous) offrit les quinze préfectures de la commanderie de Chang[247].

La onzième année (327 av. J.-C.), (Ts’in) institua une préfecture à I-k’iu[248] ; il rendit à Wei (les villes de) Tsiao[249] et K’iu-ou[250] ; le prince de I-k’iu se reconnut sujet. On changea le nom de Chao-leang[251] en celui de Hia-yang. La douzième année (326 av. J.-C.), on fit pour la première fois le sacrifice la[252]. La treizième année (325 av. J.-C.), au quatrième mois, au jour ou-ou, le prince de Wei prit le titre de roi ; (celui de) Han prit aussi le titre de roi. (Ts’in) chargea Tchang I d’attaquer et de prendre Chàn[253] ; il en fit sortir les habitants et les envoya dans le pays de Wei. La quatorzième année (324 av. J.-C.), on recommença à compter la première année.

La deuxième année (323 av. J.-C.), Tchang I[254] eut une entrevue avec les principaux ministres de Ts’i et de Tch’ou à Ye-sang[255].

La troisième année (322 av. J.-C.), les héritiers présomptifs de Han et de Wei vinrent rendre hommage (à Ts’in). — Tchang I devint conseiller de Wei. La cinquième année (320 av. J.-C.), le roi voyagea et arriva jusqu’au Pei-ho[256]. La septième année (318 av. J.-C.), Yo Tch’e devint conseiller de Ts’in. — Han, Tchao, Wei, Yen et Ts’i se mirent à la tête des Hiong-nou pour attaquer tous ensemble Ts’in ; Ts’in envoya le chou-tchang Tsi[257] leur livrer bataille à Sieou-yu[258] ; il fit prisonnier leur général Chen Tch’a[259] ; il battit K’o, membre de la famille souveraine de Tchao, et Hoan, héritier présomptif de Han ; il coupa quatre-vingt-deux mille têtes.

La huitième année (317 av. J.-C.), Tchang I redevint conseiller de Ts’in. La neuvième année (316 av. J.-C.), Se-ma Ts’o[260] attaqua (le pays de) Chou[261] et le détruisit. — (Ts’in) attaqua et prit (les villes de) Tchong-tou et Si-yang[262] (du pays) de Tchao.

La dixième année (315 av. J.-C.), Ts’ang, héritier présomptif de Han vint (à Ts’in) comme otage. (Ts’in) attaqua et prit (la ville de) Che-tchang (du pays) de Han. — Il attaqua et battit Ni, général (du pays) de Tchao. — Il attaqua et prit vingt-cinq villes (du territoire) de I-k’iu[263].

La onzième année (314 av. J.-C.), Tch’ou-li Tsi[264] attaqua (la ville de) Tsiao[265] (du pays) de Wei et la fit se rendre ; il battit Han à Ngan-men[266] et coupa dix mille têtes ; le général (de Han), Si-cheou[267], s’enfuit. Le membre de la famille souveraine (de Ts’in), T’ong, reçut le pays de Chou en apanage[268]. — Le prince de Yen (voulut) abdiquer en faveur de son sujet Tse-tche[269]. La douzième année (313 av. J.-C.), le roi (de Ts’in) eut une entrevue avec le roi de Leang à Lin-tsin[270]. — Le chou-tchang Tsi attaqua (le pays de) tchao et fit prisonnier Tchoang, général de Tchao. — Tchang I devint conseiller de Tch’ou. La treizième année (312 av. J.-C.), le chou-tchang Tchang battit Tch’ou au nord de (la rivière) Tan[271] et fit prisonnier son général K’iu Kai : il coupa quatre-vingt mille têtes. Il attaqua encore Tch’ou dans le Han-tchong[272] et lui prit six cents li de territoire. Il établit la commanderie de Han-tchong. Tch’ou assiégea Yong-che[273]. Ts’in envoya le chou-tchang Tsi[274] secourir Han et attaquer à l’est Ts’i ; (il envoya) Tao Man secourir Wei et attaquer Yen. La quatorzième année (311 av. J.-C.), (Ts’in) attaqua Tch’ou et prit Chao-ling[275], (Les princes de) Tan et Li[276] se reconnurent sujets (du pays) de Chou. Le conseiller Tchoang[277] tua le marquis de Chou et vint faire sa soumission. — Le roi Hoei mourut. Son fils, le roi Ou, prit le pouvoir. Han, Wei, Ts’i, Tch’ou et Yue obéissaient alors docilement (à Ts’in).

La première année (310 av. J.-C.) de son règne, le roi Ou eut une entrevue avec le roi Hoei, de Wei, à Lin-tsin. il fit périr Tchoang[278], conseiller de Chou. Tchang I et Wei Tchang sortirent tous deux (du pays de Ts’in) du côté de l’Est, et se rendirent dans (l’État de) Wei. — (Le roi Ou) attaqua I-k’iu, Tan et Li[279]. La seconde année (309 av. J.-C.), on institua la charge de conseiller d’État. Tch’ou-li Tsi et Kan Meou[280] furent nommés conseillers d’État de gauche et de droite. Tchang I mourut dans (le pays de) Wei. La troisième année (308 av. J.-C.), (le roi Ou) eut une entrevue avec le roi Siang de Han, sous les murs de Lin-tsin. — Nan-kong Kie mourut. — Tch’ou-li Tsi devint conseiller de Han. — Le roi Ou tint ce propos à Kan Meou :

— Je voudrais parcourir sur un char voilé[281] la région des trois cours d’eau[282] et espionner la maison des Tcheou ; je ne regretterais plus alors de mourir.

L’automne de cette année, il envoya Kan Meou et le chou-tchang Fong attaquer I-yang[283]. La quatrième année (307 av. J.-C.), (le roi Ou) prit I-yang ; il coupa soixante mille têtes. Il traversa le Ho et fortifia Ou-soei[284]. — L’héritier présomptif de Wei vint rendre hommage (à Ts’in). — Le roi Ou était fort et aimait les jeux ; des hommes vigoureux tels que Jen Pi, Ou Houo, Mong-yue furent tous élevés à de hautes fonctions ; un jour que le roi soulevait avec Mong-yue un trépied, il se brisa les rotules ; le huitième mois, le roi Ou mourut. Mong-yue fut mis à mort avec toute sa parenté. — Le roi Ou avait pris pour femme principale une fille de Wei, mais il n’en avait pas eu de fils. Le pouvoir fut donné à son frère cadet, né d’une autre mère que lui ; ce fut le roi Tchao-siang. La mère du roi Tchao-siang était une femme (du pays) de Tch’ou ; son nom de famille était Mi[285] ; son titre était : la reine douairière Siuen. Au moment où mourut le roi Ou, le roi Tchao-siang était en otage dans (le pays de) Yen ; les gens de Yen le ramenèrent (à Ts’in) et il put prendre le pouvoir.

La première année (306 av. J.-C.) du roi Tchao-siang, Tsi, prince de Yen[286], fut nommé conseiller. Kan Meou sortit (de Ts’in) et se rendit à Wei. La deuxième année (305 av. J.-C.), une comète apparut. Le chou-tchang Tchoang fomenta une rébellion avec les principaux ministres et les princes apanagés ; tous furent mis à mort ; avec la femme du roi Hoei-wen, tous périrent de mort violente ; la reine, femme du roi Tao-ou sortit (de Ts’in) et se réfugia à Wei[287]. La troisième année (304 av. J.-C.), le roi prit le bonnet viril. — Il eut une entrevue avec le roi de Tch’ou à Hoang-ki[288] ; il donna Chang-yong[289] à Tch’ou.

La quatrième année (303 av. J.-C.), il s’empara de P’ou-fan[290]. Une comète apparut.

La cinquième année (302 av. J.-C.), le roi de Wei vint rendre hommage (à Ts’in) à Yng-t’ing. (Ts’in) rendit P’ou-fan à Wei. La sixième année (301 av. J.-C.), le marquis de Chou, Hoei[291], se révolta. Se-ma Ts’o pacifia (le pays de) Chou. Le chou-tchang Hoan attaqua Tch’ou et coupa vingt mille têtes. Le prince de King-yang[292] fut envoyé comme otage dans (le pays de) Ts’i. — Il y eut une éclipse de soleil ; en plein jour il fit sombre.

La septième année (300 av. J.-C.), (Ts’in) prit Sin-tch’eng[293]. Tch’ou-li-tse[294] mourut.

La huitième année (299 av. J.-C.), (Ts’in) envoya le général Mi Jong[295] attaquer Tch’ou ; il s’empara de Sin-che[296]. — Ts’i envoya Tchang-tse, Wei envoya Kong-suen Hi, Han envoya Pao Yuen qui tous ensemble attaquèrent Tch’ou à Fang-tch’eng[297] et firent prisonnier T’ang Mei[298]. — Tchao détruisit (l’État de) Tchong-chan ; le prince de cet État[299] s’enfuit et, en définitive, mourut dans le pays de Ts’i. — King, de la famille princière de Wei, et Tchang, de la famille princière de Han, devinrent seigneurs[300].

La neuvième année (298 av. J.-C.), Sie Wen, prince de Mong-tch’ang[301], vint pour être conseiller (du roi) de Ts’in. — Hoan attaqua Tch’ou et lui prit huit villes ; il tua son général, King K’iue. La dixième année (297 av. J.-C.), le roi Hoai, de Tch’ou, vint rendre hommage à Ts’in ; Ts’in le retint[302]. — Sie Wen donna sa démission à cause de Kin Cheou[303]. Leou Hoan devint conseiller d’État.

La onzième année (296 av. J.-C.), les cinq[304] États de Ts’i, Han, Wei, Tchao, Song et Tchong-chan, s’unirent pour attaquer Ts’in ; ils arrivèrent jusqu’à Yen-che[305], puis ils s’en retournèrent. Ts’in donna à Han et à Wei (les territoires de) Ho-pei et Fong-ling[306], afin d’avoir la paix. — Une comète apparut. — Le roi Hoai, de Tch’ou, s’enfuit et se rendit à Tchao ; Tchao ne le reçut pas ; il revint à Ts’in où il mourut ; on renvoya son corps (à Tch’ou) pour qu’il y fût enterré[307].

La douzième année (295 av. J.-C.), Leou Hoan donna sa démission. Le marquis de Jang, Wei Jan[308], devint conseiller. — (Ts’in) donna à Tch’ou cinquante mille che[309] de grain.

La treizième année (294 av. J.-C.), Hiang Cheou battit Han et lui prit Ou-che[310]. — Le tso-keng[311] Po K’i attaqua Sin-tch’eng[312]. — Le ou-ta-fou[313] Li sortit (du pays de Ts’in) et s’enfuit à Wei. — Jen Pi devint administrateur[314] du Han-tchong. La quatorzième année (293 av. J.-C.), le tso-keng Po K’i attaqua Han et Wei à I-k’iue[315] ; il coupa deux cent quarante mille têtes et fit prisonnier Kong-suen Hi ; il prit cinq villes.

La quinzième année (292 av. J.-C.), le ta-leang-tsao Po K’i attaqua Wei et prit (la ville de) Yuen[316] ; cette ville fut rendue (à Wei). — (Ts’in) attaqua Tch’ou et prit (la ville de) Yuan[317]. La seizième année (291 av. J.-C.) le tso-keng Ts’o prit Tche et Teng[318]. — (Wei) Jan donna sa démission. On donna en apanage Yuan au prince Che, Teng au prince Li, et T’ao à Wei Jan ; (tous trois) devinrent des seigneurs[319].

La dix-septième année (290 av. J.-C.), le prince de Tch’eng-yang[320] entra (dans le pays de Ts’in) pour rendre hommage ; puis le prince des Tcheou orientaux[321] vint rendre hommage. — Ts’in donna le nom de Yuen à P’ou-fan et P’i-che[322]. — Le roi se rendit à I-yang[323]. La dix-huitième année (289 av. J.-C.), Ts’o attaqua Yuen et Ho-yong[324] ; il coupa les ponts et prit (ces villes).

La dix-neuvième année (289 av. J.-C.), le roi prit le titre d’empereur d’Occident ; (le roi de) Ts’i se proclama empereur d’Orient ; puis ils renoncèrent tous deux à ces titres. — Lu Li vint de lui-même faire sa soumission[325].

Ts’i détruisit Song[326] ; le roi de Song s’établit dans (le pays de) W’ei et mourut à Wen[327]. — Jen Pi mourut.

La vingtième année (287 av. J.-C.), le roi alla dans le Han-tchong ; puis il alla dans la commanderie de Chang et dans le Pei-ho. La vingt et unième année (286 av. J.-C.), Ts’o attaqua le territoire de Ho-nei[328] qui appartenait à Wei ; Wei offrit Ngan-i[329] [330] ; Ts’in en fit sortir les habitants ; il invita les gens du Ho-tong à s’y transporter ; en conférant des titres de la hiérarchie et en amnistiant des criminels, il y transféra une population. — Le prince de King-yang[331] reçut (la ville de) Yuan[332] en apanage.

La vingt-deuxième année (285 av. J.-C.), Mong Ou[333] attaqua Ts’i. — Du Ho-tong, on fit neuf préfectures. — (Le roi Tchao-siang) eut une entrevue avec le roi de Tch’ou à Yuan ; il eut une entrevue avec le roi de Tchao à Tchong-yang[334]. La vingt-troisième année (284 av. J.-C.), le commandant Se Li[335] s’unit aux trois Tsin et à Yen pour attaquer Ts’i ; ils le défirent à l’ouest de la rivière Tsi. Le roi eut une entrevue avec le roi de Wei à I-yang[336] ; il eut une entrevue avec le roi de Han à Sin-tch’eng[337]. La vingt-quatrième année (283 av. J.-C.), (le roi Tchao-siang) eut une entrevue avec le roi de Tch’ou à Yen[338] ; il eut encore une entrevue à Jang[339]. — Ts’in prit à Wei (la ville de) Ngan-tch’eng[340] ; il arriva devant Ta-leang que secoururent Yen et Tchao et l’armée de Ts’in se retira. — Wei Jan donna sa démission de conseiller.

La vingt-cinquième année (282 av. J.-C.), (Ts’in) enleva à Tchao deux villes. — (Le roi Tchao-siang) eut une entrevue avec le roi de Han à Sin-tcheng et une entrevue avec le roi de Wei à Sin-ming-i. La vingt-sixième année (281 av. J.-C.), on pardonna à des condamnés pour les transporter[341]. — Le marquis de Jang, (Wei) Jan, redevint conseiller.

La vingt-septième année (280 av. J.-C.), Ts’o attaqua Tch’ou. — On pardonna à des condamnés pour les transporter à Nan-yang[342]. Po K’i[343] attaqua Tchao ; il prit la ville de Koang-lang[344] (dans le territoire) de Tai. — Puis (Ts’in) chargea Se-ma Ts’o de partir du Long-si[345] pour aller attaquer le Kien-tchong (territoire) de Tch’ou (en commençant ainsi l’attaque) par le pays de Chou[346] ; il prit ce territoire.

La vingt-huitième année (279 av. J.-C.), le ta-leang tsao Po K’i attaqua, Tch’ou et prit Yen et Teng[347] ; on pardonna à des condamnés pour les y transporter.

La vingt-neuvième année (278 av. J.-C.), le ta-leang-tsao Po K’i attaqua Tch’ou ; il prit Yng[348] et y établit la commanderie de Nan. Le roi de Tch’ou s’enfuit[349]. — Le prince des Tcheou vint (à la cour de Ts’in). — Le roi eut une entrevue avec le roi de Tch’ou à Siang-ling[350]. Po K’i fut nommé prince de Ou-ngan[351]. La trentième année (277 av. J.-C.), l’administrateur (du pays) de Chou, Jo[352], attaqua et prit la commanderie de Ou[353] et le Kiang-nan dont il fit la commanderie de K’ien-tchong. La trente et unième année (276 av. J.-C.), Po Ki attaqua Wei et lui enleva deux villes. Les gens de Tchou se révoltèrent contre nous dans le Kiang-nan. La trente-deuxième année (275 av. J.-C.), le conseiller, marquis de Jang[354], attaqua Wei ; il arriva à Ta-leang[355] et défit Pao Yuen ; il coupa quarante mille têtes. (Pao) Yuen s’enfuit. Wei offrit trois préfectures en demandant la paix.

La trente-troisième année (274 av. J.-C.), le haut dignitaire au titre étranger, Hou Chang, attaqua Kiuen[356], Ts’ai-yang, et tch’ang-ché[357], villes de Wei, et les prit. Il combattit contre Mang Mao à Hoa-yang[358] et le défit ; il coupa cent cinquante mille têtes. Wei offrit Nan-yang[359] afin d’avoir la paix.

La trente-quatrième année (273 av. J.-C.), Ts’in donna à Wei, pour qu’il en fit une commanderie, le territoire de Chang-yong, qui appartenait à Han ; il y envoya demeurer les gens du Nan-yang qui avaient refusé d’être sujets[360].

La trente-cinquième année (272 av. J.-C.), (Ts’in) aida Han, Wei et Tch’ou à attaquer Yen ; il établit pour la première fois la commanderie de Nan-yang[361]. La trente-sixième année (271 av. J.-C.), le haut dignitaire à titre étranger, Tsao[362], attaqua Ts’i et lui enleva Kang et Cheou[363] ; on donna (ces places) au marquis de Jang.

La trente-huitième année (269 av. J.-C.), le tchong-keng Hou Chang attaqua Yen-yu[364], ville de Tchao, mais ne put la prendre.

La quarantième année (267 av. J.-C.), l’héritier présomptif Tao[365] mourut dans (le pays de) Wei ; on renvoya son corps pour qu’il fût enterré à Tche-yang[366]. La quarante et unième année (266 av. J.-C.), en été, (Ts’in) attaqua Wei et lui prit Hing-k’ieou et Hoai[367]. La quarante-deuxième année (265 av. J.-C.), le prince de Ngan-kouo fut nommé héritier présomptif. Le dixième mois, la reine douairière Siuen mourut ; elle fut enterrée sur la montagne Li[368], à Tche-yang. — Le neuvième mois, le marquis de Jang sortit (de la capitale) pour aller à T’ao[369]. La quarante-troisième année (264 av. J.-C.), Po K’i, prince de Ou-ngan, attaqua Han, prit neuf villes et coupa cinquante mille têtes.

La quarante-quatrième année (263 av. J.-C.), (Ts’in) attaqua la commanderie de Nan[370], qui appartenait à Han, et s’en empara.

La quarante-cinquième année (262 av. J.-C.), le ou-ta-fou Pen attaqua Han et lui prit dix villes. — Le prince de Ché yang, Li, sortit (de la capitale) pour aller dans ses terres ; il mourut avant d’y être arrivé.

La quarante-septième année (260 av. J.-C.), Ts’in attaqua le Chang-tang[371], (territoire) de Han ; le Chang-tang se livra à Tchao. Ts’in prit ce prétexte pour attaquer Tchao. Tchao envoya des soldats pour combattre Ts’in ; (les deux armées) se tinrent en échec. Ts’in chargea Po K’i, prince de Ou-ngan, de la direction des opérations militaires ; (Po K’i) défit complètement Tchao à Tch’ang-p’ing[372] ; plus de quatre cent mille hommes furent tous mis à mort[373].

La quarante-huitième année (259 av. J.-C.), au dixième mois, Han offrit (à Ts’in) la ville de Yuen-yong[374]. Les troupes de Ts’in furent divisées en trois armées. Le prince de Ou-ngan revint et Wang K’i prit le commandement ; il attaqua Ou-ngan et P’i-lao[375], villes de Tchao, et les prit[376]. Se-ma Keng pacifia au nord le T’ai-yuen[377]. (Ts’in) posséda tout le (territoire de) Chang-tang (qui avait appartenu) à Han. Au mois initial, les soldats furent licenciés ; puis on les renvoya garder le Chang-tang. Le dixième mois qui suivit[378], le ou-ta-fou Ling[379] attaqua Han-tan[380], (ville) de Tchao.

La quarante-neuvième année (258 av. J.-C.), au mois initial, on envoya de nouvelles troupes au secours de Ling. Ling ne dirigeait pas bien la guerre ; il fut dégradé et Wang K’i le remplaça dans le commandement. — Le dixième mois qui suivit[381], le général Tchang T’ang attaqua Wei. Parce que Ts’ai Wei avait abandonné son poste et n’avait pas exercé la garde qui lui avait été confiée, il fut rappelé et mis à mort.

La cinquantième année (257 av. J.-C.), au dixième mois, Po K’i, prince de Ou-ngan, fut condamné[382] ; il rentra dans les rangs des simples particuliers[383] et fut déporté à Yn-mi[384]. — Tchan T’ang attaqua Tcheng[385] et prit (cette ville). — Le douzième mois, on envoya des troupes de renfort pour camper auprès de la ville de Fen[386]. — Po K’i, prince de Ou-ngan, fut condamné et mourut. — (Wang) K’i attaqua Han-tan, mais ne put la prendre et se retira. Il revint s’enfuir dans le camp de Fen. — Plus de deux mois après, (Ts’in) attaqua l’armée de Tsin et coupa six mille têtes : vingt mille fuyards de Tsin tombèrent dans le Fleuve et s’y noyèrent. — (Ts’in) attaqua la ville de Fen, et, partant de T’ang[387], il s’empara de Ning-sin-tchong[388] ; Ning-sin-tchong prit alors le nom de Ngan-yang. — Pour la première fois on fit un pont sur le Fleuve[389].

La cinquante et unième année (256 av. J.-C.), le général Kieou attaqua (l’État de) Han ; il prit Fou-chou, (près de) Yang-tch’eng[390], et coupa quarante mille têtes. — Il attaqua Tchao, lui prit plus de vingt préfectures et tua ou fit prisonniers quatre-vingt-dix mille hommes. — Le prince des Tcheou occidentaux se déclara contre Ts’in et fit avec les seigneurs une ligue du nord au sud ; à la tête des troupes d’élite de tout l’empire ils sortirent par I-k’iue pour attaquer Ts’in et faire qu’il ne pût avoir de communications avec Yang-tch’eng[391] ; alors Ts’in envoya le général Kieou attaquer (le prince des) Tcheou occidentaux ; celui-ci s’enfuit et vint faire spontanément sa soumission : il s’avoua coupable en se prosternant la tête contre terre ; il offrit toutes ses villes qui étaient au nombre de trente-six et comptaient trente mille habitants. Le roi de Ts’in accepta ce qu’il offrait et renvoya le prince à Tcheou. La cinquante-deuxième année (255 av. J.-C.), le peuple des Tcheou s’enfuit dans l’Est ; les ustensiles précieux des Tcheou et leurs neuf trépieds[392] entrèrent en la possession des Ts’in. Ce fut alors que, pour la première fois, les Tcheou furent détruits.

La cinquante-troisième année (254 av. J.-C.), l’empire tout entier vint se déclarer soumis ; Wei ayant tardé à le faire, Ts’in envoya Kieou attaquer Wei et lui prit Ou-tch’eng[393]. Le roi de Han vint à la cour pour rendre hommage[394]. — Wei soumit son royaume aux ordres (de Ts’in).

La cinquante-quatrième année (253 av. J.-C.), le roi fit en personne à Yong[395] le sacrifice kiao à l’Empereur d’en haut.

La cinquante-sixième année (251 av. J.-C.), en automne, le roi Tchao-siang mourut. Son fils, le roi Hiao-wen[396], prit le pouvoir. Il honora la pa-tse T’ang[397] du titre de reine douairière T’ang et réunit sa sépulture à celle du roi son prédécesseur. (Le prince de) Han[398], portant l’étoffe et la ceinture de deuil, vint présenter ses condoléances et offrir les sacrifices funéraires ; les autres seigneurs envoyèrent tous des généraux ou des conseillers présenter leurs condoléances et offrir les sacrifices funéraires ; on annonça publiquement le deuil.

La première année de son règne (250 av. J.-C.), le roi Hiao-wen pardonna aux condamnés, honora les sujets qui s’étaient illustrés sous le roi son prédécesseur, donna des grades et des dignités à ses parents, diminua ses parcs et ses jardins. Le roi Hiao-wen quitta le deuil le dixième mois, au jour ki-hai ; trois jours après avoir pris le pouvoir, au jour sin-tch’eou, il mourut, Son fils, le roi Tchoang-siang[399], prit le pouvoir,

La première année de son règne (250 av. J.-C.)[400], le roi Tchoang-siang proclama une amnistie générale des condamnés ; il honora les sujets qui avaient bien mérité sous les rois précédents ; il se montra vertueux, éleva en dignité ses proches parents et répandit ses bienfaits sur le peuple. — Le prince des Tcheou orientaux fit avec les seigneurs un complot contre Ts’in. Ts’in chargea son conseiller Lu Pou-wei de le mettre à mort et d’annexer tout son royaume ; Ts’in ne mit pas fin aux sacrifices des Tcheou, mais il donna le territoire de Yang jen[401] au prince Tcheou, afin qu’il s’y acquittât de ses sacrifices. — (Ts’in) envoya Mong Ngao attaquer Han ; Han livra Tch’eng-kao[402] et Kong[403] et proposa que la frontière arrivât jusqu’à Ta-leang. (Ts’in) établit pour la première fois la commanderie de San-tch’oan[404]. La deuxième année (249 av. J.-C.), (Ts’in) envoya Mong Ngao attaquer Tchao ; il pacifia le T’ai-yuen. La troisième année (248 av. J.-C.), Mong Ngao attaqua Kao-tou[405]et Ki[406],villes de Wei et les prit. Il attaqua Yu-ts’e, Sin-tch’eng et Lang-mong[407], villes de Tchao, et s’empara de trente-sept villes. — Le quatrième mois, il y eut une éclipse de soleil.

La quatrième année (247 av. J.-C.), Wang K’i attaqua le Chang-tang. On établit pour la première fois la commanderie de T’ai-yuen. — Ou Ki, général de Wei, se mit à la tête des soldats des cinq royaumes pour attaquer Ts’in ; Ts’in fut rejeté dans le territoire de Ho-wai[408] ; Mong Ngao étant battu, lâcha pied et se retira.

Le cinquième mois, au jour ping-ou, le roi Tchoang-siang mourut. Son fils, Tcheng, prit le pouvoir ; ce fut Ts’in Che-hoang-ti. Le roi de Ts’in, Tcheng, vingt-six ans après avoir pris le pouvoir, réunit pour la première fois entre ses mains tout l’empire, et en fit trente-six commanderies ; il prit le titre de « Premier souverain-empereur ». Che-hoang-ti mourut à l’âge de cinquante et un ans. Son fils, Hou-hai, prit le pouvoir ; ce fut Eul-che-hoang-ti. La troisième année de son règne, les seigneurs se levèrent tous en masse contre Ts’in. Tchao Kao tua Eul-che. On donna le pouvoir au prince Yng qui n’exerça le pouvoir que pendant un peu plus d’un mois, jusqu’au moment où les seigneurs le mirent à mort et détruisirent ainsi les Ts’in. Ces choses sont racontées dans les Annales principales de Che-hoang[409]. Le duc grand astrologue dit : L’ancêtre des Ts’in avait pour nom de clan Yng ; ses descendants eurent des apanages distincts, et prirent les noms de leurs royaumes pour noms de famille ; il y eut les familles Siu, T’an, Kiu, Tchong-li[410], Yun-yen, T’ou-k’ieou, Tsiang-leang, Hoang, Kiang, Sieou-yu, Po-ming, Fei-lien et Ts’in ; cependant les Ts’in, à cause que leur ancêtre Tsao-fou avait reçu en fief la ville de Tchao, devinrent la famille Tchao.

  1. Les Annales principales des Ts’in offrent un intérêt tout particulier, car elles ont été certainement préservées de la destruction des livres ordonnée par Ts’in Che-hoang-ti. D'autre part, au point de vue de la méthode ; il est incontestable qu'elles ne sont pas à leur vraie place dans la section des Annales principales et qu'elles auraient dû être rejetées par Se-rna Ts'ien dans la section des Maisons héréditaires. Cf. Introduction, note 248 et p.CLXXVII.
  2. Cf. tome I, p.37-39.
  3. (103. ) Se-ma Tcheng fait remarquer que les Ts’in ne se rattachent à l'empereur Tchoan-hiu que par les femmes ; Tchoan-hiu n'est donc pas véritablement leur ancêtre. Suivant ce commentateur, les Ts’in descendraient de l'empereur Chao-hao (cf. tome I, note 01.287. ), et il en donne la preuve suivante : le vicomte de T'an se disait descendant de Chao-hao (cf. Tso tchoan, 17e année du duc Tchao) ; or il avait pour nom de clan Yng ; ce nom de clan étant aussi celui des Ts’in, il s'ensuit que les Ts’in, de même que le vicomte de T’an, descendaient de Chao-hao.
  4. Suivant la méthode de conciliation chère aux commentateurs chinois quand ils se trouvent en présence de légendes diverses, Ta-ye ne serait autre que Kao-yao (cf. tome I, note 01.294. ). Le commentaire de la sœur de Pan Kou (la célèbre Pan Tchao), au lie niu tchoan dit en effet : « Le fils de Yao, c’est-à-dire le fils de Kao-yao ; c’est Po-i. » On verra quelques lignes plus bas que Se-ma Ts’ien identifie Po-i avec Ta-fei, fils de Ta-ye ; puisque Po-i n’est autre que Ta-fei, il en résulte que Ta-ye, père de Ta-fei, doit être identique à Kao-yao, père de Po-i (sur ce dernier personnage, cf. tome I, note 01.299. ).
  5. Ces bandes ou banderoles sont de couleur noire comme la pièce de jade donnée à Yu parce que, dans la théorie des cinq éléments, le noir correspond à l’eau et que les travaux de Yu et de Ta-fei ont consisté à réprimer les eaux débordées.
  6. A propos de cet emploi du mot [] signifiant « descendance, progéniture », Se-ma Tcheng cite un passage du Tso tchoan où ce mot a le même sens : « les princes de Tsin sont des descendants du clan Ki ».
  7. Dans tout le reste de ce paragraphe, Se-ma Ts’ien donne la généalogie des familles Niao-sou et Fei, en commençant par cette dernière.
  8. Cf. tome I, note 02.332. .
  9. Dans le texte de Se-ma Ts’ien, il semble bien que Mong-hi Tchong-yen ne soit qu’une seule personne ; certains commentateurs remarquent cependant que mong signifie l’aîné et [] le cadet ; ils voudraient donc qu’on dît : l’aîné Ki et le cadet Yen.
  10. Cf. tome I, p.190.
  11. C’est-à-dire la seconde dynastie, celle des Yn ou des Chàng.
  12. Le mot [], signifiant territoire-frontière, rappelle assez exactement l’idée de ces marches (par exemple, la marche de Brandebourg) dont les margraves étaient les défenseurs du monde civilisé contre les barbares. La marche occidentale, ou marche de Si, avait son centre à 120 li au sud-ouest de l’actuelle préfecture secondaire de Ts’in, dans le Kan-sou.
  13. Cf. tome I, p. 203.
  14. J’ajoute le mot « sarcophage » que suppose le commentaire de Siu Koang.
  15. Se-ma Tcheng dit : « Tcheou étant mort, il n’y avait personne à qui (Fei-lien) put revenir rendre compte de sa mission ; c’est pourquoi il éleva un autel et, s’étant rendu sur le Houo-t-ai-chan, il y sacrifia à Tcheou en lui annonçant qu’il avait fait et trouvé le sarcophage de pierre.
  16. Cf. tome I, notes 02.124. et 02.221. .
  17. Cette formule très concise est difficile à bien comprendre. L’empereur dont il est question doit être l’Empereur d’en haut ou le Ciel, qui a voulu que Fei-lien (dont Tch’ou-fou est le surnom) fût absent au moment où la dynastie Yn était détruite par le roi Ou. Voici le commentaire de Se-ma Tcheng à ce passage : « Cela signifie que Tch’ou-fou était d’un extrême loyalisme ; lorsque son royaume eut été détruit et que son prince eut été mis à mort, il ne faillit point à la fidélité qui convient à un sujet ; c’est pourquoi le Ciel lui fit présent du sarcophage de pierre afin d’illustrer sa famille. Cette anecdote n’est d’ailleurs point authentique ; Ts’iao Tcheou n’y croit aucunement. — Ts’iao Tcheou vivait vers le milieu du IIIe siècle de notre ère ; il est l’auteur de l’Examen des anciens historiens. — En résumé, voici comment je comprends cette anecdote : Fei-lien avait été chargé de rapporter à son souverain un sarcophage ; à son retour, il trouva son souverain mort ; il monta alors sur une montagne et s’adressa à l’esprit du défunt pour lui annoncer qu’il s’était bien acquitté de sa mission. Puis, il mourut à son tour. Plus tard, on trouva sur cette montagne un sarcophage avec une inscription qui attestait que le Ciel avait fait don du sarcophage à Fei-lien lui-même, afin de le récompenser de son loyalisme. — L’origine de cette légende doit sans doute être recherchée dans le fait qu’on trouva effectivement un sarcophage avec l’inscription mentionnée par Se-ma Ts’ien ; c’est pour expliquer cette inscription fort obscure qu’on imagina la légende. — Je dois reconnaître cependant que M. De Groot donne une traduction assez différente de ce passage (The religious system of China, tome I, p. 283).
  18. Kao-lang était sous les Han une préfecture (hien), qui se trouvait au nord-ouest de l’actuelle préfecture secondaire de Yong-ning, préfecture de Fen-tcheou, province de Chān-si.
  19. Cf. tome I, note 01.231. .
  20. Dans le nom du second de ces chevaux, le caractère wen doit être lu tao, d’après Se-ma Tcheng. Le Mou t’ien tse tchoan (cf. tome I, note 04.337. ) mentionne huit coursiers qui s’appelaient Tch’e-ki, Tao-li, Po-i, K’iu-hoang, Hoa-lieou, Yu-yo, Lou-eul et Chan-tse, (Ces noms sont ceux qu’indique le commentaire de Se-ma Tcheng ; ils sont donnés avec une orthographe différente dans le texte du Mou t’ien tse tchoan que renferme le Han Wei ts’ong chou ; cf. trad. Eitel, China Review, vol. XVII, p. 237.)
  21. On a coutume, depuis Pauthier, d’invoquer à propos du voyage du roi Mou un passage de l’Historia Sinensis faussement attribuée à Beidawi (cf. Terrien de Lacouperie, Western origin of the early Chinese civilisation, notes 171 et 171 additionnelle) ; on en veut tirer une preuve que la légende chinoise se retrouve sous une forme persane. Rappelons d’abord que le texte persan publié et traduit en latin par André Müller en 1677 et attribué par lui à Beidawi (Abdallae Beidavaei Historia Sinensis) est en réalité le huitième livre de l’ouvrage de Benaketi ; c’est Quatremère qui, le premier, a mis ce point hors de doute ; l’ouvrage de Benaketi n’est qu’un abrégé, écrit en 1317 après J.-C., de la grande histoire de Rashid ed-din (cf. Sir H. M. Elliot, The history of India as told by its own historians, vol. III, pp. 55-56). Voici maintenant le passage de la traduction d’André Müller qui traite du voyage du roi Mou (Historia Sinensis, 2e édition, Iena, 1689, pp. 43-45) : « Porro Gai-vango Movang rex succedebat. Huic Emirius erat, Zacu nomine. Qui praeclara exequebatur opera. Mandato, exempli gratia, regis, in carpentum se dabat. Quod sex equi trahebant, de die centum parsangas cursu conficientes. Sic, ut terrarum conditionem exploraret, et ultro citroque means Regi deferret. In nostram etiam Persidem terrasque Iran venit. Cujus itidem statum et temperiem, quae ibi est aëris, regi aperuit. » Pour quiconque a le moindre sens de ce que c’est que la critique historique, il est évident que ce passage n’est qu’une traduction plus ou moins altérée d’un texte chinois ; quant à la phrase : « il parvint même jusque dans notre pays de Perse et dans les régions de l’Iran, c’est une simple glose introduite soit par Rashid ed-din, soit par Benaketi. Il est impossible de voir dans ce passage, comme le veulent MM. Pauthier et Terrien de Lacouperie, l’écho d’une tradition d’origine persane qui, étant indépendante de la tradition chinoise, la confirmerait d’une singulière façon. M. Terrien de Lacouperie adopte encore une autre hypothèse de Pauthier qui n’a pas plus de valeur que la précédente. Dans le p.7 Modjmel al-Tewarikh (composé en 1126 ap. J.-C.), on lit une phrase que Mohl (Journal asiatique, 1841, 1er volume, p. 155), traduisait ainsi : « Il (Djemchid) eut de Peritchehreh, fille du roi du Zaboulistan, un fils nommé Tour, et de Mahenk, fille du roi de Madjin, deux autres appelés Bétoual et Houmayoun. M. Pauthier fit observer, avec raison d’ailleurs, qu’il fallait traduire : Djemchid… » eut deux autres fils d’une fille de Mahenk, roi de la Grande-Chine, dont l’un se nomma Bétoual et l’autre Houmayoun. (Histoire des relations politiques de la Chine avec les puissances occidentales, Paris, 1849, pp. 14-15). M. Pauthier triomphe de cette correction et s’en sert pour échafauder tout un roman : « Ce Mahenk, roi de la Grande-Chine, était Mou-wâng, qui régna de l’année 1001 à l’année 946 avant notre ère, et qui, selon les historiens chinois, fit la guerre aux barbares occidentaux (de l’Asie) qu’il réduisit à la dernière extrémité. Ceux-ci lui donnèrent en tribut de grands sabres à deux tranchants et des étoffes d’amiante. Il fit ensuite un voyage dans l’Asie occidentale où il admira de grandes merveilles d’art (probablement les monuments de Ninive et de Persépolis ; la construction de ces derniers étant attribuée en partie à Djemschid). Quelle est l’occasion de cette débauche d’imagination ? C’est uniquement l’analogie douteuse qu’on peut découvrir entre les noms de Mou-wang et de Mahenk ; on ne remarque pas que les récits relatifs à Djemchid appartiennent au domaine de la légende, on ne s’aperçoit pas que les Fils du Ciel ou Fagfours sont mentionnés fréquemment dans l’épopée persane sans que jamais on puisse établir un synchronisme certain avec l’histoire de Chine, et, sur une prétendue équivalence entre Ma et Mou et henk et wang, on déclare qu’il est prouvé par un merveilleux accord entre les textes chinois et persans que Mou-wang vint en Perse et donna sa fille en mariage à Djemchid ! Les principaux textes antérieurs à Se-ma Ts’ien, dans lesquels il est question de la légende du roi Mou, sont le Mou ts’ien tse tchoan (cf. tome I, note 04.337) et le IIIe chapitre de Lie tse, qui ne fait guère que reproduire une partie du premier ouvrage. Dans ces textes, le nom de Si-wang-mou est mentionné ; mais il est le nom d’une tribu barbare de l’ouest et n’a pas plus d’importance que les autres noms géographiques cités dans la relation du voyage (cf. Eitel, China Review, vol. XVII, p. 233, note) ; le roi Mou visite le chef Si-wang-mou, de même que plusieurs autres princes de l’ouest, mais ce n’est pas cette visite qui semble être le but de son voyage ; en outre, rien dans ces textes ne peut faire supposer que Si-wang-mou soit une femme. On remarquera que Se-ma Ts’ien passe complètement sous silence le nom de Si-wang-mou. Dans les Annales écrites sur bambou (cf. Legge, Chinese Classics, tome III, Prolégomènes, pp. 150-151), on lit seulement ceci : « La dix-septième année de son règne, le roi alla faire une expédition guerrière dans l’ouest et arriva jusqu’au mont Koen-luen ; il rendit visite à Si-wang-mou ; cette même année, Si-wang-mou vint lui rendre hommage et fut reçu comme un hôte dans le palais Tchao. » A une époque plus tardive, le nom de Si-wang-mou ne fut plus compris comme une simple transcription phonétique d’un mot étranger ; on interpréta chacun des caractères qui le composent et on en fit « la mère reine d’Occident » ; c’est alors que toutes les légendes relatives à la mère reine d’Occident s’agrégèrent à la tradition du voyage du roi Mou dans l’ouest. On peut aller plus loin, si le personnage appelé Si-wang-mou n’est pas essentiel dans le récit du voyage, le roi Mou lui-même ne l’est pas davantage. Dans les Annales principales des Tcheou (cf. tome I, note 04.337. ), Se-ma Ts’ien ne mentionne pas ce voyage lorsqu’il raconte le règne du roi Mou ; il en parle au contraire dans les Annales principales des Ts’in ; cela signifie, puisque Se-ma Ts’ien n’est jamais qu’un compilateur, que le récit du voyage était une tradition inconnue dans les chroniques du pays des Tcheou et qu’elle a eu son origine dans le pays de Ts’in. Quel est en effet le noyau de la légende ? C’est Tsao-fou et son attelage de chevaux merveilleux dont on a conservé les noms étranges. Mais comme Tsao-fou passe pour avoir vécu au temps du roi Mou, les érudits ont rapproché le voyage dans l’ouest du nom de ce roi. C’est ainsi qu’une légende qui prit naissance dans le Chàn-si à une époque où les habitants de l’État de Ts’in étaient encore barbares, a été d’abord rattachée artificiellement à l’histoire du royaume du Milieu en vertu d’une prétendue concordance chronologique entre Tsao-fou et le roi Mou, puis s’est grossie de toutes les fables qui se sont formées autour du contre-sens commis sur le nom de Si-wang-mou. [css : sur le voyage du roi Mou, on pourra consulter dans le Journal asiatique, deux articles postérieurs de Léopold de Saussure : Le voyage du roi Mou au Turkestan oriental, 1920, Sér. 11, T. 16, pp. 151-156. — La relation des voyages du roi Mou [au X e siècle av. J.-C. ], 1921, Sér. 11, T. 17, pp. 247-280].
  22. Che tse (chap. II, p. 20 r°) dit : « Le roi Yen, de Siu, avait des tendons, mais il n’avait pas d’os ». Cette légende paraît avoir son origine dans une fausse interprétation du mot qui signifie renverser, incliner ; pourquoi ce roi s’appelait-il le roi incliné ? C’est parce qu’il n’avait pas d’os et que par conséquent il ne pouvait pas se tenir droit. — D’après une autre tradition rapportée par Siun-tse (chap. III, p. 2 v°), ce personnage aurait eu si mauvaise vue qu’il ne pouvait voir à distance que les chevaux L’emplacement du royaume de Siu passe pour avoir été à 80 li au nord, ou, suivant d’autres, à 35 li au nord-ouest, de la préfecture secondaire de Se, province de Ngan-hoei (H. T. K. K. , chap. CCLIII, p. 2 v°). — Ts’iao Tcheou, dans son Examen des anciens historiens, fait remarquer que le roi Yen, de Siu, était contemporain du roi Wen, de Tch’ou, et que, d’après les tableaux chronologiques, la 1e année du roi Wen, de Tch’ou, est de 318 années postérieure à la 1e année du roi Mou, de la dynastie Tcheou. Le caractère fabuleux de cette tradition est donc manifeste.
  23. Cette ville de Tchao se trouvait au sud-ouest de l’actuelle sous-préfecture de Tchao-tch’eng, préfecture de P’ing-yang, province de Chān-si.
  24. A savoir Fei-lien, Ki-cheng, Mong-tseng, Heng-fou et Tsao-fou.
  25. Tout le paragraphe qui concerne la descendance de Ki-cheng se retrouve en effet avec quelques légères variantes au début du chapitre sur la maison héréditaire de Tchao (Mémoires historiques, chap. XLIII). Des deux fils de Fei-lien, Ngo-lai serait l’ancêtre des princes de Ts’in et Ki-cheng celui des princes de Tchao ; c’est pourquoi Ts’in et Tchao avaient le même nom de clan, qui était Yng.
  26. Ngo-lai-ko est identique à ce Ngo-lai dont il a été parlé plus haut. Se-ma Ts’ien, après avoir indiqué la généalogie des princes de Tchao, va tracer maintenant celle des princes de Ts’in ; mais, comme c’est Fei-tse qui le premier reçut la terre de Ts’in, l’historien remarque que jusqu’à ce prince, tous les ancêtres des Ts’in se rattachaient encore à la famille princière de Tchao.
  27. Cf. tome I, note 04.348. . Les T’sin appelèrent cette localité Fei-K’ieou. l’empereur Kao-tsou, de la dynastie Han, lui donna le nom de Hoai-li, la 3e année de son règne (204 av. J.-C.).
  28. Ce cours d’eau, qui arrose la sous-préfecture de K’ien-yang, préfecture de Fong-siang, province de Chàn-si, est un affluent de la rivière Wei.
  29. Cf. tome I, note 02.207. .
  30. D’après le Dictionnaire de K’ang-hi, le mot [] se prononcerait ici lou et serait l’équivalent de [] ; mais cette remarque est sans valeur, car elle est suivie d’une prétendue citation de Se-ma Ts’ien où le texte que nous expliquons ici est entièrement travesti. Nous avons ici un exemple de la négligence avec laquelle est souvent rédigé ce dictionnaire trop vanté.
  31. Cf. tome I, note 04.407. . Les princes de Chen étaient descendants de Li-chan, c’est-à-dire de Chen-nong ; cf. tome I, p. 15.
  32. Mencius (V, b, 2), décrivant l’organisation politique des Tcheou, dit : « Quand un fief n’atteignait pas cinquante li, le titulaire n’avait pas accès auprès du Fils du Ciel, mais était annexé à un seigneur ; on l’appelait fou-yong. C’est cette expression que je traduis par « vassal annexé », quoique le sens littéral en soit plutôt « utilité annexée ».
  33. Dans la préfecture secondaire de Ts’in, province de Kan-sou, il y a une localité qui est appelée le relais de Ts’in ; c’est là que Fei-tse passe pour avoir eu son fief.
  34. A partir de Ts’in-heou, Se-ma Ts’ien indique la durée des règnes des princes de Ts’in et on peut établir la chronologie exacte. Si l’on compare les Annales principales des Ts’in avec le 2e et le 3e des tableaux chronologiques de Se-ma Ts’ien, on remarque trois divergences : les Annales attribuent 13 années de règne au duc Ling, 16 au duc Kien et 24 au duc Hien, tandis que les tableaux attribuent 10 années au duc Ling, 15 années au duc Kien et 23 années au duc Hien. Les règnes de ces trois ducs étant compris entre deux dates sûres, à savoir l’année de la mort de Confucius et l’année de l’avènement du prince Tcheng (plus tard Ts’in Che-hoang-ti), il est aisé de constater que les tableaux chronologiques sont exacts, tandis que les Annales ne le sont pas. Voici donc la chronologie des princes de Ts’in telle que l’indiquent les tableaux ; nous mettons en tête les règnes des trois premiers princes, quoique les tableaux ne les mentionnent pas : Pei-tse reçoit l’investiture de Ts’in en 897 avant J.-C.(la 13e année du roi Hiao, d’après le T’ong kien tsi lan) ; les dates des avènements pour chacun de ses successeurs sont les suivantes : Ts’in-heou, 857 ; Kong-po, 847 ; Ts’in-tchong, 844 ; Tchoang, 821 ; Siang, 777 ; Wen, 765 ; Ning, 715 ; Tch’ou-tse, 703 ; Ou, 697 ; , 677 ; Siuen, 675 ; Tch’eng, 663 ; Mou, 659 ; K’ang, 620 ; Kong, 608 ; Hoan, 603 ; King, 576 ; Ngai, 536 ; Hoei, 500 ; Tao, 490 ; Li-kong, 476 ; Tsao, 442 ; Hoai, 428 ; Ling, 424 ; Kien, 414 ; Hoei, 399 ; Tch’ou-tse, 386 ; Hien, 384 ; Hiao, 361 ; Hoei-wen, 337 ; Ou, 310 ; Tchao-siang, 306 ; Hiao-wen, 250 ; Tchoangsiang, 249 ; prince Tcheng, 246.
  35. Cf. note 128.
  36. Fong était autrefois la capitale des Tcheou (cf. tome I, n. 04.145. ) ; on pourrait donc dire que le roi de Fong est le roi de la dynastie Tcheou ; mais ce serait une singulière manière de s’exprimer ; d’autre part, si l’on considère que le roi était alors le roi Yeou, il est légitime de supposer que Fong est une faute de texte pour Teou. Quoique aucun commentateur ne suggère cette correction, je crois qu’elle s’impose.
  37. Sur tout ce qui suit, cf. tome I, p. 281-285.
  38. Cf. tome I, note 04.428. .
  39. Cf. tome I, note 04.430. .
  40. Cf. tome I, note 02.210. ad fin.
  41. Cf. tome I, note 04.145. .
  42. Jusqu’alors les Ts’in n’avaient été que des vassaux annexés à un État seigneurial (cf. note 133) ; maintenant ils sont détachés et mis dans la classe des seigneurs ; à partir de ce moment, ils sont des seigneurs indépendants.
  43. J’ai traduit littéralement l’expression — qui ne peut avoir qu’un sens, c’est qu’il y avait 3 poulains, 3 bœufs et 3 béliers. Le Traité sur les sacrifices fong et chan (Mémoires historiques, chap. XXVIII, p. 2 r°) donne la leçon [], c’est-à-dire 1 poulain, 1 bœuf et 1 bélier, en tout trois animaux ; cette dernière leçon paraît plus exacte, car, plus loin, Se-ma Ts’ien, parlant du sacrifice au lieu saint de Fou, dit qu’on s’y servit de trois victimes.
  44. Si à était une localité située à 120 li au sud-ouest de la préfecture secondaire de Ts’in, dans la province de Kan-sou. — On lit dans le Traité sur les sacrifices fong et chan (Mémoires historiques, chap. XXVIII, p. 2 r°) : « Quand le duc Siang de Ts’in fut devenu seigneur, il s’établit dans la marche occidentale ; considérant qu’il devait présider au culte rendu à la divinité de Chao-hao, il institua le lieu saint de Si pour y sacrifier à l’Empereur blanc. On sait que le blanc correspond à l’ouest dans la théorie des cinq éléments ; de ce texte, il résulte donc que, dès l’année 770 avant J.-C., la doctrine mythique des cinq Empereurs d’en haut prévalait dans le pays de Ts’in.
  45. Cf. tome I, note 04.337. .
  46. Cf. p. 10, notes 129 et 130. La localité où s’établit le duc Wen est aujourd hui Ts’in-tch’eng, dans la préfecture secondaire de Long, préfecture de Fong-siang, province de Chàn-si. Elle était donc entre les rivières K’ien et Wei plutôt qu’au confluent de ces deux cours d’eau.
  47. Ts’in-yng est le surnom de Fei-tse (cf. p. 11, l. 18). On a vu plus haut que Fei-tse reçut en fief la terre de Ts’in qui était dans le Kan-sou (cf. note 134) ; comment expliquer que Fei-tse soit donné ici comme ayant eu pour apanage une terre située dans le Chàn-si ? C’est parce que la seconde de ces terres n’était pas son véritable fief, mais seulement une propriété dont il touchait les revenus pour son usage personnel (cf. tome I, note 04.436. ad fin.), ce qui est le sens véritable du mot [] employé dans le texte (cf. T’ong kien tsi lan, chap. IV, p. 1 r°).
  48. On lit dans le Traité sur les sacrifices fong et chan (Mémoires historiques, chap. XXVIII, p. 2 r°) : « Le duc Wen vit en songe un serpent jaune qui descendait du ciel jusqu’à terre : sa gueule était posée sur le versant de la montagne Fou. Le duc Wen interrogea l’astrologue Toen qui lui répondit : — C’est là une manifestation de l’Empereur d’en haut ; prince, sacrifiez-lui. Alors (le duc Wen) institua le lieu saint de la montagne Fou ; il y immola trois victimes ; il fit le sacrifice kiao à l’Empereur blanc.
  49. Le roi P’ing, chassé par les barbares, avait émigré en 770 avant J.-C. du côté de l’est et avait établi sa capitale à Ho-nan-fou ; tout le territoire à l’ouest de la montagne K’i étant tombé aux mains des envahisseurs, il le donna au duc de Ts’in, à charge par lui de le reconquérir ; c’est la tâche que mena à bien le duc Wen ; il trouva dans ce pays tous ceux des sujets des Tcheou qui n’avaient pas suivi leur roi dans sa migration vers l’est et il devint leur souverain.
  50. Cf. le Traité sur les sacrifices fong et chan (Mémoires historiques, chap. XXVIII, p. 2 r° et v°) : « Neuf ans après que le lieu saint de Fou eût été institué, le duc Wen trouva un être qui ressemblait à une pierre. Il lui sacrifia dans la ville qui est située sur le versant nord du Tch’en-ts’ang (dans la sous-préfecture actuelle de Pao-ki, c’est-à-dire du joyau-faisan, préfecture de Fong-siang, province de Chàn-si). Certaines années, cet esprit ne vient pas du tout ; d’autres années, il vient souvent. Lorsqu’il vient, c’est toujours de nuit. Il arrive du sud-est, brillant et étincelant comme une étoile filante et s’abat sur le lieu où on lui sacrifie. Il est alors semblable à un faisan mâle. Son cri est retentissant : les faisans lui répondent pendant la nuit. On lui sacrifie une victime. Son nom est « le joyau de Tch’en ». — La géographie publiée pendant la période t’ai-k’ang de la dynastie Ts’in dit : « Au temps du duc Wen, un homme de Tch’en-ts’ang prit à la chasse un animal qui ressemblait à un porc ; il n’en connaissait pas le nom ; il l’emmena avec une corde pour l’offrir (au duc) ; il rencontra deux enfants qui lui dirent : — Le nom de cet animal est Wei ; il demeure toujours dans la terre et mange la cervelle des hommes morts ; si on veut le tuer, qu’un cyprès frappe sa tête . Le Wei dit à son tour : — Ces deux enfants s’appellent les joyaux de Tch’en ; celui qui prend le mâle sera roi ; celui qui prend la femelle sera hégémon. L’homme de Tch’en-ts’ang poursuivit alors les deux enfants ; mais ils se transformèrent en deux faisans mâle et femelle et montèrent sur le versant nord du Tch’en-ts’ang où ils devinrent des pierres. Les Ts’in leur sacrifièrent.
  51. C’est-à-dire que, pour les crimes graves, on mettait à mort non seulement le coupable, mais encore ses parents aux trois degrés, à savoir, suivant Tchang Yen : 1° son père et sa mère ; 2° ses frères aînés et ses frères cadets ; 3° sa femme et ses enfants, ou, suivant Jou Choen 1° son père ; 2° sa mère, 3° sa femme, qui paraît être le même ouvrage.
  52. Le Lou i tchoan (qui paraît être le même ouvrage que le Lou i ki mentionné par Wylie dans ses Notes on Chinese literature, p. 160, dit à ce sujet : « Au temps du duc Wen de Ts’in, sur les montagnes au sud de Yong se trouvait un grand catalpa ; le duc Wen (voulut) l’abattre ; soudain éclata un ouragan de vent et de pluie ; l’arbre resta entier et ne fut pas coupé ; il y avait alors un homme qui, étant malade, se rendit de nuit dans la montage ; il entendit un esprit qui disait au génie de l’arbre : — Si Ts’in envoie des gens, les cheveux épars, entourer de soie rouge l’arbre et vous attaque, ne serez-vous pas fort gêné ? Le génie de l’arbre ne dit rien. Le lendemain, le récit de l’homme malade fut rapporté au duc ; on fit comme il disait ; on attaqua l’arbre et on le coupa ; au milieu il y avait un taureau vert qui en sortit et se précipita dans la rivière Fong ; ensuite le taureau sortit de la rivière Fong ; on envoya des cavaliers l’attaquer, mais sans succès ; un des cavaliers tomba à terre ; il remonta à cheval, les cheveux épars ; le taureau eut peur de lui, il rentra (dans l’eau) et n’en sortit plus ; c’est pourquoi on plaça là une tête avec une chevelure. Les Han, les Wei et les Tsin héritèrent de cette tradition. Dans la commanderie de Ou-tou, on institua le sacrifice au taureau irrité : c’est le génie du taureau du grand catalpa.
  53. La montagne de l’Ouest ou la montagne de Si était située auprès de la localité appelée Si. Cf. note 145.
  54. P’ing-yang était à 46 li à l’ouest de la sous-préfecture de K’i-chan, préfecture de Fong-siang, province de Chàn-si.
  55. Le nom de Tang-che est écrit T’ang-t’ou dans certains textes. Se-ma Tcheng dit : « Le chef des Jong occidentaux s’appelait le roi Hao ; c’était un descendant de T’ang le victorieux ; la ville où il résidait s’appelait Tang-che. — Des indications du Kouo ti tche, il résulte que la localité de Tang-che devait se trouver dans la région qu’occupent aujourd’hui les sous-préfectures de San-yuen et de Hing-p’ing, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si.
  56. Hoei est mentionné par le tch’oen ts’ieou, 4e et 10e années du duc Yn et 3e année du duc Hoan. Il était fils du duc Hiao, de Lou.
  57. Cette femme était originaire du pays de Lou et avait pour nom de clan Ki ; c’est pourquoi on l’appelait Lou-ki-tse. Sur la coutume de nommer ainsi les femmes, cf. tome I, note 04.406. .
  58. Par suite d’une faute d’impression, l’édition de Shanghaï écrit leou : « six », au lieu de ta : « grand ».
  59. P’ong-hi est le nom d’une tribu Jong ; elle habitait dans la localité qui, à l’époque tch’oen-ts’ieou, s’appela P’ong-ya, à 60 li au nord-est de la sous-préfecture de Po-choei, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si.
  60. Cf. tome I, note 02.192. . De ce texte, et de celui que nous avons vu plus haut (p. 19) relatif aux Jong de Tang-che, il ressort que ces barbares étaient à l’est des Ts’in et qu’ils les isolaient des Tcheou.
  61. Cf. tome I, note 02.192. .
  62. Cf. Tso tchoan, 17e année du duc Hoan (Legge, Chinese Classics, tome V, p. 69, 2e col.) [Tso tchoan, trad. Couvreur]
  63. La tribu Koei occupait le territoire qui était, à l’époque des T’ang, la sous-préfecture de Chang-koei, et qui se trouvait au sud-ouest de l’actuelle préfecture secondaire de Ts’in, province de Kan-sou. La tribu Ki était dans les mêmes parages.
  64. Tou correspond à la sous-préfecture actuelle de Nan-tcheng, préfecture de Han-tchong, province de Chàn-si. — Tcheng était au nord de la préfecture secondaire de Hoa, préfecture de T’ong tcheou, province de Chàn-si.
  65. Le petit Kouo n’est autre que le Kouo occidental. Cf. tome I, note 04.385. , ad fin.
  66. Le Tso tchoan (8e année du duc Tchoang) rapporte cet événement à l’année 686.
  67. Cf. Tso tchoan, 1e année du duc Min (Legge, Chinese Classics, tome V, p. 125). [Tso tchoan, trad. Couvreur] § L’État de Houo avait été donné en fief à Chou-t’chou, fils du roi Wen, de la dynastie Tcheou ; il était situé à 16 li à l’ouest de l’actuelle préfecture secondaire de Houo, province de Chān-si. § L’État de Wei (qu’il ne faut pas confondre avec le royaume de même nom qui se forma en 403 avant J.-C., en même temps que les royaumes de Han et de Tchao, des débris de celui de Tsin ; cf. tome I, note 04.496. ), se trouvait dans la sous-préfecture de Joei-tch’eng, préfecture secondaire de Kie, province de Chān-si. § L’État de Keng était au sud-est de la sous-préfecture de Ho-tsin, préfecture secondaire de Kiang, province de Chān-si (cf. tome I, note 03.178. ). — Les princes de ces trois royaumes appartenaient tous trois au clan Ki.
  68. Cf. Tso tchoan, 9e année du duc Tchoang.
  69. Tch’eng-che, frère cadet du marquis Wen, de Tsin, avait reçu en apanage la terre de K’iu-ou ; ses descendants devinrent de plus en plus puissants jusqu’à ce que l’un d’eux, Tch’eng, duc Ou, triompha de la branche aînée et devint souverain de Tsin ; c’est cet événement qui est rappelé ici, la branche cadette étant désignée par le nom de son apanage, K’iu-ou. Cf. Mémoires historiques, chap. XXXIX. Le T’ong kien tsi lan rapporte ce fait à l’année 678. K’iu-ou est aujourd’hui la sous-préfecture de Wen-hi, préfecture secondaire de Kiang, province de Chàn-si. Les Ts’in donnèrent à K’iu-ou le nom de Tso-i ; puis l’empereur Ou, passant par cette ville, y apprit la nouvelle de la défaite du royaume de Nan yue ; c’est pourquoi il décerna à cette ville le nom de Wen-hi qui signifie « apprendre une heureuse nouvelle ».
  70. Kiuen est aujourd’hui la localité de Kiuen-tch’eng, préfecture secondaire de P’ou, préfecture de Ts’ao-tcheou, province de Chan-tong ; c’était alors une ville de l’État de Wei. Le duc Hoan de Ts’i fut le premier des cinq hégémons (cf. tome I, note 00.162. ).
  71. Nous aurons souvent l’occasion, dans l’histoire des princes de Ts’in, de mentionner cette coutume barbare de faire des sacrifices humains sur la tombe du souverain.
  72. La ville de Yong correspond à la cité préfecturale de Fong-siang, dans le Chàn-si. Le duc transféra sa capitale de P’ing-yang (cf. note 155), à Yong.
  73. Cf. note 151.
  74. C’est-à-dire que le territoire de Ts’in s’étendrait plus tard du côté de l’est jusqu’à Long-men, sur le Hoang-ho.
  75. Les princes de l’État de Leang avaient pour nom de clan Yng ; leur capitale était la ville de Chao-leang qui était à 20 li au sud de la sous-préfecture de Han-tch’eng, préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si. — Les princes de Joei avaient pour nom de clan Ki. L’ancienne ville de Joei était sur la rive occidentale du Hoang-ho, non loin de la sous-préfecture de Tch’ao-i, préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si.
  76. On appelle aujourd’hui encore fou la période des trente jours caniculaires. Le principe yn passait pour être alors particulièrement malfaisant et c’est pour écarter sa fàcheuse influence que le duc Té fit dépecer un chien aux portes de la ville, le chien étant un symbole du principe yang.
  77. Le pays de Yen dont il s’agit ici est le Yen méridional qui correspond à la sous-préfecture de Ki, formant partie de la préfecture Wei-hoei, province de Ho-nan. Les princes de ce royaume avaient le nom de clan Ki et se disaient descendants de Hoang-ti.
  78. Cf. tome I, note 04.434. .
  79. Sur ces événements, cf. tome I, pp. 289-290. — Tchang Cheou-tsie veut que Kouo-chou soit le Kouo oriental ; ce serait au contraire le Kouo occidental d’après la note 04.385 du tome I ; en réalité, la question de savoir qui, de Kouo-tchong et de Kouo-chou, reçut en fief le Kouo oriental et qui le Kouo occidental, reste sujette à controverse (cf. Tch’oen ts’ieou ti li k’ao che, H. T. K. K. , chap. CCLII, p. 3 r°).
  80. Tchang Cheou-tsie dit que, dans le lieu saint de Mi, on sacrifiait à l’Empereur vert. Le Traité sur les sacrifices fong et chan nous apprend que Mi se trouvait à Wei-nan qui est aujourd’hui encore la sous-préfecture de ce nom, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si.
  81. Cf. note 176.
  82. C’est pour secourir le pays de Yen septentrional que le duc Hoan, de Ts’i, attaqua les Jong des montagnes. Le Kouo yu (section Ts’i yu) dit que le duc Hoan attaqua au nord les Jong des montagnes, battit (le prince de) Ling-tche et coupa la tête (au prince de) Kou-tchou. Ling-tche se trouvait dans la sous-préfecture actuelle de Fou-ning, préfecture de Yong P’ing, province de Tche-li ; Kou-tchou correspond à la préfecture secondaire de Loan, préfecture de Yong p’ing, province de Tche-li. Cf. tome I, note 04.129. ad fin.
  83. D’après les indications du Kouo ti tche, la tribu Mao-tsin devait se trouver au nord-est de l’actuelle sous-préfecture de Joei-tch’eng, préfecture de Kie, province de Chān-si. D’après le tch’oen ts’ieou ti li k’ao che (H. T. K. K. , chap. CCLIII, p. 13 r°), Mao-tsin ou le gué de Mao serait aujourd’hui le gué de Ta-yang dans la sous-préfecture de P’ing-lou, préfecture de P’ing-yang, province de Chān-si.
  84. Chao-ling était à 45 li à l’est de l’actuelle sous-préfecture de Yen-tch’eng, préfecture secondaire de Hiu, province de Ho-nan.
  85. Sous la dynastie Yn, il y avait un État de Yu dont les princes étaient descendants de Choen ; après l’avènement de la dynastie Tcheou, le roi Ou nomma son grand-oncle, Yu-tchong, prince de Yu ; Yu-tchong, qui s’appelle aussi Tchong-gong, était le second fils de T’ai-wang et le frère cadet de T’ai-po (cf. tome I, p. 215) ; depuis Yu-tchong jusqu’à l’année 655, date à laquelle la principauté de Yu fut détruite par Ts’in, ce petit État avait eu douze princes successifs. La principauté de Yu à l’époque des Tcheou occupait le même emplacement que celle de l’époque des Yn (cf. tome I, note 04.139. ).
  86. Le Kouo dont il est ici question ne peut être que le Kouo oriental ; il était situé au sud du Hoang-ho, vis-à-vis de l’État de Yu qui se trouvait au nord du Fleuve. Pour pouvoir attaquer Kouo, Tsin devait traverser Yu ; il obtint le droit de passage en donnant au prince de Yu un magnifique attelage et un anneau de jade précieux ; mais lorsque Tsin eut détruit par ce moyen l’État de Kouo, il anéantit aussi celui de Yu et reprit ses présents (cf. Tso tchoan, 2e année du duc Hi). (Errata d’Éd. Chav. : Le Kouo dont il est ici question est le Kouo occidental, et non le Kouo oriental ; le Kouo oriental avait en effet disparu dès l’époque du roi P’ing (770-720) qui avait donné son territoire au prince de Tcheng ; quant au Kouo occidental, il avait été transféré avant l’époque Tch’oen-ts’ieou sur le territoire de la préfecture secondaire de Chàn, dans la province de Ho-nan ; c’est là qu’il se trouvait à la date de 655 avant J.-C.).
  87. Yuan correspond à la préfecture secondaire de Teng, préfecture de Nan-yang, province de Ho-nan. Cette ville faisait alors partie du puissant État de Tch’ou.
  88. Une tradition populaire, que Mencius (V, a, 9 ; Legge, Chinese Classics, II, p. 242-244) déclare d’ailleurs controuvée, disait que Po-li Hi s’était vendu lui-même pour le prix de cinq peaux de bélier à un marchand de bétail du pays de Ts’in, afin de trouver ainsi un moyen de s’introduire auprès du duc de Ts’in. — Tchoang-tse mentionne à deux reprises le nom de Po-li Hi ; dans l’un de ces textes (trad. Legge, Sacred Books of the East, vol. XL, p. 89), il fait allusion aux cinq peaux de bélier que le duc Mou donna pour avoir Po-li Hi ; dans l’autre texte (loc. cit. , p. 50), il dit que Po-li Hi gardait le bétail et que c’est en cette qualité qu’il attira l’attention du duc Mou dont il devait être un jour le premier ministre.
  89. D’après le contexte, cette localité devait se trouver dans l’État de Ts’i ; il est donc difficile d’admettre l’identification proposée par Tchang Cheou-tsie qui veut que Tche ait été situé dans la sous-préfecture de P’ei.
  90. Cf. p.21.
  91. Cf. tome I, pp. 289-290.
  92. Ho-K’iu, ou le contour du Fleuve, est le point où le Hoang-ho change sa direction du nord au sud pour couler de l’ouest vers l’est ; c’est actuellement le lieu où se touchent les trois provinces de Chàn-si, Chān-si et Ho-nan.
  93. L’héritier présomptif du royaume de Tsin.
  94. D’après Wei Tchao, Sin-tch’eng serait un autre nom de K’iu-ou. Cf. note 170, ad fin.
  95. I-ou fut, dans la suite, le duc Hoei de Tsin ; Tch’ong-eul fut le duc Wen. Sur ces événements, cf. Tso-tchoan, 9e année du duc Hi.
  96. Cf. Tso tchoan, 9e année du duc Hi. — K’oei-k’ieou était à 30 li à l’est de la sous-préfecture de Kao-tch’eng, préfecture de Koei-, province de Ho-nan.
  97. Le Tong kien tsi lan rapporte la mort de Koan Tchong à l’année 635. Sur Koan Tchong ou Koan I-ou, cf. Mayers, Manual, n° 293.
  98. Si-p’ong était un descendant à la 4e génération du duc Tchoang, de Ts’i.
  99. Les délibérations relatives aux incidents que Se-ma Ts’ien va raconter sont rapportées au long dans le Kouo yu, section Tsin yu, 3e partie. Cf. Tso tchoan, 13e année du duc Hi.
  100. Kong-suen Tche apparaît dans le Tso tchoan (13e année du duc Hi) sous le nom de Tse-sang, qui doit être son appellation.
  101. Cf. note 167. Yong était alors la capitale de Ts’in.
  102. Kiang était en ce temps la capitale de Tsin. Elle était au nord de l’actuelle préfecture secondaire de Kiang et se trouvait à 25 li au sud de la sous-préfectûre de T’ai-p’ing, préfecture de P’ing-yang, province de Chān-si.
  103. Il n’y a pas moins de trois localités différentes qui portent le nom de Han ; les commentateurs les ont souvent confondues entre elles ; le tch’oen ts’ieou ti li k’ao-che (H. T. K. K. , chap. CCLIII, 10e et 24e années du duc Hi) a discuté la question en détail ; voici les conclusions auxquelles il arrive : 1. La localité de Han qui est mentionnée dans ce texte s’appelle aussi Han-yuen ; elle était à l’est du Hoang-ho et devait se trouver dans la région des sous-préfectures de Ho-tsin et de Wan-ts’iuen, préfecture de P’ing-yang, province de Chān-si ; 2. Le petit État féodal de Han, qui fut détruit par l’État de Tsin au temps du roi P’ing (770-720 av. J.-C.), était à l’ouest du Fleuve ; sa capitale était à 18 li au sud de l’actuelle sous-préfecture de Han-tch’eng, préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si ; 3. Enfin le Che king (Ta ya, liv. III, ode 7 ; Legge, Chinese Classics, vol. IV, pp. 546-551) mentionne un petit État de Han qui devait être voisin de celui de Yen et qui correspondrait à l’actuelle sous-préfecture de Kou-ngan à 120 li au sud-ouest de Péking.
  104. Cf. Tso tchoan, 15e année du duc Hi.
  105. C’est-à-dire ses gardes du corps.
  106. Cf. tome I, note 02.210. , ad fin.
  107. La phrase […] pourrait signifier littéralement : « Je me propose de sacrifier le prince de Tsin à l’Empereur d’en haut. » C’est ainsi que je l’avais entendue d’abord (Traité sur les sacrifices fong et chan, 1890, p. XV). Mais un texte du Tso tchoan (10e année du duc Hi, § 6) montre qu’il faut la comprendre autrement ; dans ce texte, un prince mort reparaît sur la terre pour dire que l’Empereur (d’en haut), scandalisé des crimes de I-ou, prince de Tsin, a promis de le perdre et a dit : — Je donnerai Tsin à Ts’in et c’est Ts’in qui s’acquittera des sacrifices envers moi. Cela signifie que l’extinction totale de Tsin est résolue, extinction qui est exprimée dans les idées chinoises par la suppression des sacrifices que son prince rend au Ciel. Dès lors la phrase de Se-ma Ts’ien signifie simplement : — Je me propose de sacrifier à la place du prince de Ts’in à l’Empereur d’en haut. En d’autres termes, le duc Mou veut anéantir entièrement l’État de Tsin.
  108. Le roi Siang.
  109. Cf. Mémoires historiques, chap. XXXIX, au commencement.
  110. « la concubine », est le nom que se donne par humilité la femme du duc Mou pour dire qu’elle est l’épouse du duc ; mais, en même temps, elle est la sœur aînée du prince de Tsin, et c’est ce qu’elle exprime par les mots ; elle est si la fois épouse et sœur et ne peut concilier les devoirs que lui imposent ces deux qualités ; c’est pourquoi elle désobéit involontairement aux volontés des deux princes dont l’un est son frère et l’autre son mari ; l’expression [], prop. : « déshonorer l’ordre du prince » se retrouve dans le Luen yu, chap. XIII, § 20
  111. Le mot [] désigne une victime ; mais, dans l’expression, il signifie un bœuf, un mouton et un porc ; il ne faut donc pas traduire cette expression comme signifiant « sept victimes », car elle implique en réalité qu’il y avait sept bœufs, sept moutons et sept porcs.
  112. Le prince de Tsin livra, pour sa rançon, au duc Mou les places qu’il possédait à l’ouest du fleuve Jaune : c’est ce qu’on appelait le territoire de Ho-si. L’État de Ts’in s’étendit alors jusqu’à Long-men, sur le Hoang-ho. Cf. note 175.
  113. Le Tch’oen ts’ieou rapporte la mort du duc Hoan à la 17e année du duc Hi, de Lou, c’est-à-dire à l’année 643 ; mais les funérailles n’eurent lieu que onze mois plus tard. La divergence entre Se-ma Ts’ien et le Tch’oen ts’ieou n’est peut-être qu’apparente ; en effet, la mort du duc Hoan est rapportée par le Tch’oen ts’ieou au 12e mois ; le 12e mois du Tch’oen ts’ieou correspond au 10e mois du calendrier des Ts’in et des premiers empereurs Han : si le duc Mou, de Ts’in, se servait déjà de ce calendrier, il devait considérer le 10e mois comme le premier de l’année et, dès lors, un événement que le Tch’oen ts’ieou rapporterait au dernier mois d’une certaine année serait assigné, dans ce système de notation du temps, au premier mois de l’année suivante ; il n’y aurait donc aucune différence réelle entre la date indiquée ici et celle que donne le Tch’oen ts’ieou.
  114. Le Tch’oen ts’ieou rapporte cet événement à la 19e année du duc Hi qui correspond en gros à l’année 641 avant J.-C. ; mais, comme c’était en hiver, on peut appliquer ici encore la remarque de la note précédente. — Sur l’emplacement de Leang et de Joei, cf. note 176.
  115. Cf. le Tso tchoan, 23e année du duc Hi et le XXXIXe chap. des Mémoires historiques.
  116. Cf. tome I, p. 293-294. Sur la situation du pays de Tcheng, cf. tome I, note 04.435. .
  117. Cf. Tso tchoan, 28e année du duc Hi. L’emplacement de Tch’eng-p’ou est incertain : il est vraisemblable qu’il faut le chercher dans la sous-préfecture de Tch’en-lieou, préfecture de Kai-fong, province de Ho-nan (H. T. K. K. , chap. CCLIII, p. 10 r°). Cependant le T’ong kien tsi lan (chap. V, p. 8 v°) veut que cette localité ait été au sud de la préfecture secondaire de P’ou, préfecture de Ts’ao-tcheou, province de Chan-tong.
  118. Cet envoyé s’appelait I Tche-hou. Cf. le Tso tchoan, 30e année du duc Hi, qui raconte ces faits avec plus de détails.
  119. Ce personnage rappelait Ki-tse. Cf. Tso tchoan, 32e année du duc Hi.
  120. Le Tso tchoan, 32e année du duc Hi, appelle ces trois hommes Mong-ming, Si-ki et Po-i, ce qui prouve que Che, Chou et Ping sont respectivement leurs noms personnels.
  121. Hiao était une localité dans un étroit défilé formé par les deux collines Hiao : sur l’une de ces collines était la tombe de Kao, l’un des derniers souverains de la dynastie Hia (cf. Tso tchoan, 32e année du duc Hi). Hiao était à 50 li au nord de la sous-préfecture de Yong-ning, préfecture et province de Ho-nan. Le défilé de Hiao est mentionné par Lu Pou-wei (Tch’oen-ts’ieou, chap. XIII, pp. 2 v° et 3 r°) comme l’une des « neuf barrières » de l’empire. « Qu’appelle-t-on les neuf barrières ? C’est Ta-fen, Ming-ngo, King-yuan, Fang-tch’eng, Hiao, Tsing-hing, Ling-ts’e, Keou-tchou et Kiu-yong. » Cf. un passage analogue dans Hoai-nan-tse.
  122. La porte septentrionale de la capitale des Tcheou s’appelait la porte K’ien-tsi (cf. Tso tchoan, 24e année du duc Tchao). La capitale des Tcheou était alors Wang-tch’eng, où le roi P’ing, fuyant devant les barbares de l’ouest, s’était réfugié en 770 avant J.-C. ; ce ne fut que sous le roi King (519-476 av. J.-C.) que la capitale fut reportée à 40 li plus à l’est et prit le nom de Tch’eng-tcheou ; la sous-préfecture actuelle de Lo-yang, qui fait partie de la cité préfecturale de Ho-nan, est à mi-distance entre l’emplacement de Wang-tch’eng et celui de Tch’eng-tcheou (cf. H. T. K. K. , chap. CCLIV, 26e année du duc Tchao, et tome I, p. 301, note 1).
  123. Cf. Tso tchoan, 33e année du duc Hi.
  124. Les princes de Hoa avaient pour nom de clan Ki ; leur capitale était à Fei, à 20 li au sud de l’actuelle sous-préfecture de Yen-Che, préfecture de Ho-nan.
  125. Cf. note 222.
  126. Cette femme est appelée par le Tso tchoan (33e année du duc Hi) Wen Yng, c’est-à-dire qu’elle était la femme du duc Wen et qu’elle avait le nom de clan Yng qui était celui de la famille princière de Ts’in.
  127. Cf. note 160.
  128. Ce texte pourrait avoir une certaine importance, car il démontrerait qu’avant l’époque de Confucius le Che king et le Chou king étaient déjà la base de l’enseignement en Chine. Mais il est à remarquer que Han Fei-tse (chap. III, pp. 8 et 9, section 10) rapporte ce discours du duc Mou d’une manière fort différente ; il semble que ce discours ne soit qu’un exercice oratoire qui a pu être remanié à des époques diverses au gré des auteurs qui racontaient cet épisode.
  129. Au lieu de [], Han Fei-tse donne la leçon [] qui est préférable : « Quand le prince et ses ministres sont en désaccord, on peut faire des plans contre eux. — Ce qui suit se retrouve avec plusieurs variantes dans Han Fei-tse.
  130. Wang-koan était à l’est de la sous-préfecture de Lin-tsin, préfecture de P’ou-tcheou, province de Chān-si et à l’ouest de la sous-préfecture de Wen-hi, préfecture secondaire de Kiang, même province ; cette ville devait se trouver près de la petite rivière Sou.
  131. Kiao, dont le nom est écrit [] par le Tso tchoan, était une petite localité située entre la sous-préfecture de Lin tsin et la préfecture de P’ing-yang, province de Chān-si,
  132. Cf. note 222.
  133. Le gué de Mao s’appelle aujourd’hui le gué de Ta-yang, et se trouve dans la sous-préfecture de P’ing-lou, préfecture de P’ing-yang, province de Chān-si.
  134. On trouve dans le discours qui suit quelques phrases et quelques mots du dernier chapitre du Chou king, la harangue de Ts’in. Mais la préface du Chou king reporte cette harangue trois années plus tôt, au moment où le duc Mou va à la rencontre de ses trois généraux après leur défaite.
  135. D’après Se-ma Tcheng, [] est ici l’équivalent de [] « aux chevaux blancs. »
  136. [] doit être ici l’équivalent de [] : le Tso tchoan (3e année du duc Wen) dit en effet [] ce que M. Legge traduit : « What entire confidence he reposed in the men whom he employed. »
  137. prop. : un tambour en métal.
  138. Cf. notes 172 et 301.
  139. Ce nom de famille est écrit Tse-kiu dans le Tso tchoan (6e année du duc Wen).
  140. La poésie des Oiseaux jaunes est la sixième des odes de Ts’in dans la section Kouo fong du Che king.
  141. Un discours analogue, mais plus long, est rapporté dans le Tso tchoan (6e année du duc Wen) ; M. Legge remarque que la prédiction qui le termine fut singulièrement démentie par les faits.
  142. Sur cet emploi de [], cf. note 107. La mère de Yong était une fille de la famille princière de Ts’in.
  143. Ce personnage est appelé Tchao Mong par le Tso tchoan ; Mong est son appellation et Choen son nom personnel.
  144. Ce personnage est appelé Che Hoei par le Tso tchoan (6e année du duc Wen) ; Che est en effet son nom de famille, car il était petit-fils de Che Wei ; mais, comme il avait reçu en apanage les places de Soei et de Fan, il est nommé aussi Soei Hoei et Fan Hoei. Son appellation était Ki-ou-tse. La ville de Soei était située dans la sous-préfecture de Kie-hieou, préfecture de Fen-tcheou, province de Chān- si.
  145. Ling-hou était à 15 li à l’ouest de la sous-préfecture de I-che, préfecture de P’ou-tcheou, province de Chān-si.
  146. L’emplacement de Ou-tch’eng n’est pas déterminé d’une manière très précise ; il devait se trouver sur le territoire de la préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si.
  147. Chao-leang était à 20 li au sud de la sous-préfecture de Han-tch’eng, préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si (cf. note 176). Depuis que le duc Mou avait détruit en 640 l’État de Leang (cf. p. 35), Chao-leang était devenue une ville de l’État de Ts’in.
  148. Fou K’ien dit que Ki-ma était une ville de Tsin ; elle devait se trouver à 36 li au sud de la préfecture de P’ou-tcheou, province de Chàn-si.
  149. Cf. note 193.
  150. Wei est le nom de la ville du pays de Tsin dont Cheou-yu avait le commandement.
  151. Cf. tome I, p. 296. .
  152. Cet événement eut lieu en réalité en 597 avant J.-C. ; peut-être faut-il lire la septième année au lieu de la dixième. Cf. tome I, p. 297
  153. Le roi Tchoang de Tch’ou est le dernier des cinq hégémons. Cf. tome I, note 00.162. ad fin.
  154. Cf. tome I, note 02.207. ad fin.
  155. Sur l’État féodal de Tcheng, cf. Mémoires historiques, chap. XLII. Sur l’emplacement qu’il occupait cf. tome I, note 04.434. .
  156. On ne sait pas quel était au juste l’emplacement de Li ; ce devait être une ville de l’État de Tsin située sur le bord du Hoang-ho (cf. H. T. K. K., chap. CCLIV, 11e année du duc Siang).
  157. Cette assemblée se tint à Siao-yu. Cf. Tso-tchoan, 11e année du duc de Siang et le chapitre des Mémoires historiques consacré au royaume de Tsin.
  158. Cette expédition avait été entreprise par le prince de Tsin afin de venger la défaite qu’il avait essuyée trois ans auparavant à Li. Malgré les premiers succès qu’il remporta et qui le menèrent au delà de la rivière King (cf. tome I, note 02.207. ), il finit par opérer une retraite assez peu glorieuse (cf. Tso tchoan, 14e année du duc Siang). D’après le texte de Se-ma Ts’ien et celui du Tso tchoan, il semble que Yu-lin ait dû se trouver à l’ouest de la rivière King : cependant le Tch’oen ts’ieou ti li k’ao che (H. T. K. K., chap. CCLIV, p. 4 v°) l’identifie avec la préfecture secondaire de Hoa, préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si.
  159. Après avoir assassiné son prédécesseur, le roi Ling changea son nom personnel qui était Wei et prit celui de K’ien, sous lequel il est mentionné dans le Tch’oen ts’ieou, 13e année du duc Tchao.
  160. Cette addition à la phrase est suggérée par le texte du Tso tchoan, 1e année du duc Tchao, § 4.
  161. Le pays de Chen (cf. tome I, notes 00.158. et 04.407. ) avait été conquis par le royaume de Tch’ou en 688 avant J.-C ; c’est du moins ce que l’on infère d’un passage assez peu explicite du Tso tchoan, 6e année du duc Tchoang. Chen était donc devenu un territoire du pays de Tch’ou. Il en faut chercher l’emplacement au nord de la sous-préfecture de Nan-Yang, préfecture de Nan-yang, province de Ho-nan.
  162. K’ing Fong avait pour appellation Tse-kia. On lira dans le XXXIIe chapitre des Mémoires historiques le rôle qu’il joua lors des troubles qui désolèrent le pays de Ts’i. Cf. Tso tchoan, 28e année du duc Siang, § 6, et 4e année du duc Tchao, § 5.
  163. Cf. même page, lignes 1 et suiv.
  164. D’après le Tch’oen tsieou, 13e année du duc Tchao, le roi Ling aurait été assassiné par son frère cadet le prince et celui-ci à son tour aurait été mis à mort par K’i-tsi. Si l’on se reporte au Tso tchoan, on voit que le roi Ling s’étrangla lui-même à la suite d’une rébellion dont K’i-tsi avait été le principal promoteur ; K’i-tsi fit ensuite périr le prince Pi qui avait succédé à son frère.
  165. Cf. le chapitre des Mémoires historiques consacré à l’État de Tch’ou et le Tso tchoan, 19e année du duc Tchao, au début.
  166. Cf. Tso tchoan, 20e année du duc Tchao, § 1.
  167. Tse-siu est l’appellation du Ou Yuen. Cf. Mémoires historiques, chap. LXVI.
  168. Cf. Mémoires historiques, chap. XXXIX. Les six familles qui se disputaient le pouvoir dans le pays de Tsin étaient celles de Tchao, Han, Wei, Tche, Fan et Tchong-hang.
  169. Cf. Tso tchoan, 4e année du duc Ting, § 14. Les princes de l’État de Soei avaient pour nom de clan Ki ; on ne sait ni quel fut le premier d’entre eux, ni à quelle date ils disparurent ; l’ancienne ville de Soei était au sud de la préfecture secondaire qui porte encore aujourd’hui ce nom, préfecture de -ngan, province de Hou-pe. — Yng était la capitale du royaume de Tch’ou (cf. tome I, note 04.512. ). — Le royaume de Ou avait son centre dans la ville qui est aujourd’hui Sou-tcheou, capitale du Kiang-sou.
  170. Chen Pao-siu avait pour nom de famille Kong-suen comme il avait reçu en apanage la terre de Chen, on lui avait donné le surnom de Chen. L’anecdote de la visite de Chen Pao-siu au duc de Ts’in est racontée en détail dans le Tso tchoan, 4e année du duc Ting, ad fin.
  171. Le Tso tchoan, 5e année du duc Ting, dit : « Chen Pao-siu arriva (dans le pays de Tch’ou) avec les soldats de Ts’in ; Tse p’ou, et Tse-hou (officiers de l’État) de Ts’in, commandaient cinq cents chars de guerre. L’armée du roi de Ou fut battue à I, puis à Kiun-siang et se retira.
  172. Cf. Mémoires historiques, chap. XLVII.
  173. Cf. Tso tchoan, 13e année du duc Ting. Les membres des familles Tchong-hang et Fan dont il est ici question sont Tchong-hang Wen-tse, appelé aussi Siun Yn et Fan Tchao-tse, appelé aussi Che Ki-che.
  174. Tche est ici Tche Wen-tse, appelé aussi Siun Li  ; Tchao Kien-tse est appelé Han Kien-tse ou Han Pou-sin par le Tso tchoan ; le nom de famille Tchao que nous trouvons ici dans Se-ma Ts’ien doit être une faute.
  175. Ce Tien K’i est appelé Tch’en K’i par le Tch’oen ts’ieou et le Tso tchoan, 6e année du duc Ngai. Le même texte donne le nom de T’ou au prince de Ts’i qui fut assassiné.
  176. Cf. Tso tchoan, 10e année du duc Ngai.
  177. Hoang-tch’e était au sud-est de la sous-préfecture de Fong-K’ieou, préfecture de Wei-hoei, province de Ho-nan. — L’expression se retrouve dans le Kouo yu, (section Ou yu, p. 7, v°) ; [pour] le commentateur du Kouo yu, c’est donc d’avoir la préséance qu’il s’agit ; le Kouo yu raconte tout au long (cf. trad. de Harlez, p. 234-240) la querelle qui s’éleva à ce sujet entre les princes de Tsin et de Ou ; ce fut le roi de Ou qui l’emporta, car, dit le Kouo yu, ce fut lui qui le premier but le sang et le marquis de Tsin ne vint qu’en second lieu : Le Tso tchoan (13e année du duc Ngai) raconte ces incidents d’une manière fort différente et dit que la préséance fut donnée à Tsin. Les critiques chinois ne sont pas arrivés à déterminer qui, du Kouo yu ou du Tso tchoan, donnait un témoignage digne de foi (cf. Legge, Chinese Classics, vol. V, p. 833).
  178. La date de 478 est bien celle à laquelle le royaume de Tch’ou détruisit l’État de Tch’en. La date de 479 qui semblerait résulter du texte des annales principales des Tcheou provient de l’erreur que Se-ma Ts’ien commet, dans ces annales, au sujet de la durée du règne du roi King (cf. tome I, note 04.494. ), Les princes de Tch’en appartenaient au clan Koei et passaient pour les descendants de l’empereur Choen ; c’est à ce titre que le roi Ou, de la dynastie Tcheou, leur conféra leur fief (cf. tome I, p. 239. ). Tch’en correspondait à la préfecture actuelle de Tch’en-tcheou, dans le Ho-nan.
  179. Cf. tome I, note 04.185. .
  180. Le nom de cette principauté s’est conservé dans le nom de la sous-préfecture de Ta-li qui fait partie de la préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si ; la localité appelée Wang-tch’eng correspond à la sous-préfecture de Tch’ao-i, dans cette même préfecture de Tong-tcheou. La principauté de Ta-li était comptée au nombre des principautés barbares ou Jong.
  181. P’in-yang était à 50 li au nord-est de la sous-préfecture de Fou-p’ing, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si. Dans le texte de Se-ma Ts’ien, je traduis le mot [a] par « préfecture », tandis que dans les textes modernes, je le rends par « sous-préfecture ». C’est qu’en effet, au temps des Ts’in et des Han, il n’y avait pas de circonscription administrative intermédiaire entre le [] ou « commanderie », et le mot [a] : le hien n’était donc subordonné à aucune préfecture ; il était lui-même la préfecture.
  182. Cf. note 248.
  183. Cf. tome I, note 04.496. .
  184. Tche K’ai était le fils de Tche Po. On a vu plus haut (note 270) que la famille Tche était l’une des six familles prédominantes dans l’État de Tsin ; la destruction des familles Fan et Tchong-hang n’avait laissé subsister que quatre familles ; après la mort de Tche Po, il ne resta plus que les Han, les Tchao et les Wei qui, en 403 av. J.-C., se partagèrent le pays de Tsin (cf. tome I, note 04.498. ).
  185. Les Jong de I-k’iu étaient des Jong de l’Ouest ; des indications du Kouo ti tche il résulte qu’ils habitaient dans la province actuelle de Kan-sou, la préfecture secondaire de Ning, la préfecture de K’ing-yang, et la préfecture secondaire de King, qui dépend de la préfecture de P’ing-leang.
  186. D’après le T’ong kien kang mou (Ts’ien pien, chap. XVIII, p. 16 r°), le territoire de Nan-tcheng appartenait à Ts’in et c’est contre Ts’in qu’il se révolta ; c’est aussi ce qui semble résulter de ce passage de Se-ma Ts’ien. Tchang Cheou-tsie dit cependant que le Nan-Tcheng dépendait du royaume de Tch’ou. En réalité, le Nan-tcheng paraît avoir été un de ces territoires contestés qui appartinrent tantôt à Tch’ou tantôt à Ts’in, mais qui, à l’époque dont parle notre texte, relevait de ce dernier État. — Au temps des Ts’in et des Han, le territoire de Nan-tcheng fut appelé Han-tchong. Aujourd’hui c’est la sous-préfecture de Nan-tcheng, préfecture de Han tchong, province de Chàn-si.
  187. Les chou tchang de gauche représentaient le dixième degré et les chou-tchang de droite le onzième degré dans la noblesse instituée par les Ts’in.
  188. Cf. note 176. On a vu, p. 35, que l’État de Leang avait été détruit par Ts’in, mais l’État de Tsin paraît avoir été en possession de son ancienne capitale Chao-leang au moment où nous reporte le texte.
  189. D’après les Tableaux chronologiques, qui sont dans le vrai, le duc Ling ne régna que dix ans (cf. note 135). La date de sa mort est donc 415 av. J.-C.
  190. D’après le Kouo ti tche, Tsi-kou était situé au nord de la sous-préfecture de Han-tch’eng, préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si. Cette localité était donc fort voisine de celle de Chao-leang mentionnée à la page précédente.
  191. Se-ma Tcheng dit que le duc Hien avait pour nom personnel Che-si. On verra plus bas qu’il finit par obtenir le trône.
  192. Le T’ong kien tsi lan ajoute ce commentaire : Sous les trois premières dynasties, les règlements voulaient que tous les officiers portassent des (insignes en) jade ; les Ts’in furent les premiers à ordonner qu’ils portassent l’épée et à l’ordonner aussi au peuple.
  193. Tchong-ts’iuen était situé dans la sous-préfecture actuelle de Pou-tch’eng, préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si. On ne sait pas où se trouvait Lo-tch’eng ; le Tong kien kang mou (ts’ien pien, chap. XVIII, p. 20 r°) suppose que cette ville tirait son nom du fait qu’elle était située sur le Lo supérieur ; le Lo supérieur est formé de la réunion des deux rivières Ts’i et Tsiu (cf. tome I, n. 02.208. , et n. 03.214. ).
  194. D’après les Tableaux chronologiques, le duc Kien ne régna que quinze ans et mourut donc en 400 av. J.-C. (cf. note 135).
  195. Cf. tome I, note 04.185. .
  196. Cf. note 288.
  197. Kai est un nom personnel ; on ne sait pas quel était le nom de famille de cet homme.
  198. Il reprit à Ts’in les villes de l’ouest du Fleuve qu’il avait été autrefois obligé de lui livrer (cf. note 213).
  199. Cf. notes 172 et 240.
  200. Le duc Hien transféra sa capitale à Li-yang, localité située à 15 li au nord de la sous-préfecture de Lin-t’ong, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si.
  201. Cf. tome I, note 04.499. .
  202. Ce prodige était une preuve que les Ts’in régnaient par la vertu du métal.
  203. Che-men ou « la porte de pierre » est le nom d’une montagne au sommet de laquelle il y avait un passage si étroit qu’il semblait une porte ; on l’appelait aussi la montagne de la porte de Yao, parce que la légende attribuait à l’empereur Yao le mérite d’avoir percé ce passage dans le roc. D’après le Kouo ti tche, Che-men devait être au nord-ouest de la sous-préfecture de San-yuen, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si. Cependant le T’ong kien tsi lan (chap. IX, p. 5 v°) dit que cette localité se trouvait au sud-est de la préfecture secondaire de Kie, province de Chān-si.
  204. Sur ces ornements symboliques, cf. Legge, Chinese Classics, vol. III, p. 80, note.
  205. Cf. note 176.
  206. D’après le Tableau chronologique, le duc Hien ne régna que 23 ans et mourut en 362 av. J.-C. Cf. note 135.
  207. Les deux caractères homophones [a] [wei] et [b] [wei] sont tous les deux au K’iu cheng ; il n’y a aucun moyen de les distinguer dans notre orthographe.
  208. Cette phrase présente quelques difficultés ; en premier lieu …[css : note linguistique] — En second lieu, l’énumération que fait ici Se-ma Ts’ien ne concorde point avec les indications du Tableau chronologique des six royaumes (chap. XV, p. 18 v°) ; d’après le tableau chronologique, si la 1e année du duc Hiao de Ts’in coïncide en effet avec la 18e année du roi Wei de Ts’i, la 9e année du roi Siuen de Tch’ou, la 10e année du roi Hoei de Wei et la 14e année du marquis Tch’eng de Tchao, d’autre part elle correspond pour l’État de Han à la 14e année du marquis Tchoang (et non au règne du marquis Ngai qui fut sur le trône de 376 à 371 av. J.-C.), et pour l’État de Yen à la 1e année du duc Wen (et non au règne du duc Tao qui exerça le pouvoir de 535 à 529 av. J.-C.).
  209. Le T’ong kien tsi lan (chap. IX, p. 6 r°) cite au nombre de ces États ceux de Song, Lou, Tseou, T’eng, Sie et I.
  210. Wei (cf. note 309, premier caractère) était à l’ouest limitrophe de Ts’in et, pour se défendre contre les incursions de ce dangereux rival, il avait construit une muraille qui commençait à la ville de Tcheng, au nord de la préfecture secondaire de Hoa, préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si), traversait la rivière Wei, longeait la rive orientale de la rivière Lo du Chàn-si (cf. tome I, note 03.214. ) et arrivait au nord à la commanderie de Chang qui occupait le sommet nord-est à l’intérieur de la grande boucle formée par le Hoang-ho dans le Chàn-si. — Le T’ong kien kang mou (chap. I, p. 9 v°) dit qu’en ce temps l’État de Ts’in était encore considéré comme un État barbare et ne faisait pas partie de la confédération du royaume du milieu ; on voit par là que Ts’in Che hoang ti ne fut pas le premier à avoir l’idée d’élever une muraille pour protéger l’empire contre les barbares, mais qu’il imita seulement les mesures défensives qui avaient été prises autrefois contre ses propres ancêtres.
  211. Le territoire de Han-tchong s’étendait depuis la sous-préfecture de Mien, préfecture de Han-tchong, province de Chàn-si, jusqu’à la sous-préfecture de Tchou-chan, préfecture de Yun-yang, province de Hou-pe. — Le territoire de Pa avait son centre dans la préfecture de Tchong-K’ing, province de Se-tch’oan. — Le territoire de K’ien-tchong comprenait les préfectures de Tch’ang-, Tch’en-tcheou, Yong-choen, dans la province de Hou-nan, et les préfectures de Li-p’ing et de Se-nan, dans la province de Koei-tcheou.
  212. La phrase [] est expliquée par une phrase du T’ong kien kang mou (chap. I, p. 9 v°) qui dit, en parlant des États de Wei et de Tch’ou : ils traitaient tous Ts’in comme appartenant aux I et aux Ti.
  213. Cf. tome I, note 02.210. .
  214. Cf. note 173.
  215. Cf. notes 213 et 300. Sur les trois Tsin, cf. tome I, note 04.496. .
  216. Cf. note 302.
  217. Chan-tch’eng correspond à la préfecture secondaire de Chàn, province de Ho-nan.
  218. La région de Hoan devint, sous les Han occidentaux, la préfecture de Hoan-tao, au nord-est de la sous-préfecture actuelle de Long-si, préfecture de Kong-tch’ang, province de Kan-sou.
  219. Sur Wei Yang, plus connu sous le nom de prince de Chang, cf. le LXVIIIe chapitre des Mémoires historiques.
  220. Le mot [] a ici la valeur d’un véritable démonstratif.
  221. Cf. tome I, p. 304. .
  222. L’expression [], qui signifie « se réunir, se mettre d’accord pour quelque chose » se retrouve fréquemment chez Se-ma Ts’ien. Cf. : § chap. VII, p. 3 v° : « Le gouverneur de P’ei et Hiang Yu se concertèrent entre eux, disant… » ; § chap. VII, p. 4 v°. « Alors ils s’entendirent entre eux pour nommer (Kiang) Yu général provisoire ».
  223. Cf. note 289.
  224. Mémoires historiques, chap. LXVIII.
  225. Cette localité se trouvait sur le territoire de la sous-préfecture de Teng-tch’eng, préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si.
  226. Je n’ai trouvé aucun texte pouvant servir à déterminer la position de Yuen-li.
  227. Ngan-i était au nord de la sous-préfecture de Hia, préfecture secondaire de Kie, province de Chān-si.
  228. Hien-yang, qui devait rester, jusqu’à la fin, la capitale des Ts’in, était à 15 li à l’est de la sous-préfecture actuelle de Hien-yang, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si. L’origine de son nom est assez singulière : on sait que le mot yang désigne le nord d’une rivière et le sud d’une montagne ; la capitale des Ts’in, étant au nord de la rivière Wei et au sud des collines Kieou-tsong, était au yang de la rivière et au yang de la montagne ; d’où son nom de Hien yang qui signifie « tout-yang ».
  229. Ce mot [] est ici l’équivalent de [], noter, inscrire. On publiait les instructions et les édits en les affichant sur ces piliers (Tong kien tsi lan, chap. IX, p. 9 r°). Les piliers appelés [] étaient placés en avant de la porte : au sommet était placé un poste d’observation et c’est pourquoi on les appelait aussi koan, observatoire ; selon une autre explication, ce nom leur venait de ce que le peuple les regardait koan pour y voir les édits qui y étaient affichés. Enfin un troisième nom appliqué à ces mêmes piliers était celui de siang-wei, le mot siang signifiant ici règle, modèle, et le mot wei signifiant haut, sublime, par allusion à la hauteur de ces piliers qui devaient être, en fait, de petites tours carrées à la base et rondes au sommet (cf. T’ong kien kang mou, chap. I, p. 12 r°)
  230. On appelait ling les préfets qui administraient des préfectures d’au moins dix mille foyers, et tchang ceux qui administraient des préfectures de moins de dix mille foyers.
  231. Dans le chapitre LXVIII des Mémoires historiques, on lit : trente et une ; comme c’est la leçon adoptée par le Tong kien kang mou, elle doit être correcte.
  232. La phrase [] se trouve reproduite sans variante au chapitre LXVIII, p. 2 v°. Le T’ong kien tsi lan et le T’ong kien kang mou écrivent […] : « On renonça au système de division des terres par neuf carrés (cf. ce système exposé dans Mencius, III, a. 3, § 13, 18, 19 et Legge, Chinese Classics, vol. II, p. 119, note au § 13) et on abolit les chemins du nord au sud et ceux de l’est à l’ouest. En d’autres termes, on supprima la division toute artificielle des terres qui prévalait au temps des Tcheou ; on ne les distingua pas en carrés d’une régularité géométrique séparés par des chemins perpendiculaires les uns aux autres et par suite on détruisit ces chemins eux-mêmes qui n’avaient plus de raison d’ètre. Le sens que nous donnons au mot [] est celui qui résulte de cette explication et du commentaire suivant du T’ong kien kang mou (chap. I, p. 12 r°)
  233. Cf. tome I, note 03.214. .
  234. Sous l’ancien régime de la division géométrique des terres, on payait au gouvernement la dîme (cf. Mencius, III, a. 3, § 6) ; on ne put plus se contenter d’un règlement aussi simple lorsque le système de Wei Yang entra en vigueur ; il fallut fixer les redevances proportionnellement à la superficie des propriétés (T’ong hien tsi lan, chap. IX, p. 9 v°).
  235. Cf. tome I, p. 304. .
  236. Sur le territoire de la sous-préfecture de Siang-fou, préfecture de K’ai-fong, province de Ho-nan.
  237. Au sud-est de la sous-préfecture de Yuen-tch’eng, préfecture de Ta-ming, province de Tche-li.
  238. A la suite de la défaite qu’il essuya en cette occasion, le prince de Wei rendit au duc Hiao le territoire du Ho-si (cf. notes 213 et 300) et transféra sa capitale à Ta-leang, qui est aujourd’hui K’ai-fong fou, dans le Ho-nan.
  239. Chang est aujourd’hui la préfecture secondaire de ce nom, dans la province de Chàn-si.
  240. L’État de Tsin, depuis l’année 403, avait était divisé entre Han, Tchao et Wei ; c’est contre ce dernier que combattit Ts’in. Se-ma Tcheng suppose que Yen-men est une erreur et qu’il faut lire Ngan-men. Ngan-men était une ville de l’État de Han, et se trouvait à l’ouest de la sous-préfecture actuelle de Tch’ang-ko préfecture secondaire de Hiu, province de Ho-nan.
  241. Si-cheou, proprement « la tête de rhinocéros », est le nom d’une fonction. Le personnage qui est ainsi désigné est ici Kong-suen Yen. Il était originaire de Yn-tsin, ville qui appartenait alors au pays de Wei (cf. la note suivante).
  242. Aujourd’hui sous-préfecture de Hoa-yn, préfecture de T’ong-tcheou province de Chàn-si.
  243. Au nord de la sous-préfecture de Jong-ho, préfecture de P’ou-tcheou, province de Chān-si.
  244. Non loin de la sous-préfecture de Ho-tsin, préfecture secondaire de Kiang, province de Chān-si.
  245. A l’est de la sous-préfecture de Lou-chan, préfecture secondaire de Jou, province de Ho-nan.
  246. A 2 li au sud de la préfecture secondaire de Chàn, province de Ho-nan. (H. T. K. K. , chap. CCLIII, p. 10 v°).
  247. La commanderie de Chang comprenait le territoire des préfectures de Yen-ngan, de Yu-lin et la préfecture secondaire de Soei-, dans le Chàn-si.
  248. Cf. note 287.
  249. Cf. note 348.
  250. Aujourd’hui, le bourg de K’iu-ou, dans la préfecture secondaire de Chàn, province de Ho-nan. il ne faut pas confondre cette localité avec la ville de même nom qui était la capitale du royaume de Tsin.
  251. Cf. note 176 et note 291.
  252. C’est-à-dire que, pour la première fois, le roi Hoei-wen imita la coutume du royaume du milieu et célébra le sacrifice solennel de la fin du douzième mois.
  253. Cf. note 319.
  254. Sur Tchang I, cf. Mémoires historiques, chap. LXX, 1e biographie, Tchang I était alors conseiller de Ts’in.
  255. La localité appelée Ye-sang est mentionnée dans la poésie que composa l’empereur Ou à l’occasion de la réparation de la digue du Hoang-ho (cf. Mémoires historiques, chap. XXIX, p. 3 v°). On l’identifie avec la localité appelée Ts’ai-sang dans le Tso tchoan (8e année du duc Hi), Ts’ai-sang est le nom d’un gué du Hoang-ho à l’ouest de la sous-préfecture de Hiang-ning, préfecture secondaire de Ki, province de Chān-si.
  256. Le Pei-ho ou le Ho septentrional est le territoire où passe le Hoang-ho au sommet, de la grande boucle qu’il décrit au nord du Chàn-si.
  257. Ce Tsi est vraisemblablement le même personnage que le Tch’ou-li Tsi, dont il est question quelques lignes plus bas (11e année).
  258. Sieou-yu est identique à la localité appelée Siao-yu dans le Tch’oen-ts’ieou (11e année du duc Siang). Siao-yu avait été à l’origine une petite principauté dont les souverains se rattachaient au clan Yng et se disaient descendants de Chao-hao ; à l’époque Tch’oen-ts’ieou, c’était une ville de l’État de Tcheng ; enfin à l’époque où nous place notre texte, c’était une ville de l’État de Han. Cette localité correspond au faubourg de la préfecture secondaire de Hiu, qui s’appelle Che-leang ; à cause de son voisinage de la petite rivière Che-leang, province de Ho-nan.
  259. Le général en chef de Han.
  260. Se-ma Ts’o est l’ancêtre de Se-ma Ts’ien. Cf. Introduction, p.XII.
  261. Le pays de Chou avait sa capitale à Tch’eng-tou, la capitale du Se-tch’oan. L’histoire de cet ancien royaume nous a été conservée dans ce curieux livre intitulé Hoa yang kouo tche (réimprimé dans le Han wei ts’ong chou, cf. Wylie, notes… p. 210, 1e col., ligne 22) qui mériterait d’attirer l’attention de quelque bon sinologue ; voici ce que nous apprend la section [] de cet ouvrage : le premier marquis de Chou qui se proclama roi fut un certain Ts’an-ts’ong ; il eut pour successeurs le roi Yu-fou puis le roi Tou-yu ; ce dernier prit le titre d’empereur et s’appela Wang-ti ; il abdiqua en faveur de l’empereur K’ai-ming ; il y eut alors neuf souverains successifs qui s’appelèrent K’ai-ming ; le dernier d’entre eux, le douzième par conséquent des rois de Chou, fut celui qui fut vaincu et qui vit son royaume anéanti par Se-ma Ts’o en 316 av. J.-C. La raison qui motiva l’intervention du roi de Ts’in dans ces régions barbares fut la suivante : le roi de Chou avait donné en fief à son frère cadet Kia-meng le territoire de Han-tchong, (auj. préfecture de ce nom, dans le Chàn-si) ; Kia-meng avait pris le titre de marquis de Ts’iu ; il devint l’allié du roi de Pa (auj. préfecture de Tchong-k’ing, province de Se-tch’oan) ; le roi de Chou, qui était le rival de celui de Pa, fut irrité de la conduite de son frère cadet et voulut l’attaquer. Ce fut alors que le marquis de Ts’iu se réfugia auprès du roi de Pa et implora l’appui du roi Hoei-wen, de Ts’in. Celui-ci profita des dissensions de ces princes barbares ; il détruisit l’État de Chou, et, peu après, de Pa et de Ts’iu ; ces conquêtes n’étaient d’ailleurs que les préludes de la grande lutte que l’État de Ts’in allait engager contre l’État de Tch’ou.
  262. Tchong-tou et Si-yang paraissent être l’équivalent de Si-tou et Tchong-yang ; Si-tou était situé sur le territoire de la préfecture de P’ing-yao, préfecture de Fen-tcheou, province de Chan-si ; Tchong-yang est aujourd’hui la sous-préfecture de Hiao-i, même préfecture, même province,
  263. Cf. note 285.
  264. Tch’ou-li Tsi était le frère cadet du roi Hoei, de Ts’in ; dans l’endroit où il demeurait il y avait de grands ailantes (sorte d’arbre) ; c’est pourquoi on le surnomma Tch’ou-li-tse, c’est-à-dire l’homme du district des ailantes (T’ong kien tsi lan, chap. IX, p. 32 r°). Cf. Mémoires historiques, chap. LXXI.
  265. Cf. note 348.
  266. Cf. note 342.
  267. Cf. note 343.
  268. D’après le Hoa yang kouo tche, Tch’en Tchoang fut nommé conseiller du nouveau marquis de Chou.
  269. Cf. Mémoires historiques, chap. XXXIV.
  270. Aujourd’hui sous-préfecture de Ta-li, préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si.
  271. La rivière Tan prend sa source dans la montagne Mong-ling, au nord-ouest de la préfecture secondaire de Chang, province de Chàn-si ; arrivée dans la sous-préfecture de Si-tch’oan, préfecture de Nan-yang, province de Ho-nan, elle se jette dans la rivière Kiun. Tan-yang n’est pas le nom d’une localité déterminée (cf. T’ong kien tsi lan, chap. IX, p. 19 v°).
  272. Cf. note 313.
  273. A 20 li au nord-est de la sous-préfecture de Lo-yang, qui fait partie de la ville prétecturale de Ho-nan, province de Ho-nan.
  274. Cf. note 359.
  275. La ville de Chao-ling était à 45 li à l’est de la sous-préfecture de Yen-tch’eng, préfecture et province de Ho-nan.
  276. Tan et Li étaient deux principautés barbares au sud-ouest de l’État de Chou.
  277. Cf. note 370. D’après le Hoa yang kouo tche (section Chou tche, p. 4 v°), Tch’en Tchoang se révolta et tua le prince T’ong, marquis de Chou ; le roi de Ts’in envoya alors Kan Meou, Tchang I et Se-ma Ts’o attaquer le rebelle ; ils vainquirent Tch’en Tchoang et le mirent à mort ; l’année suivante, on nomma marquis de Chou, le prince Yun (on verra plus loin, p. 78, note 2, qu’il faut sans doute lire : le prince Hoei).
  278. Cf. la note précédente.
  279. Cf. notes 287 et 378.
  280. Cf. Mémoires historiques, chap. LXXI.
  281. L’expression est mentionnée dans le Pei wen yun fou ; mais ce dictionnaire ne cite que la phrase même que nous avons ici (et qui est reproduite au chapitre LXXI des Mémoires historiques) ; il n’apporte par conséquent aucun éclaircissement. — L’explication de cette expression nous est fournie par le Eul ya : « Le yong tch’o est un petit char dans lequel montent les femmes ; au toit de cette voiture sont appliquées des tentures qui cachent la personne. Le roi Ou aurait désiré monter dans un de ces chars afin de pouvoir visiter, sans être reconnu, le pays des Tcheou.
  282. Les trois cours d’eau sont le I, le Lo, et le Hoang-ho. La région qu’ils arrosent fut appelée sous les Ts’in la commanderie de San-tch’oan, ou des trois cours d’eau. C’est aujourd’hui la préfecture de Ho-nan, dans la province du même nom.
  283. Aujourd’hui, sous-préfecture de I-yang, préfecture de Ho-nan, province de Ho-nan,
  284. Ou-soei était une ville du pays de Han, qui devait se trouver sur le territoire de la préfecture de P’ing-yang, dans le Chān-si. — Il ne faut pas la confondre avec la ville de Ou-soei, qui fut une préfecture au temps des premiers Han, et qui correspond à la sous-préfecture actuelle de Ou-k’iang, préfecture secondaire de Chen, province de Tche-li.
  285. Cf. Mémoires historiques, chap. XL, p. 1 : « Lou-tchong engendra six fils. Le sixième s’appelait Ki-lien ; il avait pour nom de clan Mi ; (les princes de) Tch’ou sont ses descendants. Le caractère mi, ou plutôt , rentre sous la clef du mouton [] ; c’est proprement une onomatopée reproduisant le bêlement du mouton.
  286. Ce Tsi est vraisemblablement Tch’ou-li Tsi ; il est appelé prince de Yen parce qu’il avait reçu en apanage la localité de ce nom dans le pays de Chou ; Yen était à l’ouest de la sous-préfecture de Ya-ngan, préfecture de Ya-tcheou, province de Se-tch’oan.
  287. Le roi Tchoang-siang était jeune quand il monta sur le trône ; la régence fut exercée par sa mère qui confia de pleins pouvoirs à Wei Jan. Une révolte éclata ; Wei Jan l’étouffa dans le sang ; il fit périr la vieille reine, femme du roi Hoei-wen, et exila la femme du roi Ou.
  288. Au nord-est de la sous-préfecture de Sin-ye, préfecture de Nan-yang, province de Ho-nan.
  289. Aujourd’hui sous-préfecture de Tchou-chan, préfecture de Yun-yang, province de Hou pe.
  290. Cette localité correspond à la préfecture de P’ou-tcheou, province de Chān-si. D’après le Kouo ti tche, c’est là qu’avait été la résidence de Yao et de Choen.
  291. Hoei était le prince qui avait succédé au prince T’ong comme marquis de Chou (cf. note 379). La quatorzième année (301 av. J.-C.), dit le Hoa yang houo tche (section Chou tche), Yun (c’est-à-dire Hoei), marquis de Chou, fit les sacrifices en l’honneur des montagnes et des cours d’eau ; il envoya de la nourriture ainsi consacrée en offrande au roi de Ts’in (qui est ici nommé par erreur le roi Hiao-wen) ; la belle-mère du marquis de Chou ne pouvait souffrir qu’il fût en faveur à la cour ; elle mit donc du poison dans la nourriture offerte, puis elle conseilla au roi de Ts’in de la faire éprouver avant d’y goûter lui-même ; le roi en donna à un de ses familiers qui mourut aussitôt ; transporté de colère, il envoya Se-ma Ts’o présenter au marquis de Chou une épée en lui ordonnant de se tuer. L’année suivante (300 av. J.-C.), Koan, fils du roi de Ts’in, fut nommé marquis de Chou ; en 385, ce prince fut, à son tour, soupçonné de rébellion et fut mis à mort ; on se contenta alors de nommer un gouverneur civil de Chou.
  292. Le prince de King-yang avait pour nom personnel Li ; il était le frère cadet du roi de Ts’in. King-yang correspond à la ville préfecturale de P’ing-leang, province de Kan-sou.
  293. Sin-tch’eng est appelé Siang-tch’eng dans le Tableau chronologique. Sin-tch’eng était le nom que portait cette localité au commencement de la période tch’oen-ts’ieou ; c’était alors une ville de l’État de Tcheng ; après que le roi Siang, de la dynastie Tcheou, s’y fut réfugié en 636 av. J.-C. (cf. tome I, p. 294. , lignes 7 et 8), on changea le nom de cette ville et on l’appela Siang-tch’eng, c’est-à-dire la ville de Siang. C’est aujourd’hui la sous-préfecture de Siang-tch’eng, préfecture secondaire de Hiu, province de Ho-nan.
  294. Cf. note 366.
  295. Mi Jong était le frère cadet de la mère du roi, la reine douairière Siuen ; on a vu plus haut (p. note 387) que cette reine avait pour nom de famille Mi.
  296. Emplacement indéterminé.
  297. Fang-tch’eng est le nom d’une montagne au sud de la sous-préfecture de Ye, préfecture de Nan-yang, province de Ho-nan (cf. Mém. hist., chap. XLV, p. 3 r°, comm. Souo-yn).
  298. T’ang Mei était un général de Tch’ou. Ailleurs (Mém. hist., chap. XL, p. 11 v°), Se-ma Ts’ien dit que ce général fut, non pas fait prisonnier, mais tué. Dans le Tableau chronologique (Mém. hist., chap. XXVII, r°) il est dit que T’ang Mei fut battu à Tchong-k’ieou (au nord-est de la préfecture de Tong-tch’ang, province de Chan-tong).
  299. On ne sait ni le nom personnel, ni le nom posthume de ce prince. Le T’ong kien kang mou rapporte sa défaite en l’an 301 av. J.-C. Tchong-chan s’appelait aussi autrefois Sien-yu (H. T. K. K., chap. CCLIV, 12e année du duc Tchao et 4e année du duc Ting). C’était une petite principauté qui appartenait au clan Ki. Elle occupait, dans la province de Tche-li, l’emplacement de la sous-préfecture de K’iu-yang, préfecture secondaire de Ting, et des sous-préfectures de Ling-cheou et de Kao-tch’eng, préfecture de Tcheng-ting.
  300. On a vu plus haut (p. 67) que Wei Yang avait, lui aussi, été nommé seigneur ; ce titre de seigneur avait évidemment perdu de son importance depuis que les chefs des États féodaux avaient pris pour eux-mêmes le titre des rois.
  301. Cf. Mémoires historiques, chap. LXXV. Le nom de famille du prince de Mong-tch’ang était T’ien ; il est appelé ici Sie du nom de la ville de Sie que son père, T’ien Yng, avait reçue en apanage du roi de Ts’i.
  302. Sur le guet-apens dans lequel fut attiré le roi de Tch’ou, cf. Mémoires historiques, chap. XL, p. 12 r°.
  303. D’après Tchang Cheou-tsie, Kin Cheou était conseiller de Ts’in.
  304. Se-ma Ts’ien mentionne en réalité six États ; mais comme le fait remarquer Tchang Cheou-tsie, l’État de Tchong-chan était dès ce moment sous la dépendance absolue de l’État de Tchao qui ne devait d’ailleurs pas tarder à l’absorber.
  305. La ville de Yen était située près de la sous-préfecture de Ngan-i, préfecture secondaire de Kie, province de Chān-si ; cette ville était la résidence d’un intendant des marais salés et c’est pourquoi on l’appelait parfois Se-yen tch’eng, ou comme ici, Yen-che tch’eng.
  306. Sur le territoire de la préfecture actuelle de P’ou-tcheou, province de Chān-si.
  307. Sur tous ces événements, cf. Mémoires historiques, chap. XL.
  308. Cf. Mémoires historiques, chap. LXXII
  309. Le che était à l’origine une mesure de poids qui valait 120 livres (cf. note 06.118. , seconde partie) ; plus tard, on en fit aussi une mesure de capacité en appelant che le volume occupé par 120 livres de grain ; c’est ce qui explique pourquoi on parle parfois de che de vin, quoique le vin ne se pesât pas, mais se mesurât avec des mesures de contenance. — Le che considéré comme unité de capacité était l’équivalent de ce qu’on appelait alors le hou (cf. Je tche lou, chap. XI, p. 2 v°) — De nos jours, on écrit quelquefois dans les comptes le mot che au lieu du mot tan=picul. Mais c’est un abus et aucun dictionnaire chinois n’admettra qu’il y ait des cas où le caractère che puisse se prononcer tan.
  310. Au sud-ouest de la sous-préfecture actuelle de Han-tan, préfecture de Koang-p’ing, province de Tche-li.
  311. Cf. appendice I, § 2, n° 12. Sur Po K’i, cf. le chap. LXXIII des Mémoires historiques.
  312. Cf. note 395.
  313. Cf. appendice I, § 2, n° 9.
  314. Cf. appendice I, § 4, n° 1.
  315. Cf. tome I, note 04.525.
  316. Yuen est le nom que le prince de Wei donna à la ville de P’ou-fan après qu’elle lui eut été rendue (cf. note 392, et p. 78, ligne 4).
  317. Yuan est aujourd’hui la sous-préfecture de Nan-yang, préfecture de Nan-yang, province de Ho-nan.
  318. Tche était à 15 li au sud de la sous-préfecture de Tsi-yuen, préfecture de Hoai-k’ing, province de Ho-nan. — Teng se trouvait dans la même préfecture, à l’ouest de la sous-préfecture de Mong. — Ces deux villes appartenaient toutes deux à l’État de Wei comme elles étaient fort voisines, Se-ma Ts’ien réunit leurs noms par le mot [] qui indique qu’elles furent prises l’une immédiatement après l’autre.
  319. Cf. note 402. Le prince Che était un frère cadet du roi de Ts’in, et né de la même mère que lui ; on l’appelle souvent le prince de Kao-ling ; sur le prince Li, prince de King-yang, cf. note 394.
  320. Tch’eng-yang était une petite principauté qui occupait l’emplacement de la préfecture secondaire de Lu, préfecture de I-tcheou, province de Chan-tong ; ses princes avaient pour nom de famille Ki ; ils avaient pour premier ancêtre Ki-tsai, frère cadet du roi Ou, de la dynastie Tcheou.
  321. Sur les Tcheou orientaux, cf. tome I, note 04.497. .
  322. On a vu plus haut (note 418) que Yuen était le nom qui avait été donné à la ville de P’ou-fan. Le roi de Ts’in, étant entré en possession de ce territoire, donna le nom de Yuen aux deux régions de P’ou-fan et de Pi-che (cf. notes 392 et 346). La phrase de Se-ma Ts’ien, si on l’entendait littéralement, signifierait au contraire que le roi de Ts’in fit du territoire de Yuen les territoires de P’ou-fan et P’i-che.
  323. Cf. tome I, note 04.508. .
  324. Le Tchou chou ki nien dit (cf. Legge, Chinese Classics, vol. III, prolégomènes, p. 175) qu’en l’an 315 av. J.-C., le roi de Wei changea le nom de K’iu-yang en celui de Ho-yong. K’iu-yang était à 10 li à l’ouest de la sous-préfecture de Tsi-yuen, préfecture de Hoai-K’ing, province de Ho-nan. — Yuen, qui est appelé Sin-yuen était dans le voisinage immédiat de K’iu-yang (cf. T’ong kien kang mou, 28e année du roi Nan). Il ne faut donc pas confondre cette ville avec le territoire de Yuen mentionné plus haut (notes 418 et 424).
  325. Je n’ai pu trouver aucun éclaircissement historique à cette phrase.
  326. Depuis le vicomte de Wei, qui avait été le premier prince de Song (cf. tome I, p. 245), jusqu’au roi Yen, qui en fut le dernier souverain, il y avait eu en tout 32 princes successifs. Le Tableau chronologique (Mémoires historiques, chap. XV), ainsi que le Kang mou et le Tsi lan, rapportent la destruction de l’État de Song à l’année 286 av. J.-C.
  327. Cf. tome I, note 04.445. .
  328. Cf. tome I, note 04.476. .
  329. Aujourd’hui sous-préfecture de Ngan-i, préfecture secondaire de Kie, province de Chān-si.
  330. Cf. appendice I, § 2.
  331. Cf. note 419.
  332. Cf. note 419.
  333. Mong Ou est le fils de Mong Ngao et le père de Mong T’ien. Cf. Mémoires historiques, chap. LXXXVIII.
  334. Tchong-yang était en ce temps une ville de l’État de Tchao. C’est aujourd’hui la sous-préfecture de Hiao-i, préfecture de Fen-tcheou, province de Chān-si.
  335. Se Li était un capitaine de l’État de Ts’in.
  336. Cf. note 386.
  337. Cf. note 395.
  338. Yen était à l’origine une petite principauté qui avait fini par être englobée dans l’État de Tch’ou ; elle était au sud de la sous-préfecture de I-tch’eng, préfecture de Siang-yang, province de Hou-pe.
  339. Jang était proche de la préfecture secondaire de Peng, préfecture de Nan-yang, province de Ho-nan.
  340. L’emplacement de Ngan-tch’eng n’est pas bien déterminé.
  341. Où les transporta-t-on ? D’après une note de Tchang Cheou-tsie qu’on trouvera un peu plus bas dans la même ligne du texte chinois, ils furent transportés à Jang. Mais le mot Jang ne peut que commencer la phrase suivante : « Le marquis de Jang… » Il faut donc supposer que, dans le texte primitif, le mot Jang était répété deux fois : « On pardonna à des condamnés pour les transporter à Jang. Le marquis de Jang. . . »
  342. Préfecture de Nan-yang, province de Ho-nan (cf. note 460). Cette ville était voisine de celle de Jang (cf. note 440).
  343. Cf. Mémoires historiques, chap. LXXIII.
  344. A l’ouest de la sous-préfecture de Kao-p’ing, préfecture de Tse-tcheou, province de Chān-si.
  345. C’est-à-dire de Lan-tcheou fou, dans le Kan-sou.
  346. L’expression [] a ici une valeur toute spéciale ; le roi de Ts’in avait tenu une délibération dans laquelle Tchang I avait proposé d’attaquer l’État de Han, tandis que Se-ma Ts’o était d’avis d’envahir d’abord le territoire de Chou, afin d’atteindre ainsi le puissant royaume de Tch’ou. Ce fut le conseil de Se-ma Ts’o qui l’emporta et on ouvrit les hostilités contre Tch’ou en prenant d’abord le pays de Chou ; c’est ce qu’expriment les deux mots yn Chou.
  347. Cf. notes 439 et 420.
  348. Cf. tome I, note 04.512. .
  349. Le roi de Tch’ou transporta sa résidence à Tch’en, aujourd’hui préfecture de Tch’en-tcheou, province de Ho-nan.
  350. Aujourd’hui sous-préfecture de Siang-ling, préfecture de P’ing-yang, province de Chān-si.
  351. Au sud-ouest de la sous-préfecture de Ou-ngan, préfecture de Tchang-, province de Ho-nan.
  352. Le Hoa yang kouo tche dit que ce personnage s’appelait Tchang-Jo.
  353. Le territoire de Ou correspond à la sous-préfecture de Ou-chan, préfecture de Koei-tcheou, province de Se-tch’oan.
  354. Le marquis de Jang n’est autre que Wei Jan.
  355. C’était la capitale de l’État de Wei. Aujourd’hui, K’ai-fong fou.
  356. Au nord-ouest de la sous-préfecture de Yuen-ou, préfecture de Hoai-k’ing, province de Ho-nan.
  357. La ville de Ts’ai-yang était ainsi nommée parce qu’elle était au nord (yang) de la petite rivière Ts’ai, préfecture de Jou-ning, province de Ho-nan. — Tch’ang-ché est aujourd’hui sous-préfecture de Tch’ang-ko, préfecture secondaire de Hiu, province de Ho-nan.
  358. Hoa-yang était au sud du relais de poste de Koan-tch’eng, préfecture secondaire de Tcheng, province de Ho-nan. — Mang Mao était un général de l’État de Wei.
  359. Le Nan-yang dont il est ici question était territoire de Wei ; c’est aujourd’hui la sous-préfecture de Ou-ché, préfecture de Hoai-k’ing, province de Ho-nan. Les Ts’in en firent la commanderie de Ho-nei. Il ne faut pas confondre ce territoire avec un autre territoire de Nan-yang, qui appartenait primitivement à l’État de Han, qui devint sous les Ts’in la commanderie de Nan-yang, et qui est aujourd’hui la préfecture de Nan-yang dans le Ho-nan, (cf. note 443).
  360. Ces deux phrases ne laissent pas que d’être assez obscures, en l’absence de tout autre texte qui puisse les éclaircir. Le sens que je propose me paraît le seul possible : Wei avait cédé à Ts’in le territoire de Nan-yang ; un certain nombre des habitants de ce territoire refusaient d’être sujets de Ts’in ; Ts’in les transporta dans le territoire de Chang-yong qu’il enleva à Han pour le donner à Wei. — Chang-yong était, à l’époque Tch’oen-ts’ieou, la principauté de Yong (cf. Tso tchoan, 16e année du duc Wen) ; c’est aujourd’hui la région des sous-préfectures de Tchou-chan et de Tchou-k’i, préfecture de Yun-yang, province de Hou-pe.
  361. Aujourd’hui, préfecture de Nan-yang, dans le Ho-nan, cf. note 460 ad fin.
  362. Tsao est un nom personnel ; on ne sait pas quel était le nom de famille de ce personnage.
  363. Kang correspond à la sous-préfecture de Ning-yang et Cheou à la sous-préfecture de Cheou-tchang. Nan-yang et Cheou-tchang sont toutes deux dans la préfecture de Yen-tcheou, province de Chan-tong. L’attaque de ces deux villes avait été résolue par le roi de Ts’in à l’instigation de Wei Jan, marquis de Jang, qui désirait agrandir sa terre de T’ao (aujourd’hui, sous-préfecture de Ting-t’ao, préfecture de Ts’ao-tcheou, province de Chan-tong).
  364. Cette localité est aujourd’hui le village connu dans le peuple sous le nom de Ou-sou, au nord-ouest de la préfecture secondaire de Tch’en, province de Chān-si.
  365. Tao est le titre posthume de l’héritier présomptif de Ts’in.
  366. D’après le Kouo ti tche, Tche-yang était à l’ouest de la sous-préfecture de Lan-t’ien, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si.
  367. Hoai était sur le territoire de la sous-préfecture de Ou-ché, préfecture de Hoai-k’ing, province de Ho-nan. Hing-k’ieou a été identifié par Yng Chao avec la préfecture de P’ing-kao, de l’époque des Han, qui était elle-même à 20 li à l’est de la sous-préfecture de Wen, préfecture de Hoai-k’ing, province de Ho-nan (cf. T’ong kien tsi lan, chap. X, p. 8 r°).
  368. La montagne Li était située dans la sous-préfecture de Lin-t’ong, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si. On verra plus loin que c’est aussi là que se fit enterrer Ts’in Che-hoang-ti.
  369. Cf. note 464 ad fin. — Nous avons dans ce paragraphe les échos d’une révolution qui bouleversa le palais de Ts’in. Cf. Mémoires historiques, chap. LXXIX biographie de Fan Soei.
  370. Au lieu de « commanderie de Nan », T’ong kien kang mou (52e année du roi Nan) écrit Nan-yang ; cette seconde leçon est seule bonne, car c’est Nan-yang qui dépendait de l’État de Han, tandis que la commanderie de Nan se trouvait beaucoup plus au sud (cf.note 460 ad. fin.).
  371. Le Chang-tang correspond à la préfecture de Lou-ngan, dans le Chān-si.
  372. A l’ouest de la sous-préfecture de Kao-p’ing, préfecture de Tse-tcheou, province de Chān-si.
  373. Ce massacre fut fait dans des conditions particulièrement odieuses parce que les soldats de Tchao s’étaient rendus et que Po K’i leur avait promis la vie sauve.
  374. Yuen-yong est la ville qui s’appelait Heng-gong à l’époque Tch’oen-ts’ieou (6e année du duc Wen, § 4) : elle se trouvait à 7 li au nord-ouest de la sous-préfecture de Yuen-ou, préfecture de Hoai-K’ing, province de Ho-nan.
  375. Sur Ou-ngan, cf. n. 452. — D’après le Kouo ti tche, P’i-lao se serait trouvé à 1 li à l’ouest de la sous-préfecture de Long-men ; la sous-préfecture de Long-men de l’époque des T’ang était elle-même à 2 li à l’ouest de la sous-préfecture actuelle de Ho-tsin, préfecture secondaire de Kiang, province de Chān-si. Le T’ong kien tsi lan (chap. X, p. 12 r°) identifie P’i-lao avec P’i-che (cf. note 346).
  376. Le mot [] a proprement le sens d’« arracher violemment » ; mais, dans les textes de l’époque des royaumes combattants, il signifie simplement « prendre » une ville : (T’ong-kien kang mou, chap. I, p. 34 r°).
  377. Le territoire de T’ai-yuen correspond à la préfecture de ce nom dans le Chān-si.
  378. L’expression [] est embarassante. Littéralement elle signifierait « le dixième mois de cette année » ; mais le contexte prouve qu’il ne s’agit pas du dixième mois de la quarante-huitième année. Il ne peut être question que du dixième mois qui était le premier de la quarante-neuvième année. Le mot ne s’explique donc pas d’une manière satisfaisante.
  379. Ce Ling avait pour nom de famille Wang.
  380. Han-tan était la capitale de l’État de Tchao ; c’est aujourd’hui la sous-préfecture de Han-tan, préfecture de K’oang-p’ing, province de Tche-li.
  381. Cf. note 479.
  382. Cf. Mémoires historiques, chap. LXXIII.
  383. On appelle che ou, dit Jou Choen, celui qui, après avoir eu un rang dans la hiérarchie (cf. appendice I, § 2), en a été privé pour quelque crime.
  384. Cf. tome I, note 04.141. .
  385. Tcheng était la capitale du royaume de Han.
  386. La ville de Fen ou de Lin-fen était sur le territoire de la préfecture secondaire de Kiang, province de Chān-si.
  387. La ville de T’ang était au sud-ouest de la sous-préfecture de Lin-fen, préfecture de P’ing-yang, province de Chān-si.
  388. Ning-sin-tchong était une ville de l’État de Wei. C’est aujourd’hui la sous-préfecture de Ngan-yang, préfecture de Tchang-, province de Ho-nan.
  389. Ce pont mettait en communication la préfecture de T’ong-tcheou du Chàn-si, avec celle de P’ou-tcheou, du Chān-si.
  390. Cf. tome I, note 04.558. .
  391. Cf. tome I, p. 317.
  392. Cf. tome I, note 04.481. . D’après une tradition sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir dans le chapitre suivant des Mémoires historiques, les Ts’in n’auraient pu s’emparer que de huit trépieds, le neuvième étant tombé dans la rivière Se.
  393. Siu Koang dit que Ou-tch’eng était dans le territoire de T’ai-yang ; Siu Koang vivait sous la dynastie des Wei du nord ; or, à cette époque, on appelait sous-préfecture de T’ai-yang une ville située à 40 li au nord-est de la sous-préfecture actuelle de P’ing-lou, préfecture secondaire de Kie, province de Chān-si. Le T’ong kien tsi lan dit avec raison que Ou-tch’eng est identique à Yu-tch’eng ; Yu-tch’eng était autrefois la principauté de Yu, qui est mentionnée dans le Tch’oen-ts’ieou, à la 10e année du duc Hoan.
  394. Tandis que les autres États envoyèrent des ambassadeurs à Ts’in, le roi de Han vint en personne lui rendre hommage ; cette bassesse ne lui servit guère, car il fut le premier à être anéanti.
  395. Cf note 173. Le sacrifice kiao à l’empereur d’en haut était le privilège du Fils du Ciel ; en le célébrant, le roi de Ts’in s’arrogeait un droit impérial. Je ne puis me rendre un compte exact de la valeur du mot dans l’expression [] ; je le traduis comme signifiant que le roi se rendit en personne au lieu du sacrifice
  396. D’après Tchang Cheou-tsie, le roi Hiao-wen était âgé de cinquante-trois ans quand il prit le pouvoir. Son nom personnel était Tchou ; quand il n’était encore qu’héritier présomptif, il était connu sous le nom de prince de Ngan-kouo.
  397. La pa-tse T’ang était la mère défunt du roi Hiao-wen. Pa-tse est un des rangs dans la hiérarchie des femmes de l’empereur (cf. appendice I, § 5).
  398. Le prince de Han se distingue ici encore des autres seigneurs par son adulation empressée (cf. note 495).
  399. Le nom personnel de cet empereur était d’abord Tse-i ou I-jen ; mais, afin d’arriver au pouvoir il se fit adopter par la Hoa-yang fou-jen, qui était l’épouse principale de l’empereur Hiao-wen et, comme cette femme était originaire du pays de Tch’ou, il prit lui-même le nom de Tse-tch’ou (cf. Mémoires historiques, chap. LXXXV). Il monta sur le trône à l’âge de trente-deux ans.
  400. Comme le roi Hiao-wen n’exerça le pouvoir que pendant les trois premiers jours de l’année qui suivit celle où l’on porta le deuil de son prédécesseur, la première année de son règne se confond avec celle de son successeur.
  401. A l’ouest de la préfecture secondaire de Jou, province de Ho-nan.
  402. Tch’eng-kao est identifié avec la ville qui, à l’époque Tch’oen ts’ieou, s’appelait Hou-lao ou Yen-i et appartenait à l’État de Tcheng ; plus anciennement encore, c’était la principauté du Kouo oriental (cf. tome I, note 04.385. ) ; aujourd’hui, c’est la sous-préfecture de Se-choei, préfecture de K’ai-fong, province de Ho-nan.
  403. Aujourd’hui, sous-préfecture de Kong, préfecture et province de Ho-nan.
  404. Cf. note 384.
  405. Aujourd’hui encore on trouve le village de Kao-tou dans la sous-préfecture de Fong-t’ai, préfecture de Tse-tcheou, province de Chān-si.
  406. Ki était, au temps de la dynastie Yn, la campagne de Mou (cf. tome I, note 03.230. ) ; cette ville était au sud-ouest de la sous-préfecture actuelle de Ki, préfecture de Wei-hoei, province de Ho-nan.
  407. Sin-tch’eng était à 47 li au sud-ouest de la sous-préfecture de Chan-yang, sur le territoire de la préfecture secondaire de Cho, préfecture de Cho-p’ing, province de Chān-si. — Lang-mong était sur le territoire de la sous-préfecture de Ting-siang, préfecture secondaire de Hin, province de Chān-si. — Yu-ts’e devait se trouver dans le voisinage de ces deux villes.
  408. Le Ho-wai, ou le territoire en dehors du Fleuve, correspond aux préfectures secondaires de Chàn, dans la province de Ho-nan, et de Hoa, dans la province de Chàn-si.
  409. Cf. le chapitre suivant.
  410. Tchong-li est un nom de famille dans lequel sont réunis les noms les deux antiques fonctionnaires de la terre et du ciel, Tchong et Li. Les Se-ma, qui étaient domiciliés dans le pays de Ts’in, prétendaient descendre également de Tchong et de Li (cf. Introduction, p. XII).