Mémoires historiques/50

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Maisons héréditaires
Vingtième maison
Le roi Yuen de Tch’ou

CHAPITRE L (101)

Vingtième maison héréditaire

Le roi Yuen de Tch’ou


Lieou Kiao, roi Yuen de Tch’ou (101), était un frère cadet de Kao-tsou, né de la même mère que lui (102) ; son appellation était Yeou. Kao-tsou et ses frères étaient au nombre de quatre (103). Le plus âgé de ses frères aînés était (Lieou) Po, qui mourut de bonne heure (104), Autrefois, quand Kao-tsou était dans une situation humble, il évitait toujours de travailler (105), et, fréquemment, il se rendait avec des amis chez sa belle-sœur aînée (106) pour manger. Cette belle-sœur, lassée de la conduite de son jeune parent, prétendit faussement, un jour que celui-ci était venu avec des amis, que le potage était fini, et (pour le leur faire croire) râcla bruyamment la marmite. Quand les amis furent partis à cause de cela, (Kao-tsou) s’aperçut que, dans la marmite, il y avait encore du potage ; à partir de ce moment, il détesta sa belle-sœur. Lorsque plus tard Kao-tsou fut devenu empereur, il anoblit ses frères, mais seul le fils de (Lieou) Po n’obtint aucun fief. Le t’ai chang hoang (107) lui en ayant fait l’observation, Kao-tsou répondit :

— Ce n’est pas que j’aie (108) oublié de l’anoblir, mais c’est parce que sa mère s’est conduite avec mesquinerie (à mon égard).

Alors il conféra à (Lieou) Sin, fils (de Lieou Po), le titre de marquis de Kenghia (marquis du potage râclé) (109), tandis qu’il nommait roi le second de ses frères aînés, (Lieou) Tchong, dans le pays de Tai (110).

La sixième année (201) de son règne, Kao-tsou, ayant fait prisonnier, à Tch’en, Han Sin, roi de Tch’ou (111), donna le titre de roi de Tch’ou à son propre frère cadet (Lieou) Kiao, en lui assignant pour capitale P’ongtch’eng (112). (Lieou Kiao) mourut (179) après vingt-trois ans de règne (113).

Son fils, (Lieou) Yng (114), qui fut le roi I, prit le pouvoir (178) : il mourut quatre ans après (175).

Le fils de ce dernier, (Lieou) Meou (115), roi, monta sur le trône (174). La vingtième année (155) de son règne, en hiver, il fut inculpé de s’être livré secrètement à la débauche pendant la période d’abstinence prescrite à cause de mort de l’impératrice douairière Pouo ; on retrancha (de son fief) la commanderie de Tonghai (116). Au printemps, (Lieou) Meou projeta de se révolter de concert avec le roi de Ou (117). Son conseiller Tchang Chang et son premier précepteur Tchao Iou lui firent des remon­trances, mais ne furent pas écoutés ; (Lieou) Meou fit alors périr (Tchang) Chang et (Tchao) I-ou ; il leva des soldats et, avec (le roi de) Ou, il attaqua dans l’ouest (le royaume de) Leang (118) ; ils détruisirent (la ville de) Ki-pi (119) et arrivèrent au sud de Tchangi (120). Ils livrèrent bataille au général Han, Tcheou Ya fou ; les impériaux coupèrent le chemin des approvisionnements (aux troupes) de Ou et de Tch’ou dont les soldats furent affamés ; le roi de Ou s’enfuit ; le roi de Tch’ou, (Lieou) Meou, se tua (154) ; son armée alors fit sa soumission aux Han.

Après avoir triomphé de Ou et de Tch’ou, l’empereur Hiao-­king voulut donner la succession (du royaume) de Ou au fils du marquis  (121), et la succession (du royaume) de Tch’ou à (Lieou) Li (122), fils du roi Yuen. Mais l’impératrice douairière Teou (123) lui dit :

— Le roi de Ou était un homme âgé ; il aurait dû donner au clan impérial l’exemple de la docilité et de la bonne conduite ; or maintenant il s’est mis lui-même à la tête des sept royaumes pour jeter le désordre et le trouble dans l’empire. Comment donnerait-on sa succession à un de ses descendants ?

On n’autorisa donc pas (la nomination d’un descendant de) Ou, mais on autorisa la nomination d’un descendant de Tch’ou.

En ce temps, (Lieou) Li était chef du clan impérial (Mong tcheng) des Han (124) ; on lui conféra alors le titre de roi de Tch’ou, pour qu’il prît charge du temple ancestral du roi Yuen : ce fut le roi Wen, de Tch’ou. Le roi Wen mourut après trois ans (125) de règne (151).

Son fils, (Lieou) Tao, qui fut le roi Ngan, monta sur le trône (150) ; il mourut après vingt-deux ans (126) de règne (129).

Son fils, (Lieou) King (127), qui fut le roi Siang, monta sur le trône (128) ; il mourut après quatorze ans de règne (115).

Son fils, (Lieou) Choen, roi, lui succéda (114). Quand il eut régné jusqu’à la deuxième année ti-tsie (68) (128), quelqu’un adressa un rapport à l’empereur pour déclarer que le roi de Tch’ou projetait de se révolter. Le roi se suicida ; son royaume fut supprimé, et les Han se l’annexèrent en en faisant la commanderie de P’ongtch’eng.


Lieou Soei, roi de Tchao (129), avait eu pour père un des fils cadets de Kao-tsou dont le nom personnel était Yeou et le nom posthume fut Yeou (130) ; le roi Yeou fut ainsi nommé parce qu’il était mort de chagrin (131). L’impératrice (femme de) Kao(‑tsou) nomma Lu Lou roi à Tchao (132) (181). Mais, au bout d’un an, l’impératrice (femme de) Kao(‑tsou) mourut (18 août 180) ; les principaux ministres exterminèrent les membres de la famille Lu, à savoir Lu Lou et les autres. Alors on nomma roi de Tchao (Lieou) Soei, fils du roi Yeou (15 nov. 180) (133).

L’empereur Hiaowen, en la seconde année de son règne (15 mars 178), nomma le frère cadet de (Lieou) Soei, (Lieou) Pi-k’iang, roi du Hokien, en détachant du territoire de Tchao la commanderie de Hokien ; ce fut le roi Wen. (Lieou Pi-k’iang) mourut après treize ans de règne (166).

Son fils, (Lieou) Fou, roi Ngai, monta sur le trône ; il mourut au bout d’un an (165). Comme il n’avait pas de fils, sa ligne se trouva interrompue ; son royaume fut supprimé et annexé au territoire impérial.

(Lieou) Soei régnait sur le pays de Tchao depuis vingt-six ans (155) quand, sous le règne de l’empereur HiaoKing, il tomba sous le coup des accusations de Tch’ao Ts’o (134) ; en manière de pu­nition (135), on retrancha au roi de Tchao la commanderie de Tch’angchan (136). (Les rois de) Ou et de Tch’ou s’étant révoltés, le roi de Tchao fit aussitôt cause commune avec eux et médita d’entrer en campagne. Son conseiller Kien (137) et son nei-che Wang Han lui adressèrent des remontrances ; il ne les écouta pas, mais il fit périr en les brûlant vifs Kien et Wang Han ; il partit avec des soldats et vint s’établir sur sa frontière occi­dentale, dans le désir d’attendre (l’armée de) Ou et de se diriger avec elle vers l’ouest ; du côté du nord, il envoya des ambassadeurs aux Hiongnou pour s’allier avec eux contre l’empereur. L’empereur chargea Li Ki (138), marquis de K’iutcheou, de l’attaquer ; le roi de Tchao opéra alors sa retraite et se tint sur la défensive derrière les remparts de Hantan (139) ; (les deux adversaires) se tinrent en échec pendant sept mois. (Les rois de) Ou et de Tch’ou, ayant été battus auprès de (la capitale de) Leang (140), ne purent aller vers l’ouest ; à l’an­nonce (de cet échec), les Hiongnou de leur côté s’arrêtèrent et n’osèrent pénétrer en-deçà de la frontière de l’empire. Loan Pou, qui revenait après avoir triomphé (du roi de Ts’i), réunit ses troupes (à celles qui assiégeaient déjà le roi de Tchao), puis il dériva la rivière pour inonder le rempart de (la capitale de) Tchao ; ce rempart s’écroula ; le roi de Tchao se tua, et la ville de Hantan se rendit. Le roi Yeou, de Tchao, fut privé de descendance.


Le duc grand astrologue dit : Quand un royaume va fleurir, il y a certainement d’heureux présages (qui l’annoncent) (141) : les sages occupent les fonctions publiques, et les hommes méprisables sont mis à l’écart. Quand un royaume va périr, les sages se tiennent cachés, et les fauteurs de désordre par­viennent aux honneurs. Si le roi de Tch’ou, (Lieou) Meou, n’avait pas châtié l’honorable Chen (142) et s’il avait suivi ses avis, si (le roi de) Tchao avait confié une charge à maître Fangyu (143), comment (ces deux rois) auraient-ils fait des projets de lèse-majesté et de meurtre, de manière à être en lutte aux outrages de tout l’empire ? Les hommes sages ! Les hommes sages ! Si on ne possède pas réellement soi-même les mêmes sentiments intimes que les sages, comment pourrait­-on se servir d’eux ? C’est là une vérité profonde : la tran­quillité ou le péril ont pour principe les ordres qu’on donne ; la conservation ou la ruine ont pour principe les hommes qu’on emploie. Fort juste est cette parole !

Notes

(101. ) Ce chapitre comprend en réalité deux parties distinctes, la première étant consacrée au roi de Tch’ou, et la seconde au roi de Tchao. Sur le premier de ces personnages, cf. Ts’ien Han chou, chap. XXXVI.

(102. ) Le Ts’ien Han chou dit au contraire « né du même père », ce qui donne à entendre, d’après Yen Chekou, que Lieou Kiao n’était pas né de la même mère que Kao-tsou.

(103. ) Lieou Po (c.-à-d. Lieou l’aîné), Lieou Tchong (c.-à-d. Lieou le second ; son nom personnel était Hi), Lieou Fang, qui fut Kao-tsou, enfin Lieou Kiao, qui fut roi de Tch’ou.

(104. ) Dans ce premier paragraphe, Sema Ts’ien traite des deux frères aînés de Kao-tsou qui, pour des raisons diverses, ne devinrent pas chefs de maisons héréditaires.

(105. ) Cf. tome II, p. 326, lignes 2 et 3. Ne travaillant pas, le futur Kao-tsou n’avait pas de quoi manger, et c’est pourquoi il allait souvent chez sa belle-sœur pour se faire nourrir.

(106. ) La veuve de Lieou Po. Au lieu de [ab], le Ts’ien Han chou (chap. XXXVI, p. 1 v°) écrit [cb] et le mot [c] a été expliqué soit comme un nom de famille, soit comme un terme local des provinces de l’ouest signifiant « vide » et désignant par conséquent une belle-sœur veuve, c.-à-d. qui est belle-sœur « à vide » puisqu’elle n’a plus son mari. Suivant d’autres commen­tateurs, [c] signifie « grand », et désigne la belle-sœur femme du frère aîné. La variante [a] que présente le texte de Sema Ts’ien confirme cette dernière explication.

(107. ) Le père de Kao-tsou.

(108. ) Pour se désigner lui-même en s’adressant à son père, Kao-tsou a dû employer son nom personnel Pang ; mais, ce nom étant frappé de tabou à l’époque de Sema Ts’ien (cf. tome II, note 08.103), il est remplacé ici par le mot [] « un tel ».

(109. ) [abc]. Yen Chekou dit : « Le mot [b] est ici l’équivalent phonétique du mot [] ; ce nom rappelle que sa mère avait râclé la marmite contenant le potage. » De même, Sema Tcheng voit dans ce titre un simple sobriquet, qui ne correspond au nom d’aucune préfecture pouvant servir de siège à un marquisat effectif. Cette manière de voir cependant ne semble pas absolument exacte : Lieou Sin figure dans la liste des marquis (tome III, p. 131, n° 30) et fut nommé en l’an 200 av. J.-C. ; en l’an 187, on le rabaissa, par mesure de punition, au rang de marquis à l’intérieur des passes, c’est-à-dire qu’on lui retira son fief : il avait donc bien eu un fief réel. D’autre part, comme le remarque Song K’i (998-1061), si le titre conféré à Lieou Sin fut inventé pour signifier « marquis du potage râclé », il aurait fallu que ce titre fût [bac], et non [abc]. En réalité, [ab] est le nom d’une montagne que le Kouo ti tche place à 15 li au S. E. de la s.-p. de Hoai-jong (aujourd’hui s.-p. de Hoai-lai, préf. de Siuenhoa, prov. de Tcheli). Le nom de cette montagne pouvant rappeler l’incident du potage râclé, Kao-tsou le choisit par dérision pour être le nom du fief qu’il donnait à Lieou Sin ; mais ce fief avait une existence réelle.

(110. ) Lieou Hi (= Lieou Tchong) fut nommé roi de Tai en 201 ; en 199 ou 198, il fut dégradé pour avoir fui devant une attaque des Hiongnou (cf. tome II, p. 392, et tome III, p. 103, lignes 18-20). Ainsi les deux frères aînés de Kao-tsou ne furent ni l’un ni l’autre fondateurs de maisons héréditaires.

(111. ) Cf. tome II, p. 386.

(112. ) Le royaume de Tch’ou, tel que l’avait possédé Han Sin, fut divisé en deux en l’année 201. Une moitié fut attribuée à Lieou Kia, qui eut le titre de roi de King (cf. tome III, p. 98, lignes 21-24) ; l’autre moitié fut donnée à Lieou Kiao, avec le titre de roi de Tch’ou. P’ongtch’eng, qui fut la capitale du nouveau roi de Tch’ou, correspond à la ville préfectorale de Siutcheou (prov. de Kiangsou).

(113. ) Bien que le titre de ce chapitre semble annoncer une biographie plus ou moins complète du roi Yuen de Tch’ou, on voit qu’en définitive Sema Ts’ien ne fait guère que mentionner le nom de ce prince. Le Ts’ien Han chou (chap. XXXVI) nous fournit des renseignements plus détaillés ; il nous apprend que le futur roi de Tch’ou, Lieou Kiao, aimait fort les livres et avait lui-même beaucoup de talent littéraire. Dans sa jeunesse, en compagnie des maîtres du pays de Lou appelés Mou, Po et Chen, il reçut l’en­seignement du Che king auprès de Feouk’ieou Po qui lui-même avait été disciple de Siun K’oang (cf. Giles, Biog. Dict., n° 807).

Lorsque Ts’in Chehoangti décréta que les livres devraient être brûlés (213), cette école se dispersa. Lieou Kiao, devenu roi de Tch’ou, donna le titre de tchongta fou à ses anciens condisciples, maîtres Mou, Po et Chen ; puis il envoya son fils Yngk’o à Tch’angngan pour y parfaire son étude du Che king auprès de Feouk’ieou Po. Maître Chen publia le premier une explication du Che king qui fut connue sous le nom de Che de Lou (cf. Legge, C. C., vol. IV, Prolég., p. 8-9) ; le roi Yuen (Lieou Kiao), de son côté, fit aussi une recension du Che long : ses explications du Che king furent ce qu’on appela le Che du roi Yuen.

(114. ) Le Ts’ien Han chou appelle ce personnage Lieou Yngk’o.

(115. ) On sait que la prononciation primitive du caractère [a] était meou ; mais, en 907 ap. J.-C., l’empereur T’ai-tsou, de la dynastie Leang, voulant éviter d’écrire ce caractère qui entrait dans la composition du nom de son arrière-grand-père Maolin, décida que, dans la série dénaire des caractères cycliques, le caractère [a] serait remplacé par le caractère [b] (Kieou Ou tai che, chap. III, p. 3 v°) ; on prit ainsi l’habitude de prononcer ou le caractère cyclique qu’on écrivait [b], et lorsqu’on revint à employer le caractère [a], la prononciation ou lui resta (cf. Dict. de K’anghi, au mot [a]).

(116. ) Cette commanderie avait son centre dans l’actuelle s.-p. de T’antch’eng (préf. de 1tcheou, prov. de Chantong). D’après le Ts’ien Han chou (ch. XXXVI, p. 2 r°), on enleva aussi au roi de Tch’ou la commanderie de Sie ; la ville de Sie était à 44 li au S. E. de la s.-p. actuelle de T’eng (préf. de Yentcheou, prov. de Chantong).

(117. ) Lieou Pi, fils de Lieou Hi (ou Lieou Tchong), ce dernier étant le second des frères aînés de Kao-tsou.

(118. ) D’après les commentaires du T’ong kien kang mou (à la date de 154 av. J.-C.), la capitale du royaume de Leang aurait été d’abord la ville de Tang, et ensuite celle de Soei-yang (cf. tome III, p. 499, n. 1). Cepen­dant les Tableaux chronologiques de Sema Ts’ien (chap. XVII, p. 2 v°) indiquent que la capitale de ce royaume était la ville de Hoai-yang (cf. tome III, note 17.141) ; mais ce n’est là qu’une faute d’impression, et il faut lire Soei-yang. Le Kouo ti tche (chap. VI, p. 10 v°) nous apprend en effet que Lieou Ou, fils de l’empereur Wen, avait d’abord été nommé roi à Taleang (K’ai-fong fou) ; mais, ayant trouvé cet endroit bas et humide, il transporta sa capitale à Soei-yang, qui prit dès lors le nom de Leang.

(119. ) Le Kouo ti tche dit que l’ancienne ville de T’ai-ki était à 70 li à l’O. de la s.-p. de Ningling (préf. de Koei-, prov. de Honan ) ; il ajoute : « C’est la ville de Ki-pi (du royaume) de Leang. »

(120. ) D’après le Kouo ti tche, Tch’angi était à 32 li au N. E. de la s.-p. de Tch’engou (préf. de Ts’aotcheou, prov. de Chantong).

(121. ) Ce marquis , était Lieou Koang), frère cadet de ce Lieou Pi qui venait de se révolter, et, comme lui, fils de Lieou Tchong, le second des frères aînés de Kao-tsou.

(122. ) Lieou Li était le second fils de Lieou Kiao, roi Yuen de Tch’ou ; il était donc l’oncle de ce Lieou Meou qui s’était révolté.

(123. ) Mère de l’empereur King.

(124. ) Cf. tome II, p. 484, ligne 8.

(125. ) Quatre ans, dit le Ts’ien Han chou (chap. XXXVI, p. 2 r°).

(126. ) Vingt-cinq ans, dit le Ts’ien Han chou (chap. XXXVI, p. 2 r°) ; mais on indique en note les variantes « vingt-deux » et « vingt-trois ».

(127. ) Le Ts’ien Han chou (chap. XXXVI, p. 2 v°) appelle ce personnage (Lieou) Tchou.

(128. ) La fin de ce paragraphe est une addition que Sema Tcheng attribue à Tch’ou Chao-suen en la déclarant d’ailleurs fort erronée. D’après le Ts’ien Han chou (chap. XXXVI, p. 2 r°), Lieou Choen, dont le nom posthume fut Tsie, aurait régné seize ans ; il eut pour successeur son fils Yencheou, qui complota contre l’empereur Siuen et fut obligé de se tuer le onzième mois de la première année ti-tsie (69) (Ts’ien Han chou, chap. VIII, p. 4 r°).

(129. ) Pour toute la fin de ce chapitre, voyez aussi Ts’ien Han chou, chap. XXXVIII, p. 1 v° - 2 r°.

(130. ) Ce (Lieou) Yeou avait été roi de Tchao de 194 à 181. En 181, on le fit mourir.

(131. ) Il semble que Sema Ts’ien considère le nom posthume Yeou comme l’équivalent phonétique du mot yeou « chagrin ».

(132. ) Cf. tome II, p. 424.

(133. ) Cf. tome III, p. 107, lignes 8-10.

(134. ) Cf. tome II, p. 509 et note 11.157. .

(135. ) Le Ts’ien Han chou (chap. XXXVII, p. 2 r°) écrit [] au lieu de [] ; il faut alors traduire :

« Le roi de Tchao, Soei, était monté sur le trône depuis vingt-six ans, lorsque, sous le règne de l’empereur Hiaoking, Tch’ao Ts’o, pour quelque faute, enleva à Tchao la commanderie de Tch’angchan.

(136. ) Cette commanderie (act. préf. de Tchengting, prov. de Tcheli) devint dix ans plus tard (149) un royaume qui fut donné à Lieou Choen, fils de l’empereur King (cf. tome III, p. 106).

(137. ) On ne sait quel est le nom de famille de ce personnage.

(138. ) Cf. tome III, p. 133, n° 46.

(139. ) Capitale de Tchao ; aujourd’hui s.-p. de ce nom (préf. de Koangp’ing, prov. de Tcheli).

(140. ) Cf. tome II, note 11.116, et ci-dessus, n. 118.

(141. ) A une variante près, cette phrase est tirée du Tchong yong (ch. 24)

(142. ) Nous avons déjà mentionné, dans la note 113 de la p. 67, ce lettré qui est célèbre par ses travaux sur le Che king. Le roi Lieou Meou l’avait fait charger de liens comme un malfaiteur, et c’est pourquoi il cessa de prendre part aux affaires publiques ; voyez sa biographie dans le chap. LXXXVII, p. 7 r° et v°, du Ts’ien Han chou.

(143. ) On ne sait rien sur ce personnage, qui est simplement mentionné dans la biographie de Tchao Yao (Ts’ien Han chou, chap. XLII, p. 1 v°) ; d’après le commentateur Mong K’ang, Fangyu est le nom de la préfecture d’où il était originaire.