Poésies nouvelles (1836-1852)/Marie

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MARIE


SONNET


Ainsi, quand la fleur printanière
Dans les bois va s’épanouir,
Au premier souffle du zéphyr
Elle sourit avec mystère ;

Et sa tige fraîche et légère,
Sentant son calice s’ouvrir,
Jusque dans le sein de la terre
Frémit de joie et de désir.

Ainsi, quand ma douce Marie
Entr’ouvre sa lèvre chérie,
Et lève, en chantant, ses yeux bleus,

Dans l’harmonie et la lumière
Son âme semble tout entière
Monter en tremblant vers les cieux.

1842.