Nicolas Nickleby (traduction La Bédollière)/08

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Nicolas Nickleby. Édition abrégée
Traduction par Émile de La Bédollière.
Eugène Ardant et Cie (p. 47-54).

CHAPITRE VIII.


Le surlendemain du départ de Nicolas pour le Yorkshire, Catherine Nickleby était assise dans un fauteuil très-fané, élevé sur un piédestal très-poudreux, dans l’atelier de miss la Creevy ; elle donnait une séance à la demoiselle, et pour perfectionner le portrait auquel elle travaillait, miss la Creevy avait fait monter le cadre de la porte de la rue, et elle s’occupait de teinter le portrait de miss Nickleby d’une brillante couleur chair de saumon.

— Eh bien ! ma chère, quand comptez-vous revoir votre oncle ? dit l’artiste, qui ne cessait de babiller en travaillant. — Je ne sais ; bientôt, j’espère, voilà plusieurs jours que je l’attends, et cet état d’incertitude est le pire des maux. — Il a de l’argent, à ce que je crois ? — On m’a dit qu’il était très-riche. Je l’ignore, mais je le crois. — Ah ! vous pouvez en être sûre, autrement il n’aurait pas autant d’arrogance, dit miss la Creevy, dont le caractère était un singulier composé de finesse et de simplicité. Quand un homme est ours, il a généralement une fortune assez indépendante. — Ses manières sont rudes. — Rudes ! s’écria miss la Creevy, un porc-épic est un lit de plume en comparaison. Je n’ai jamais vu de vieux sauvage aussi bourru. — Dans ses manières seulement, dit timidement Catherine. Je serais fâchée, d’avoir une mauvaise opinion de lui avant d’être convaincue qu’il la mérite. — Voilà de nobles sentiments, et le ciel me préserve de vous exciter contre lui ! Mais ne pourrait-il, sans s’en apercevoir, allouer à votre maman et à vous une pension qui vous mettrait à l’aise toutes deux ? Qu’est-ce que serait pour lui, par exemple, une centaine de livres par an ? — Je ne le sais, dit Catherine avec une ardente énergie, mais j’aimerais mieux mourir que de l’accepter. — Mais, pourtant… — L’idée de vivre à ses dépens empoisonnerait toute ma vie. Je trouverais moins avilissant de mendier. — Quoi ! s’écria miss la Creevy, c’est assez singulier ! Voilà un parent dont vous ne voulez pas entendre mal parler par une personne indifférente, et dont vous refuseriez les dons ? — C’est sans doute étrange, reprit plus doucement Catherine ; je veux dire seulement qu’avec les sentiments que j’ai et le souvenir de ma prospérité passée, je ne saurais vivre des bontés de personne, et non pas des siennes en particulier.

Lorsqu’elle cessa de parler, on entendit remuer derrière le paravent placé entre elle et la porte, et l’on frappa contre la boiserie.

— Entrez, qui que vous soyez ! s’écria miss la Creevy.

L’étranger s’avança ; ce n’était rien moins que M. Ralph Nickleby en personne.

— Serviteur, Mesdames, dit Ralph en leur lançant à l’une et à l’autre des regards perçants, vous parliez si haut que j’ai eu peine, à me faire entendre.

Lorsqu’une pensée plus mauvaise qu’à l’ordinaire aboyait dans le cœur de l’homme d’affaires, il avait un tic particulier, qui consistait à cacher un moment ses yeux sous ses sourcils épais et proéminents, pour les montrer ensuite dans toute leur vivacité. Ce mouvement, le sourire mal imprimé qui erra sur ses lèvres pincées, l’expression maligne de sa bouche, tout faisait présumer qu’il avait entendu au moins une partie de la conversation ci-dessus.

— Je suis monté presque certain de vous trouver ici, dit Ralph en s’adressant à sa nièce et en regardant dédaigneusement le portrait. Est-ce là le portrait de ma nièce, Madame ? — Oui, Monsieur, dit vivement miss la Creevy ; et entre nous, Monsieur, ce sera un charmant portrait, amour-propre d’artiste à part. — Ne vous dérangez pas pour me le montrer, Madame, s’écria Ralph en reculant, je ne suis pas bon juge en matière de ressemblance. Est-il bien fini ? — Mais oui, répondit miss la Creevy en l’examinant, le bout de son pinceau dans sa bouche ; encore deux semaines… — Prenez-les vite, Madame, après-demain elle n’aura pas de temps à perdre à des futilités. Travaillez, Madame ; il faut que nous travaillions tous. — Avez-vous loué votre appartement, Madame ? — Je n’ai pas encore mis l’écriteau. — Mettez-le, Madame ; elles n’auront pas besoin de ce logement passé cette semaine, et si elles en ont besoin, elles ne pourront le payer. — Maintenant, ma chère, si vous êtes prête, ne perdons pas de temps.

D’un air de bonté qui lui allait encore plus mal que son allure ordinaire, M. Ralph Nickleby fit signe à la jeune fille de marcher devant, salua gravement miss la Creevy, ferma la porte, et entra chez madame Nickleby, qui le reçut avec de nombreux témoignages de respect. Ralph y coupa court assez brusquement par un geste d’impatience, et entama le sujet de sa visite.

— J’ai trouvé une place pour votre fille, Madame. — Bien, répondit madame Nickleby — Je dirai maintenant que c’est juste tout ce que j’attendais de vous. Comptez là-dessus, disais-je à Catherine pas plus tard qu’hier à déjeuner, votre oncle, après avoir établi Nicolas d’une manière aussi expéditive, ne vous abandonnera que lorsqu’il en aura fait autant pour vous. Catherine, ma chère, pourquoi ne remerciez-vous pas votre ?… — Laissez-moi continuer, Madame, je vous prie, dit Ralph interrompant sa belle-sœur au milieu de cette période. — Catherine, dit madame Nickleby, laissez continuer votre oncle.

Ralph, voyant qu’il s’était assuré de la mère dans le cas où la fille repousserait sa proposition, reprit : — Je suis parvenu, Madame, à obtenir une place chez… chez une modiste et couturière. — Une modiste ! s’écria madame Nickleby. — Modiste et couturière, Madame. Les couturières à Londres, comme je n’ai pas besoin de le rappeler à une personne aussi instruite que vous du train ordinaire de la vie, les couturières à Londres, Madame, font fortune, ont équipage, et deviennent immensément riches.

Les idées qu’avaient éveillées dans l’esprit de madame Nickleby les mots de modiste et de couturière étaient celles de cartons et de paquets enveloppés de toile cirée, promenés péniblement dans les rues ; mais lorsque Ralph eut parlé, elles disparurent et furent remplacées par des visions de grandes maisons dans le quartier fashionable, de belles voitures particulières, de compte ouvert chez un banquier.

— Ce que dit votre oncle est très-vrai, ma chère Catherine : quand votre pauvre papa et moi vînmes à Londres après notre mariage, une jeune dame m’apporta un chapeau de paille, garni de blanc et de vert, dans sa propre voiture, qui arriva à notre porte au grand galop ; pourtant je ne me rappelle pas bien si c’était une voiture à elle ou un carrosse de louage, mais je me souviens parfaitement que le cheval tomba mort au détour de la rue, et que votre pauvre papa dit que l’animal n’avait pas eu d’avoine depuis quinze jours.

Cette anecdote, qui jetait un jour si éclatant sur l’opulence des modistes, ne parut pas produire un effet bien sensible. Pendant qu’on la racontait, Catherine baissa la tête, et Ralph donna des symptômes évidents d’impatience.

— Le nom de la maîtresse, dit-il précipitamment, est Mantalini, madame Mantalini. Je la connais, elle demeure près de Cavendish square. Si votre fille est disposée à essayer de cet emploi, je vais l’emmener de suite. — Avez-vous quelque chose à dire à votre oncle, mon amour ? demanda madame Nickleby. — Beaucoup, répondit Catherine, mais pas maintenant. J’aime mieux lui parler quand nous serons seuls ; il y aura économie de temps à le remercier et à lui parler chemin faisant.

À ces mots, Catherine se hâta de quitter la chambre pour cacher les traces de son émotion et se préparer à sortir.

Lorsqu’elle fut rentrée, Ralph, dont l’irritation croissait à chaque instant, lui prit le bras et partit sans cérémonie.

— Maintenant, dit-il, marchez le plus vite que vous pourrez, et ce sera le pas qu’il vous faudra prendre tous les matins pour aller à vos travaux ; et il l’entraîna rapidement vers Cavendish square. — Je vous ai beaucoup d’obligation, mon oncle ! dit la jeune fille rompant la première le silence. — J’en suis enchanté ; j’espère que vous ferez votre devoir ? — Je tâcherai de convenir, mon oncle. Je… je… — Ne vous menez pas à pleurer, je déteste les pleurnicheries. — Elles ne servent à rien, je le sais, mon oncle. — Certainement, épargnez-les-moi.

Ces paroles brusques n’étaient pas de nature à sécher les larmes d’une femme jeune et sensible, sur le point de faire sa première apparition sur une scène entièrement nouvelle, au milieu d’étrangers froids et indifférents. Mais tout le visage de Catherine se teignit de vives couleurs, sa respiration devint un moment plus rapide, et elle poursuivit ensuite sa route d’un pas plus ferme et plus assuré.

— Mon oncle, dit Catherine lorsqu’elle jugea qu’ils approchaient de leur destination, vivrai-je chez moi ? — Chez vous ! où cela ? — Je veux dire avec ma mère, avec la pauvre veuve ? — À proprement parler, vous vivrez ici, car vous prendrez ici vos repas, et vous serez ici du matin au soir et parfois du soir au matin. — Mais la nuit je ne puis la quitter, mon oncle ; il faut que j’aie un domicile, ou chez moi ou dans l’endroit où elle aura le sien. — J’ai prévu cette question, dit Ralph, et, quoique d’un avis contraire, faites-y bien attention, j’ai pris des mesures en conséquence. J’ai parlé de vous comme d’une ouvrière travaillant chez elle.

C’était une consolation. Catherine accabla son oncle de remerciements, que celui-ci reçut comme s’il les avait mérités ; et, sans plus ample conversation, ils arrivèrent à la porte de madame Mantalini, dont le nom et la profession étaient inscrits sur un vaste tableau. Les magasins de madame Mantalini étaient au premier, ce dont la noblesse et les gens riches étaient avertis par deux ou trois chapeaux à la dernière mode, et divers ajustements du meilleur goût, qu’on apercevait près des rideaux des fenêtres.

Un domestique en livrée ouvrit la porte, et, en réponse à la question de Ralph, qui demanda si madame Mantalini était chez elle, il introduisit les visiteurs dans une antichambre magnifique. Ils attendirent là plus longtemps que ne l’eût désiré M. Ralph Nickleby, qui allait sonner, lorsqu’un individu passa la tête à la porte et disparut aussitôt en apercevant quelqu’un.

— Holà ! holà ! s’écria Ralph.

Au bruit de la voix de Ralph, la tête reparut ; la bouche, en s’ouvrant, laissa voir une longue rangée de dents d’une éclatante blancheur, et murmura d’un ton minaudier :

— Diable ! Nickleby.

Là-dessus, l’individu conduisit les visiteurs dans une chambre du second étage, où se trouvait madame Mantalini. La couturière était un beau brin de femme, de bonne mine et bien mise, mais beaucoup plus âgée que l’homme en pantalon turc, qu’elle avait épousé environ six mois auparavant. Le nom du mari était originairement Muntle ; mais, par une transition facile, il l’avait converti en celui de Mantalini, la dame pensant avec raison qu’un nom anglais lui ferait du tort dans sa spécialité commerciale. M. Mantalini avait apporté en dot ses favoris, sur lesquels il avait trouvé moyen de vivre pendant plusieurs années, et auxquels il avait récemment ajouté des moustaches, fruit d’une culture assidue. Sa part dans les travaux et dans les affaires se bornait jusqu’à ce jour à dépenser de l’argent, et parfois, lorsqu’il n’en avait pas, à faire escompter à M. Ralph Nickleby les billets des pratiques.

— Madame ! dit Ralph, voici ma nièce. — Ah ! ah ! répondit madame Mantalini en toisant Catherine de la tête aux pieds et des pieds à la tête. Savez-vous parler français, mon enfant ? — Oui, Madame, répondit Catherine sans oser lever les yeux. — Nous avons constamment vingt jeunes ouvrières dans l’établissement, dit madame Mantalini. — Vraiment, Madame ! — Pendant combien d’heures êtes-vous habituée à travailler ? — Je n’ai jamais été habituée à travailler, Madame, dit Catherine à voix basse. — Raison de plus pour s’y mettre activement aujourd’hui, dit Ralph intervenant, de peur que cet aveu ne nuisit à la négociation entamée, — Je compte sur son zèle, reprit madame Mantalini ; nos heures sont de neuf à neuf ; plus, quand l’ouvrage donne, un travail extraordinaire, qui est payé à part.

Catherine s’inclina.

— Vous prendrez ici vos repas, c’est-à-dire le dîner et le thé. Vous gagnerez de cinq à sept schillings par semaine ; mais je ne puis vous préciser la somme avant d’avoir vu ce que vous savez faire.

Catherine s’inclina de nouveau.

— Si vous êtes prête, vous pourrez commencer lundi matin à neuf heures, et miss Knags, la première demoiselle, aura ordre de vous donner une tâche facile pour commencer. Souhaitez-vous encore quelque chose, monsieur Nickleby ? — Rien de plus, Madame. — C’est donc arrangé, dit la dame ; et elle jeta un coup d’œil du côté de la porte, comme si elle eût voulu s’en aller, mais retenue par la crainte de laisser à M. Mantalini seul l’honneur de reconduire les visiteurs. Ralph la tira d’embarras en prenant congé sans délai.

— Voilà ! dit Ralph lorsqu’ils furent dans la rue ; maintenant vous êtes casée. J’avais idée de placer votre mère dans une maison fort agréable (il pensait pouvoir disposer d’une place dans un hospice de vieillards fondé sur les frontières de la Cornouailles) ; mais, comme vous voulez rester ensemble, je ferai autre chose pour elle ; elle a peu d’argent ? — Très-peu. — Si peu qu’elle en ait, il peut durer longtemps si elle le ménage. Vous quittez votre logement samedi ? — Vous nous avez dit de le faire, mon oncle. — Oui ; il y a une maison vacante, qui m’appartient, et où je puis vous installer jusqu’à ce qu’elle soit louée, et alors, sauf les accidents imprévus, je vous en trouverai une autre. — Est-ce loin d’ici ? — Passablement ; c’est dans un autre quartier de la ville, à l’est ; mais j’enverrai mon commis chez vous samedi à cinq heures pour vous y mener ; adieu. Vous savez votre chemin ; toujours tout droit.

Ralph donna froidement une poignée de main à sa nièce, la quitta au bout de Régent street, et s’éloigna en rêvant aux moyens de gagner de l’argent. Catherine retourna tristement chez sa mère.

Comme Ralph l’avait annoncé, le samedi suivant Newman Noggs vint les chercher toutes deux, et les conduisit dans une vieille maison de la rue de la Tamise. La porte et les fenêtres étaient couvertes de poussière, et elle paraissait avoir été inhabitée depuis longues années.

Newman tira la clef de son chapeau, dans lequel, soit dit en passant, en raison du mauvais état de ses poches, il déposait toute sorte de choses, et où il eût vraisemblablement mis son argent s’il en avait eu. Il introduisit les dames dans l’intérieur sombre et noir de leur futur domicile. Les chambres avaient perdu toute leur antique animation. Derrière était une terrasse qui donnait sur la Tamise ; une vieille niche à chien, des os de divers animaux, des fragments de crochets de fer et des cerceaux de barrique en jonchaient le sol ; mais on n’y voyait pas un être vivant ; c’était l’image de la décadence froide et silencieuse.

— Cette maison serre et glace le cœur, dit Catherine ; il semble qu’une bruine est tombée dessus. Si j’étais superstitieuse, je serais tentée de croire que quelque crime affreux a été commis entre ces murailles, et que de cette époque date l’abandon de ce lieu. Que l’aspect en est sinistre ! — Ma chère, ne parlez pas ainsi, ou vous me causeriez une frayeur mortelle ! — Ce sont de folles rêveries, dit Catherine en s’efforçant de sourire. — Eh bien ! mon amour, je vous prie de les garder pour vous et de ne pas éveiller les miennes pour leur tenir compagnie. Pourquoi n’avoir pas songé à tout cela ? Vous êtes si insouciante ! Vous auriez prié mademoiselle la Creevy de venir avec nous, ou vous auriez emprunté un chien. Mais voilà comme vous agissez toujours, et votre pauvre père était comme vous. Si je ne pensais à tout…

C’était le début ordinaire des lamentations de madame Nickleby, qui comprenaient environ une douzaine de phrases compliquées, qu’elle adressait plutôt à elle-même qu’à autrui, et qu’elle débita en ce moment jusqu’à ce que la respiration lui manqua.

Newman parut ne pas y prendre garde, et les conduisit à deux chambres du premier, qu’on semblait avoir essayé de rendre habitables. Dans l’une se trouvaient quelques chaises, une table, des tapis en lambeaux, et on avait allumé du feu. Il y avait dans l’autre un vieux lit et un simulacre d’ameublement.

— Dites-moi, ma chère, dit madame Nickleby essayant de paraître satisfaite, n’est-ce pas bien de l’attention de la part de votre oncle ? Sans lui, nous n’aurions pour nous reposer que le lit que nous avons acheté hier. — C’est une bonté rare, répondit Catherine en examinant l’appartement.

Newman Noggs ne dit pas qu’il avait ramassé ces vieux meubles dans les mansardes ou à la cave, qu’il avait acheté deux sous de lait pour le thé placé sur un plateau, qu’il avait rempli la chaudière rouillée qui chantait près du feu, recueilli les bûches sur la terrasse, et mendié le charbon. Mais l’idée que ces choses s’étaient faites par ordre de Ralph le divertit tellement qu’il ne put s’empêcher de faire craquer ses dix doigts l’un après l’autre.

— Il est inutile de vous retenir plus longtemps, je pense, dit Catherine. — Ne puis-je rien faire pour vous ? demanda Newman. — Rien, je vous remercie, répondit mademoiselle Nickleby. — Peut-être, ma chère, M. Noggs serait content de boire à notre santé ? dit madame Nickleby en fouillant dans son sac.

Catherine remarqua l’embarras de Newman : — Je pense, maman, dit-elle avec hésitation, que vous le blesserez en le lui proposant.

Newman Noggs salua la jeune fille d’une manière qui jurait avec son misérable extérieur, porta sa main sur son cœur, s’arrêta un moment de l’air d’un homme qui a envie de parler et qui ne sait par où commencer, et quitta la chambre.

Lorsque les échos retentirent du bruit discordant de la porte qui se refermait, Catherine se sentit presque tentée de rappeler Newman et de le prier de rester quelques instants ; mais elle eut honte d’avouer sa terreur, et le laissa s’éloigner.