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passants frappaient à coups de pierres, se disait en soupirant : « Malheureux que je suis de m’attirer tous les ans des insultes et des douleurs ! »

Cette fable vise les gens qui ne retirent que des désagréments de leurs propres biens.

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LE CASTOR


Le castor est un quadrupède qui vit dans les étangs. Ses parties honteuses servent, dit-on, à guérir certaines maladies. Aussi quand on le découvre et qu’on le poursuit pour les lui couper, comme il sait pourquoi on le poursuit, il fuit jusqu’à une certaine distance, et il use de la vitesse de ses pieds pour se conserver intact ; mais quand il se voit en prise, il se coupe les parties, les jette, et sauve ainsi sa vie.

Parmi les hommes aussi, ceux-là sont sages qui, attaqués à cause de leurs richesses, les sacrifient pour ne pas risquer leur vie.

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LE JARDINIER ARROSANT DES LÉGUMES


Un homme, s’étant arrêté près d’un jardinier qui arrosait ses légumes, lui demanda pourquoi les légumes sauvages étaient florissants et vigoureux, et les cultivés chétifs et malingres. « C’est que, répondit le jardinier, la terre est pour les uns une mère, pour les autres une marâtre. »

Pareillement les enfants nourris par une marâtre ne sont pas nourris comme ceux qui ont leur mère.

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LE JARDINIER ET LE CHIEN


Le chien d’un jardinier était tombé dans un puits. Le jar-