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dormait au soleil ; il fondit sur lui et l’enleva. Mais le serpent se retourna et le mordit, et le corbeau, sur le point de mourir, dit : « Je suis bien malheureux d’avoir trouvé une aubaine telle que j’en meurs. »

On pourrait dire cette fable à propos d’un homme que la découverte d’un trésor met en péril de mort.


168
LE CORBEAU MALADE

Un corbeau malade dit à sa mère : « Prie les dieux, mère, et ne pleure pas. » La mère lui répondit : « Lequel des dieux, mon enfant, aura pitié de toi ? en est-il un à qui tu n’aies pas dérobé de viande ? »

Cette fable montre que ceux qui se sont fait beaucoup d’ennemis dans leur vie ne trouveront pas d’amis, dans le besoin.


169
L’ALOUETTE HUPPÉE

Une alouette huppée, prise au lacs, disait en gémissant : « Hélas ! pauvre oiseau infortuné que je suis ! Je n’ai dérobé à personne ni or, ni argent, ni quoi que ce soit de précieux : c’est un petit grain de blé qui a causé ma mort. »

Cette fable s’applique à ceux qui, pour un profit mesquin, s’exposent à un grand danger.


170
LA CORNEILLE ET LE CORBEAU

La corneille conçut de la jalousie contre le corbeau, parce qu’il donne des présages aux hommes, qu’il leur annonce l’avenir et que pour cette raison il est pris à témoin par eux ;