Page:Ésope - Fables - Émile Chambry.djvu/256

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Soudain un quidam vint à lui et lui annonça que les portes de sa maison étaient ouvertes et qu’on avait enlevé tout ce qui était à l’intérieur. Hors de lui, il se leva d’un bond et courut en soupirant voir ce qui était arrivé. Un des gens qui se trouvaient là, le voyant courir, lui cria : « Hé ! l’ami, toi qui te piquais de prévoir ce qui doit arriver aux autres, tu n’as pas prévu ce qui t’arrive. »

On pourrait appliquer cette fable à ces gens qui règlent pitoyablement leur vie et qui se mêlent de diriger des affaires qui ne les regardent pas.



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LES ABEILLES ET ZEUS


Les abeilles, enviant leur miel aux hommes, allèrent trouver Zeus et le prièrent de leur donner de la force pour tuer à coups d’aiguillon ceux qui s’approcheraient de leurs cellules. Zeus, indigné de les voir envieuses, les condamna à perdre leur dard, toutes les fois qu’elles en frapperaient quelqu’un, et à mourir après.

Cette fable peut s’appliquer aux envieux qui consentent à souffrir eux-mêmes des maux qu’ils font.



235


L’ÉLEVEUR D’ABEILLES


Un homme, ayant pénétré chez un éleveur d’abeilles, en son absence, avait dérobé miel et rayons. À son retour, l’éleveur, voyant les ruches vides, s’arrêta à les examiner. Mais les abeilles, revenant de picorer et le trouvant là, le piquèrent de leurs aiguillons et le maltraitèrent terriblement. « Méchantes bêtes, leur dit-il, vous avez laissé partir