Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 1.djvu/49

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les parcelles d’or et d’argent. Or, ce rôle assimilateur nous paraît éminemment réservé aux natures sympathiques qui ont soif du bien et du vrai et vont le chercher partout, aux hommes de foi plutôt encore que de science.

Voilà pourquoi nous souhaitons à notre pays des hommes comme Bastiat, et des vérités comme la doctrine de l’Harmonie, de ces vérités simples et fécondes qu’on ne découvre et qu’on ne perçoit qu’avec l’esprit de son cœur, comme a dit de Maistre — mente cordis sui.

r. de fontenay.




Voici quelques extraits du journal de M. Paillottet, qui sont le complément naturel de cette notice :

NEUF JOURS PRÈS D’UN MOURANT.

Le 16 décembre, vers midi, j’arrive chez lui, je le vois. Nous nous embrassons, mais à son premier mouvement tout affectueux succède une impression chagrine. Sa figure s’attriste, et il murmure, en élevant les mains : « Est-il possible que vous ayez fait un si long voyage ? Quelle folie ! »

Pendant cette première entrevue je le trouvai, à ma grande surprise, impatient, irritable… Comme je voulais lui éviter la peine de monter un étage, à l’aide d’une précaution que j’aurais prise, il me dit : « Je ne puis pas souffrir qu’on s’occupe de moi. » Il lui répugne d’être vu pendant qu’il boit et mange, à cause des efforts pénibles qu’exige de lui l’inglutition. Toutefois cette répugnance ne paraît pas exister vis-à-vis des étrangers. Ainsi à 2 heures 1/2 il entre au café prendre un verre de sirop et ne veut pas que je l’accompagne.

17 décembre 1850

… En rentrant chez lui, il me parle de la seconde édition du premier volume des Harmonies, puis du second volume qu’il