Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 7.djvu/16

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toire sans jugement, sans enquête et sans les garanties qu’obtiendrait en France le dernier des malfaiteurs.

Et d’ailleurs, est-ce de bonne foi qu’on craint que la présence des Polonais trouble la tranquillité publique ? Nous nions qu’ils veuillent troubler l’ordre ; et s’ils avaient une telle prétention, nous serions disposés à croire que ce sont les mesures acerbes employées contre eux qui ont irrité et égaré leurs esprits. Mais notre Gouvernement est-il si peu solide qu’il ait à redouter la présence de quelques centaines de proscrits ? Ne ferait-il pas sa propre satire en avançant qu’il ne peut répondre de l’ordre public si l’on ne l’arme pas envers eux de pouvoirs arbitraires ?

Il est donc bien évident que la pétition, qui se signe en ce moment, n’est pas et ne doit pas être l’œuvre d’un parti ; mais qu’elle doit être accueillie par tous les Bayonnais, sans distinction d’opinion politique, pourvu qu’ils aient dans l’âme quelque étincelle d’humanité et de justice.




2. — D’UN NOUVEAU COLLÉGE À FONDER À BAYONNE[1].


Il a été question au conseil municipal de doter Bayonne d’un collége. Mais que voulez-vous ? on ne saurait tout faire à la fois ; il fallait courir au plus pressé, et la ville s’est ruinée pour se donner un théâtre : le plaisir d’abord ; l’instruction attendra. D’ailleurs, le théâtre, n’est-ce point aussi une école, et une école de mœurs encore ? Demandez au vaudeville et au mélodrame.

Cependant, en matière de fiscalité, Bayonne se tient à la

  1. J’ai à répéter sur cet article ce que je viens de dire sur le précédent. (Note de l’édit.)