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cial bien senti et que l’administration actuelle mériterait les bénédictions de la génération qui nous presse.




3. — RÉFLEXIONS SUR LA QUESTION DES DUELS.

(Compte rendu)[1].


La centralisation littéraire est portée de nos jours à un tel point en France, et la province y est si bien façonnée, qu’elle dédaigne d’avance tout ce qui ne s’imprime pas à

  1. La Chalosse, journal de l’arrondissement de Saint-Sever, no du 11 février 1838. À cette époque, Bastiat et son ami M. Félix Coudroy, l’auteur de la brochure sur le Duel, se croyaient l’un et l’autre voués à l’obscurité. Ce fut seulement sept ans après que le premier fut appelé à manifester les qualités de son esprit sur un vaste théâtre. Pour l’y suivre, s’associer à ses travaux et se révéler comme lui au monde civilisé, il n’a manqué qu’une chose à M. Coudroy, la santé. On a déjà pu voir l’opinion de Bastiat sur le mérite de son ami en lisant les lettres insérées au tome Ier. Voici une lettre de plus écrite en 1845 :
    « Mon cher Félix,

    « À cause de la difficulté de lire, je ne puis bien juger le style ; mais ma conviction sincère (tu sais que là-dessus je mets de côté toute modestie de convenance), c’est que nos styles ont des qualités et des défauts différents. Je crois que les qualités du tien sont celles qui, lorsqu’on s’exerce, amènent le vrai talent : je veux dire un style vif, animé, avec des idées générales et des aperçus lumineux. Copie toujours sur de petits feuillets ; s’il faut en modifier quelqu’un, ce sera peu de chose. En copiant, tu pourras peut-être polir ; mais, pour moi, je remarque que le premier jet est toujours plus rapide et plus à la portée des lecteurs de nos jours, qui n’approfondissent guère.

    « N’as-tu pas le témoignage de M. Dunoyer ? »

    (Note de l’édit.)