Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/246

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dis-je, ni prochain, ny non prochain : Il est donc heretique, me dit-il : demandez-le à ces bons Peres. Je ne les pris pas pour juges, car ils consentoient desja d’un mouvement de teste. Mais je leur dis, il refuse d’admettre ce mot de prochain, parce qu’on ne le veut pas expliquer. À cela un de ces Peres voulut en apporter sa definition ; mais il fut interrompu par le disciple de Monsieur le Moine, qui luy dit : Voulez-vous donc recommencer nos broüilleries ? Ne sommes-nous pas demeurez d’accord de ne point expliquer ce mot de prochain, et de le dire de part et d’autre, sans dire ce qu’il signifie ? À quoy le Jacobin consentit.

Je penetray par là dans leur dessein, et leur dis en me levant pour les quitter : En verité, mes Peres, j’ay grand peur que tout cecy ne soit une pure chicanerie ; et quoy qu’il arrive de vos assemblées, j’ose vous predire, que quand la Censure seroit faite, la


quam, appellat ; nec proximam negat. Certè, inquit, hæreticus est : hosce interroga. Ego verò rem ipsorum arbitrio non permisi : jam enim nutu assentiebantur. Sed vocem illam, inquam, proptereà usurpare refugit, quia vos illam exponere detrectatis. Ibi tum notionem suam proferre unus è Patribus adornabat : sed obstitit Moynii discipulus. Vin tu, inquit, veteres rixas exsuscitare ? Nonne dictum inter nos fuit, ut vocem illam utrique pronuntiaremus, explanaret nullus ? Concessit Dominicanus, et tacuit.

Ex hoc mihi totum ipsorum consilium subito patuit. Itaque consurgens : Quàm vereor, inquam, ne hoc negotium merum sit in frigidâ cavillatione ludibrium ! Quemvis exitum habeant hæc vestra comitia, fidenter hoc dico : confectâ Cen-