Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/247

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paix ne seroit pas établie. Car quand on auroit décidé qu’il faut prononcer les syllabes pro, chain ; qui ne voit que n’ayant point esté expliquées chacun de vous voudra jouïr de la victoire. Les Jacobins diront que ce mot s’entend en leur sens. Monsieur le Moine dira que c’est[1] au sien, et ainsi il y aura bien plus de disputes pour l’expliquer, que pour l’introduire. Car apres tout, il n’y auroit pas grand peril à le recevoir sans aucun sens, puis qu’il ne peut nuire que par le sens. Mais ce seroit une chose indigne de la Sorbonne et de la Theologie d’user de mots equivoques et captieux sans les expliquer.

[2]Car enfin, mes Peres, dites-moy, je vous prie, pour la derniere fois, ce qu’il faut que je croye pour estre Catholique : Il faut, me dirent-ils tous ensemble, dire que tous les justes ont le pouvoir prochain en faisant abstraction de tout sens. Abstrahendo à


surâ nihilo magis constituta pax erit. Age, decernatis has syllabas, pro-xi-mè, proferendas esse, quid fiet ? Cùm illarum vis nusquam exposita fuerit, se volet quisque dici victorem. Sensum suum valere cupient Dominicani : contra Moynius opponet suum : hinc de sensu lites exurgent nihilo minores quàm de voce primùm inducendâ. Postremò quid periculi sit vocem fundere sensu vacuam, non video. Sensus enim nocere, non sonus potest. Sed illud indignum et Sorbonâ et Theologiâ fuerit, verbis fallacibus et ambiguis, quæ ipsa explicare nolit, autoritatem dare. Quid enim ad extremum credere me jubetis, ut catholici nomen retineam ? Tum illi uno ore : Hoc tibi confitendum est : Omnibus justis divinæ tegis explendæ

  1. P. [le], variante fournie par l’exemplaire de Basse, signalé supra p. 105.
  2. A2B. Car, manque.