Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/249

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Je les viens de quitter sur cette[1]solide raison pour vous écrire ce recit, par où vous voyez qu’il ne s’agit d’aucun des points suivants, et qu’ils ne sont condamnez de part ny d’autre. 1. Que la grace n’est pas donnée à tous les hommes. 2. Que tous les justes ont le pouvoir d’accomplir les Commandemens de Dieu. 3. Qu’ils ont neantmoins besoin pour les accomplir, et mesme pour prier, d’une grace efficace qui determine leur volonté. 4. Que cette grace efficace n’est pas tousjours donnée à tous les justes ; et qu’elle dépend de la pure misericorde de Dieu. De sorte qu’il n’y a plus que le mot de prochain sans aucun sens qui court risque.

Heureux les peuples qui l’ignorent ! heureux ceux qui ont precedé sa naissance ! car je n’y voy plus de remede, si Messieurs de l’Academie[2]ne bannissent


Hîc illos tam solidâ ratione utentes relîqui, ut ad te omnia exacta perscriberem. Cernis, opinor, nullum ex sequentibus capitibus ab alterutrâ parte damnari : 1. Non omnibus dari gratiam. 2. Justis servandæ legis potestatem semper suppetere. 3. Ad id tamen necessariam esse gratiam efficacem, quâ voluntas insuperabiliter agatur. 4. Non omnibus justis hanc gratiam semper adesse ; sed quibusdam gratuito Dei munere dari, quibusdam non item. Ita unius verbi, proximè, sensu vacui, periculo certatur. Felices quibus illud incognitum est ! felices qui ejus ortum antecesserunt ! Omninò hujus mali unam video medicinam ; si nostri Academici barbaram hanc vocem, tot

  1. A2, [derniere].
  2. B. par un coup d’autorité ne bannissent de la Sorbonne ce mot barbare qui cause