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pas elle que l’Auteur entend lors qu’il parle d’une Personne qu’il admire sans la connoistre ? » Racine était depuis 1655 aux « petites Ecoles» ; il devait avoir puisé ce renseignement à de bonnes sources. Havet a attribué cette lettre à Madame de Longueville; d’autres, à Madame de Sablé.

La lettre de l’académicien a été attribuée à Gomberville ; elle pourrait l’être à beaucoup d’autres. L’hypotbèse de Sainte-Beuve, qui met en avant le nom de Chapelain, est de beaucoup la plus séduisante (nous ne possédons, d’ailleurs, aucune de ses lettres écrites en 1656). 11 était très lié depuis longtemps avec les « messieurs », surtout avec Arnauld d’Andilly, « son ami inviolable », son maître en poésie, qui lui envoyait très fidèlement tous ses ouvrages et ceux de ses amis. Les archaïsmes de style que relève Sainte-Beuve (peu s’en faut que je ne die....j’en suis marry) ne pourraient toutefois pas être invoqués à l’appui de cette hypothèse, puisqu’ils se retrouvent sous la plume de Pascal dans la cinquième et la sixième Provinciales.


V. — SOURCES

Dans cette lettre, toute consacrée à des discussions de théologie ou de droit ecclésiastique, Pascal s’est constamment inspiré de tous les écrits publiés par Arnauld avant et pendant le procès de Sorbonne : protestation contre les procédés employés le 4 novembre 1655, quand fut dénoncée la Lettre à un duc et pair; acte officiel passé devant notaires le 26 janvier et lu en Sorbonne le 27 par les huissiers (cf. supra p. 181); écrits théologiques qu’Arnauld au cours de la discussion faisait tenir aux docteurs assemblés. Il est même infiniment probable qu’Arnauld collabora directement à cette lettre. Fouillou écrit dans son catalogue : « On peut juger que M. Arnauld a eu part à la 3e , par ces lettres qui se voyent à la fin : E. A. A. B. P. A. F. D. E. P. lesquelles signifient Blaise Pascal Auvergnat fils d’Etienne Pascal et Antoine Arnauld ». Il est vrai que Beaubrun, qui avait d’abord