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CINQUIÈME PROVINCIALE 315

une opinion probable , le Confesseur le doit absoudre, quoy que son opinion soit contraire à celle du penitent. Mais il ne dit pas que ce soit un peché mortel de ne le pas absoudre? Que vous estes prompt, me dit-il, escoutez la suite : il en fait une conclusion expresse : Refuser l’absolution à un penitent qui agit selon une opinion probable , est un peché qui de sa nature est mortel. Et il cite pour confirmer ce sentiment trois des plus fameux de nos Peres Suarez 1, Vasquez 2 et Sanchez 3 .

O mon Pere, luy dis-je, voila qui est bien prudemment ordonné : Il n’y a plus rien à craindre. Un Confesseur n’oseroit plus y manquer. Je ne sçavois pas que vous eussiez le pouvoir 4 d’ordonner sur peine de damnation. Je croyois que vous ne sçaviez qu’oster les pechez; je ne pensois pas que vous en sceussiez introduire. Mais vous avez tout pouvoir à ce que je voy. Vous ne parlez pas proprement, me dit-il. Nous n’introduisons pas les pechez, nous ne faisons que les remarquer. J’ay desja bien reconnu deux ou trois fois que vous n’estes pas bon Scholastique. Quoy qu’il en soit mon Pere voila mon doute bien resolu. Mais j’en ay un autre encore à vous proposer. C’est que je ne sçay comment vous pouvez faire quand les Peres 5 sont contraires au sentiment de quelqu’un de vos Casuistes.

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1. P’AB. [to. 4. d. 32. sect. 5.]. — Cette référence et celles qui suivent manquent dans W

2. P’AB. [disp. 62. c. 7.].

3. P’AB. [numéro 29.].

4. A. [de rien] ordonner.

5. B. [de l’Eglise].