Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/78

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tent assez durement ses accusateurs. Suivant Montucla, et suivant Bossut, il suffit pour trancher le débat de relever ce fait que Wallis (comme Lalouère) avait commis des fautes dans le mémoire qu’il présenta au concours, et que l’un et l’autre géomètre reconnurent leurs erreurs. Wallis, sans doute, se corrigea, mais trop tard. Quant à Lalouère, il reste, suivant l’expression de Fontenelle, l’homme qui a eu le malheur de découvrir la quadrature du cercle. De même dans l’ Encyclopédie (au mot Cycloïde, tome IV, 1754) d’Alembert reproduit sans les discuter les conclusions de l’ Histoire de la Roulette, conclusions que d’ailleurs, par suite d’une confusion manifeste, il attribue à Baillet, le biographe de Descartes.

La discussion semblait close. Cependant Condorcet reprit l’attaque, déclarant sans ambages dans son Éloge de Pascal (OEuvres, tome III, 1847, p. 610 sqq.) que la conduite de Pascal envers Wallis et le Père Lalouère ne peut être excusée, et que Pascal « se laissa entraîner par l’esprit de parti » . Dans la dernière partie du XIXe siècle, l’érudition contemporaine s’empara du problème. En 1876, Ferdinand Jacoli étudie en détail dans un article très documenté le rôle de Torricelli 1 . D’autre part, la publication par le Père Colombier, en 1879, de deux fragments inédits de lettres de Pascal adressées au Père Lalouère, raviva la polémique relative au concours de la Roulette. C’est en raison de ces lettres que Joseph Bertrand, après avoir admiré la verve déployée par Pascal dans son argumentation, se croit obligé de confesser qu’il n’a malheureusement pas « respecté toujours la stricte vérité 2 ». C’est sur ces lettres aussi que s’appuie princi-

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1. Evangelista Torricelli ad il metodo delle tangenti detto metodo del Roberval apud Bulletin Boncompagni, T. VIII.

2. Blaise Pascal, 1891, p. 328.