Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/51

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Après les publications de Faugère et de Havet, l’édition des Pensées n’était plus à faire. Mais les Pensées de Pascal, rendues plus accessibles et comme douées d’une jeunesse nouvelle, devaient solliciter davantage les recherches des penseurs et des érudits. Nous n’avons pas à rappeler ici des noms comme ceux de Prévost-Paradol ou de Ravaisson, de M. Droz ou de M. Boutroux ; nous devons seulement indiquer les éditions multiples, qui ont été faites de différents points de vue, mais dont la diversité même est un hommage à la complexité du génie de Pascal ; d’un mot nous soulignerons l’intention qui a inspiré chacun de ces travaux, et qui en marque le caractère.

Dans la publication complète des fragments de Pascal qu’il a donnée en 1857, Astié a distingué, comme Faugère, d’une part, la série des opuscules et des pensées diverses, d’autre part, l’Apologie, qu’il a disposée sur un plan remarquablement simple : Première partie : misère de l’homme sans Dieu (Du besoin de connaissance. Du besoin de justice. Du besoin de bonheur. Grandeur et misère de l’homme). Seconde partie : félicité de l’homme avec Dieu (Caractères de la vraie religion, moyens d’arriver à la foi. Jésus-Christ. Du peuple juif. Des miracles. Des figuratifs. Des prophéties. Ordre). — Ce plan laisse apercevoir le vrai caractère de l’Apologie pascalienne qui est, pour As lié comme elle était pour Vinet, essentiellement psycho logique et morale ; c’est sur le pessimisme qu’elle fonde le christianisme. Ou (comme le dit l’éditeur, en invoquant l’autorité du fragment 290) : « les preuves historiques (mi racles et prophéties), après la doctrine, et la doctrine elle même après la morale » — ordre de succession qui est en même temps un ordre de subordination. Cette édition est par excellence l’édition « populaire » et « théologique » qu’Astié annonçait dans sa préface ; comme Astié était