Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/61

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core une autre écriture, élégante et correcte (p. 405). Souvent ces fragments ont été corrigés ou complétés de la main de Pascal.

Un grand nombre de ces fragments sont précédés de la croix, que Saint-Cyran recommandait de placer en tête de tout écrit, comme « les armes du chrétien » ; mais il n’y a pas à en tirer de conclusion sur le caractère intime du fragment, on la retrouve en tête de remarques sur le style, comme le fragment 53 qui est probablement de 1657, date où parurent les Plaidoyers de M. Le Maître.

Il est mutile d’insister sur la diversité d’aspect et de contenu que présentent ces fragments. Il y a des pages entières qui forment de véritables chapitres de livre ; elles sont couvertes de ratures, et témoignent d’un travail où l’écrivain a déployé toutes les ressources de son art : fragments sur les Deux Infinis (72), sur l’Imagination (82), sur le Divertissement (139), sur la Justice (294), sur le Péché originel (415), sur l’Incompréhensibilité de l’homme A. P. R. (430), sur le Pyrrhonisme (434) D’autres sont de longues traductions d’Isaïe ou de Daniel qui concernent les prophéties (713 et 722). La rédaction du Pari est faite sur quatre pages du format de notre papier à lettre (3, 4, 7 et 8) ; Pascal avant de l’avoir terminée avait écrit des fragments qui ne s’y rattachent pas directement ; puis il a complété son argumentation, recouvrant son papier dans tous les sens, d’une écriture de plus en plus menue renvoyant d’une page à l’autre à l’aide de petites figures géométriques qui permettent d’ordonner ce chaos. Corrélativement à ces développements, on trouvera de longues suites de notes qui représentent le travail antérieur de méditation. Chaque para graphe ou chaque idée essentielle est en germe dans un trait saillant, dans un mot. En tête de la page 107, on