Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/68

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encore qu’il ait évoqué ce souvenir au moment de son entrée à Port-Royal lorsqu’il écrivait les Réflexions sur l’esprit géométrique et sur l’art de persuader, et qu’il se proposait de rédiger pour le Petites Écoles un Traité de Géométrie, probablement aussi un Traité de Rhétorique ou de Logique — mais il est non moins vraisemblable que Pascal eût suivi les indications données dans sa conférence de 1658, qu’il eût commencé par faire voir « quelles sont les preuves qui font le plus d’impression sur les hommes, et qui sont le plus propres à les persuader ». De même on peut soutenir que les fragments polémiques contre les Jésuites se rattachent à la querelle des Provinciales, que la théorie du miracle est faite pour la Réponse au Rabat Joie, ou pour un autre écrit sur le miracle dont parle dom Clémencet ; — mais Étienne Périer rappelle dans sa Préface que l’Apologie était aussi bien tour née contre les mauvais chrétiens que contre les libertins, mais Mme  Périer nous dit en termes formels que le miracle de la Sainte-Épine a été l’occasion de l’Apologie (ce qui ne signifie pas, comme l’interprète subtilement Astié, qu’il n’ait été qu’une occasion). De même les traductions d’Isaïe et Daniel, qui sont faites avec un soin si visible, devaient-elles trouver place dans le tissu même de l’Apologie ? — ou n’étaient-elles que pour l’usage personnel de Pascal ? ou enfin avaient-elles quelque rapport avec les conférences tenues au château de Vaumurier pour arrêter le style de la version du testament de Mons ? Et de même encore pour l’argument du pari : Renouvier en fait le cœur même de l’Apologie, il compte la révélation intégrale de l’argument parmi les moments décisifs de la pen sée humaine au xixe siècle ; — M. Lanson le réduit à n’être qu’un écrit de circonstance.

S’il est difficile de déterminer sans arbitraire les limites