Page:Œuvres de C. Tillier - I.djvu/100

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— Messieurs, dit mon grand-père se levant, je me porte garant pour mon beau-frère ; il n’a jamais répandu de sang qu’avec sa lancette.

— Oserais-tu bien soutenir cela, Machecourt ?

— Et toi, Benjamin, oserais-tu bien soutenir le contraire ?

— Alors, tu vas me donner satisfaction à l’instant même de cette insulte ; et comme nous n’avons ici qu’une épée, qui est la mienne, je vais garder le fourreau, et tu vas prendre la lame.

Mon grand-père, qui aimait beaucoup son beau-frère, pour ne point le contrarier, accepta la proposition. Comme les deux adversaires se levaient :

— Un instant, messieurs, dit l’avocat Page, il faut régler les conditions du combat.

Je propose que chacun des deux adversaires, de peur de choir avant le temps, tienne son témoin par le bras.

— Adopté ! s’écrièrent tous les convives.