Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/190

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Et ses frissons à double carillon
Ne laissent plus luire aucune étincelle.

Que si, plutôt qu’aller sur les noirs bords,
Au lieu du jaune et pâle teint des morts,
Il me revient jamais couleur vermeille,
À tout ce que mon esprit me conseille
Ne ferai faute, et me verras pour lors,
Toujours dehait et de tous bons accords,
Te suivre en tout d’une ardeur non pareille.
Puis quand m’auras, par m’ouvrir les trésors
De ton Joseph, cette rare merveille,
Tout enchanté, tant l’âme que l’oreille,
Nous pourrons bien, pour avoir soin du corps
Et tout venin au mieux chasser dehors,
Boire avec toi mainte bonne bouteille,
Et de cela trop bien serai recors.

Peux-tu jamais avec tant d’apparence
Te relâcher de la persévérance
Qui tout entier te livre à tant d’emplois
Qu’en cette grande et fameuse occurrence ?
Quand nous aurons, pour une bonne fois,
Au ciel marqué notre reconnoissance
Par le concert de l’orgue et de nos voix,
Et témoigné notre réjouissance
D’avoir enfin la charmante présence
D’un prince2 dont les équitables lois
Rendront ces lieux pleins d’aise et d’abondance,
Pourrons-nous pas avecque bienséance

2. Le duc de Vendôme.